dimanche 12 février 2012

Entre l’action humanitaire et le gaspillage irresponsable.


Les « sans papiers » sont l’objet de tous les égards. Ils sont aussi l’objet de toutes nos attentions. Les « sans papiers » doivent avoir un toit, être nourris par le Secours catholique, l’Armée du Salut, les restos du cœur sans parler de l’AME, l’aide médicale d’état. Une grande partie d’entre eux est d’une civilisation qu’un ministre a osé dénommer inférieure à la nôtre et a provoqué curieusement l’évocation du nazisme et du racisme. Je dis curieusement, car les liens entre Hitler et les frères musulmans font partie de l’histoire contemporaine. Une simple remarque me vient à l’esprit. Ces « sans papiers » ne sont-ils pas tout simplement des « clandestins » ?

Autrefois l’accueil des clandestins était focalisé sur les réfugiés politiques. Nous avons largement dépassé ce stade et les clandestins arrivent de toutes parts et principalement d’Afrique. Il existe dans nombre de ces pays, sur internet entre autres, l’exposé des recettes à appliquer pour obtenir des papiers. Par ailleurs les accords avec l’Algérie permettent des entrées faciles sur le territoire français, légalement ou non.

Le coût de cette « action humanitaire » ne cesse de croître passant de 530 millions d’euros à 670 en trois ans soit 3.350 euros par clandestin. Sachant que l’état n’équilibre plus son budget, cette dépense supplémentaire s’ajoute à la dette soit sur 5 ans avec un intérêt d’emprunt de 3%, un ajout de 107 millions ce qui donne pour 2012 un coût réel de 777millions d’euros. Si l’on prolonge ce coût, à valeur constante, sur la législature, cela représente un engagement financier de  3,885Mds€ ! Ce coût augmente de 8% chaque année. Si l’on se projette en 2017 à ce rythme et avec un intérêt d’emprunt de 3%, les dépenses engagées se monteront à 4,943Mds€ dont 0,682Mds€ de remboursement d’emprunt. Les dépenses payées jusqu’en 2017 seront de 4,389Mds€, le reste de 554Mds€ étant reporté sur les années suivantes !    
Roselyne Bachelot avait timidement suggéré une contribution de 15 à 30 euros par an, on l’a vite fait taire. Le sujet est parait-il explosif politiquement ! Saviez-vous que les "sans-papiers", bénéficient d'un remboursement à 100% sans aucun ticket modérateur, pour l'ensemble de leurs soins médicaux : Médecine d'urgence, soins liés à la grossesse, vaccinations, lunettes, frais dentaires, et même des cures…
Ajoutons à cela les propos d’un cancérologue, sous couvert d’anonymat : « Nous avons des patients qui vivent en Algérie et qui ont l’AME. Ils viennent en France régulièrement pour leur traitement, puis repartent chez eux. Ils ne payent que l’avion… ». Le député Thierry Mariani cite un article paru dans Libération qui raconte l’histoire incroyable d’un couple de Camerounais sans-papiers  qui voulait un enfant. Monsieur est « séropositif, il a deux autres femmes et sept enfants au Cameroun ». Suivi en France pour son sida, il vient de se marier pour la troisième fois, mais sa jeune femme « n’arrive pas à être enceinte » et « s’est installée dans la banlieue parisienne depuis qu’elle a décidé de tenter une Fécondation In Vitro. Sans papiers, elle est en attente de l’AME ». Les médecins étaient, paraît-il, « perplexes » face à cette demande mais ils finiront par l’accepter. Chaque tentative de FIV coûte entre 8.000 et 10.000 euros !

De plus en plus de médecins réclament un « véritable contrôle médical lors de l’attribution de l’AME » ou au moins un accord de la Sécu avant d’engager certains soins. Car, à la différence de l’assuré social lambda, le bénéficiaire de l’AME n’a nul besoin d’obtenir une « entente préalable » avant d’engager des soins importants. C’est ainsi que des femmes « clandestines » peuvent faire valoir leurs droits à des traitements d’aide médicale à la procréation. Est-ce seulement humainement normal que la collectivité encourage des femmes, vivant dans la clandestinité et la précarité, à faire des enfants ?

A l’heure où les hôpitaux croulent sous le déficit, cette distribution aveugle de l’AME finit par excéder les praticiens hospitaliers coincés entre leur devoir de soignant et les limites de la solidarité nationale. France Terre d’Asile va même jusqu’à les accuser de ne pas faire les contrôles nécessaires ! Les associations justifient l’AME pour des personnes en « extrême précarité ». Toutefois une enquête menée par la Direction des études du ministère des Affaires sociales relève que parmi les bénéficiaires de l’AME vivant en Ile-de-France, « près de 8 hommes et 6 femmes sur 10 travaillent ou ont travaillé en France ».

Il ne convient pas de remettre en cause l’AME mais elle a largement dépassé les conditions de son attribution et le contrôle est très permissif. Il s’ensuit une fraude qui ne peut que s’amplifier plus vite que le nombre de « clandestins ». Si le dépistage de maladies exotiques est une nécessité, doit-on, par exemple, rembourser à 100% les appareils dentaires alors que les travailleurs pauvres ne peuvent se payer ce luxe ? La France peut-elle se permettre d’engager 5Mds€ sur une législature ?

A l’heure de la rigueur prônée pour les prochaines années

La France, terre d’accueil, finit par prendre ses citoyens…

Pour des gogos à plumer !
Claude Trouvé