jeudi 29 novembre 2012

L’UMP en phase finale et un système politique français en lambeaux

La crise qui sévit depuis 2008, dans laquelle s’enfoncent l’Europe, la zone euro et la France, montre que les systèmes politiques de la plupart des pays européens n’ont pas convenablement pris en compte les nouvelles contraintes économiques qu’impose la mondialisation pour laquelle l’Europe s’est la moins bien protégée. La France est le pays où les dépenses sociales, les dépenses publiques/habitant et la pression fiscale sont parmi les plus élevées. Elle est effectivement le pays dont la pente de la descente économique risque d’être la plus élevée des pays qui ont résisté tant bien que mal, d’où l’article du journal « The Economist » sur la bombe française.
Avec des réformes structurelles à peine amorcées, une propension à l’augmentation de la pression fiscale, un marché du travail trop rigide, des partenaires sociaux qui n’arrivent pas à œuvrer sur un contrat social négocié d’une durée raisonnable, des dépenses sociales non maîtrisées, la France montre que son système politique est économiquement désastreux. Il repose d’une part sur des prélèvements obligatoires sans cesse croissants et d’autre part sur une classe politique professionnelle composée essentiellement de fonctionnaires et dominée par les anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration. Cette élite en refusant d'appliquer les principes de base de la compétitivité condamne économiquement notre pays.
Le système politique dans lequel baignent tous les partis se montre incapable de remettre le pays sur une trajectoire de prospérité. Les socialistes de M. Hollande s’agitent en tous sens, se contredisent chaque jour, sont déjà discrédités dans l’opinion et désavoués par les instances internationales et les agences de notation. L’UMP se déchire entre des tendances qui ne proposent aucune solution au mal français et qui n’ont pour moteur que l’ambition personnelle des uns et des autres. Les gauchistes croient au transvasement de l’argent des riches vers les plus démunis et à un interventionnisme de l’Etat de type soviétique dans les activités économiques privées. Ils sont donc en décalage complet par rapport à l’évolution de la Chine qui va devenir la première puissance économique du monde.
Les écologistes ne cessent de proposer des mesures antiéconomiques ou bloquant le progrès et l’innovation comme l’augmentation du coût de l’électricité pour le développement des énergies renouvelables, l’arrêt du nucléaire, l’interdiction des recherches sur le gaz de roches, etc. Le FN défend un isolationnisme trop rigide dans la mondialisation qui nous est imposée et une politique de l’immigration de simple fermeture hermétique du flux migratoire, délaissant la nécessaire politique d’assimilation qui représente la principale difficulté à résoudre pour la paix sociale. Les centristes tentent de reconstituer un parti qui emprunterait une partie de leurs absurdités à chacun de ceux qui le bordent et sont aveuglément attachés à une Europe mal ficelée qu’ils ont appelée de leurs vœux et qui sombre économiquement lentement mais sûrement.
Dans ce système politico-médiatique, où la pensée unique a jugulé toute démocratie agissante, les médias font mine de se réjouir des avatars de l’UMP en pleine crise existentielle. Pourtant ceux-ci ont largement contribué à l’omniprésence d’un système mortifère en relayant presque exclusivement les messages de la pensée unique et en stigmatisant tout propos mettant en avant les dangers du multiculturalisme ou la faillite de la monnaie unique.
De la dislocation de la droite et de l’incapacité de la gauche à redresser le pays, peut sortir une ère nouvelle si le peuple sort de son apathie. Avec les « soldats aux cheveux gris contraints par la nécessité » comme le disait le vieil Homère, les jeunes et moins jeunes vont devoir reprendre l’initiative et donner leur soutien à la reprise démocratique du pays dans les mains de ceux qui s’ingénient à ne pas leur laisser la parole sauf pour être élus. Dans la dépression qui se profile, un pays peut générer des monstres mais la crise se définit aussi ainsi :
« C’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître »
Du marxiste Antonio Gramsci !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon