vendredi 23 novembre 2012

Copé-Fillon, de drôles de cocos eux !

Les discussions sur le budget européen achoppent. Cameron joue la sortie de l’UE. La Grèce attend toujours les 32 milliards pour survivre jusqu’en 2013. Nous perdons un triple A de plus. Les Verts enfoncent une épine dans le pied du Premier Ministre avec l’aéroport de Nantes. Mélenchon devient écologiste. Une obscure association « gay-lesbo-trans » fait reculer un Président de la République, maniant le consensus jusqu’à la faiblesse, sur la liberté de conscience des maires. Arcelormittal ferme toujours ses hauts-fourneaux. Aucune solution n’est en vue pour Florange. Rien n’est clair sur les modalités d’application du crédit d’impôt pour les sociétés. Les Français se divisent sur une question d’éthique, de morale, avec le mariage pour tous demandé par une minorité homosexuelle mais grande avancée démocratique pour la gauche, etc., etc.
Deux duettistes de droite ont balayé médiatiquement toutes ces peccadilles par un grand numéro tragi-comique qui fait le tour du monde. L’improvisation dans laquelle joue ces deux acteurs est une performance théâtrale que personne n’avait jusqu’alors réussi à égaler. Les mots fusent et tiennent le spectateur en haleine. La démocratie en prend plein la poire et nous jette ses lambeaux à la figure. La corruption, pour laquelle les classements mondiaux nous notent en mauvaise place, joue le rôle, difficile mais réussi,  d’acteur principal.
Ces précieux ridicules font verdir de jalousie un autre spectacle de la Rive Gauche où la pièce veut s’adresser à « tout public » et sombre petit à petit dans l’indifférence des spectateurs blasés, déçus, qui jettent des tomates sur les acteurs de part et d’autre de la scène. Le pays n’a pas perdu son triple A, car à ses deux A, il vient d’en rajouter un troisième celui du bonnet d’Âne de la COCOE (Commission d’Observation de la Corruption Organisée Electoralement).
La France mérite de se reposer les fondements de l’application de la démocratie représentative où la conquête du pouvoir et des avantages qu’il procure passe avant le souci de l’intérêt général. Il n’est que de voir le recul devant toute législation qui les diminuerait en particulier sur le plan financier. Le parti dans l’opposition n’a pas le pouvoir de bloquer ou d’amender les lois, le parti gouvernemental valide sans broncher avec quelques changements à la marge. Globalement le Parlement est à la botte de l’exécutif et donc hors de son rôle de contrôle de celui-ci et du budget. Si la démocratie représentative est préférable au totalitarisme, on peut se demander si une bonne dose de démocratie directe ne devient pas indispensable comme dans bon nombre d’autres pays européens. Malheureusement l’un des points sur lesquels les partis sont d’accord c’est bien de faire en sorte que le référendum soit remisé au placard et que celui d’initiative populaire ne puisse jamais être réalisé avec les conditions imposées soit 10% des électeurs signant en moins de trois mois.
Ainsi s'avançaient pas à pas,
Nez à nez, nos aventurières,
Qui toutes deux étant fort fières,
Vers le milieu du pont ne se voulurent pas
L'une à l'autre céder. Elles avaient la gloire
De compter dans leur race, à ce que dit l'histoire,
L'une certaine chèvre, au mérite sans pair,
Dont Polyphème fit présent à Galatée;
Et l'autre la chèvre Amalthée ,
Par qui fut nourri Jupiter.
Faute de reculer, leur chute fut commune.
Toutes deux tombèrent dans l'eau.
Cet accident n'est pas nouveau
Dans le chemin de la fortune.

« Les deux chèvres »  La Fontaine

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon

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