lundi 22 août 2011

Un indicateur simple… et fondamental de l’économie française

Notre « angelot » François Baroin, comme l’a décrit la précédente titulaire du ministère des finances, a distillé des propos tellement rassurants sur l’économie française qu’ils en devenaient « fondamentalement » suspects. Le premier ministre a beaucoup plus tristement annoncé une austérité que l’on n’hésite plus à appeler « rigueur ». Enfin ! Il eut été bon de commencer plus tôt une cure de rigueur au lieu de laisser les français dans la douce euphorie d’un bateau de plaisance voguant dans des eaux calmes.

Il faut donc bien se rendre à l’évidence, tout ne va pas bien dans le « royaume », à commencer par notre commerce extérieur. La stabilité des économies de tous les pays du monde serait sereine si le solde de leur commerce extérieur était nul. Cette égalité des importations et exportations, simple situation idéale jamais atteinte, serait le gage d’une stabilité du monde. C’est pourtant une situation vers laquelle nous devrions tendre, reportant notre croissance sur la consommation intérieure produite in situ. Le déséquilibre, par exemple, de notre commerce avec l’Allemagne alimente un état d’infériorité qui nuit au couple franco-allemand, par ailleurs garant de la stabilité économique de l’Europe.



Mais l’examen de cet indicateur permet de tordre le cou à certaines affirmations répandues par les politiques et les médias à leur service. La première c’est que la France est solide pour affronter l’avenir. Ceci est faux. Pour s’en convaincre il suffit de regarder le graphique joint sur l’évolution du montant des exportations de la France dans la zone euro en prenant les premiers semestres de 2006 et 2011 en comparaison. A euros 2010 constants (soit la prise en compte de 7,5% d’inflation) la France voit décliner ses exportations de 7% dans la zone euro en 5 ans (Source INSEE).

La deuxième est que nous nous en tirons mieux avec l’euro que les autres pays hors euro. Pourtant notre diminution des exportations sur l’Union Européenne passe à 8,6%. On en déduit que de 7% de baisse sur la zone euro, nous passons à plus de 14% avec les pays hors zone euro. L’affirmation que l’euro nous facilite les échanges commerciaux est une affirmation gratuite et qui joue en notre défaveur. On commerce plus facilement avec les pays ayant l’euro comme monnaie qu’avec les autres.

Mais me direz-vous ceci ne veut pas dire que l’on n’a pas un solde exportations-importations meilleur avec les pays hors zone euro et que notre situation ne s’est pas améliorée depuis 2006 pour notre commerce extérieur dans l’UE.

Regardons alors le graphique du solde du commerce extérieur. Rien que dans l’UE notre commerce extérieur est sur le rythme de 42 millions d’euros. Depuis 2006 notre solde déficitaire s’est aggravé de plus de 98% dans la Zone euro et de 244% sur 26 pays de l’UE. Hors zone euro le solde qui était positif en 2006 est devenu équilibré. En conséquence que ce soit dans la zone euro où la monnaie est la même, donc où chaque pays est sur un pied théorique d’égalité ou hors de cette zone, la France est en perte de vitesse !

Deux conclusions s’imposent la France est de moins en moins concurrentielle et l’euro ne la favorise pas ! Le plus fondamental pour notre pays est de retrouver une monnaie qui la remplace dans la compétitivité et une ré-industrialisation qui ne peut se faire dans le contexte actuel sauf aides qui seront refusées par Bruxelles au nom de la libre concurrence. Il reste à développer la recherche, la formation qualifiante, l’innovation mais tout ceci, d’une importance capitale, ne peut donner que dans le moyen terme.

La rigueur nécessaire ne peut aller dans le sens de la croissance.

Le corset qui entoure la France l’empêche de respirer.

  Le MPF sera aux côtés de ceux qui veulent l’en délivrer !


Claude Trouvé