dimanche 2 juin 2013

Oui la France peut s’en sortir ! (3ème partie)

J’ai développé dans les deux premières chroniques les contraintes extérieures dont il faut s’abstraire nécessairement pour espérer créer les conditions d’un redressement de notre pays. Bien évidemment ces contraintes sont voulues par l’oligarchie financière qui conditionne la politique des Etats à son profit. Cette oligarchie déploie beaucoup d’argent pour utiliser toutes les méthodes de persuasion sur le bien-fondé des options qui sont les leurs. Elle dit ou fait dire à ce sujet : « Le malheur est à nos portes si nous quittons l’euro ; l’immigration augmente la démographie, source de main-d’œuvre, de consommation intérieure et de vitalité. »

Elle ne fournit d’ailleurs aucun argument pour justifier notre maintien dans l’eurozone, c’est une vérité considérée comme acquise alors que toutes les comparaisons, que nous pouvons faire, montrent le contraire. L’Europe est en perte de vitesse dans l’économie mondiale, les inégalités entre les pays s’accroissent comme celles entre les revenus de leurs citoyens, le chômage augmente et la dette aussi, les pays hors eurozone se portent en moyenne mieux que les autres sur la croissance, le chômage, le déficit budgétaire et la dette publique ! 
 
Les Banquiers sont à l’œuvre par leurs agents, anciens banquiers, aux points névralgiques. Ainsi la BCE et le FMI se sont rendus indispensables aux Etats qui renflouent les banques en difficulté avec l’argent public en persuadant que la faillite d’une banque provoque un effet domino, dit systémique, et que toute l’économie mondiale s’effondre. Ces affirmations sans preuve, et même contestées par des prix Nobel d’économie, conditionnent l’opinion publique qui se fait alors spolier sans rien dire. Les Etats sont jugulés car leur refus de sauvetage du système bancaire les met sous la menace d’augmentation des taux d’emprunt et de fuite des capitaux. Cette fuite a été acquise par l’adoption de la libre-circulation des capitaux. Le piège a été savamment construit.

Les méthodes de persuasion de l’opinion publique se sont largement perfectionnées avec les progrès des sciences sociales et comportementales individuelles et collectives. Cela va de l’application au marketing jusqu’au captage de la démocratie. C’est pourquoi le contre-courant qui cherche à démontrer que la sortie de l’eurozone est nécessaire se heurte à un courant d’idées bien ancrées, relayées par la majorité des médias et martelées par les plus puissants partis politiques. L’opinion est travaillée de longue date et maintenue en permanence dans un engourdissement de son sens critique et de son sens démocratique. Le choix de slogans, d’images fortes, d’affirmations les yeux dans les yeux, ont plus d’impact qu’un appel au raisonnement. La pensée unique règne sans partage et sans démonstration objective.

Sur ce dernier point on note une évolution nette en France de l’autisme sur les réactions populaires sous couvert de démocratie parlementaire en oubliant que les élus ne doivent être que des transmetteurs des volontés de ceux qui les ont élus et qu’ils n’ont pas reçu mandat pour faire ce qu’ils veulent une fois élus.

Si l’on revient sur le deuxième point qui concerne l’immigration, on peut se rendre compte que l’évolution positive, dont on voit nettement les inconvénients en matière sécuritaire et culturelle, ne devrait pas conduire à la politique actuelle. Les arguments de pays d’accueil, de solidarité mondiale, servent en réalité l’oligarchie financière et économique qui y voit une source de main-d’œuvre et de concurrence favorable à la baisse des salaires sur le marché de l’emploi. C’est ce pourquoi l’immigration continue, avec son corollaire sur la fécondité de cette population, et que l’on se félicite de l’augmentation de la population même si celle-ci alimente surtout la pauvreté.

Avant d’aborder les conditions de politique intérieures qui sont à mener concomitamment aux actions extérieures, il convient de revenir sur les propos du Chef de l’Etat qui prône la confiance du peuple en l’avenir pour aider la compétitivité à repartir. Je vous ai longuement fait part de l’augmentation de la pauvreté dans l’Europe du sud, augmentation à laquelle la France n’échappe pas. Cela se traduit entre autres par une augmentation des inégalités. La prise de contrôle de plus en plus prégnante de l’oligarchie financière ne peut que les aggraver.

Si la compétitivité est dans les mains des entreprises, compte-tenu du cadre économique et monétaire extérieur ainsi que de la législation nationale, la productivité est entre les mains des travailleurs. Ces derniers peuvent supporter un certain niveau d’inégalité des rétributions du travail mais au-delà d’un certain seuil le sentiment d’injustice se répercutera sur la productivité. Il ne peut y avoir de confiance si la répartition des profits n’est pas ressentie comme acceptable et dans ce domaine les paroles gouvernementales ne suffisent pas. Sans actes réellement efficaces, elles agacent.

L’aspect législatif et économique du redressement de notre pays demande que le climat de confiance soit bâti sur des affirmations claires, succinctes et respectées par l’Etat, garantissant une justice sociale. L’équilibre entre l’Etat, le système bancaire et la société civile impose que les banques ne se substituent pas à cette dernière et que l’Etat garde sa souveraineté. Rien de durable et de sain ne peut être mis en place si l’oligarchie financière continue à se faire une rente sur le dos de l’économie française et finalement de nous tous. Cela devait être dit avant d’aborder les mesures internes, législatives, administratives, sociales et économiques à mettre en œuvre.

Oui la France peut s’en sortir mais…

L’Etat ne renfloue pas les banques, il s’y appuie.

L’égalité est impossible mais l’injustice est insupportable.

La démocratie doit rester au peuple pour le peuple.

Sans la confiance tout effort est vain !
  
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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