vendredi 14 juin 2013

L’Union des droites ? Une urgence !

Une urgence oui, parce que le clivage actuel entre droite et gauche ne correspond plus à l’attente des français. La gauche est divisée en trois camps, le communisme  « mélenchonné », le parti socialiste partagé par l’Europe et les Verts. Entre communisme, social-démocratie et écologie dont on parle de moins en moins en temps de crise, il n’y a qu’une seule pensée commune… l’opposition à la droite.

La démonstration va en être faite avec le débat sur les retraites qui va diviser beaucoup plus la gauche que la droite et conduire ce gouvernement, en difficulté avant les élections locales, à choisir des mini-mesures. L’harmonisation des différents régimes va accoucher d’une souris alors qu’il y a là une mesure de justice, de clarification et au passage de gain très important pour l’avenir. De plus la durée de convergence des régimes est aisément modulable sur la base d’un concept simple « A revenu égal, retraite égale » !


Le choix entre austérité et croissance est aussi une discorde à l’intérieur des gauches même si on affronte l’Europe pour mieux la chérir comme le disait Bossuet « Dieu rit de ceux qui critiquent les effets pour mieux en chérir les causes ». La mondialisation, votée avec l’Europe, n’est acceptée qu’en la morcelant, libre circulation des hommes - oui, libre circulation des capitaux -  droit de véto, libre circulation des biens - c’est selon désormais.


La richesse c’est la diversité, mot à la mode pour éviter de parler d’immigration, diversité des idées alors, dans une gauche campée sur le traité de Maastricht, diversité qui cherche son cap dans les écueils mais sans boussole. Mais la droite de De Gaulle, du RPR, celle que Jean-Marie Le Pen a combattu si violemment, qu’en reste-t-il ? Parfois émergent quelques hussards, quelques indignés, la Garde qui est prête au sacrifice ultime mais a peur de passer pour une ringarde.


La droite UMP, hétéroclite ramassis, a accepté Maastricht, l’euro, a voté le traité de Lisbonne, est rentrée dans l’OTAN, a fait la guerre en Libye, a voté le MES et la règle d’or, accepté la guerre au Mali. Toutes décisions contraires à l’esprit gaullien qui ne lâchait pas ainsi tous les pouvoirs régaliens, ne voulait rien céder à l’emprise des Etats-Unis, voulait une Europe des Nations, n’acceptait que l’or comme monnaie unique et pas l’euromark, voulait une armée moderne capable d’assurer l’intégrité de notre territoire et de nos possessions outre-mer, fustigeait les croisades inutiles qui nous saignent financièrement et se retournent finalement contre nous.


L’autre droite FN se veut être le reste, ramassis aussi hétéroclite d’une partie de la classe ouvrière, désespérée par une gauche à la remorque des grands banquiers et des grandes entreprises internationales suppôts du Nouvel Ordre Mondial, et une masse d’indignés des classes laborieuses de la paysannerie, de l’artisanat, du commerce et des PME, qui ne croient plus en rien. Les slogans de sortie de l’euro, de protectionnisme et d’arrêt de l’immigration servent de support à la propagande en omettant de dire que ces idées sont celles émises par Philippe De Villiers presque vingt ans plus tôt.


Le constat c’est qu’une partie du peuple de gauche ne sait plus que penser et voter. Cette partie se retrouve dans la classe ouvrière et dans le socialisme pur, attaché à la qualité de l’Education, aux nationalisations sur les industries vitales comme les transports et l’énergie, à la distance avec le monde de la finance et des entreprises internationales. A droite les déçus du sarkozysme engendrent un UMP prêt à craquer en deux ou trois morceaux après le fol espoir des promesses non tenues. Les évolutions de société, faites dans l’autisme du peuple, par voie parlementaire, pour le « Mariage pour tous » comme pour le traité de Lisbonne, montrent à l‘évidence la perte de démocratie tant au niveau national qu’au niveau européen et fédèrent un électorat disparate.


Une partie de plus en plus nombreuse des citoyens a le sentiment de ne plus avoir aucun poids sur son destin et la rue devient son seul recours.  « Les urnes se remplissent d’abstentionnistes » devant l’inutilité du vote puisque gauche et droite font la même politique avec les affirmations « Hors de l’Europe pas de salut », « le sauvetage des banques prime sur le pouvoir d’achat des citoyens » !


De nombreux petits partis ou tendances émettent les idées reprises par le FN et prêchent dans l’indifférence des médias à audience nationale, lesquels reprennent le crédo UMPS à longueur d’antenne. Ces groupes dispersés ne traînent pas ce passé sulfureux du Front National dont les relents ont tué un jeune récemment et qui ont servi de serre-files et de garde-rapprochée aux défilés de ce parti. Le FN est toujours divisé en deux, le père et la fille, pour simplifier, ou la vieille garde contestataire et musclée d’une part et la nouvelle Marine rassembleuse des débris des autres partis, à aspiration de gouvernance.


Il y a largement la place pour une droite libre, une droite des idées souverainistes rassemblant la France du travail, celle des ouvriers qualifiés qui sont attachés à leur patrie, celle des artisans, des paysans et des PME qui n’attendent que d’être aidés à produire du travail bien fait, celle des enseignants qui demandent à être considérés et mieux payés dans un retour aux enseignements fondamentaux et à la discipline, celle des fonctionnaires qui voient les critères de productivité agir sur la qualité et l’efficience de leur travail.


L’Union des droites peut se faire sur des idées simples concernant l’indépendance de la France en particulier sur sa monnaie et sa défense nationale, sur la défense de ses industries, sur l’enseignement pour un métier et la connaissance des droits et devoirs civiques, sur une véritable politique d’immigration axée sur l’assimilation, sur la politique familiale et la protection de l’enfance, sur l’aide à domicile pour le quatrième âge, sur le retour à une démocratie qui pratique le référendum populaire sur tous les grands enjeux de société, sur une surveillance de l’équité et du maintien d’un niveau raisonnable des inégalités entre citoyens.


On peut citer beaucoup d’autres sujets où les uns ou les autres de ces hommes et femmes de droite et de gauche qui ne se reconnaissent ni dans l’UMPS ni dans le FN peuvent se rassembler. L’acceptation d’un corpus d’idées est le premier pas à franchir avant d’aborder celui plus difficile de la mise en veilleuse des ego des candidats leaders. On ne peut laisser la France aux deux partis qui l’ont conduit à ce qu’elle est  aujourd’hui, une puissance qui se met en veilleuse, ni sombrer dans les bras d’un parti qui a vilipendé les idées gaulliennes et s’était entouré d’extrémistes à relent « nazillant » ou fascisant.


Le pire est d’attendre l’homme providentiel


D’invoquer la pluie pour qu’il fasse soleil


L’appel aux hommes de bonne volonté


A déjà aidé à sauver la France…


Autrefois… un 18 juin !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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