dimanche 22 juillet 2012

La désinformation ou le mépris de la démocratie

Nous vivons dans un monde où l’information nous agresse en permanence, nous ensevelit, nous malaxe et finalement nous réduit à l’esclavage et à la becquée. Oui car nous sommes avides d’information, nous en avons besoin pour avoir le sentiment d’exister. C’est bien là notre talon d’Achille et les manipulateurs de tous poils le savent trop.

L’histoire du siècle précédent l’a abondamment montré. Il y a eu deux guerres et les nations en conflit ont largement utilisé la désinformation, le leurre. C’est ainsi que les peuples allemand et russe ont été largement victimes de cette désinformation du fascisme et du communisme, deux modes de régimes totalitaires.

 Nous pensions qu’en dehors de ces périodes troublées nous étions désormais à l’abri de cette propagande et enfin mieux informés grâce à nos médias à l’écoute du monde. Nous avions ainsi l’impression de pouvoir juger des évènements en toute intelligence et en toute liberté, car c’est sans aucun doute cette dernière expression de la liberté qui nous est la plus chère.

Malheureusement il nous faut bien constater qu’il n’en est rien. Pire, l’afflux toujours plus important d’informations ne nous laisse plus le temps d’en tenter une analyse critique. La multiplicité des origines médiatiques nous laissent croire qu’elles garantissent la véracité des informations. Or la plupart de ces informations sont conditionnées par le politiquement correct et issues de la même source qui elle-même n’offre souvent aucune garantie.

Les informations sont manipulées par les gouvernements de tous les pays du monde et l’information concernant un fait politique, ayant trait à la sécurité intérieure, à la défense ou stratégique est d’autant moins fiable qu’elle concerne le pays qui l’émet.

Nous venons d’en avoir la démonstration en Libye où nous avons été abreuvés d’informations discréditant le régime dictatorial en place. Nous avons surfé sur un imaginaire de démocratie, que nous n’avons même plus en France, inadaptée à l’évolution de ce pays. La démocratie ou son « semblant » est un régime politique trop faible pour résister aux pressions religieuses et tribales. On nous a justifié une rébellion démocratique qui n’a en fait gagné la bataille que derrière des mercenaires venus d’Afrique, d’Afghanistan, derrière le feu aérien, et grâce aux observateurs, aux conseillers, aux armes de l’OTAN et à l’argent du Qatar.

Qui nous a informés que le contrôle économique, minier et énergétique du bassin méditerranéen était dans les plans américains depuis 1974 ? La présence chinoise en Afrique pour assurer le contrôle de ses approvisionnements miniers a suffit comme déclencheur de cette opération. Notre adhésion à l’OTAN et l’accord des Etats-Unis pour ne pas apparaître eux-mêmes en première ligne nous a fait partir les premiers par gloriole. Nous avons livré ce pays, en proie depuis des siècles à des guerres tribales, à une démocratie balbutiante où seule la charia peut imposer une nouvelle dictature et la paix.

Mais l’opération de déboulonnage des dictateurs se poursuit en Syrie. La Chine et la Russie, piégées par leur inertie sur la Libye, ne veulent plus lâcher prise devant le danger de l’hégémonie américaine. L’attaque sur Damas a été programmée par l’OTAN avec l’arrivée de milliers de mercenaires afghans et somaliens dont certains se retrouvent piégés dans un quartier encerclé de la ville. Les autres se sont retirés et attaquent des postes frontières pour permettre la livraison d’armes.

Il en est de même de l’attentat pour décapiter le haut commandement de l’armée syrienne, monté par les services secrets américains. Selon une information provenant de Suisse par le biais d’un reporter indépendant sur place, l’explosion aurait été probablement déclenchée depuis l’ambassade américaine située à 145m.

La guerre psychologique bat son plein et la télévision syrienne serait visée. Deux des satellites qui renvoient les chaines syriennes ont stoppé la réémission. Il serait question de les remplacer par une fausse vraie télévision syrienne avec un reporter qui a été récemment enlevé. L’OTAN qui a perdu l’opération sur Damas ne désarme pas et continue à essayer de liguer l’opinion mondiale sur la chute du dictateur.

Que signifie notre propre ingérence dans un pays dont la dictature n’avait ému personne, dont le représentant avait été reçu en grande pompe comme d’ailleurs Kadhafi, et où se greffe une guerre entre pays arabes ? Nous y agissons comme un simple vassal, négociant notre retrait d’Afghanistan, pour raison budgétaire, contre notre soutien diplomatique d’une opération purement américaine sous couvert de l’ONU noyautée par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’OCI.

Pour cacher des ambitions hégémoniques,

Jusqu’à quand nous fera-t-on croire que l’ingérence,

La croisade en pays étranger, l’attisement des haines

Sont le plus beau titre de gloire de la démocratie ?

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon