lundi 29 avril 2013

« L’euro détruira François Hollande »



C’est ce qu’Emmanuel Todd, historien et démographe, dit aux médias. De toute évidence on s’aperçoit que notre élite dirigeante est en plein brouillard et pratique une politique économique de mimétisme allemand. Devant l’accélération de la désindustrialisation de notre pays et de la montée du chômage, on continue une politique d’austérité destructrice. Or le grand responsable de la mise en chantier de la rigueur de gauche, Jérôme Cahuzac, est un pourri. De la même façon Mario Monti en Italie et Mario Draghi sont issus d’un milieu financier suspect, Goldman Sachs.
 
Non seulement la politique d’austérité détruit un certain nombre d’économies européennes, mais elle est prodiguée par des gouvernants dont le lien avec la haute finance bancaire est avéré. Elle traîne donc avec elle un cortège de suspicions. A cela s’ajoute les sauvetages successifs de la monnaie unique, monnaie qui profite essentiellement aux grands lobbies mondiaux. Il est intéressant de constater qu’une monnaie qui devrait servir à développer l’activité économique n’est que l’objet de mesures successives pour sa survie. C’est ce qui pousse à sauver la Grèce, Chypre, en espérant ne pas avoir à sauver l’Espagne. C’est le prix à payer pour garder l’euro, lequel continuera à détruire le Portugal, l’Italie et ensuite la France.

Que l’abandon de l’euro soit un sujet de controverses entre des économistes de renom, qu’il fasse peur au peuple comme un plongeon dans l’inconnu, qu’il soit ressenti comme un retour en arrière préoccupant, sont d’excellentes raisons pour de pas se jeter sans réfléchir sur cette mesure économique aux rebondissement géopolitiques impressionnants. Mais ce dont souffre la France, c’est cette obstination à nier l’évidence. L’euro ne répond plus aux attentes légitimes des français et ce refus de regarder le problème en face et d’en débattre est suicidaire. Nulle commission, réunissant les meilleurs experts économiques, n’est prévue. Le dogme de l’euro est un postulat qui tient tout l’édifice de notre économie.

La stigmatisation de ceux qui prônent une sortie de l’euro est toujours la réaction des milieux politiques traditionnels de gauche et de droite et le Président s’accroche à l’euro que soutient l’Allemagne, tant qu’il lui sera favorable. Alors que nous disposons d’une bonne situation démographique, d’un bon niveau d’instruction, d’une productivité reconnue de nos travailleurs, le pays est conduit à la déroute économique par une élite gouvernante aveugle et obstinée. Pourtant les milieux populaires ont un niveau de formation bien plus élevé qu’autrefois même si le niveau des diplômes a régressé pour la plupart. Nous n’avons aucune raison d’être à la traîne sinon l’incapacité dirigeante égocentrique.

C’est le mystère français d’une élite politique qui ignore le peuple et les atouts qu’il représente. Elle vit dans un monde clos, influencé par la haute finance, et une collusion entre la Haute Finance de l’Etat et celle des milieux bancaires. Ces passages du public au privé ne garantissent pas la transparence que prône le chef de l’Etat mais des probabilités accrues de collusions d’intérêt. Le résultat est que l’Etat est immobile, que l’argent déserte le peuple pour s’accumuler sur les plus riches et que l’économie n’attend pas pour détruire notre pays.

Très curieusement c’est en Allemagne, pays le plus bénéficiaire de l’euro, que la question du maintien dans l’euro est posée par le nouveau parti ALD. Ce parti a désormais un poids d’environ 25% dans l’opinion allemande. L’attitude de l’Allemagne peut changer après les élections car un certain nombre de voix, même du milieu bancaire, s’interrogent désormais sur l’intérêt de l’euro pour ce pays, principal contributeur des aides aux pays en difficulté. Ses actions retardatrices de l’union bancaire en sont un premier signe.
 
Les 78% de français qui souhaitent un gouvernement d’union nationale représentent la France qui a peur des extrêmes et de l’inconnu mais qui sent que les gouvernements n’ont plus de vision lointaine et pilotent à vue au gré de directives européennes inspirées par l’Allemagne, la BCE et le FMI.

Il est pourtant évident que ce n’est pas un Bayrou(e) de secours qui nous sortira de l’ornière de la monnaie unique puisqu’il est le chantre du « toujours plus d’Europe » au moment où l’on constate que l’euro au lieu de diminuer les disparités entre pays n’a fait que les augmenter. Le fédéralisme ne sera jamais accepté par l’Allemagne, ni par des nationalismes de plus en plus notoires, même si cela apparaît comme la seule solution cohérente pour une monnaie unique.

Le salut de la France c’est la prise de conscience de sa force,

Le retour de la confiance par l’acceptation du jeu démocratique,

La vue à long terme et la remise en cause des choix économiques

Par une élite transparente et ouverte aux réalités d’aujourd’hui.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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