mardi 23 avril 2013

A quand le mariage à plusieurs ?

Le Parlement vient sans surprise de voter la loi sur le « Mariage pour tous ». Sauf avis contraire du Conseil Constitutionnel, cette loi entrera en application. Le refus d’un référendum et le passage direct et précipité par la voie parlementaire donne une nouvelle impression de refus de démocratie. Ce refus a son explication dans la peur que ce soit l’occasion d’exprimer un rejet global de la politique présidentielle.

Il n’est pas nécessaire de redire que le MPF avait pris une position raisonnable axée sur les problèmes de filiation et d’adoption, sans stigmatiser l’homosexualité et la vie commune dans le cadre du PACS. Ce dernier pouvait d’ailleurs avoir des aménagements prenant en compte la difficulté de permettre d’hériter au conjoint restant. Cette position lui a permis de se joindre à ces manifestations répétées, avec un écho dans les grandes villes dans un calme quasi général.


Les quelques débordements ont été pour une bonne part le résultat d’un politique de contrainte sur la manifestation parisienne de grande ampleur en interdisant les Champs-Elysées et en bloquant à l’Etoile le mouvement des manifestants qui ont buté sur les forces de police. On peut regretter plus la prise de risque du gouvernement, devant la marche en avant d’un mouvement de cette ampleur, que celle de quelques extrémistes dont les organisateurs se sont désolidarisés.


Il est évident que cette évolution législative ne s’arrêtera pas là. L’extension de la loi à la PMA est déjà dans les tuyaux et la Gestation Pour Autrui va logiquement être revendiquée par les couples hommes même si elle met en lumière l’ensemble des questions de société. L’ensemble des religions a tenu à manifester ses inquiétudes mais la machine est en marche et les pertes de repères menacent de plus en plus notre société. On peut se demander si les problèmes des transsexuels ont été pris en compte, si le nombre de femmes est limité à une dans le mariage hétérosexuel puisque le Coran n’y fait pas obstacle et que des familles vivent ainsi en France, etc. etc.


On a manifestement affaire à un refus démocratique sur un sujet dont l’importance était inversement proportionnelle à l’urgence. Cette dernière n’était que liée à une promesse présidentielle attendue par une minorité d’une minorité de citoyens. L’anticipation de la date prévue pour le vote ne fait que confirmer la tendance à se passer de la démocratie directe. Pour se faire le Président avait débranché son sonotone !


Il nous faut une nouvelle fois alerter l’opinion sur le recul de la démocratie en France. Les deux partis majoritaires monopolisent le pouvoir et ne se privent plus de braver la volonté du peuple dès lors qu’ils sentent un risque d’être désavoués. Ce fut le cas du précédent gouvernement avec le vote négatif sur la Constitution européenne effacé par la voie parlementaire sur le traité de Lisbonne. Cette attitude se répète. Elle fait partie d’une volonté délibérée comme l’empêchement des partis, recueillant plus de 15% des voix, de pouvoir siéger valablement dans les Assemblées.


Ces deux partis considèrent que le pouvoir ne peut leur échapper et que la démocratie directe doit être étouffée comme pouvant mettre en danger l’exercice de celui-ci. Si depuis trente ans, ces deux partis ont gouverné seuls, il faut bien constater que les problèmes d’immigration et les déficits budgétaires sont essentiellement de leur fait. Ces deux problèmes majeurs, qui font monter l’insécurité, le chômage et le racisme, font plonger la France dans la récession et la perte d’identité.


La République française balbutie sa démocratie.


Une société qui perd ses repères ne peut survivre


Que par l’arrivée d’une autre culture qui lui en impose d’autres.


Claude Trouvé

Coordonateur MPF du Languedoc-Roussillon


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