dimanche 4 novembre 2018

Zeus tombe des nues, alors que Io quitte le temple d’Héra



Zeus avait pris pour maîtresse la prêtresse Io du temple d’Héra à Argos. Il prenait souvent la forme d’un nuage pour lui rendre visite. Macron, le susnommé Jupiter le romain ou Zeus le grec, tombe de son nuageux piédestal alors que Brigitte quitte (provisoirement) l’Elysée. Pure coïncidence, simple évasion d’un univers clos et pesant de courtisans, besoin de repos ? Pas si sûr car les photos prises récemment sur le couple ne font pas ressortir sur leurs visages une parfaite harmonie. Les bruits ont couru d’une « explication de gravure » entre le Président et la Première Dame. En tout cas l’air grave et piteux de l’allocation du Président n’était pas de mise, pas plus que l’absence de commentaires sur le changement de ministres, et pas plus que ce regard introverti sur lui-même dans une contrition imposée et furtivement exprimée.
En plus quelques phrases malheureuses discréditent totalement le discours. Dans son aveu d’arrogance sur le peuple d’en bas, il s’excuse « d’avoir parlé vrai », donc il valide toutes les phrases du style, des gaulois paresseux, redoutant de travailler, incultes en Bretagne, et ivrognes dans le Nord. Il valide sa vision du « peuple de gens de rien qu’il croise dans les gares ». Il montre qu’il n’a pas de vision propre de la politique à mener en affirmant d’une part que la France va reprendre son destin en main alors qu’il se veut le chantre d’une UE fédérale. Il dit avoir une boussole pour cela en oubliant de spécifier que l’UE lui a mis un aimant collé à la direction Est-Nord-Est vers Berlin et Bruxelles lesquels ont un aimant collé à l’Ouest vers les USA sur la leur. Vidé de commentaires sur le remaniement ministériel, et sans annonce autres que la continuation de la politique antérieure, ce discours devient vide d’intérêt. Les grandes promesses et l’incitation à patienter pour juger de leur efficacité est un discours convenu et inlassablement ressassé de gouvernement en gouvernement. Souvenez-vous de l’inversion de la courbe du chômage promise par Hollande dont les maigres résultats n’étaient en fait liés qu’à une conjoncture extérieure très favorable, ce qui s’est répété en partie pour Macron en 2017. 
Malheureusement même lorsque la France renoue avec la croissance, ou ébranle la courbe du chômage, elle fait moins bien que la moyenne des pays de la zone euro et à fortiori de l’UE. Macron a quasiment épuisé le tiers du temps de sa mandature et les résultats non seulement se font attendre mais ils sont piteux. Il ne sert à rien de changer les meubles de la maison quand on voit l’eau monter vers l’étage. Les grandes et petites réformes entreprises, bonnes ou mauvaises, n’auront pas d’influence sur la descente inéluctable de notre pays dans l’économie mondiale. Elles favoriseront ou pénaliseront telle ou telle catégorie de français mais globalement la France sera perdante. La politique d’austérité, en dehors des règles connues de bonne gestion, déshabille l’Etat de ses moyens, facilite le dépouillement de notre patrimoine par l’étranger et appauvrit globalement le peuple avec une imposition fiscale castratrice de l’économie. L’euromark et la puissance de sa zone d’influence économique, alliant bas coûts de salaire et puissance industrielle dans des créneaux porteurs, permet à l’Allemagne de continuer à s’enrichir sur le dos de tous les grands pays de la zone sud.
Evidemment on ne présente pas à nos concitoyens la glace qui permet de se regarder en face et de juger de la distance qui s’accroît avec l’Allemagne, même si celle-ci va se trouver confrontée à de grandes difficultés dans l’avenir. Tous les indicateurs de 2018, chômage, croissance, PIB/habitant, déficit, dette, pouvoir d’achat, solde du commerce extérieur, vont mettre de plus en plus en lumière notre descente vers une situation à la grecque d’ici 2022. La croissance de 2018 risque de n’être que de 1,6% ou moins au lieu des 2% prévus au départ, puis ramenés à 1,9% dans le PLF 2018. En effet selon les derniers chiffres de la base de données de l’OCDE pour juillet et août, cela conduirait à une croissance entre 1,1% et 1,2% pour 2018 ! Celle de 2019 est prévue à 1,7% sur la base des 1,6% pour 2018 mais si ce n’est que 1,2% en 2018 la prévision 2019 devient très optimiste. Néanmoins pour 2019 l’OCDE citait encore en juillet la croissance à 1,92%, la zone euro à 2,07% et l’Allemagne à 2,13% avant de ramener la nôtre à 1,8% il y a un mois alors que la Banque de France prévoit 1,6% d’où le choix de 1,7% pour le PLF 2019. Malgré toutes les promesses faites à l’UE nous continuons à rater l’objectif du 0% de déficit et même avec 2,8%/PIB en 2019 nous nous en éloignons. 
Gouverner c’est prévoir mais que prévoyons-nous ? Que fait-on pour éviter une guerre civile en gestation avec une société multi-civilisationnelle où la mayonnaise ne prend pas et où on rajoute sans cesse de l’huile sur le feu ? Que fait-on pour redresser la barre de l’Education Nationale où même les bonnes intentions vont se heurter à des enseignants sous-payés et par conséquent moins motivés et moins capables parce que moins triés ? La France n’est que le 14ème pays de l’OCDE en dépenses/élève derrière la Belgique (3ème), l’Allemagne (9ème) et le Royaume-Uni (11ème). Pourtant l’éducation de notre jeunesse porte l’avenir de notre pays et nous sommes descendus dans le classement mondial PISA à un rang qui ne peut être celui d’une France à la culture rayonnante d’autrefois.
Quel monde prévoyons-nous pour une France dans un néolibéralisme qui ressemble de plus en plus à du capitalisme ? Quelle idée de la démocratie avons-nous aujourd’hui dans un monde où l’on consulte en permanence mais où on fait semblant d’écouter ? Quelle aura à la France à l’étranger quand elle est dans le camp des perdants en Syrie, quand elle renie les droits de l’homme pour vendre des armes aux pays du Golfe mais ne proteste que très mollement sur les massacres au Yémen avec nos armes, quand elle participe chichement à la solidarité avec l’Italie sur les migrants mais se permet sur ce sujet de stigmatiser un Victor Orban, élu démocratiquement depuis beaucoup plus longtemps que lui ? 
La France est devenue une girouette dont la tête tourne tantôt vers Berlin, tantôt vers Washington poussé par un monde des Finances et des multinationales pour lequel effectivement le peuple est constitué de gens de rien dont il faut tirer le travail jusqu’à ce qu’ils ne soient plus rentables. Alors on les reponctionne sur les retraites qu’ils se sont constitués. Ainsi un certain nombre d’entre eux rentreront dans la pauvreté dont chacun sait qu’elle va plus vite vers la mort et diminue ainsi les charges de l’Etat. Bien sûr la vérité est non dite mais la société en train de se construire n’est pas dans les grands discours de solidarité de Macron. Le premier de cordée a le choix d’assurer la vie des autres mais il peut tout aussi bien couper la corde si la charge devient trop lourde pour monter vers les sommets. Macron est un homme lige, un vassal, « possesseur de la France » pour un mandat, des puissances financières régnant sur le monde économique dans une ancienne conception d’un monde globalisé. Nos concitoyens ne voient pas que ce monde va pousser la France et l’UE vers l’extinction car le Nouveau Monde naît à l’Est et au Sud-Est asiatique. Ce monde redonne aux nations et aux frontières leur utilité et leur dynamique dans un monde libéral non globalisé. La roue tourne et la France voit le train de l’avenir partir sans l’attendre
Nous fustigeons la Russie sans comprendre qu’elle s’est tournée vers la Chine et que des grandes nations autrefois rivales, comme l’Inde, entrent dans une coopération préparant la chute du dollar avec une autre monnaie, et les grandes voies de communication et de commerce de l’Eurasie. Nous nous lions à l’OTAN et nous participons à des combats qui ne sont pas les nôtres sans comprendre que Trump a déclaré la guerre économique à l’UE. Nous nous lançons dans des mirages dispendieux avec les énergies renouvelables EnRia sans comprendre que le pays qui va en tirer le plus grand profit est la Chine en devenant incontournable avec ses terres rares et une industrie de fabrication des EnRia qui va submerger l’Europe et l’Afrique. Nous sommes même prêts à vendre notre indépendance énergétique en arrêtant nos réacteurs nucléaires en singeant l’Allemagne qui y dépense des fortunes sans faire baisser ses émissions de CO2. Ne voyez-vous pas que Macron dépouille petit à petit la France de son patrimoine par les privatisations, et le laisse partir à l’étranger même dans les industries les plus stratégiques ? Il est temps d’arrêter le gâchis !

Notre Président vassal construit le malheur de la France 
Car ses mentors n’ont rien à faire du peuple françai
Juste là pour leur fournir toujours plus de travail 
Et le jeter dès l’arrivée du monde robotique.
L’UE distille une politique qu’il applique 
Jusqu’à ce que la révolte gronde.
La seule peur de ces gens-là 
C’est la sortie du l’UE
Ou la révolution !

Claude Trouvé 
17/10/18