Zeus
avait pris pour maîtresse la prêtresse Io du temple d’Héra à Argos. Il prenait
souvent la forme d’un nuage pour lui rendre visite. Macron, le susnommé Jupiter
le romain ou Zeus le grec, tombe de son nuageux piédestal alors que Brigitte
quitte (provisoirement) l’Elysée. Pure coïncidence, simple évasion d’un univers
clos et pesant de courtisans, besoin de repos ? Pas si sûr car les photos
prises récemment sur le couple ne font pas ressortir sur leurs visages une
parfaite harmonie. Les bruits ont couru d’une « explication de gravure » entre le Président et la Première
Dame. En tout cas l’air grave et piteux de l’allocation du Président n’était
pas de mise, pas plus que l’absence de commentaires sur le changement de
ministres, et pas plus que ce regard introverti sur lui-même dans une
contrition imposée et furtivement exprimée.
En plus quelques
phrases malheureuses discréditent totalement le discours. Dans son aveu
d’arrogance sur le peuple d’en bas, il s’excuse « d’avoir parlé vrai », donc il valide toutes les phrases du
style, des gaulois paresseux, redoutant de travailler, incultes en Bretagne, et
ivrognes dans le Nord. Il valide sa vision du « peuple de gens de rien qu’il croise dans les gares ». Il
montre qu’il n’a pas de vision propre de la politique à mener en affirmant
d’une part que la France va reprendre son destin en main alors qu’il se veut le
chantre d’une UE fédérale. Il dit avoir une boussole pour cela en oubliant de
spécifier que l’UE lui a mis un aimant collé à la direction Est-Nord-Est vers
Berlin et Bruxelles lesquels ont un aimant collé à l’Ouest vers les USA sur la
leur. Vidé de commentaires sur le remaniement ministériel, et sans annonce
autres que la continuation de la politique antérieure, ce discours devient vide
d’intérêt. Les grandes promesses et l’incitation à patienter pour juger de leur
efficacité est un discours convenu et inlassablement ressassé de gouvernement
en gouvernement. Souvenez-vous de l’inversion de la courbe du chômage promise
par Hollande dont les maigres résultats n’étaient en fait liés qu’à une
conjoncture extérieure très favorable, ce qui s’est répété en partie pour
Macron en 2017.
Malheureusement
même lorsque la France renoue avec la croissance, ou ébranle la courbe du
chômage, elle fait moins bien que la moyenne des pays de la zone euro et à
fortiori de l’UE. Macron a quasiment épuisé le tiers du temps de sa mandature
et les résultats non seulement se font attendre mais ils sont piteux. Il ne
sert à rien de changer les meubles de la maison quand on voit l’eau monter vers
l’étage. Les grandes et petites réformes entreprises, bonnes ou mauvaises,
n’auront pas d’influence sur la descente inéluctable de notre pays dans
l’économie mondiale. Elles favoriseront ou pénaliseront telle ou telle
catégorie de français mais globalement la France sera perdante. La politique
d’austérité, en dehors des règles connues de bonne gestion, déshabille l’Etat
de ses moyens, facilite le dépouillement de notre patrimoine par l’étranger et
appauvrit globalement le peuple avec une imposition fiscale castratrice de
l’économie. L’euromark et la puissance de sa zone d’influence économique,
alliant bas coûts de salaire et puissance industrielle dans des créneaux
porteurs, permet à l’Allemagne de continuer à s’enrichir sur le dos de tous les
grands pays de la zone sud.
Evidemment on ne
présente pas à nos concitoyens la glace qui permet de se regarder en face et de
juger de la distance qui s’accroît avec l’Allemagne, même si celle-ci va se trouver
confrontée à de grandes difficultés dans l’avenir. Tous les indicateurs de
2018, chômage, croissance, PIB/habitant, déficit, dette, pouvoir d’achat, solde
du commerce extérieur, vont mettre de plus en plus en lumière notre descente
vers une situation à la grecque d’ici 2022. La croissance de 2018 risque de
n’être que de 1,6% ou moins au lieu
des 2% prévus au départ, puis ramenés à 1,9% dans le PLF 2018. En effet
selon les derniers chiffres de la base de données de l’OCDE pour juillet et
août, cela conduirait à une croissance entre 1,1% et 1,2% pour 2018 ! Celle de 2019 est prévue à 1,7%
sur la base des 1,6% pour 2018 mais si ce n’est que 1,2% en 2018 la prévision
2019 devient très optimiste. Néanmoins pour 2019 l’OCDE citait encore en
juillet la croissance à 1,92%, la zone euro à 2,07% et l’Allemagne à 2,13%
avant de ramener la nôtre à 1,8% il y a un mois alors que la Banque de France
prévoit 1,6% d’où le choix de 1,7% pour le PLF 2019. Malgré toutes les
promesses faites à l’UE nous continuons à rater l’objectif du 0% de déficit et
même avec 2,8%/PIB en 2019 nous nous en éloignons.
Gouverner
c’est prévoir mais que prévoyons-nous ? Que fait-on pour éviter une guerre
civile en gestation avec une société multi-civilisationnelle où la mayonnaise
ne prend pas et où on rajoute sans cesse de l’huile sur le feu ? Que
fait-on pour redresser la barre de l’Education Nationale où même les bonnes
intentions vont se heurter à des enseignants sous-payés et par conséquent moins
motivés et moins capables parce que moins triés ? La France n’est que le
14ème pays de l’OCDE en dépenses/élève derrière la Belgique (3ème),
l’Allemagne (9ème) et le Royaume-Uni (11ème). Pourtant
l’éducation de notre jeunesse porte l’avenir de notre pays et nous sommes
descendus dans le classement mondial PISA à un rang qui ne peut être celui
d’une France à la culture rayonnante d’autrefois.
Quel
monde prévoyons-nous pour une France dans un néolibéralisme qui ressemble de
plus en plus à du capitalisme ? Quelle idée de la démocratie avons-nous
aujourd’hui dans un monde où l’on consulte en permanence mais où on fait
semblant d’écouter ? Quelle aura à la France à l’étranger quand elle est
dans le camp des perdants en Syrie, quand elle renie les droits de l’homme pour
vendre des armes aux pays du Golfe mais ne proteste que très mollement sur les
massacres au Yémen avec nos armes, quand elle participe chichement à la
solidarité avec l’Italie sur les migrants mais se permet sur ce sujet de stigmatiser
un Victor Orban, élu démocratiquement depuis beaucoup plus longtemps que lui ?
La
France est devenue une girouette dont la tête tourne tantôt vers Berlin, tantôt
vers Washington poussé par un monde des Finances et des multinationales pour
lequel effectivement le peuple est constitué de gens de rien dont il faut tirer
le travail jusqu’à ce qu’ils ne soient plus rentables. Alors on les
reponctionne sur les retraites qu’ils se sont constitués. Ainsi un certain
nombre d’entre eux rentreront dans la pauvreté dont chacun sait qu’elle va plus
vite vers la mort et diminue ainsi les charges de l’Etat. Bien sûr la vérité
est non dite mais la société en train de se construire n’est pas dans les
grands discours de solidarité de Macron. Le premier de cordée a le choix
d’assurer la vie des autres mais il peut tout aussi bien couper la corde si la
charge devient trop lourde pour monter vers les sommets. Macron est un homme
lige, un vassal, « possesseur de la France » pour un mandat, des
puissances financières régnant sur le monde économique dans une ancienne
conception d’un monde globalisé. Nos concitoyens ne voient pas que ce monde va
pousser la France et l’UE vers l’extinction car le Nouveau Monde naît à l’Est
et au Sud-Est asiatique. Ce monde redonne aux nations et aux frontières leur
utilité et leur dynamique dans un monde libéral non globalisé. La roue tourne
et la France voit le train de l’avenir partir sans l’attendre
Nous
fustigeons la Russie sans comprendre qu’elle s’est tournée vers la Chine et que
des grandes nations autrefois rivales, comme l’Inde, entrent dans une coopération
préparant la chute du dollar avec une autre monnaie, et les grandes voies de
communication et de commerce de l’Eurasie. Nous nous lions à l’OTAN et nous
participons à des combats qui ne sont pas les nôtres sans comprendre que Trump
a déclaré la guerre économique à l’UE. Nous nous lançons dans des mirages
dispendieux avec les énergies renouvelables EnRia sans comprendre que le pays
qui va en tirer le plus grand profit est la Chine en devenant incontournable
avec ses terres rares et une industrie de fabrication des EnRia qui va
submerger l’Europe et l’Afrique. Nous sommes même prêts à vendre notre
indépendance énergétique en arrêtant nos réacteurs nucléaires en singeant
l’Allemagne qui y dépense des fortunes sans faire baisser ses émissions de CO2.
Ne voyez-vous pas que Macron dépouille petit à petit la France de son
patrimoine par les privatisations, et le laisse partir à l’étranger même dans
les industries les plus stratégiques ? Il est temps d’arrêter le
gâchis !
Notre Président vassal construit le malheur
de la France
Car ses mentors n’ont rien à faire du
peuple françai
Juste là pour leur fournir toujours plus
de travail
Et le jeter dès l’arrivée du monde
robotique.
L’UE distille une politique qu’il
applique
Jusqu’à ce que la révolte gronde.
La seule peur de ces gens-là
C’est la sortie du l’UE
Ou la révolution !
Claude Trouvé
17/10/18