Mais
la grande nouvelle du troisième trimestre 2018, nouvelle qui vient de tomber,
est le pourcentage négatif à -0,20% de
la croissance de l’Allemagne. Il faut remonter à la crise des subprime pour
retrouver l’Allemagne dans cet état. Pour la première fois la croissance
française de ce trimestre dépasse celle de l’Allemagne comme le montre le
graphique ci-contre sur les données incomplètes publiées à ce jour par Eurostat.
Le premier constat est que l’ensemble des pays de l’UE affichent une croissance
moins forte que l’énnée précédente pour le même trimestre. La différence
moyenne sur l’UE est de -0,27% et de -0,48% pour la zone euro. Si l’Espagne, le
Royaume-Uni et la Roumanie sont peu affectés, il n’en est pas de même des Pays-Bas,
de la zone euro, de l’Allemagne et de la Lituanie. Ces derniers pays passent
dans la décroissance et la mauvaise performance de l’Allemagne explique celle
de la zone euro. La France s’en tire mieux relativement mais la décroissance
allemande est un mauvais signal.
Il n’en
reste pas moins que les prévisions pour l’année 2018 sont beaucoup moins
favorables à la France qu’à l’Allemagne, comme on peut le constater ci-dessus. L’embellie
générale des années 2016 et 2017 est terminée et l’UE rentre dans le dur. La
situation peut encore s’aggraver si le moteur économique allemand s’essoufle. Avec
son déficit du commerce extérieur qui ne cesse de s’accroître et sa dette, la France
s’appauvrit tous les jours. Elle ne peut pas profiter, bien au contraire, d’un ralentissement
allemand. On note que l’année 2018 se présente plus mal que 2016 et 2017 mais
aussi 2015 dans l’UE et la zone euro sauf
pour la France, les Pays-Bas, l’Autriche, la Lituanie et la Roumanie. La
différence est très sensible pour l’Espagne et le Royaume-Uni. Mais pour cette
dernière il faut tenir compte de la dévaluation de la livre par rapport à l’euro
même si sa relance est en cours.
Avec
une prévision annuelle officielle de 1,47% la France n’arrive néanmoins pas à
la hauteur de la zone euro à 1,67% et de l’UE à 1,87%. Par contre la prévision
à 1,16% de l’Allemagne est inquiétante. De plus ces prévisions sont optimistes
et sont basées sur une année glissante qui englobe le dernier trimestre 2017,
trimestre particulièrement performant. Si l’on tient compte de la baisse de
performance entre les troisièmes trimestres 2017 et 2018 représentés sur le
premier graphique et qu’elle est reportée sur la prévision du 4ème
trimestre 2018, on obtient une vue encore plus pessimiste de la croissance.
Avec 0,79% l’Allemagne est alors très loin de son objectif à 1,8% et la France risque
de devoir corriger sa dernière prévision à 1,5% (intialement à 1,9%) pour un 1,3%
plus probable. Si l’Allemagne affichait un budget excédentaire, ce n’était pas
le cas de la France. Cela promet de nouvelles coupes sombres dans les prestations
sociales, de nouvelles hausses ou créations de taxes. La France ne va pas ranger les gilets jaunes de sitôt. Mais c’est l’UE
et particulièrement la zone euro qui sont en panne. La politique d’austérité de l’UE, imposée par l’Allemagne, arrive vraisemblablement
à bout de souffle. L’Italie l’a compris, le Royaume-Uni sort de l’UE, il
serait temps que la France réalise que l’UE l’entraîne vers le bas.
Regardons
les conséquences des variations de la croissance en gardant en tête que les
économistes situent à 1,5% de croissance la barre au-delà de laquelle le
chômage peut diminuer. Le graphique ci-contre montre le taux de chômage au sens
du BIT. On note que la France se distingue par le taux de chômage à 9,3% au 3ème
trimestre 2018 le plus élevé des pays pour lesquels les données sont collectées
par Eurostat. Mais le plus grave est que c’est aussi l’un des 3 pays qui, avec la
Suède et Malte, a le moins réduit le chômage en variation par rapport aux 12
derniers mois. Sur les 12 derniers mois l’Allemagne a surfé sur sa réussite
économique pour faire encore significativement baisser le chômage de 8,9% pour
atteindre 3,4%. Ceci explique son manque de main-d’œuvre qualifiée qui a incité
Angela Merkel à ouvrir les portes à l’immigration, erreur qui risque de la déstabiliser.
Mais il faut terminer notre coup d’œil, ciblé sur la France et
l’Allemagne, par deux informations. La première sur Allemagne qui accumule des
créances des pays de l’UE, en particulier de l’Italie, dont la moitié est
vraisemblabement non récupérable. La somme qui va atteindre 1.000 milliards d’euros
est tellement importante que la moindre panique financière peut amener des
pertes insupportables pour l’Etat allemand. Cette inquiétude est passée des
milieux éonomiques allemands aux politiques, en particulier dans le parti de la
Chancelière. Le premier signe de croissance, allié à ce constat, peut amener l’Allemagne,
qui par ailleurs peut voire changer la coalition gouvernementale, se reposer l’intérêt
de l’UE pour son pays. La deuxième information, publiée par l’INSEE, est qu’en
octobre 2018, les prix à la consommation augmentent de 0,1 % sur un mois et de 2,2 % sur un an. C’est donc un signe de détérioration
du pouvoir d’achat. Ceci est confirmé par le passage de l’inflation au-dessus
de l’augmentation des salaires des entrerprises privées de plus de 10 salariés,
hors agriculture.
La baisse du pouvoir d’achat n’est plus un « ressenti »
plus qu’une réalité, comme le prétendent certains, c’est une certitude chiffrée
et pas seulement pour les retraités.
« L’avenir de la France ne se décide pas à la corbeille » disait
De Gaulle, mais maintenant les grands manipulateurs de l’argent ne sont plus
seulement à la Bourse mais se trouvent aussi dans l’UE.
Alors la colère des
gilets jaunes ne fait que commencer
La France plonge et l’année
prochaine s’annonce pire
Car le moteur allemand
se grippe et nous entraîne.
Sortons d’abord Macron
pour nous sortir de l’UE !
Claude Trouvé
16/11/18
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