vendredi 31 mai 2019

Les français dans un grand vide politique

L’élection européenne a clairement montré l’abîme politique dans lequel sont tombés nos concitoyens. Un seul grand parti a véritablement tiré son épingle du jeu sur un axe politique clair, le LREM du Président, sauvé d’ailleurs par l’effacement de sa tête devant l’omniprésence de Macron en campagne électorale depuis novembre, et dont l’image a été placardée sur les panneaux publicitaires, électoraux et les traditionnels affichages sauvages qui donnent du travail ensuite aux municipalités pour les enlever. Macron veut une Europe fédéraliste et fait valider sa politique d’effacement progressif de la France au profit d’instances européennes sous le seul slogan « Hors de l’UE, point de salut ». La parole est forte, le but clairement exprimé. Si on croit à l’Europe, on doit lui faire confiance. Sous-entendu lui seul peut passer à travers les nombreuses embûches que les autres partis ne vont pas manquer de lui tendre en critiquant cette belle institution et en proposant des solutions mi-chèvre, mi-chou, aussi différentes que le sont les listes qui, voulant ager l’UE, s’affichent aussi européistes. Comme on préfère toujours l’original à sa copie, comme en plus celle-ci est floutée, on vote Macron. D’ailleurs ceux de sensibilité originelle à gauche, s’estiment trompés par Macron, l’abandonnent pour revenir aux sources de leur engagement politique, laissant la place à ceux de sensibilité originelle à droite agréablement surpris par son inflexion néolibérale. La couleur moyenne des européistes Macron se droitise, leur nombre reste stable, les milieux financiers et les multinationales sont ravis. Même si ce nombre ne représente que 10% du corps électoral, l’important est que Macron soit remis en selle, et fort d’un parti aux ordres ayant la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, qu’il puisse continuer son programme politique sans opposition réelle et se consacrer à sa deuxième mission, le leadership dans l’UE sur sa personne.
 
Même le parti des mécontents, le RN, qui a finalement rallié beaucoup de gilets jaunes en panne de leader par choix, n’a pas fait une percée en ne décollant pas réellement de son score précédent aux européennes, mais il s’inscrit désormais dans les partis européistes contestataires comme tous les partis d’opposition. Pour le reste on ne voit pas bien comment son credo national sur le fléau de l’immigration peut s’y inscrire puisque les traités ont donné à l’UE la gestion de la politique migratoire. Ce parti est un exutoire aux mécontents et à une grande partie de nos concitoyens rivés sur la difficulté de leur fin de mois quand ce n’est pas sur les moyens de survie. Ce nombre ne peut que grossir avec la fermeture des usines et l’arrivée massive de la robotisation dans le secteur tertiaire, et l’impossibilité pour la France d’être compétitive malgré une politique de dévaluation interne attaquant progressivement tous les droits et avantages sociaux, privatisant et ouvrant la porte aux délocalisations ou à l’apport de main-d’œuvre à bas coût. Le RN est un excellent faire-valoir à Macron car leur crédibilité sur le plan économique et le risque de le voir sombrer dans un nationalisme fascisant et dans un sectarisme sociologique lui barre la route du pouvoir. Mitterrand qui a poussé Le Pen dans les médias savait ce qu’il faisait, la droite traditionnelle ne s’en est finalement jamais remise. Adepte du changement dans la continuité de l’UE, de l’indépendance dans l’interdépendance, le RN n’a pas de vision politique claire de l’avenir et se contente de vendre la marchandise qui plaît dans les sondages « Demander au patron de tout changer pour plaire aux autres, mais louer son entreprise pour y rester ». Faire croire que le patron va changer dans ces conditions est un leurre, et fait du RN un parti faux-cul qui trompe son électorat par des promesses sans lendemain en jouant sur la frilosité de la majorité de nos concitoyens.


Après ce vide politique, sans vision économique et géopolitique, du plus grand parti français, passons à l’autre grand parti d’opposition issu de la gauche traditionnelle qui fut en passe de profiter de la disparition du parti socialiste dans les premiers mois du quinquennat Macron, alors que Marine Le Pen digérait sa défaite du 2ème tour de la Présidentielle et se débattait dans les accusations de fraude lancées par l’UE, et celles sur ses comptes financiers de campagne. Sur ce dernier point c’est aussi la première ombre jetée sur le parti de Mélenchon, suivie de son attitude outrancière lors de la visite de son QG par la justice. Mais ce parti a voulu s’emparer de l’écologie, sujet transversal à tous les partis, donc non discriminant, sauf pour un parti qui en fait un credo primant de loinsur tout autre partie de son programme. La graine n’a finalement pas pris, l’électorat plus ou moins écologiste a préféré l’original à la copie comme d’habitude dans ce domaine. Le querelle de leadership avec Hamon n’a rien arrangé. Mais c’est avec la politique européenne que Mélenchon a brouillé les cartes en particulier pour les Gilets jaunes de sensibilité originelle à gauche. S’il avait franchement tourné sa veste d’européiste avec un message clair montrant que rien ne pourra changer sur le plan social, en particulier pour les revendications des Gilets jaunes, si l’on ne joue pas clairement au moins la carte d’un départ possible de l’UE, il n’aurait pas vu fuir son électorat. Il a pris le même credo européiste que le FN mais à ce jeu le RN apparaît plus crédible dans l’affirmation que l’on peut changer l’UE de l’intérieur, même si c’est évidemment impossible, d’une part par les faibles attributions décisionnaires du Parlement Européen et d’autre part à cause de la règle de l’unanimité des chefs des 28 Etats puis des 28 Assemblées ou des référendums pour changer les grandes lignes des traités. Le résultat du calcul probabiliste est proche de zéro.


Après cette bérézina de Mélenchon et de son FI, accompagnée par la confirmation des difficultés de renaissance du parti socialiste, passons à ce qui fut le plus grand parti représentant l’orientation droitière de l’électorat français, le parti issu du Gaullisme mais dont ce dernier aurait honte. Son soutien à l’arrimage complet à l’OTAN, le non-respect du vote populaire sur la Constitution Européenne en se servant de sa majorité parlementaire pour légiférer sur le traité de Lisbonne, ont définitivement avec Sarkozy tourné la page de l’épine dorsale du gaullisme. Même le côté social de cette politique a été gommé avec le soutien à la restriction des droits des travailleurs de la loi du travail par Hollande et Macron au profit des entreprises et des plus grandes d’abord. Le nouveau parti LR est arrivé dans une impasse politique, avec à sa droite le parti des mécontents qui ne croient plus dans ceux qui ont détenu le pouvoir qui les a brimés. Le credo du Pape, si je puis dire, arrive dans une France en phase avancée de déchristianisation se crispant sur le pôle d’une bourgeoisie dite bien-pensante touchée par les scandales de pédophilie et extrémiste en matière d’évolution sociétale. Le credo de la diminution du nombre de fonctionnaires, et de l’extension de la durée du temps de travail sur la vie, n’est plus porteur sauf par Macron qui a le pouvoir de l’imposer. L’électorat centriste de LR préfère suivre Macron sur ce point. L’argument de l’urgence du danger migratoire est ressassé, mieux crédible chez RN, et beaucoup moins médiatisé depuis que Salvini a fermé les ports d’accueil italiens et parlé avec le pouvoir libyen. Le programme économique, issu de Fillon, fait peur sans avoir un argumentaire crédible car l’Etat n’a jamais diminué ses dépenses depuis 1974 se contentant parfois au mieux de l’augmenter moins que l’inflation. Par ailleurs quand le peuple demande majoritairement plus de services de proximité, la réduction des dépenses passe mal, quand en même temps la lutte contre les paradis fiscaux, et la circulation des capitaux ouvrant la porte à l’évasion fiscale et aux délocalisations n’est pas mis en avant en premier. Disposant d’un vivier de responsables de première ou deuxième génération, le parti se caractérise par une guerre des chefs défendant des visions politiques toutes différentes et dont le dénominateur commun est difficilement perceptible. La droite subit une perte historique et ne sait plus où elle doit aller, ses électeurs non plus. Alors que la droite a été historiquement sceptique sur l’UE, Chirac s’y étant rallié à contre-cœur, LR n’a pas eu le courage d’en revenir aux origines gaullistes, et s’est coulé dans un européisme de confort où l’on crie sans besoin que l’écho lui réponde.


Je terminerai par la victoire des Verts qui fait désormais le consensus médiatique et relativise le succès du FN. Encenser médiatiquement les Verts est un credo médiatique porteur et sans risque. On s’extasie donc sur la réussite de Jadot, assis sur le message urbi et orbi du pape de la climatologie Jean Jouzel. Le peuple a besoin d’un héros. Après Hulot, c’est Jadot. Porté par le fruit de la propagande médiatique et scolaire sur la jeunesse, Jadot réussit l’exploit de faire un peu mieux que dans les européennes précédentes. L’écologisme a donc gagné le droit de parler fort et Jadot a du coffre pour cela. L’UE qui cherche désespérément à trouver un lien qui unisse les citoyens européens lui ouvre les bras, surtout s’il contribue à orienter des centaines de milliards vers les sociétés privées qui ont misé sur les énergies renouvelables et l’isolement des habitations. Le credo du sauvetage de la planète marche à plein, personne ne peut être contre et ceux qui doutent ont droit au bonnet d’âne. Jean Jouzel, promoteur du consensus scientifique, l’affirme, donc c’est vrai il y a urgence. Au fait ce personnage était un spécialiste des carottages glaciaires permettant de mettre en évidence le lien de cause à effet entre le CO2 et les températures du lieu sur des millions d’années. Donc c’est prouvé et Jouzel ajoute : « Vous en voyez bien les conséquences aujourd’hui avec l’augmentation du carbone anthropique et de la température… » Toutefois les variations naturelles sur ces époques étaient d’une autre amplitude sans générer des variations aussi fortes que le CO2 anthropique. Y aurait-il deux sortes de CO2 ? Enfin Jouzel se garde bien de dire que les carottes glaciaires prouvent que les augmentations de CO2 dans l’air suivent et non précèdent les augmentations de températures. Simple détail, Il faut écouter un scientifique reconnu… par les politiques, parce que c’est un prix Nobel… de la paix. J’arrête mes propos perfides, ce n’est pas fair-play, car à 72 ans ce monsieur est toujours payé par un organisme qui a fini depuis longtemps de le faire pour moi… les ans en sont la cause mais à 60 ans… Ultime preuve que c’est lui qui détient la vérité, non ?


Il est vrai que plus la doxa climatique nous assomme de vérités médiatiques puisées à une source unique, plus je m’enfonce dans l’opprobre du climato-réalisme qui cherche par lui-même habité par le doute scientifique. Certes celui-ci n’étreint plus ceux que l’on paye pour mesurer le réchauffement climatique et créer des modèles mathématiques prévisionnels dont la fiabilité est d’une chance sur deux de représenter l’avenir climatique dans une fourchette allant de 1°C à 6°C, puis des modèles mathématiques prévisionnels économiques, prenant en compte les précédents pour chiffrer les impacts socio-économiques. Avez-vous essayé de faire un empilement de verres à champagne sur une table qui tremble ? Les prévisions climatiques du GIEC sont à la baisse mais on vous le cache sous le vocable incompréhensible du budget carbone en hausse, clair non ? Le carbone coûte plus cher ? Non vous avez un droit de tirage plus important sur le budget carbone anthropique. Je peux donc dépenser plus ? Non vous pouvez émettre plus de carbone que prévu avant de griller sur place. Ah bon et alors ? La conséquence non avouée, sauf dans le dernier rapport 2018 du GIEC, c’est que les modèles mathématiques ne collent pas avec la réalité et que le réchauffement est plus lent que prévu… et repoussé de 14 ans avant de nous rôtir.


Le vide politique s’assoie désormais sur un doute scientifique masqué avec un dénominateur commun entre tous les partis, le sauvetage de la planète. Le doute scientifique sur le climat génère immédiatement la nécessité de médiatiser une nouvelle catastrophe impactant d’une part l’humanité et la culpabilisant. On ressort la catastrophique disparition des espèces, qui n’en est pas à sa première sur les prévisions de l’imminence du danger avec des dates toujours repoussées, comme la fonte des glaces du pôle Nord qui devait être totale en 2013. La pensée politique se nourrit de catastrophes imminentes toutes plus culpabilisantes les unes que les autres. L’électeur doit être tenu en haleine et polarisé sur un seul objectif… sauver sa peau et celle de ses enfants si le droit de procréer n’est pas encore contingenté. La pensée politique consiste à déterminer ce qu’il faut faire pour survivre. La pensée politique est réductrice et la liberté de penser et d’agir doit désormais se plier aux exigences de la survie. Les grandes pensées sur les choix socio-économiques doivent désormais être encadrés. Jadot nous dit bien que désormais il va réfléchir à un programme d’action sur ce credo… et non l’inverse puisque l’urgence a tué le doute.


Macron a compris, les oligarques aussi, l’écologisme est le lien européen idéal et son utilisation à leur profit va se propager avec le couvert d’une action humanitaire. Le rêve. Macron va rallier les européens à sa cause, celle du sauvetage planétaire dont il est le chantre et montrer ainsi son indépendance et sa force à Trump, destructeur de l’humanité, non par les guerres que l’on fait avec lui mais par la carbonisation de la planète. L’écologisme est le fil rouge parfois invisible qui va servir aux actions gouvernementales ou européennes. Il videra de toute lisibilité les esprits de nos concitoyens en même temps que celui d’une politique démocratique orientée vers le bonheur des français. Le bonheur n’est pas dans le pré que chacun cultivait à sa manière et en vantait les mérites dans une joute politicienne, le bonheur est dans l’écologisme qui, sous couvert d’une écologie de bon sens, introduit une dictature de la pensée qui est utilisée à des buts imposés par ceux qui en tirent profit et qui manipulent une pseudo-science. La climatologie est une science jeune et balbutiante qu’il ne faut pas leur abandonner mais laisser au temps et à l’esprit scientifique le soin de lever les doutes.


La nature ayant toujours horreur du vide 

L’écologisme va y pourvoir désormais.

Les partis n’ont plus qu’un choix 

Européen peint en Vert écolo.

C’est quoi un parti unique ?


La dictature non ?

Claude Trouvé 
31/05/19

jeudi 30 mai 2019

Faut-il mieux être dans la zone Euro, hors zone euro dans l’UE, ou hors de l’UE ?


Une campagne électorale européenne sans remise en cause de l’UE
 
L’élection européenne n’a de sens, quand un pays comme le Royaume-Uni veut quitter l’UE, que si à cette occasion notre appartenance ou non à l’UE fait l’objet d’une discussion de fond. On ne discute pas d’une autre UE si le principe même de notre appartenance est refusé par le peuple français. On ne peut pas se contenter de sondages donnant une minorité de français souhaitant la quitter. Les sondages britanniques faisaient le même constat lors du référendum de sortie de l’UE. En France cette question n’a évidemment pas été débattue et deux listes seulement sur 34 ont affiché clairement leur position avec une participation aux débats réduite au minimum légal. Cette question est pourtant fondamentale et elle est posée par des électeurs de plus en plus nombreux au sein même de l’UE. Le résultat ne s’est pas fait attendre, seulement 2% des français ont exprimé un désir de sortie, ce qui ne respecte évidemment pas le résultat des sondages sur ce sujet et de très loin. Le « Hors de l’UE point de salut » est resté le dogme qu’il ne pouvait être question de mettre en doute si l’on voulait conserver des électeurs pour lesquels la perspective d’une sortie allait apeurer. La foule des mécontents s’est défoulée justement sur le RN formant finalement une masse d’européistes, conscients pour LREM et inconscients pour les listes anti-Macron, qui a écrasé les eurosceptiques dans une victoire « macronienne » à la Pyrrhus, c’est-à-dire sans combattre et sans lendemain qui chante.


Les électeurs ont plébiscité Macron en voulant le désavouer


Donc finalement 98% des électeurs inscrits ont voté pour l’UE de Macron lui donnant une victoire soit en ayant voté pour lui, soit pour les listes européistes, soit en s’abstenant. Si je compte bien, 75% des français (98%-23%) qui croyaient voter contre Macron… ont voté pour lui et sont cocus aujourd’hui. Evidemment ce Macron renforcé par ce plébiscite va aller à Bruxelles en roulant des mécaniques, et ne changera rien en France. Comme il nous a demandé de « penser Printemps », il va verdir son action… de petites actions écolos et de grands discours aussi creux, mensongers, que plein de mots alambiqués. Les médias vont continuer à occulter tout débat sur l’appartenance à l’UE tant que le Brexit ne sera pas acté ou tant que les peuples européens ne feront pas le siège du pouvoir de leur pays. Pour la France tout est reporté aux municipales où l’UE n’est pas la préoccupation des citoyens. Pour que le sentiment désormais fort de doute sur l’UE parmi les français puisse néanmoins peser sur cette élection qui prépare la Présidentielle de 2022, il convient que la minorité active des eurosceptiques redouble d’efforts sur un terrain favorable, bien ensemencé mais que le propriétaire, l’Etat et ses médias aux ordres, refuse d’arroser.


L’UE face à ses arguments


Droit dans les yeux, il faut poser la question du « Que vous apporte l’UE ? ». Généralement on obtient les réponses suivantes : « C’est un progrès de pouvoir aller à l’étranger avec la même monnaie euro », « Avec Erasmus nos jeunes peuvent aller étudier dans toute l’UE », « Grâce à l’UE, on a pu faire de Airbus la deuxième entreprise aéronautique du monde », « Grâce à l’UE, on a la paix et le mur de Berlin n’existe plus », « Grâce à l’UE, nos agriculteurs ont l’aide de la PAC ». Si l’on dit : « Mais encore ? », l’interlocuteur européiste devient moins assuré ou plus idéologue en proposant : « Avec la création d’un peuple européen, il n’y aura plus de guerre à l’intérieur de l’UE », « Moi je suis pour la mondialisation, la suppression des frontières et une ouverture au monde », « Grâce à l’UE, la libre circulation des biens, des hommes et des capitaux est assurée dans l’UE », « l’UE permet aux travailleurs de se rassembler pour la lutte sociale », « L’UE permet de réaliser une politique migratoire cohérente », etc. Je garde pour la fin l’argument-massue ; « La France est trop faible pour lutter contre les géants économiques mondiaux ».


Les vrais acteurs du pouvoir d’achat


Dans l’ensemble les affirmations sont hors sol ou naïves. Pour le moins elles montrent que nos concitoyens ne se servent qu’à une seule source pour se fonder une opinion, source propagandiste de l’UE qui inonde l’info en permanence depuis quarante ans. Alors curieusement, si l’on pose la question au fond primordiale pour beaucoup d’entre nous : « Pensez-vous que votre pouvoir d’achat a augmenté depuis 1999 ? », la réponse est généralement non, ce qui n’apparaît pas cohérent avec l’UE heureuse ou alors qui incite à conclure que hors de l’UE ce serait pire. Mais justement là notre interlocuteur énonce une contre-vérité au moins pour l’ensemble d’entre nous. Le pouvoir d’achat des français a augmenté depuis 1999 malgré une inflation de l’ordre de 30%. Le problème c’est que ce n’est pas grâce à l’UE mais à cause des liquidités lancées dans le commerce mondial, argent de Monopoly, que l’on retrouve principalement dans la dette des Etats, dette qui ne cesse globalement de s’aggraver particulièrement en France. De plus les inégalités se creusent avec une paupérisation qui augmente, visible dans les rues et dans les organisations d’aide. Ceci montre au passage que la question sur notre appartenance à l’UE ne peut pas faire l’objet d’une réponse ni en forme de postulat, ni être une réponse du café du commerce. En particulier il est indispensable d’y répondre avec une vision relative par rapport aux autres pays du monde.


L’UE face à la réalité


Je vais commencer par répondre aux arguments populaires des européistes. La monnaie euro, pratique pour aller à l’étranger, ne vise qu’une partie de la population que l’activité ou les moyens financiers permettent de voyager hors de France. On ne peut pourtant pas aller en Suisse ou au Royaume-Uni tout proches, en Hongrie, au Danemark sans changer ses euros pour la monnaie nationale. De plus les cartes bancaires permettent d’aller partout dans le monde et les ordinateurs de poche font immédiatement le calcul avec les taux de change. L’euro est pratique pour les sociétés exportatrices mais sans intérêt majeur pour les autres. Cet argument est plutôt symbolique que réellement fondamental. Pour Erasmus, l’UE est un cadre étroit pour aller étudier ailleurs quand de nombreux jeunes rêvent d’aller aux Etats-Unis et que le Sud-Est Asiatique va dominer la fin du siècle. Par ailleurs les bourses pour cela et les accords bi ou multilatéraux sont toujours possibles sans l’UE. Airbus n’est pas l’enfant de l’UE, mais le fruit d’accords multilatéraux entre des Etats et englobe désormais des sous-ensembles de tout le monde économique. La paix depuis la seconde guerre mondiale n’est due qu’à l’équilibre de la terreur nucléaire, l’OTAN et le Pacte de Varsovie sachant qu’une guerre serait autodestructive des deux camps. La PAC aux agriculteurs n’est pas une subvention européenne mais un retour de notre argent sur cette activité, la France étant un pays contributeur net au budget européen. Elle lui donne plus qu’elle n’en reçoit. Le peuple européen n’existe toujours pas et les positions des Etats dans le chacun pour soi sont de plus en plus fréquentes. Par ailleurs la guerre du Kosovo a eu lieu et il a fallu que les Etats-Unis viennent éteindre le feu qu’ils avaient allumé, les cendres sont toujours ardentes. La circulation des hommes est liée au traité de Schengen qui inclut dans les pays signataires des pays hors UE et pas tous les pays de l’UE. Cela complique d’ailleurs la maîtrise des flux migratoires avec des frontières de l’UE difficiles à rendre hermétiques. C’est en plus un point de discorde entre les Etats et il n’y pas de politique migratoire cohérente. La mondialisation pratiquée par l’UE s’avère mortifère pour la France à cause justement de la libre circulation des capitaux qui n’est pas limitée à l’UE mais étendue au monde entier. L’affaire General Electric actuelle en est l’illustration avec un millier de licenciements. Enfin l’harmonisation sociale n’est pas pour demain tant les conditions salariales et sociales sont différentes. La seule question d’un SMIC européen, non seulement ne rassemble pas l’unanimité des Etats, mais ne pourrait que se traduire par une baisse de notre SMIC de 1500 à 1200 euros mensuels ou moins pour permettre l’élévation des minima salariaux des pays à 250 euros ou un peu plus.


L’UE et son argument-massue


Ce type de débat télévisé contradictoire sur un temps suffisant d’au moins une heure et demie n’existe pas, ou il n’est pas organisé avec des tenants convaincus et sérieux des deux opinions sur l’UE. L’information des français reste donc totalement partisane. Il convient donc d’orienter les discussions sur des réalités factuelles et officielles chiffrées pour contredire des affirmations politiques qui sont régulièrement répondues sur l’intérêt pour la France d’être dans la zone euro et dans l’UE. Pour espérer avoir une augmentation du pouvoir d’achat, tous les économistes sont d’accord sur la nécessité d’une croissance du PIB qu’elle soit réelle ou fabriquée par l’émission de liquidités par les Banques centrales ex-nihilo. Pour juger de l’intérêt de la France à être dans l’UE, et dans la zone euro il faut se comparer à ceux qui n’y sont pas, quand l’argument-massue des politiques est que la France doit être dans l’UE pour résister aux grandes économies du monde. Or cet argument ne souffre aucune contradiction, et il balaie d’un revers de main les chiffres qu’Eurostat et l’OCDE mettent à disposition. Seule l’exposition imagée de chiffres incontestables peur aller au-delà du « circulez, il n’y a rien à voir ».



L’UE impuissante et en déclin

Evidemment parce que ce qu’il y a à voir est fort déplaisant pour les européistes.  L’histogramme des croissances du PIB des grands ensembles territoriaux du monde et de celles à l’intérieur de l’Espace Economique Européen montre la formidable poussée des pays de l’Asie du Sud-Est, poussée que l’UE s’avère incapable de juguler. L’affirmation de la nécessité de l’UE est donc un mensonge, d’autant plus que les pays hors UE et hors zone euro de l’EEE sont plus performants. L’UE a une croissan e inférieure à tous les ensembles territoriaux, G-7, G-20 et les BRICS (Russie, Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud) font mieux. Les BRICS sont justement une nouvelle façon de coordonner les politiques économiques et géopolitiques avec une indépendance conservée des Etats, et montre l’inefficacité d’une UE qui les brident. On voit qu’individuellement des Etats comme la Corée du Sud, l’Australie et l’Indonésie font mieux que l’UE qui se fait largement distancer par les Etats-Unis. Certains évoquent le fait que l’UE devrait revenir en arrière avec 12, voire 6 pays. Le graphique montre que ces sous-ensembles sont encore moins performants. Si le Japon ferme la marche, cela ne donne pas une raison d’être dans l’UE, car la Corée du Sud fait beaucoup mieux. La Russie reprend la tête malgré les canctions, et sa croissance du 4ème trimestre 2018 a dépassé celle de l’UE ( 0,83% pour 0,29%). Terminons par la France qui s’avère relativement lâchée et n’arrive même pas à hauteur de la moyenne de la zone euro. Ce n’est pas mieux pour le 1er trimestre 2019 avec 0,3% pour la France et 0,4% pour la zone euro et 0,50% pour le Royaume-Uni !

L’UE est le pire avenir pour la France

La France n’a aucun intérêt à être dans la zone euro, pas plus que dans l’UE, en ce qui concerne sa croissance sans laquelle le pouvoir d’achat moyen des français ne peut pas augmenter. Elle contribue à l’évolution des pays hors zone euro en se détruisant elle-même et ceci sans permettre à l’UE de rivaliser avec les Etats-Unis et les grands pays de l’Asie du Sud-Est. Le Japon tire seul son épingle du jeu, sans parler des pays de l’EEE hors UE. L’UE est un carcan dont la lourdeur et la prééminence économique de l’Allemagne sont un boulet pour la France qui s’appauvrit relativement au profit de ce pays voisin. On ne peut pas soutenir l’argument d’une France trop faible pour lutter contre les géants économiques mondiaux quand on est la septième ou huitième puissance économique du monde. Comment font alors les autres ? La Suisse ne réussirait que parce qu’elle est petite, l’Australie parce qu’elle est grande, la Corée du Sud parce que le niveau de vie y est bas ? Que va-t-on dire de la croissance du Royaume-Uni qui est plus forte au 1er trimestre 2019 que celle de la France… malgré la menace du Brexit. Mais notre handicap dû à l’euro ne s’arrête pas là et on pourra parler du chômage et du commerce extérieur.


NON, ni la zone euro, ni l’UE, n’enrichissent la France 

Elles la mènent vers le chemin pris par la Grèce

Avec sa véritable copie, notre voisine l’Italie 

Pendant que l’Allemagne termine

Le pillage de nos ressources. 

Sortons-en avant de

S’y noyer !


Claude Trouvé 
29/05/19

mardi 28 mai 2019

Une élection pour rien… Macron continuera à détruire la France


Qu’observe-t-on en France après ce dimanche électoral ? 

On a trois vainqueurs sur le podium, mais ils ont surtout conforté leurs positions. Les Verts ont réalisé un score voisin de celui des élections européennes précédentes grâce à une mobilisation des jeunes boostés par l’idée d’être acteurs du « sauvetage de la planète ». Finalement il n’y a rien de très nouveau par rapport au deuxième tour de la Présidentielle, et au résultat des écologistes aux Européennes précédentes. Le ras le bol des français grossit les rangs du FN alors que les gilets jaunes ont marqué la France par une réflexion profonde sur la démocratie mais disparaissent de la politique faute d’avoir provisoirement et clairement un parti défendant leur demande d’instauration d’un RIC, de l’impôt sur la fortune des grands acteurs économiques qui manipulent les transactions financières, l’arrêt des délocalisations et de l’optimisation fiscale à leur profit, sans parler des paradis fiscaux. Macron l’a dit, les Gilets Jaunes ont été servis en Décembre, ils n’auront rien de plus et le mouvement s’échoue sur l’élection de dimanche. L’opposition à Macron est de plus en plus à terre, et celui-ci est le grand vainqueur provisoire. Sa tactique de réduction des européennes à un challenge entre lui et Marine Le Pen a fonctionné. Il a ainsi phagocyté Les Républicains et Debout la France réduisant encore la nuisance de la droite ce qui va lui permettre de se regauchiser pour adoucir son image d’ultra-libéralisme et d’éviter toute véritable renaissance du socialisme et d’une nouvelle alliance de la gauche.

Le champ politique est libre pour Macron

Macron a gagné du temps car la droite traditionnelle est au tapis mais la gauche résiste encore et peut retrouver une place en se parant de l’écologie pour laquelle il n’a en réalité aucune appétence. De plus l’électorat n’a pas pris conscience du danger que représente l’appartenance à l’UE, et continue à penser qu’il faut simplement la réformer. Tous les partis d’opposition défendant ce changement n’ont rien apporté au débat sur l’existence même de l’Union Européenne, ils ont en fait présenté un programme unique en essayant d’y attirer leur électorat fidèle. Le RN a raflé sa mise de la Présidentielle mais les autres partis se vantant d’être dans l’opposition constructive n’ont rien proposé d’autre que ce que Macron peut impulser dans l’UE. Macron est droit dans ses bottes, il dit clairement pousser l’UE vers le Fédéralisme. Il ne dit pas qu’il veut détruire la France, mais il pousse la constitution d’euro régions qui vont de plus en plus pouvoir traiter directement avec l’UE. La création de la Région européenne d’Alsace n’attend plus que de traverser le Rhin. Mais comme sœur Anne, les français ne voient rien venir, et la perspective d’une Europe protégée par l’OTAN et unie contre les grandes puissances économiques fait toujours recette. Macron est rassurant… sur ce point, au contraire de ceux qui veulent la changer et pire de ceux qui voudraient la quitter. Pour ces derniers il suffit de dire que le Royaume-Uni essaie d’en sortir depuis deux ans et n’y est toujours pas arrivé, l’opinion ne cherche pas plus loin. Macron projette aujourd’hui l’image d’une opposition en miettes encore plus petites qu’au soir de la Présidentielle. Il ne se passera donc rien en France. Macron retrouve du temps et ne changera ni de cap, ni d’Assemblée Nationale. Il a de nouveaux les mains libres pendant que les oppositions pansent leurs plaies. Il enfumera encore l’opinion avec la perspective de grands changements qui éviteront soigneusement de toucher à la politique de dévaluation interne engagée selon les vœux de l’UE. Les retraites, les salaires, les prestations sociales, les taxes feront les frais de ce nouvel élan donné à Macron.

Le grand remplacement crée un vide

Il y a pourtant un changement important dû à l’effet de vide du grand remplacement que Macron a déclenché lors de la Présidentielle. La nature a horreur du vide disaient les physiciens autrefois et il en est ainsi en politique. La vie politique ne peut se contenter d’un duel sans le support de grandes idées de vision de la société, visions contrastées assurant un équilibre démocratique dont sont dépourvus les deux partis européistes qui se partagent la moitié des votes exprimés à eux deux. Le champ est donc libre pour l’émergence d’une meilleure compréhension de l’impasse dans laquelle est engagée la France. L’excitation relative des esprits de nos concitoyens pour cette élection va retomber devant le retour brutal de la réalité du chômage, de la précarité, de la pauvreté grandissante, de la politique d’austérité pratiquée essentiellement sur le peuple, austérité dont les retraités sont les premiers à en ressentir les effets. Depuis 2013 leur pouvoir d’achat ne cesse de diminuer, et ils sont les précurseurs du tour de vis à venir. La France s’endette de plus en plus et sa politique d’économies est centrée sur la diminution des dépenses sociales sans augmentation des recettes. Les cadeaux aux entreprises sans diminution réelle du chômage mais avec l’amoindrissement de l’apport de celles-ci au budget de l’Etat, la diminution du nombre d’implantation d’usines sur notre territoire, signent notre déclin et notre perte d’indépendance. Cette prise de conscience n’est pas réellement faite et la plupart de nos concitoyens croient toujours que notre malheur vient de nos politiciens incapables, ils ciblent leur rancœur sur le Chef de l’Etat. Ils se fourvoient toujours enfumés par une propagande qui se nourrit du catastrophisme que serait toute autre politique plus indépendante. Depuis que l’UE a mis sa patte sur la France, celle-ci s’est enfoncée au point de présenter une santé économique inférieure à celle de la zone euro dans une UE elle-même moins performante que les grandes économies du monde.

Le vide peut ouvrir les esprits sur une autre vision de la réalité
 
Macron, tout antipathique, enfumeur, bonimenteur qu’il soit, s’avère être un excellent politicien que l’oligarchie financière n’a pas choisi au hasard. Ces défauts qui sont criants ont été jugés par eux comme autant de qualités. Sa gestion de l’élection européenne à son profit est remarquable d’habileté. Le bon peuple n’y a vu que du feu et en votant contre lui a finalement voté pour lui. Chapeau le magicien ! Mais Macron n’est qu’un faire-valoir d’une géopolitique occidentale, et est manipulé par la puissance des Etats-Unis et par toute l’oligarchie financière qui impulse la politique européenne. La France ne peut pas se débarrasser d’une politique favorable à un pays étranger sans sortir de l’institution qui la manipule, l’Union Européenne. La France ne peut pas protéger son industrie, son agriculture et même sa vision de gestion solidaire dans un ensemble territorial qui lui impose de laisser les capitaux du monde entier l’acheter par pans successifs, en la débitant comme des tranches de salami. C’est justement dans l’UE qu’elle ne peut pas se défendre contre les grandes économies du monde. Il faut de plus réaliser que l’Allemagne a une monnaie à sa mesure puisque l’euro est un euromark adapté à son économie principalement orientée sur l’industrie automobile et les machines-outils au départ. Il faut réaliser que l’économie de l’Allemagne s’est nourrie principalement de la France pour accumuler des milliers de milliards dans les échanges commerciaux avec l’aide de pays satellites à faible coût de main-d’œuvre. Le pot nourricier des pays du sud devient de plus en plus vide et l’économie allemande est en train désormais de patiner. Mais il reste encore des choses à prendre en France et elle va y œuvrer, c’est en particulier son rayonnement mondial par le biais de sa langue, sa puissance nucléaire et surtout son siège aux Etats-Unis. Le révélateur de cette nouvelle orientation politique, c’est le Traité d’Aix-la-Chapelle. Il en résulte que les slogans politiques des uns et des autres sur la nécessité de devenir plus compétitifs par une baisse des charges des entreprises, par une volonté de travailler plus pour éviter de gagner moins, et de garder des travailleurs plus longtemps en acceptant le chômage élevé des jeunes, sont tous des contre-sens à une saine politique économique. Leur seul intérêt et de préserver les profits des entreprises et cela d’autant plus qu’elles sont grandes et multinationales.


L’aveuglement de nos concitoyens est principalement dû au matraquage des esprits sur des scénarios catastrophiques. Si l’on identifie comme principale visée géopolitique des grandes fortunes occidentales celle de constituer un ensemble européen malléable à souhait, on peut en déduire que l’UE doit être un ensemble fédéralisé suffisamment émietté pour n’offrir que des entités forcément vassales comme les baronnies sous la Royauté. Les Etats forts ne peuvent être que des empêcheurs de tourner en rond. On a donc dû maitriser le dictateur Kadhafi qui, fort de son pétrole, voulait supprimer le dollar en Afrique pour une monnaie or. Vade retro Satanas ! On a fait de même avec Saddam Hussein qui devenait non manipulable, et on tente toujours de le faire avec le boucher Bachar El-Assad. A chaque fois ceci se fait au nom de la démocratie et des droits de l’homme et même sans autorisation de l’ONU. Mais c’est au nom de la paix, de la prospérité et de la démocratie que l’on veut intégrer l’Ukraine, la Turquie, la Moldavie et la Géorgie, et que l’on développe le scénario catastrophique de la sortie de l’UE : « En dehors de l’UE point de salut ». Si elle est imparfaite c’est qu’il faut aller plus loin vers le fédéralisme. Toutes les grandes forces politiques françaises sont unanimes pour la changer… chacun à sa façon. La France se croit en sécurité en position de valet des Etats-Unis dont la vision géopolitique ne sert pas les intérêts français mais les siens et ne la considèrent que comme vassal, corvéable à merci même pour des actions parfaitement illégales d’ingérence dans les pays du monde.

La France est en danger et ne songe qu’à sauver la planète

Ce qui manque c’est un véritable peuple européen puisque les sentiments de souveraineté des peuples progressent. Qu’à cela ne tienne, on va fédérer l’esprit européen sur une nouvelle belle idée, irréprochable et pour la plus belle mission que les générations actuelles et futures peuvent se donner « Sauver la planète dans laquelle l’homme prend conscience de sa capacité d’agir sur sa propre autodestruction ». Le sauvetage est multiforme entre le carbone honni, la disparition des espèces animales avant de passer au végétal, l’épuisement des ressources, etc. Il y en a pour tout le monde. J’ose à peine dire autour de moi que les modèles mathématiques catastrophiques sur le climat du GIEC en 2010 (en rouge sur le graphique) viennent de recevoir le coup de grâce du GIEC lui-même en 2018 avec des prévisions nettement à la baisse sur l’élévation des températures avec une chance sur deux de se tromper. On peut aussi dire que nous ne connaissons évidemment pas le nombre d’espèces animales vivant sur terre, pas plus que le nombre de créations d’espèces nouvelles par mutation génétique ou création ex-nihilo. Peu importe le sauvetage est une tâche noble, enthousiasmante, mobilisatrice et sert de lien à la création d’un peuple européen virtuel. L’élection européenne vient d’en faire la démonstration, même si la science peut d’ici peu amener de cruelles désillusions en particulier sur le danger du réchauffement climatique. Bof il suffira d’imaginer d’autres catastrophes, ce que l’on a commencé à faire avec la disparition des insectes arrivée à point nommé quand la température globale vient plutôt au secours des scientifiques climato-sceptiques et fait grossir leur nombre. Malheureusement le poids de l’idéologie et du dogmatisme aveugle de l’écologisme va finir par tuer l’écologie responsable et intelligente que je suis prêt à défendre avec conviction.

Que feront nos nouveaux élus européens ?

Mais rien d’autre que de paralyser le fonctionnent du Parlement européen avec une dispersion des partis qui va conduire à des alliances fragiles où les différences affaibliront cette institution qui n’a d’ailleurs pas le pouvoir de proposition des lois. Nos représentants veulent continuer leur chemin dans l’UE, il n’y aura donc que des discussions à la marge, car la décision appartient au Conseil des Chefs d’Etat et aux propositions de la Commission Européenne. Ce Conseil doit se mettre d’accord à l’unanimité pour changer les traités, les cas de décisions à la majorité qualifiée sont limités à un domaine très restreint d’application par l’article 116 du TFUE, et ne concernent pas les articles majeurs des deux traités TUE et TFUE. Les français ne verront donc rien sortir de l’arrivée plus importante des nationalistes et des Verts au Parlement car ils ne peuvent qu’amender ce qu’on leur propose. Et comme me le confiait un député européen, leur importance se mesure à leur pouvoir de décider des normes pour les cages à poule en cas de transport (exemple véridique). La nomination d’un Commissaire Européen est dans leur pouvoir, mais sur proposition des Chefs d’Etat. L’Allemagne ne laissera pas échapper à son bon vouloir ni le remplacement de Jean-Claude Junker, ni celui de Mario Draghi. On voit que le fonctionnement de l’UE européenne est finalement anti-démocratique puisque le pouvoir de la Commission Européenne, pouvoir de techniciens n’étant que de très loin rattachés à un choix des peuples et que derrière les Chefs d’Etat et les Commissaires, il y a le poids bien plus important que celui des peuples, celui des grands lobbies qui font le siège de Bruxelles en permanence et sur place. Si la transition énergétique se voit relancée, ce ne sera pas à cause des Verts français mais parce que l’Allemagne, qui veut être le château de distribution de l’électricité sur ses voisins y a intérêt pour accroître la dépendance de ces pays, affaiblir notre électricité nucléaire en vendant à perte ses énergies renouvelables excédentaires, et conforter son industrie des éoliennes. L’Allemagne, et non les allemands, est riche, ne s’endette plus et peut donc balancer des centaines de milliards dans cette politique verte. Nos jeunes, les yeux obstrués par les escarbilles que leurs aînés ont supporté faute de mieux dans des villes vingt fois plus polluées qu’aujourd’hui, ne retiennent pas que le rêve allemand de la Grande Allemagne ne date pas d’Hitler et que l’UE en est le dernier épisode avec le concours des Etats-Unis… jusqu’au moment où les intérêts de ces deux pays divergeront.

Changer pour ne rien changer… une histoire de quarante ans

Tous les partis, ayant participé de près ou de loin aux institutions de la Vème République et au pouvoir, n’ont laissé aucune chance à un vrai débat sur l’utilité ou non de l’Union Européenne, acceptée à Maastricht, mais repoussée avec la Constitution Européenne par le peuple français. L’UE a retenu la leçon, il n’est plus question de lancer un référendum sur cette question et même sur d’autres car le vote populaire présente trop de dangers de refus de l’ultralibéralisme européen et du contrôle des peuples. Le peuple français s’est fait piéger pour la quatrième fois, malgré l’ouverture d’esprit que les Gilets Jaunes ont défendu au prix de handicaps à vie pour certains et de morts accidentelles pour d’autres. Mais la colère est là, et une fois les congratulations des trois gagnants, dont un réel gagnant Macron, et les dépits des perdants relégués dans l’oubli des mémoires fugitives, elle va désormais amener de très nombreux citoyens à faire le bilan de l’après. Le souverainisme, un instant caressé par le RN et DLF a sombré dans une position tactique et politique de mensonge sur la position plus confortable, moins effrayante, celle du changement. On parlait autrefois de « l’indépendance dans l’interdépendance » pour le Maroc. C’est évidemment un leurre, car si l’UE doit éclater, il n’y a que deux raisons, celle de la décision des Chefs d’Etat, et celle de la sortie par l’application de l’article 50 du TFUE comme le Royaume-Uni. Du côté de la France Insoumise c’est encore plus flou, plus risqué et plus anti solidaire puisqu’il s’agit de désobéir aux traités pour le seul bénéfice de la France et éventuellement de quelques autres pays qui y trouveraient un avantage. La septième ou huitième puissance du monde ne peut évidemment pas montrer cet exemple et ne peut que voir se dresser contre elle de nombreux pays et risquer d’être traduite pour sanction devant la Cour de Justice Européenne. De plus pour désobéir aux traités, il faut être au pouvoir. Donc il faut demander la démission de Macron ou attendre l’élection présidentielle prochaine. La France est donc bercée depuis quarante ans dans un mensonge que l’on masque par tous les moyens possible, la désinformation, la propagande et l’utilisation du catastrophisme. Un peuple qui cède à la peur est un peuple que l’on peut asservir facilement.

Alors quoi faire ?

Le grand vide politique qui s’ouvre d’ici les prochaines élections municipales doit servir à tous pour une salutaire réflexion. L’élection européenne a volontairement enlevé toute chance d’un vrai débat sur l’utilité de l’UE. L’opinion ne peut se satisfaire du slogan finalement repris par les représentants du pouvoir et tous les grands partis dits d’opposition à savoir « Hors de l’UE, point de salut ». Alors qu’il s’agissait d’une élection directement ciblée sur l’UE, il n’y a pas eu de débat de fond. Les voix de ceux qui voulaient en débattre ont été mises sous le boisseau, les affrontements directs sur ce thème majeur n’ont pas été organisés. Alors que le doute sur les bienfaits de l’UE s’installe dans l’opinion publique, tout a été fait pour éviter tout débat autour de ce doute et les partis prônant la sortie ont été muselés par des participations aux grands médias publics et privés réduits à l’inévitable devant la loi sous le contrôle du CSA. Il faut que ceux qui ont tenté de réveiller la France, les gilets jaunes en particulier, comprennent que le Système ne les entendra pas et que rien de ce qu’ils réclament ne leur sera accordé avant que l’UE vacille sur ses bases grâce à une mobilisation des opinions publiques. Dans six mois le bilan de cette élection devra être demandé aux élus par rapport à leurs promesses et surtout au pouvoir. Il faut que le blocage de l’UE sur toute évolution sociale positive alimente encore plus la colère des français et que chacun se sente un peu gilet jaune. Ceux-ci sont des victimes mais aussi le salut de la France si on écoute leur message et si celui-ci est repris à notre compte. Il faut que les voix des contestataires que ce soit sur l’urgence climatique ou les bienfaits de l’UE aient l’écoute des français. Il faut débattre, c’est cela la démocratie. La dictature qui ne dit pas son nom et le dogmatisme actuels sont deux maux qui minent la volonté populaire en pratiquant une propagande aveuglante. L’heure est aux débats apaisés mais libres et au rassemblement sur un vaste consensus populaire qui laisse à plus tard les fausses urgences et les querelles idéologiques.

La France est réellement en danger et les français doivent le percevoir.

Il est beaucoup plus proche de nous que toute autre urgence. Il n’est pas pour dans deux ans, cinq ans, dix ans, vingt ans, il a déjà franchi le seuil de notre porte mais on nous le transforme en danger invisible. Alors avancez-vous et constatez qu’il nous empêche de sortir de ce qui est devenu une prison. La France et l’Italie prennent le chemin de la Grèce… Quoique les médias vous disent, ils sont déjà dans des cellules plus ou moins étroites, cadenassés et aux mains de la BCE, des grandes banques centrales et de toute la pyramide bancaire. La France est encore en liberté surveillée mais doit régulièrement pointer à Bruxelles…. Ouvrez les yeux et écoutez ceux qui vous en parlent… Les britanniques ont compris, ne serions-nous plus le pays des Francs, le pays des hommes libres ? L’urgence n’est pas de sauver la planète mais de sauver la France d’abord !

Le champ politique est libre pour Macron et l’UE. 

L’opinion va ainsi pouvoir juger de son vote

Sur l’écart entre promesses et réalité. 

Il nous reste douze mois pour cela.

Ouvrez les yeux, sortez du rêve. 

Notre Belle au bois dormant

Ne doit pas se rendormir 

Avec le philtre de la

Sorcière Europa ?

Claude Trouvé 
28/05/19