mercredi 15 mai 2019

Un taux de chômage britannique qui dérange les européistes !

La campagne des européennes est conduite pour éviter tout débat de fond sur la volonté populaire de continuer ou non l’aventure européenne. Tous les grands partis dits d’opposition ne veulent que changer l’UE, chacun à sa manière, mais on ne parle même plus d’abandonner l’euro chez Dupont-Aignan après avoir largement surfé sur ce thème jusqu’alors. Après une campagne sur le même sujet, Marine Le Pen ne veut plus qu’une Europe « verte » … et blanche. Chez Mélenchon on croit dans la force de conviction du peuple de gauche pour transformer l’UE en paradis social en bravant les puissants lobbies qui l’écrasent. Son plan B est passé à la trappe…  mais on est prêts à aller jusqu’au bout sans que le bout soit vraiment précisé. Quant aux Verts, ils verdissent tous les partis sans qu’en dehors du sauvetage de la planète et la mort du glyphosate, on ne sache pas bien ce que tout cela renferme dans les actions à mener. Pour les Verts les européennes sont l’occasion de se refaire une santé. Les allemands veulent vendre leurs éoliennes et le gaz russe à une France qui veut seulement sauver la planète et faire de son impact de 1% sur le tonnage mondial de CO2 une occasion de diriger celle-ci vers un cadre vertueux et rédempteur. La jeunesse qui cherche une raison de vivre y trouve un espoir dans un monde où l’avenir s’annonce plus sombre que pour les générations précédentes. On lui a dit que la planète était menacée, elle le croit sans chercher par elle-même si le réchauffement climatique est vraiment menaçant en regardant simplement les chiffres de la température globale. Ils verraient que celle-ci se refuse à suivre les prédictions catastrophiques que délivre la doxa climatique relayée par les politiques qui en font un passage obligé de preuve de vertu. Pourtant le GIEC vient de faire discrètement machine arrière, on n’en parle pas mais on entend, comme par hasard, les trompettes de Jéricho qui nous livrent une nouvelle catastrophe, la disparition des espèces. Voilà de quoi alimenter l’écologisme et relativiser l’enjeu des européennes et surtout d’éviter tout débat sur l’utilité d’être ou non dans l’euro.

Tout le monde ou presque dans les partis, mis à part deux fous du FREXIT avec Florian Philippot et François Asselineau, se retrouve dans le camp européiste pour débattre du changement des traités qui demandent l’approbation unanime de 28 pays et de 28 référendums ou acceptations parlementaires selon les pays. Je vous laisse compter la probabilité pour que cela puisse arriver. Les crocodiles sont donc dans la même mare pour se partager l’opinion publique. Tout irait bien puisque les deux gêneurs n’ont qu’un petit porte-voix et que l’on s’ingénie à transformer en trompette bouchée. C’est particulièrement le cas pour François Asselineau dont l’accès aux médias nationaux et aux grands médias privés a été interdit depuis la Présidentielle, ce qui n’a pas été le cas de Florian Philippot. Tout se présentait bien en plus depuis le 29 mars où le Brexit n’avait pas été conclu entre l’UE et le Royaume-Uni et renvoyé en octobre, voire sine die. Le 2 mai 2019 un caillou s’est tout-à-coup mis dans ce bel engrenage avec les élections locales britanniques. Le parti conservateur de Theresa May et les travaillistes ont pris une véritable claque. Les électeurs britanniques ont ainsi montré qu’ils n’en peuvent plus de l’indécision et de l’incompétence des conservateurs et des travaillistes, et ont donné le pouvoir à des partis dotés d’une vision claire pour ou contre le Brexit.

Les grands médias français ont évidemment insisté sur le bon score des Verts, des libéraux, et des partis « pro-remain », sans noter que Nigel Farage, qu’ils vilipendaient comme traître à sa cause, fait un retour tonitruant avec son nouveau parti pro-Brexit après avoir fait gagner le référendum au Brexit avec le UKIP. La presse britannique relayait samedi l'"immense cri de colère" des électeurs, " écoeurés d'être traités comme des imbéciles", selon les mots de l'éditorialiste du Daily Mail. "Vous avez reçu le message ? Concrétisez le Brexit", titrait en une le tabloïd Daily Express. Les commentaires des médias français ne reflètent évidemment pas ce constat en commentant ce résultat comme une victoire des pros-Brexit. Le Monde a titré « Elections locales britanniques : les partis pro-UE sont en forte progression ». Ce journal, chasseur de fakenews, s’avère être un maître dans l’art de la propagation d’informations déformées.

C’est pourtant bien ce message d’impatience du peuple britannique devant la non-concrétisation du Brexit qui a été entendu par Theresa May dans son discours au Parlement. Dans son discours à la Chambre des Communes après le vote, Theresa May a refusé l’éventualité d’un second référendum, et a jugé que le peuple indiquait clairement que le Brexit devait avoir lieu dans les plus brefs délais et que la voix du peuple pour le Brexit, exprimée par référendum, devait être respectée. Lors de sa nouvelle rencontre avec Jeremy Corbyn, le leader du Labour, elle s’est engagée à présenter un projet d’accord avec l’UE dans la semaine du 3 juin prochain alors que le délai maximum a été fixé au 31 octobre. D’ailleurs le peuple britannique envoie un nouveau message pour les élections européennes. Le Parti du Brexit de l’europhobe Nigel Farage s’envole en intentions de vote aux européennes avec 34 %, soit plus que le Parti conservateur et le Parti travailliste réunis, selon un sondage publié dimanche dans The Observer. Par rapport au précédent sondage, le Parti du Brexit double ainsi son avance sur le Parti travailliste, lequel arrive en deuxième position avec 21 % des intentions de vote (en chute de sept points). Les Libéraux-démocrates, opposés au Brexit, sont crédités de 12 % (en hausse de cinq points) et dépassent le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May, qui ne recueille que 11 %, selon The Observer… Les médias français ne cessent de fournir une image fausse de l’opinion et de l’économie britanniques. Les élections européennes vont très probablement leur apporter un démenti cinglant.

Les nouvelles gênantes pour les européistes se suivent avec l’annonce du taux de chômage britannique au plus bas depuis 1974 avec 3,8% au premier trimestre, soit une baisse annuelle de 0,4% quand la France affiche 9,1% fin 2018 avec une baisse annuelle de 0,1% seulement. Voilà de quoi bien énerver les tenants des bienfaits de la zone euro, alors qu’ils prédisaient pis que pendre au Royaume-Uni s’ils votaient le Brexit et cela dès le lendemain du vote. Mais les nouvelles gênantes continuent avec la croissance du PIB publiée à 0,5% par Eurostat quand elle n’est que de 0,3% en France, et 0,4% dans la zone euro ! Le discours du catastrophisme de la situation britannique est un discours particulièrement mensonger comme ont désormais coutume de le faire ceux qui défendent les bienfaits de la zone euro. Petit indicateur supplémentaire de l’état majoritaire de l’opinion britannique, le voyagiste Thomas Cook signale que les anglais se détournent de l’Europe pour leurs séjours de vacances. Le Royaume-Uni se porte bien et renoue des accords commerciaux bilatéraux dans de nombreux pays du monde dont son ancien Commonwealth.

C’est la France et l’Allemagne qui ont le plus à perdre du départ des Britanniques. C’est déjà une augmentation de leur participation au budget européen qui va les frapper, avec 2 milliards pour la France, afin de compenser le départ du Royaume-Uni. La facilité de report du Brexit accordé Theresa May en dit long sur la préoccupation allemande de préserver ses exportations vers ce pays, en particulier pour son industrie automobile. La position de la France de refus de la prolongation n’est justifiée que par le désir de Macron de s’afficher comme le leader d’une UE débarrassée d’un concurrent de poids dans les décisions de l’UE. La France apparait de plus en plus comme une victime de l’UE et de la monnaie unique, mais la propagande de Macron pour l’UE et pour sa politique laisse encore des traces profondes car cette doxa date de plusieurs dizaines d’années. La France coule lentement, le Royaume-Uni prend le vent du large et quitte son port d’attache depuis qu’il a senti qu’il s’y encalaminait. Macron veut s’attacher à l’Allemagne… comme Pétain ? Le Royaume-Uni a compris que l’UE n’était qu’un carcan foulant sans vergogne la souveraineté des peuples dans un comportement dictatorial laissant peu de place à la démocratie. Depuis Mitterrand la France doute d’elle-même et se vautre dans un carrosse dont les chevaux tirent à hue et à dia en croyant aller plus vite et plus loin. Funeste erreur qu’il faut cacher en jetant l’opprobre sur ceux qui font cavalier seul.

La France passe à côté d’une opportunité historique 

En vendant son âme à une puissance étrangère

Malgré les leçons de deux conflits majeurs 

Et s’engage dans une politique étrangère

Qui prive notre défense de sa mission 

La défense de ses seuls intérêts.

Le Royaume-Uni l’a compris 

Pas la France de Macron !
 
Claude Trouvé 
15/05/19

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