jeudi 30 mai 2019

Faut-il mieux être dans la zone Euro, hors zone euro dans l’UE, ou hors de l’UE ?


Une campagne électorale européenne sans remise en cause de l’UE
 
L’élection européenne n’a de sens, quand un pays comme le Royaume-Uni veut quitter l’UE, que si à cette occasion notre appartenance ou non à l’UE fait l’objet d’une discussion de fond. On ne discute pas d’une autre UE si le principe même de notre appartenance est refusé par le peuple français. On ne peut pas se contenter de sondages donnant une minorité de français souhaitant la quitter. Les sondages britanniques faisaient le même constat lors du référendum de sortie de l’UE. En France cette question n’a évidemment pas été débattue et deux listes seulement sur 34 ont affiché clairement leur position avec une participation aux débats réduite au minimum légal. Cette question est pourtant fondamentale et elle est posée par des électeurs de plus en plus nombreux au sein même de l’UE. Le résultat ne s’est pas fait attendre, seulement 2% des français ont exprimé un désir de sortie, ce qui ne respecte évidemment pas le résultat des sondages sur ce sujet et de très loin. Le « Hors de l’UE point de salut » est resté le dogme qu’il ne pouvait être question de mettre en doute si l’on voulait conserver des électeurs pour lesquels la perspective d’une sortie allait apeurer. La foule des mécontents s’est défoulée justement sur le RN formant finalement une masse d’européistes, conscients pour LREM et inconscients pour les listes anti-Macron, qui a écrasé les eurosceptiques dans une victoire « macronienne » à la Pyrrhus, c’est-à-dire sans combattre et sans lendemain qui chante.


Les électeurs ont plébiscité Macron en voulant le désavouer


Donc finalement 98% des électeurs inscrits ont voté pour l’UE de Macron lui donnant une victoire soit en ayant voté pour lui, soit pour les listes européistes, soit en s’abstenant. Si je compte bien, 75% des français (98%-23%) qui croyaient voter contre Macron… ont voté pour lui et sont cocus aujourd’hui. Evidemment ce Macron renforcé par ce plébiscite va aller à Bruxelles en roulant des mécaniques, et ne changera rien en France. Comme il nous a demandé de « penser Printemps », il va verdir son action… de petites actions écolos et de grands discours aussi creux, mensongers, que plein de mots alambiqués. Les médias vont continuer à occulter tout débat sur l’appartenance à l’UE tant que le Brexit ne sera pas acté ou tant que les peuples européens ne feront pas le siège du pouvoir de leur pays. Pour la France tout est reporté aux municipales où l’UE n’est pas la préoccupation des citoyens. Pour que le sentiment désormais fort de doute sur l’UE parmi les français puisse néanmoins peser sur cette élection qui prépare la Présidentielle de 2022, il convient que la minorité active des eurosceptiques redouble d’efforts sur un terrain favorable, bien ensemencé mais que le propriétaire, l’Etat et ses médias aux ordres, refuse d’arroser.


L’UE face à ses arguments


Droit dans les yeux, il faut poser la question du « Que vous apporte l’UE ? ». Généralement on obtient les réponses suivantes : « C’est un progrès de pouvoir aller à l’étranger avec la même monnaie euro », « Avec Erasmus nos jeunes peuvent aller étudier dans toute l’UE », « Grâce à l’UE, on a pu faire de Airbus la deuxième entreprise aéronautique du monde », « Grâce à l’UE, on a la paix et le mur de Berlin n’existe plus », « Grâce à l’UE, nos agriculteurs ont l’aide de la PAC ». Si l’on dit : « Mais encore ? », l’interlocuteur européiste devient moins assuré ou plus idéologue en proposant : « Avec la création d’un peuple européen, il n’y aura plus de guerre à l’intérieur de l’UE », « Moi je suis pour la mondialisation, la suppression des frontières et une ouverture au monde », « Grâce à l’UE, la libre circulation des biens, des hommes et des capitaux est assurée dans l’UE », « l’UE permet aux travailleurs de se rassembler pour la lutte sociale », « L’UE permet de réaliser une politique migratoire cohérente », etc. Je garde pour la fin l’argument-massue ; « La France est trop faible pour lutter contre les géants économiques mondiaux ».


Les vrais acteurs du pouvoir d’achat


Dans l’ensemble les affirmations sont hors sol ou naïves. Pour le moins elles montrent que nos concitoyens ne se servent qu’à une seule source pour se fonder une opinion, source propagandiste de l’UE qui inonde l’info en permanence depuis quarante ans. Alors curieusement, si l’on pose la question au fond primordiale pour beaucoup d’entre nous : « Pensez-vous que votre pouvoir d’achat a augmenté depuis 1999 ? », la réponse est généralement non, ce qui n’apparaît pas cohérent avec l’UE heureuse ou alors qui incite à conclure que hors de l’UE ce serait pire. Mais justement là notre interlocuteur énonce une contre-vérité au moins pour l’ensemble d’entre nous. Le pouvoir d’achat des français a augmenté depuis 1999 malgré une inflation de l’ordre de 30%. Le problème c’est que ce n’est pas grâce à l’UE mais à cause des liquidités lancées dans le commerce mondial, argent de Monopoly, que l’on retrouve principalement dans la dette des Etats, dette qui ne cesse globalement de s’aggraver particulièrement en France. De plus les inégalités se creusent avec une paupérisation qui augmente, visible dans les rues et dans les organisations d’aide. Ceci montre au passage que la question sur notre appartenance à l’UE ne peut pas faire l’objet d’une réponse ni en forme de postulat, ni être une réponse du café du commerce. En particulier il est indispensable d’y répondre avec une vision relative par rapport aux autres pays du monde.


L’UE face à la réalité


Je vais commencer par répondre aux arguments populaires des européistes. La monnaie euro, pratique pour aller à l’étranger, ne vise qu’une partie de la population que l’activité ou les moyens financiers permettent de voyager hors de France. On ne peut pourtant pas aller en Suisse ou au Royaume-Uni tout proches, en Hongrie, au Danemark sans changer ses euros pour la monnaie nationale. De plus les cartes bancaires permettent d’aller partout dans le monde et les ordinateurs de poche font immédiatement le calcul avec les taux de change. L’euro est pratique pour les sociétés exportatrices mais sans intérêt majeur pour les autres. Cet argument est plutôt symbolique que réellement fondamental. Pour Erasmus, l’UE est un cadre étroit pour aller étudier ailleurs quand de nombreux jeunes rêvent d’aller aux Etats-Unis et que le Sud-Est Asiatique va dominer la fin du siècle. Par ailleurs les bourses pour cela et les accords bi ou multilatéraux sont toujours possibles sans l’UE. Airbus n’est pas l’enfant de l’UE, mais le fruit d’accords multilatéraux entre des Etats et englobe désormais des sous-ensembles de tout le monde économique. La paix depuis la seconde guerre mondiale n’est due qu’à l’équilibre de la terreur nucléaire, l’OTAN et le Pacte de Varsovie sachant qu’une guerre serait autodestructive des deux camps. La PAC aux agriculteurs n’est pas une subvention européenne mais un retour de notre argent sur cette activité, la France étant un pays contributeur net au budget européen. Elle lui donne plus qu’elle n’en reçoit. Le peuple européen n’existe toujours pas et les positions des Etats dans le chacun pour soi sont de plus en plus fréquentes. Par ailleurs la guerre du Kosovo a eu lieu et il a fallu que les Etats-Unis viennent éteindre le feu qu’ils avaient allumé, les cendres sont toujours ardentes. La circulation des hommes est liée au traité de Schengen qui inclut dans les pays signataires des pays hors UE et pas tous les pays de l’UE. Cela complique d’ailleurs la maîtrise des flux migratoires avec des frontières de l’UE difficiles à rendre hermétiques. C’est en plus un point de discorde entre les Etats et il n’y pas de politique migratoire cohérente. La mondialisation pratiquée par l’UE s’avère mortifère pour la France à cause justement de la libre circulation des capitaux qui n’est pas limitée à l’UE mais étendue au monde entier. L’affaire General Electric actuelle en est l’illustration avec un millier de licenciements. Enfin l’harmonisation sociale n’est pas pour demain tant les conditions salariales et sociales sont différentes. La seule question d’un SMIC européen, non seulement ne rassemble pas l’unanimité des Etats, mais ne pourrait que se traduire par une baisse de notre SMIC de 1500 à 1200 euros mensuels ou moins pour permettre l’élévation des minima salariaux des pays à 250 euros ou un peu plus.


L’UE et son argument-massue


Ce type de débat télévisé contradictoire sur un temps suffisant d’au moins une heure et demie n’existe pas, ou il n’est pas organisé avec des tenants convaincus et sérieux des deux opinions sur l’UE. L’information des français reste donc totalement partisane. Il convient donc d’orienter les discussions sur des réalités factuelles et officielles chiffrées pour contredire des affirmations politiques qui sont régulièrement répondues sur l’intérêt pour la France d’être dans la zone euro et dans l’UE. Pour espérer avoir une augmentation du pouvoir d’achat, tous les économistes sont d’accord sur la nécessité d’une croissance du PIB qu’elle soit réelle ou fabriquée par l’émission de liquidités par les Banques centrales ex-nihilo. Pour juger de l’intérêt de la France à être dans l’UE, et dans la zone euro il faut se comparer à ceux qui n’y sont pas, quand l’argument-massue des politiques est que la France doit être dans l’UE pour résister aux grandes économies du monde. Or cet argument ne souffre aucune contradiction, et il balaie d’un revers de main les chiffres qu’Eurostat et l’OCDE mettent à disposition. Seule l’exposition imagée de chiffres incontestables peur aller au-delà du « circulez, il n’y a rien à voir ».



L’UE impuissante et en déclin

Evidemment parce que ce qu’il y a à voir est fort déplaisant pour les européistes.  L’histogramme des croissances du PIB des grands ensembles territoriaux du monde et de celles à l’intérieur de l’Espace Economique Européen montre la formidable poussée des pays de l’Asie du Sud-Est, poussée que l’UE s’avère incapable de juguler. L’affirmation de la nécessité de l’UE est donc un mensonge, d’autant plus que les pays hors UE et hors zone euro de l’EEE sont plus performants. L’UE a une croissan e inférieure à tous les ensembles territoriaux, G-7, G-20 et les BRICS (Russie, Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud) font mieux. Les BRICS sont justement une nouvelle façon de coordonner les politiques économiques et géopolitiques avec une indépendance conservée des Etats, et montre l’inefficacité d’une UE qui les brident. On voit qu’individuellement des Etats comme la Corée du Sud, l’Australie et l’Indonésie font mieux que l’UE qui se fait largement distancer par les Etats-Unis. Certains évoquent le fait que l’UE devrait revenir en arrière avec 12, voire 6 pays. Le graphique montre que ces sous-ensembles sont encore moins performants. Si le Japon ferme la marche, cela ne donne pas une raison d’être dans l’UE, car la Corée du Sud fait beaucoup mieux. La Russie reprend la tête malgré les canctions, et sa croissance du 4ème trimestre 2018 a dépassé celle de l’UE ( 0,83% pour 0,29%). Terminons par la France qui s’avère relativement lâchée et n’arrive même pas à hauteur de la moyenne de la zone euro. Ce n’est pas mieux pour le 1er trimestre 2019 avec 0,3% pour la France et 0,4% pour la zone euro et 0,50% pour le Royaume-Uni !

L’UE est le pire avenir pour la France

La France n’a aucun intérêt à être dans la zone euro, pas plus que dans l’UE, en ce qui concerne sa croissance sans laquelle le pouvoir d’achat moyen des français ne peut pas augmenter. Elle contribue à l’évolution des pays hors zone euro en se détruisant elle-même et ceci sans permettre à l’UE de rivaliser avec les Etats-Unis et les grands pays de l’Asie du Sud-Est. Le Japon tire seul son épingle du jeu, sans parler des pays de l’EEE hors UE. L’UE est un carcan dont la lourdeur et la prééminence économique de l’Allemagne sont un boulet pour la France qui s’appauvrit relativement au profit de ce pays voisin. On ne peut pas soutenir l’argument d’une France trop faible pour lutter contre les géants économiques mondiaux quand on est la septième ou huitième puissance économique du monde. Comment font alors les autres ? La Suisse ne réussirait que parce qu’elle est petite, l’Australie parce qu’elle est grande, la Corée du Sud parce que le niveau de vie y est bas ? Que va-t-on dire de la croissance du Royaume-Uni qui est plus forte au 1er trimestre 2019 que celle de la France… malgré la menace du Brexit. Mais notre handicap dû à l’euro ne s’arrête pas là et on pourra parler du chômage et du commerce extérieur.


NON, ni la zone euro, ni l’UE, n’enrichissent la France 

Elles la mènent vers le chemin pris par la Grèce

Avec sa véritable copie, notre voisine l’Italie 

Pendant que l’Allemagne termine

Le pillage de nos ressources. 

Sortons-en avant de

S’y noyer !


Claude Trouvé 
29/05/19

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