![]() |
Ajouter une légende |
La France
fait partie des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui
comprend la République populaire de Chine, les États-Unis d’Amérique, la
République Française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord,
et la Fédération de Russie. On notera que les pays occidentaux ont trois
représentants (États-Unis, France et Royaume-Uni) et sont donc majoritaires
même si chacun d’eux a un droit de véto. La France peut donc théoriquement jouer
un rôle d’équilibre des points de vue, c’est un atout important à noter, encore
faut-il qu’elle ne soit pas liée par l’OTAN sur des questions de défense ou d’attaque
militaire. Si la France a obtenu ce siège permanent c’est grâce à l’action de
De Gaulle et à sa puissance nucléaire.
Seuls
six pays sont reconnus comme détenant l’arme nucléaire : États-Unis,
Russie, Royaume-Uni, France, Chine et Inde. Ceci n’empêche pas d’autres pays d’être
connus pour la détenir, Israël, Pakistan, Corée du Nord ou la vouloir comme l’Iran.
Les Etats-Unis, et les occidentaux derrière eux ferment les yeux sur Israël et
le Pakistan, mais font tout pour empêcher l’Iran et sont prêts à déclencher une
guerre contre la Corée du Nord. On voit que les États-Unis sont bien les
gendarmes du monde et décident de tout selon leur propre stratégie hégémonique.
Mais si l’on regarde l’Europe, on voit que les deux seules puissances
nucléaires sont le Royaume-Uni et la France. Si le RU sort de l’UE, la France reste
la seule puissance nucléaire de cette union. C’est donc un atout majeur que la France
détient sur l’Allemagne qui lui permet d’influer les décisions militaires de l’ONU,
donc à portée mondiale.
La
politique de défense française est historiquement une politique de dissuasion
qui se traduit par : « Ne
nous attaquez pas, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Nous mourrons mais vous
pourriez être frappés à mort ou gravement atteints. » Si l’équilibre
des forces nucléaires à l’Est et à l’Ouest de l’Europe sont la raison principale
du non-déclenchement d’un nouveau conflit mondial, la France a pu se faire
entendre comme une puissance que l’on ne pouvait négliger et dont l’avis
comptait. Si notre insertion dans l’OTAN ne signifie pas dans le traité que
nous n’avons plus la maîtrise de notre force de frappe nucléaire, on voit bien
que notre indépendance dans ce domaine se trouve rétrécie de facto. Néanmoins
le Président de la République reste encore maître aujourd’hui d’appuyer ou non
sur le bouton nucléaire sans qu’aucun pays ou aucun traité puisse l’en
empêcher. Il va de soi que la politique pangermanique voit dans notre puissance
nucléaire un empêchement majeur à sa domination sans partage sur l’UE.
Notre
force de dissuasion se composait initialement de trois composantes, terrestre,
aérienne et maritime. La composante terrestre des silos du plateau d’Albion a
été abandonnée au profit des deux autres qui sont apparues moins vulnérables et
évidemment plus mobiles. On peut dire que notre principal fleuron est maritime
avec notre porte-avions nucléaire et les 4 sous-marins nucléaires SNLE lanceurs
d’engins, le Triomphant, le Téméraire, le Vigilant et le plus récent le
Terrible. Le Royaume-Uni possède également 4 sous-marins SNLE mais globalement
moins récents. En 2018, nos quatre sous-marins seront équipés des missiles M51
les plus récents capables de voler à Mach 15 (18300 km/h) sur une distance de
9000 km, soit arrivant sur cet objectif en 50 minutes. La force de frappe du
Terrible atteint 96 têtes nucléaires furtives et indépendantes TN75 de 110 kilotonnes
chacune pour une puissance globale équivalente à 700 fois la bombe utilisée à
Hiroshima (15 kilotonnes). C’est dire la puissance dissuasive que représente un
tel sous-marin. Notons toutefois que nous n’avons que deux sous-marins en
permanence en mer.
Tout
ceci pour dire l’importance que représente notre force nucléaire sans compter
la composante nucléaire aérienne et ses 54 missiles air-sol dont peuvent être
équipés les Mirage 2000N et les Rafale qui peuvent décoller des bases d’Istres,
de Saint Dizier et du porte-avions nucléaire Charles De Gaulle. Ce dernier
demanderait évidemment un second exemplaire, mais la décision est toujours
retardée pour des raisons budgétaires. Au total la France disposerait de 300
têtes nucléaires selon Hollande et la France a tous les moyens de défendre son
territoire contre la plupart des pays du monde, hormis les Etats-Unis, la
Russie et la Chine. Un pays est indépendant quand il frappe sa propre monnaie
et qu’il a une armée capable de défendre son territoire. Nous avons perdu la
monnaie et on peut craindre que nous perdions l’indépendance de notre armée et
de ses moyens de la force de frappe convoitée par les autres pays européens,
mais principalement l’Allemagne.
Cette
crainte prend plus corps quand on entend les propos de notre nouvelle Ministre
des Armées, et non plus de la Défense. Ce mot « Armées » était
utilisé en temps de guerre et il sonne comme une extension de la tâche
militaire en dehors du périmètre de notre gouvernance. On repense aux armées de
Napoléon… et à leur triste fin. Mais revenons à nos moutons. Sylvie Goulard,
européiste idolâtre s’il en fut, semble vouloir livrer notre souveraineté militaire
à Bruxelles. « Les récentes déclarations
à Prague ce jour (9 juin) de la nouvelle ministre des armées laissent pantois
et sèment le doute sur l'indépendance de la France en matière de défense et sur
sa détermination à conserver une industrie nationale de défense. » « Sylvie Goulard a prôné à Prague la "souveraineté
partagée" en Europe en matière de défense, ce n'est plus la
souveraineté, mais la vassalité ; cela signifie que notre force de frappe sans
souveraineté intégrale, protection ultime, serait à la merci de Bruxelles et de
Berlin, faux-nez de Washington ; cela
signifie que notre industrie d'armement aux mains européennes n'est plus un
outil d'indépendance nationale, mais une délocalisation sciemment organisée au
profit d'intérêts étrangers du meilleur savoir-faire national issu de 50 ans
d'investissements nationaux, payés par les contribuables nationaux et au
service des besoins des armées françaises...L'exemple d'Airbus est aveuglant. »
(Jacques Myard)
Ceci
est d’autant plus troublant que ces propos sont en contradiction avec ceux de
son Président, qui, durant la campagne, avait souligné son attachement à la
force de frappe et aux intérêts nationaux dans l'industrie de défense. Ceci
rejoint la crainte de voir l’Allemagne faire main basse sur la force de frappe
française par le biais de Bruxelles. La France perdrait alors un atout maître
face à ce pays ami et concurrent dont les visées sur l’Europe ne sont pas les
nôtres. Mais elle serait en passe aussi de perdre son siège permanent au
Conseil de Sécurité au profit d’un représentant de l’UE, ce qui est tout aussi
grave. Sylvie Goulard s’est dite plus européenne que française, on peut alors
se demander ce qu’elle fait dans notre pays, car sa place est à Bruxelles.
Autrefois on disait de ces politiques qu’ils étaient du parti de l’étranger…
Sans monnaie et sans armée nationales
La France n’est plus qu’un bouchon
Ballotté dans l’océan de l’argent
Sans voile et sans moteur
Destiné à l’errance
Et à la noyade !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire