Si la France choisit
l’Union Européenne, c’est qu’elle pense être incapable sans cela de subir les
transformations économiques et géopolitiques mondiales. Pourtant l’expérience
européenne ne se solde pas par une résistance plus grande par rapport aux
autres continents en particulier en Asie. De plus, sur les deux critères
chômage et croissance, nous faisons un peu moins bien que la moyenne européenne.
Nous empruntons toujours pour rembourser notre déficit extérieur et le déficit
de 3% du PIB, réclamé par le traité de Maastricht, n’est toujours pas atteint. Le
fait que nos multinationales se portent bien ne peut faire oublier que la
pauvreté s’étend. L’omerta est de mise depuis vingt ans sur le sujet de l’appartenance
ou non à l’UE. Notre refus de la Constitution Européenne n’a en rien bouleversé
la trajectoire européenne suivie qui reste conforme à la géostratégie américaine.
A ce
constat s’ajoute une autre question : « Notre perte progressive d’indépendance
ne se fait-elle qu’au profit de l’intérêt supérieur des pays membres de l’UE ? »
La question est fondamentale car notre participation à l’OTAN pose en soi la
question de l’indépendance militaire de l’UE, question à laquelle celle-ci a
répondu que l’adhésion des nouveaux pays membres impliquait l’appartenance à l’OTAN.
La France s’est alignée sous Sarkozy. Si l’on ajoute le fait que Jean Monnet
était payé par les États-Unis pour faire aboutir l’idée européenne, on est
fondé de se demander si l’UE ne sert pas les États-Unis, plutôt que l’intérêt
des pays membres. Notre suivisme dans la guerre en Irak et en Syrie sous faux
drapeau de démocratie puis de lutte molle et ambiguë contre Daesh, dans le but
de la destruction du régime syrien en la personne de Bachar el-Assad, laisse à
penser que notre pays se vend à l’étranger, allié et concurrent, les États-Unis.
L’actualité vient d’ailleurs
de jeter un nouvel éclairage sur ce dévoiement de la souveraineté de notre pays
avec l’idée de relancer l’Europe de la Défense. On comprend qu’il s’agit de
renforcer l’appareil militaire européen avec une sous-coordination à l’OTAN.
Dans le contexte actuel, il s’agit d’une mesure destinée à donner à l’OTAN des
moyens plus importants et agressifs pour les attaques extérieures et les
révolutions internes. L’Armée américaine n’exclut plus le fait de frapper la
première avec l’arme nucléaire. Les batteries de missiles, soi-disant tournées
vers un Iran bien lointain, sont aux portes de la Russie. Mais il y a des
signes révélateurs plus clairs encore. Sylvie Goulard, notre éphémère Ministre
des Armées qui se disait plus européenne que française, vient d’avouer craindre
la vindicte publique pour expliquer son départ précipité du gouvernement. Elle
avoue avoir touché 9.500 €/mois pendant 30 mois en plus de son salaire
de député européen de la part… de « l’Institut Berggruen ». Mais cet institut,
qui a son siège en Californie, est une organisation américaine à but non
lucratif chargée de « réfléchir aux systèmes de gouvernance ». Sylvie Goulard, financée par un think
tank américain, a tout bonnement le comportement d’un « agent de l’étranger ».
L’Europe
respire par les Etats-Unis, elle sue américain par tous ses pores. Elle
appartient au monde unipolaire qui exclut toute velléité d’une de ses entités
qui pourrait être considérée comme une volonté d’indépendance agressive. Ce
monde a pour but la globalisation, le monde universel, et pratique la
mondialisation sauvage qui nous interdit toute régulation sur les capitaux, les
frontières et les hommes. Obama était poussé par les grands lobbies à défendre
le climat et à gérer le monde avec le GIEC de l’ONU. La France, qui croit être
libre, lui a emboîté le pas, et l’a même devancé avec la COP21 alors que nous
sommes l’un des pays industrialisés les moins polluants en carbone. C’est suivre
la stratégie du NOM dont Trump s’est écarté malgré tout pour l’instant. Tout
doit être géré au niveau mondial, le climat, la santé, la « démocratie »,
etc. Nous ne réfléchissons plus, nous suivons. L’aventure climatique est
révélatrice du globalisme et des forces financières et politiques de forçage de
la science.
Macron
enfourche le cheval qu’on lui a désigné et demande le ralliement au panache
blanc de la lutte contre le réchauffement climatique. Rien ne doit venir
troubler la ligne politique, les climatosceptiques sont des nuls dont la voix n’a
plus le droit de s’exprimer ou alors en dehors de tous les grands canaux de
communication. Macron sait : « Je
n’ai aucun doute au sujet des changements climatiques et sur comment se comporter en ce qui
concerne cette question. » Il peut même fustiger en anglais les errements
de l’opposition du Président américain et le scepticisme du Président
russe : « Je ne sais pas comment
votre nouveau Président a décidé de mettre en péril votre budget, vos
initiatives, tellement il est extrêmement sceptique sur le changement
climatique. » Il débauche les scientifiques : « S’il vous plaît de venir en France. Vous
êtes les bienvenus. ... Nous aimons l’innovation. Nous voulons des gens
innovants. » La réponse des scientifiques américains est parue dans le
périodique américain Science « Pour
la plupart des scientifiques, s’installer en France est plus facile à dire qu’à
faire, » dit Michael Halpern, directeur adjoint du Centre pour la
Science et de la démocratie à l’Union of Concerned Scientists à Washington,
«
ce n’est pas comme s’il suffisait de
choisir un satellite de la NASA climatique et de juste le réaffecter en France […]
Mais les hommes politiques du monde entier maintenant reconnaissent que la
science est une entreprise mondiale et semblent de plus en plus désireux de
s’assurer qu’il n’est pas perturbé par une ingérence politique. Les ordres
risibles et les interdictions sur l’immigration rendent plus difficile le
travail des scientifiques. »
Nous
touchons là au ridicule du sentiment de liberté sur lequel veut surfer Macron,
alors qu’il n’est que dans le droit fil d’une politique géostratégique profonde
qui n’a pas pour but notre bonheur de vivre mais l’enrichissement du cartel des
plus riches. C’est le cocorico du coq gaulois, le seul oiseau qui peut encore
chanter les deux pieds dans la m…e. L’homme politique influe la science pour qu’elle
se prête à ses propres intérêts, mais ce n’est pas ainsi que raisonne un peuple
libre. Nous venons de voir deux canaux de fuite de notre indépendance, celui de
l’hégémonie américaine et celle du NOM, qui diffèrent sur quelques points avec
le nouveau Président des Etats-Unis mais qui s’est fait rattraper par la
patrouille pour son désengagement de l’OTAN sur l’Europe et sur la guerre en
Syrie entre autres.
Non
la liberté de la France ne s’affirme pas par la COP21 et l’organisation des
jeux olympiques, cela n’est que de la politique de communication et du
management plus ou moins lucratif, reste à savoir pour qui. Non la politique
indépendante de la France, c’est de pouvoir gérer sa monnaie comme bon lui
semble, utiliser son armée où et quand elle veut sans ne devoir rien à
personne, choisir ses alliés et se faire le moins d’ennemis possibles, et
commercer où elle veut et comme elle veut. De toute évidence ce choix a été
rejeté, un autre a été imposé et la propagande s’est chargée de l’imposer comme
la seule issue possible et de faire croire à un avenir heureux toujours
repoussé devant nous… comme l’état d’urgence, dans un mirage qui nous attire
sans que nous l’atteignions jamais. Alors le choix de l’indépendance est-il encore
possible ? On en reparle dans l’article suivant.
Le magazine, le film, la télévision
gavent l'œil
Et réduisent le reste de l'homme à
néant.
L'homme d'aujourd'hui se promène muselé
Et manchot dans un palais de mirages.
Michel
Tournier
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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