mardi 30 avril 2013

Le chômage, la faute de l’austérité, l’austérité, la faute de l’Allemagne


La phrase du jour c’est incontestablement celle de François Hollande : "S'il y a un reproche qui m'est apparu totalement inapproprié, c'est celui de ma prétendue indécision". Il lui serait salutaire de faire un voyage à Delphes, d’autant plus que les Grecs lui doivent un plaidoyer pour leur plan de sauvetage. Il pourrait lire sur le fronton du temple d’Apollon une définition de la sagesse selon Socrate : « Connais-toi toi-même ». Cela lui éviterait des satisfécits aveuglants.

Par ailleurs le communiqué du parti socialiste fustigeant la Chancelière allemande, est d’une bêtise difficilement égalable. Il ne fait malheureusement que mettre en lumière ce qui se dit tout bas dans les rangs de ceux qui gouvernent. Il est à la hauteur du mépris affiché par le Président pour l’engagement pris par la France de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB en 2013. Celui-ci sera reçu comme un camouflet à la politique allemande et viendra s’ajouter à celui prodigué à la Chancelière par des propos insultants.

Quand un pays ne respecte pas les traités qu’il a signé, il perd de la crédibilité. Quelque soient les bonnes raisons de viser un PIB à 3,7%, on ne peut procéder ainsi vis-à-vis de notre partenaire. Arguer d’une réorientation politique vers la relance économique au prix d’un déficit supplémentaire, cache bien mal le fait que l’on n’a pas eu le courage de diminuer suffisamment les dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales. C’est pourtant ainsi que la politique française sera jugée par la Chancelière. Le fait que l’Espagne veut s’engouffrer dans la brèche ainsi ouverte dans l’austérité ne peut que mécontenter un peu plus celle-ci.

L’austérité avec une pression fiscale accrue, donc des recettes (escomptées !) plus importantes ne peut mener qu’à une diminution de la croissance. Or les prévisions pour 2013 vont s’avérer encore trop optimistes selon nombre d’observateurs, dont le FMI qui prévoit une récession à 0,1%, prévision qu’il revoit régulièrement à la baisse. La prévision du recul du chômage à fin 2013 est tout aussi illusoire. La France, au contraire de l’Allemagne, a 60% de son commerce extérieur dirigé vers l’Europe. Or cette dernière est en stagnation de croissance contrairement aux autres continents.

De plus notre consommation des ménages est en baisse et les français commencent à tirer sur leur épargne. Il n’y a donc rien à attendre de ce côté-là, côté qui était pourtant la bouée de sauvetage de notre économie. Pour 2014 l’arrivée de l’augmentation de la TVA aura un effet négatif sur cette consommation. Du côté des entreprises, leurs marges sont au plus bas, les perspectives de marchés sont faibles sauf pour les grands groupes qui exportent hors Europe, la compétitivité perd du terrain avec notre record sur la fiscalité des entreprises, les investissements sont retardés et les banques restreignent leurs crédits par peur du risque. On voit mal comment la banque d’investissement peut servir à quelque chose de tangible sur des entreprises exsangues et sans perspective de marchés.

Depuis 2003 l’Allemagne mène une politique de baisse des coûts de production et d’orientation de son commerce à l’exportation hors Europe. Elle s’appuie sur ses pays satellites où les coûts salariaux sont plus faibles. Elle a donc conquis des parts de marché que nous avons perdues. Elle peut se permettre désormais d’assurer son avenir en envisageant de diminuer sa dette pour alléger l’impact sur les générations futures en prévision d’une démographie moins favorable et un vieillissement de la population.

L’austérité convient à l’Allemagne et c’est le pays fort qui maintient l’euro qui n’est en fait qu’un euromark. Elle a supporté un euro à 1,45$ alors que nous aimerions un euro à moins de 1,15$, sa parité initiale. Elle a de bonnes raisons de s’entêter sur la politique d’austérité et sur le maintien de la zone euro qui lui rapporte 3% de PIB par an. Elle ne peut d’ailleurs faire autrement et elle n’acceptera pas le fédéralisme budgétaire que la France pousse en avant compte-tenu des difficultés des pays de l’Europe du sud.

Rien que pour l’Espagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal, les transferts nécessaires à la remise à niveau de ces économies par rapport à l’Allemagne et la France représenteraient entre 245 et 260 milliards d’euros, soit entre 8 et 10 points de PIB par an et ce pour au moins dix ans. L’Allemagne ne peut l’envisager. C’est pourquoi elle ne peut qu’accepter une zone euro restreinte où imposer une participation de plus en plus importante des pays en difficulté à la résolution de leurs propres problèmes.

Il est inutile et discourtois d’accuser l’Allemagne d’égoïsme. Reconnaissons qu’elle a été plus prévoyante que nous et battons notre coulpe. Ceci étant, les recettes d’austérité, de relance ou d’ « austérelance » ne peuvent nous sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes. Il nous faut un levier fort supplémentaire, la monnaie, comme il le faudrait pour tous les pays en difficulté. Comme cela a été fait en Suède, cela doit évidemment s’accompagner d’une réduction drastique des dépenses de fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales au profit de dépenses d’investissement sur les infrastructures, la recherche et l’innovation ainsi que d’un allégement de la pression fiscale surtout sur les entreprises petites et moyennes.

La France est comme un navire sans gouvernail et sans boussole

Naviguant au gré des vents germains et outre-Atlantique.

Son capitaine à l’inexpérience de la jeunesse

Et l’entêtement d’un vieillard sourd,

Aveugle et menteur de surcroît !

Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

lundi 29 avril 2013

« L’euro détruira François Hollande »



C’est ce qu’Emmanuel Todd, historien et démographe, dit aux médias. De toute évidence on s’aperçoit que notre élite dirigeante est en plein brouillard et pratique une politique économique de mimétisme allemand. Devant l’accélération de la désindustrialisation de notre pays et de la montée du chômage, on continue une politique d’austérité destructrice. Or le grand responsable de la mise en chantier de la rigueur de gauche, Jérôme Cahuzac, est un pourri. De la même façon Mario Monti en Italie et Mario Draghi sont issus d’un milieu financier suspect, Goldman Sachs.
 
Non seulement la politique d’austérité détruit un certain nombre d’économies européennes, mais elle est prodiguée par des gouvernants dont le lien avec la haute finance bancaire est avéré. Elle traîne donc avec elle un cortège de suspicions. A cela s’ajoute les sauvetages successifs de la monnaie unique, monnaie qui profite essentiellement aux grands lobbies mondiaux. Il est intéressant de constater qu’une monnaie qui devrait servir à développer l’activité économique n’est que l’objet de mesures successives pour sa survie. C’est ce qui pousse à sauver la Grèce, Chypre, en espérant ne pas avoir à sauver l’Espagne. C’est le prix à payer pour garder l’euro, lequel continuera à détruire le Portugal, l’Italie et ensuite la France.

Que l’abandon de l’euro soit un sujet de controverses entre des économistes de renom, qu’il fasse peur au peuple comme un plongeon dans l’inconnu, qu’il soit ressenti comme un retour en arrière préoccupant, sont d’excellentes raisons pour de pas se jeter sans réfléchir sur cette mesure économique aux rebondissement géopolitiques impressionnants. Mais ce dont souffre la France, c’est cette obstination à nier l’évidence. L’euro ne répond plus aux attentes légitimes des français et ce refus de regarder le problème en face et d’en débattre est suicidaire. Nulle commission, réunissant les meilleurs experts économiques, n’est prévue. Le dogme de l’euro est un postulat qui tient tout l’édifice de notre économie.

La stigmatisation de ceux qui prônent une sortie de l’euro est toujours la réaction des milieux politiques traditionnels de gauche et de droite et le Président s’accroche à l’euro que soutient l’Allemagne, tant qu’il lui sera favorable. Alors que nous disposons d’une bonne situation démographique, d’un bon niveau d’instruction, d’une productivité reconnue de nos travailleurs, le pays est conduit à la déroute économique par une élite gouvernante aveugle et obstinée. Pourtant les milieux populaires ont un niveau de formation bien plus élevé qu’autrefois même si le niveau des diplômes a régressé pour la plupart. Nous n’avons aucune raison d’être à la traîne sinon l’incapacité dirigeante égocentrique.

C’est le mystère français d’une élite politique qui ignore le peuple et les atouts qu’il représente. Elle vit dans un monde clos, influencé par la haute finance, et une collusion entre la Haute Finance de l’Etat et celle des milieux bancaires. Ces passages du public au privé ne garantissent pas la transparence que prône le chef de l’Etat mais des probabilités accrues de collusions d’intérêt. Le résultat est que l’Etat est immobile, que l’argent déserte le peuple pour s’accumuler sur les plus riches et que l’économie n’attend pas pour détruire notre pays.

Très curieusement c’est en Allemagne, pays le plus bénéficiaire de l’euro, que la question du maintien dans l’euro est posée par le nouveau parti ALD. Ce parti a désormais un poids d’environ 25% dans l’opinion allemande. L’attitude de l’Allemagne peut changer après les élections car un certain nombre de voix, même du milieu bancaire, s’interrogent désormais sur l’intérêt de l’euro pour ce pays, principal contributeur des aides aux pays en difficulté. Ses actions retardatrices de l’union bancaire en sont un premier signe.
 
Les 78% de français qui souhaitent un gouvernement d’union nationale représentent la France qui a peur des extrêmes et de l’inconnu mais qui sent que les gouvernements n’ont plus de vision lointaine et pilotent à vue au gré de directives européennes inspirées par l’Allemagne, la BCE et le FMI.

Il est pourtant évident que ce n’est pas un Bayrou(e) de secours qui nous sortira de l’ornière de la monnaie unique puisqu’il est le chantre du « toujours plus d’Europe » au moment où l’on constate que l’euro au lieu de diminuer les disparités entre pays n’a fait que les augmenter. Le fédéralisme ne sera jamais accepté par l’Allemagne, ni par des nationalismes de plus en plus notoires, même si cela apparaît comme la seule solution cohérente pour une monnaie unique.

Le salut de la France c’est la prise de conscience de sa force,

Le retour de la confiance par l’acceptation du jeu démocratique,

La vue à long terme et la remise en cause des choix économiques

Par une élite transparente et ouverte aux réalités d’aujourd’hui.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

dimanche 28 avril 2013

Quand les aveugles pilotent à vue

C'est aujourd'hui dimanche, tu mets ta robe blanche disait la mère. Le père la contemplait et le poète prenait son luth... la vie s'écoulait paisible dans nos campagnes. Aujourd'hui le citadin vit dans le stress de l'insécurité et de la peur du lendemain. Alors le poète devient polémiste et dit ceci :

Vous nous avez bien eus pour la présidentielle

Prônant le changement, aujourd’hui maintenant.

Elle nous a bien eus la phrase sibylline

Car cocus pour l’instant nous avons bonne mine.

Qui pouvait deviner dans votre boniment
Ce que voulait bien dire ce prompt changement ?
On se laissait bercer de l’espoir de vos dires
On constate aujourd’hui, "changer", c’est pour le pire.

On avait eu zombie, Sarkozy vibrion,
On a droit à Bamby, indolent papillon.
Mais rien n’a changé du côté des promesses
Le bonheur c’est demain, le refrain de vos messes.

Dés que le ciel se couvre, on crée la diversion
Et du référendum on a une aversion.
En lançant prestement pour tous le mariage
On compte parler moins d’impôt et de chômage.

Mais pour parler aux gens on a de jolis mots
Car dire « austérité » ferait voir mille maux
On préfère entonner la « rigueur budgétaire »
Vendue comme indolore, on n’a plus qu’à se taire.

Ils n'ont plus qu'un seul dieu, le dénommé « euro »,
Notre nouveau sauveur, le culte du héros.
S’en éloigner un peu et c’est la catastrophe
Et dans tous nos traités c’est la plus belle strophe.

Il déverse l’argent, comble les déficits
Il a le premier prix et non un accessit.
Et si cela va mal, ce n’est pas notre affaire
C’est la faute aux germains qui ne font que mal faire.

Ces montres d’égoïsme ont pris l’austérité
Et font montre envers nous de trop d’autorité
Il faut les mettre au pas et prôner la relance
Vivre dans la dépense, entre deux pas de danse.

Messieurs les gouvernants d’hier et d’aujourd’hui
Cessez de raconter « ce n’est pas moi, c’est lui »
Cessez de nous mentir sur vos budgets gribouille
Et allez au piquet avec la Hollandouille.

N’allez pas nous donner une nouvelle union
Vous n’avez aucun plan, sauf prendre nos pognons
De droite à gauche on voit que vous faites le pire
Quand on est si mauvais, oui alors on se tire !

Démocratie violée, politique du sourd,
Et chômage record, votre bilan est lourd.
Parlement godillot, paroles de grand-messe,
Ne donnent que l’envie de vous botter les fesses. 

Jacques Ouvert

samedi 27 avril 2013

Austérité ou relance ?

En pleine récession, et face à la grogne sociale, plusieurs gouvernements européens ont décidé de se donner un peu plus de temps pour réduire leurs déficits. Et Bruxelles a fini par admettre les limites de l'austérité. Pour autant, le débat sur la stratégie adoptée jusqu'ici n'est pas tranché. L’Allemagne a choisi l’austérité et cela lui réussit. La Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, Chypre, l’Italie se sont vus imposer l’austérité et leur situation s’est aggravée.

Le Japon et les Etats-Unis ont choisi la voie de la relance de l’économie à coups d’injection quasi illimitée de liquidités et d’aggravation du déficit budgétaire. Les Etats-Unis ont dépassé la limite de la dette  autorisée par le Congrès mais le Japon réaffirme la nécessaire création monétaire qui affaiblit le yen. Pourtant le résultat de la croissance américaine n’est pas à hauteur des sommes déversées et la Fed n’annonce pas d’accalmie dans ce processus.

Il est clair que ni l’une ni l’autre de ces stratégies, austérité et relance, ne produit un véritable démarrage de la croissance. Le chômage ne baisse pas aux Etats-Unis, il augmente dans la zone euro. L’ensemble de l’Europe s’affaiblit économiquement par la politique des blocs économiques, pays émergents, Etats-Unis et Japon qui jouent sur la monnaie pour rester compétitifs ou sur les faibles coûts de main-d’œuvre et d’environnement. Dans le cas de la Chine, les trois leviers sont utilisés.

L’Europe se caractérise par une absence de politique budgétaire concertée si ce ne sont les traités qui imposent des objectifs que chacun adapte finalement plus ou moins à sa guise. Quand l’Allemagne va réussir l’équilibre budgétaire en 2013, elle n’a pas pour autant encore réussi à atteindre une dette au plus égale à 60% du PIB. A contrario les pays de l’Europe du sud sont soumis à une austérité à marche forcée mais reculent d’année en année les échéances du 0,5% de déficit budgétaire, le 3% n’était qu’une étape que la France devait atteindre en 2013.

La France, qui rentre en récession, ne l’atteindra pas en 2013 et très probablement pas en 2014. Le chômage ne baissera pas en 2013 et il y a fort à parier qu’il faudra attendre 2015 au mieux. L’action gouvernementale s’infléchit avec une demande de moins d’austérité auprès de Bruxelles. On peut d’ailleurs se demander si c’est une volonté politique ou plutôt un constat d’incapacité de réussir à tenir ses promesses de déficit pour 2013 et 2014. Ce n’est pas la même chose.

L’affirmation de l’objectif de diminution du chômage en 2013 est un aveu d’incapacité de relance de la croissance. On peut diminuer le chômage par les emplois aidés ou l’aide à l’emploi (contrat de génération) ou en augmentant le nombre de fonctionnaires. Ceci se traduit par des dépenses publiques. Par contre la baisse du chômage par la croissance génère des économies et des recettes. C’est un objectif qui traite les causes. Dans la voie choisie par le Président, c’est un emplâtre sur une jambe de bois dont le seul intérêt est social. C’est en effet sa seule grande peur.

Sarkozy a dû gérer une crise brutale venant de l’extérieur qui demandait une injection immédiate dans l’économie pour éviter le pire et ceci au prix d’une accélération du déficit budgétaire. Nous ne sommes plus dans la même situation. La dette bancaire a laissé la place à la dette souveraine, l’Europe s’est affaiblit sur le plan mondial et les disparités de la santé économique et financière dans l’eurozone se sont aggravées. Notre compétitivité a décru et nous délocalisons. 

Sans être des économistes patentés on pressent qu’à causes différentes s’appliquent des remèdes différents. Or la politique d’austérité et celle de relance montrent qu’elles n’ont pas les effets escomptés. On parle donc de diminuer la dose d’austérité au profit d’une timide relance donc une aggravation du déficit. Tout médecin sait que diminuer la dose d’un médicament inefficace ne guérit pas le malade. En tous cas c’est ce que l’on constate dans les pays du sud qui demandent tous une diminution de la dose, alors que l’on pressent que ce n’est qu’une diminution de la dose de poison.

La France est comme le mathématicien devant une équation dont la valeur des paramètres est telle qu’elle est sans solution. Il faut donc changer quelque chose, la valeur d’un paramètre. Ce paramètre n’a pas été oublié aux Etats-Unis, au Japon, en Chine et même en Suisse, c’est la valeur de la monnaie. L’équation de chaque pays demande une valeur différente du paramètre monnaie pour avoir une solution, car rien n’est comparable entre pays du nord en gros et pays du sud, et même entre ces derniers.

Ce n’est que l’obstination de dirigeants d’une Europe bâtie à l’envers qui bloque chacun dans son camp, ceux qui profitent de l’euro et ceux qui en pâtissent. Tant qu’une prise de conscience, sous la pression des faits, ne se fera pas jour dans l’eurozone, gauche et droite française nous mèneront dans le mur. Elle se fait, mais lentement, et pendant ce temps nous subissons la pression fiscale pour faire du social au lieu de créer de la croissance. 

La citoyenneté européenne n’est qu’un déni de démocratie.

L’Europe a mis la charrue avant les bœufs en créant l’euro

L’union bancaire tarde, l’union budgétaire n’est pas née.

Une nouvelle Europe s’imposera dans la douleur.


Claude Trouvé   http://34pourlafrance.blogspot.com/ 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 26 avril 2013

Pour une nouvelle Europe des peuples et des valeurs

Cela va faire trente ans que la France se prépare, si l’on peut dire, à la situation d’aujourd’hui qui présage une situation bien pire pour demain. Cela fait trente ans que le déficit budgétaire se creuse, trente ans que les gouvernants s’ingénient à satisfaire des communautés leur assurant leur réélection, trente ans que notre éducation nationale perd son savoir-faire, trente ans que la formation de nos jeunes n’est plus adaptée aux emplois, trente ans que l’immigration nous importe une autre culture, trente ans que la fécondité de nos femmes autochtones ne permet plus le renouvellement de la population.
 
Cela fait trente ans que l’on nous ment, que la croissance démographique n’est en fait qu’une invasion culturelle, trente ans que le pays perd progressivement son identité, trente ans que nous guerroyons sans véritable nécessité hors du territoire national, trente ans que le chômage est au-dessus des 4 ou 5% qui assurent le plein emploi, trente ans que le redressement du pays est devant nous, toujours un peu plus devant, trente ans que le peuple fait confiance et est trompé.


Cela fait trente ans que l’on fait croire au peuple que l’on peut dépenser plus que ce que l’on produit. Cela fait bientôt quinze ans que l’on nous a vendu un nouveau mirage sous le couvert de la fin des guerres en Europe. Pourtant le conflit des Balkans a eu lieu et nous n’avons pu y mettre fin sans l’intervention des Etats-Unis. France et Allemagne avaient depuis De Gaulle et Adenauer enterré la hache de guerre.


Ce n’était donc pas la vraie raison mais celle de la grande puissance mondiale et des puissances économiques et financières. Pour la première c’est une évidence stratégique et commerciale, pour les deux autres ce n’est que la recherche du profit, toujours plus. On nous a vendu la paix sociale, la croissance et l’augmentation du niveau de vie. On nous a imposé l’euro dans un climat de fête. Les prix ont immédiatement augmenté et aujourd’hui l’euro est la préoccupation majeure de ceux qui se penchent à son chevet.


Nous nous retrouvons aujourd’hui dans un monde désenchanté, en récession, avec un chômage qui revient à ce qu’il était en 1997, monde dans lequel le trafic, la corruption, l’insécurité va jusque dans nos écoles, monde où les femmes se font violer dans nos villes et nos campagnes et les enfants battus et détroussés dans les écoles. On redonne à l’école la mission d’éduquer, on crée une morale laïque comme si celle-ci avait besoin d’être réinventée. Le mal vient d’une génération mal éduquée, et qui a procréé sans donner les repères nécessaires à sa progéniture, et à la progression des ghettos où sévit la loi de la jungle.


On crée des remèdes sans traiter les causes. L’école souffre de la désaffection des meilleurs pour le métier d’enseignant. L’autorité n’y est plus aidée, le salaire ne correspond plus aux difficultés nouvelles, les parents exercent des pressions qui découragent les enseignants d’autant plus que la hiérarchie ne les soutient pas assez. L’enseignant fait souvent son métier dans l’insécurité. Les réformes succèdent aux réformes sans que les résultats progressent comme le montre le classement international PISA. 


De même on fait plus d’efforts pour créer des emplois aidés que pour aider les entreprises à en créer autant que le demande leurs marchés. La pression sur la productivité dépasse souvent le seuil où elle devient improductive en générant de l’absentéisme quand cela ne pousse pas au suicide. Les entreprises sont soumises à une paperasserie de plus en plus envahissante et une législation de plus en plus changeante et compliquée. La législation du travail et les charges sociales découragent l’embauche. L’Europe nous envahit de normes à un rythme de fonctionnaires désœuvrés.


 La libre circulation des biens, des hommes et des capitaux pratiquée sans limite et sans précaution détruit des professions entières comme celle des transporteurs routiers. La main mise de l’Europe sur tout ce qui concerne l’économie privée et publique progresse aussi vite que se détruit l’identité européenne chez les citoyens et la coordination des politiques dans le sens du bien commun.


Perte de valeurs chez les politiques, perte de moralité et de sens civique chez les citoyens, perte de qualité et d’adaptabilité  dans l’enseignement, perte de confiance et de visibilité chez les entrepreneurs, perte de démocratie, perte de liberté de manœuvre monétaire, perte d’autorité au sein d’une Europe qui écoute allemands et américains, ce sont ces pertes qui condamnent notre pays à baisser la tête et à regarder le fond du trou.


L’Europe c’est l’union des compétences et des forces


Librement consenties par les peuples eux-mêmes.


C’est une nouvelle Europe qui doit enfin naître


Celle du respect des valeurs et des identités.


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon