L’ignominieux mensonge de Jérôme
Cahuzac ne fait que jeter l’opprobre sur notre peuple qui met de tels hommes au
sommet de l’Etat. L’aventure du peuple islandais n’en est que plus salutaire à
notre prise de conscience. Nous nous enfonçons dans une mollesse, un refus des
contraintes d’une société bâtie par tâtonnements depuis des millénaires et une
acceptation passive des entorses faites à la démocratie. Un peuple n’a que les dirigeants
qu’il mérite et nous en avons de plus en plus la preuve.
Nous avons donc quitté l’Islande
dans la première partie de cet article en proie à la faillite en 2008-2009 après
avoir eu le meilleur PIB/habitant en 2007. Ceci montre que les retournements de
situation se font très rapidement et que seuls les citoyens bien informés s’en
tirent sans trop de dégâts. En septembre 2008, l'État islandais est
au bord de la faillite. Il ne peut prendre le contrôle des plus grandes banques
du pays en situation de faillite à cause de la crise financière. En
Islande les banques étaient, elles, au tapis et par voie de conséquence l’Etat
aussi, tant est fort désormais le lien entre les deux entités.
Le FMI avait remarqué que l’importance
« colossale » du secteur bancaire et noté que l’Islande fonctionnait
comme un fond spéculatif. L‘Islande était
emportée par le souffle triomphant d’une finance internationale dopée aux
crédits bon marché. Les trois principales banques du pays (Landsbanki,
Kaupthing et Glitnir) se hissèrent même parmi les trois cents plus importantes
banques du monde, leurs actifs passant de 100 % du produit intérieur brut
(PIB) en 2000 à plus de 800 % en 2007 – un niveau que seule la Suisse
dépassait… Ceci
n’est pas sans rappeler le secteur bancaire chypriote.
La perfusion de 2 milliards d’euros du FMI s’avérait
insuffisante pour arrêter la crise et la Banque centrale d’Islande incapable de
permettre aux banques de rembourser leurs dettes en tant que prêteur de dernier
recours. Le FMI apportait son aide, en
contrepartie de mesures dites « d’ajustement », et du dédommagement
des épargnants étrangers de la filiale de Landsbanki : Icesave. Or l’islande
ne garantissait que les avoirs islandais, pas ceux des étrangers.
L’expansion financée par des emprunts sur le marché
interbancaire avait également créé une bulle de l’endettement privé. Le mécontentement
montait dans le pays, la fronde populaire pour ne pas rembourser la
dette prenait de l'ampleur et provoquait un désarroi politique. La « Révolution des Casseroles » commença à
faire du bruit. La population, refusant de se soumettre aux injonctions du FMI
et d’assumer à elle seule la banqueroute des banques, se mobilisa par milliers
en se retrouvant tous les samedis pour manifester autour du Parlement. Ces
citoyens réclamèrent haut et fort la démission du gouvernement jugé responsable
de la faillite du pays, ainsi que celle du directeur de la Banque centrale (un
certain David Oddsson, ancien Premier ministre démissionnaire en 2005 pour
bénéficier de ce poste).
Ainsi, le 23 janvier 2009, le
Premier ministre Geir Haarde et toute son équipe démissionnèrent. Le 25 avril,
des élections législatives anticipées, auxquelles 85 % des électeurs
prirent part, plébiscitèrent un nouveau gouvernement réunissant les
sociaux-démocrates et les écologistes de gauche. La population pensa enfin que
ses velléités seraient écoutées.
Avant de lire ce qu’il advint par
la suite, il faut marquer un temps d’arrêt devant ce courage et cette lucidité
du peuple islandais qui, par des manifestations pacifiques, a refusé de se
plier aux injonctions du FMI. Il a mis les politiques et les banquiers dehors.
C’est la première leçon à tirer de la capacité du peuple à juger de la responsabilité
de ceux à qui il a accordé sa confiance et qui en sont redevables devant lui.
Le politique doit préserver la liberté, la sécurité et
la propriété
Ce doit être un honnête homme, grand serviteur du
peuple,
Un défenseur de la démocratie et de la probité
Avant d’être un collecteur d’impôts !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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