mardi 9 avril 2013

Allemagne, oui à l’euro, Grèce, oui à l’euro, alors ?

Les médias nous assènent les derniers chiffres des sondages sur l’euro en Allemagne où la population se montre de plus en plus favorable à celui-ci. Une majorité de grecs veulent aussi conserver l’euro. Le pays le plus en forme et l’un de ceux qui le sont le moins sont unanimes sur l’intérêt de l’euro pour leur pays. Inutile d’ajouter que le monde politico-économico-financier se réjouit et en fait une confirmation de l’intérêt de l’euro.

Cette argumentation, basée sur des faits si les sondages ne sont pas truqués, fait mouche. Je vous fais juste remarquer que deux points posés sur un papier permettent de tracer une infinité de courbes qui passe par ces deux points. Un troisième point limite les possibilités, c’est à celui-ci que notre bon sens demande de s’intéresser. Sans ce dernier nous ne sommes que des oies que l’on gave. Or j’ai tendance à penser que plus le bipède, que nous sommes, s’éloigne de la nature, plus il perd ce qui lui a permis d’affronter les pires conditions de vie… le bon sens.

Doit-on être étonné que les allemands veuillent garder l’euro ? L’Allemand, traumatisé par l’hyperinflation, ne rêve que d’une monnaie solide. Il juge de celle-ci par ce qu’il constate, une dette qui ne s’alourdira plus en 2013 avec un déficit budgétaire nul, un commerce extérieur dont le gain est plus du double de notre déficit commercial, un chômage 25% au-dessous du nôtre. Ajoutons à cela le sentiment que leur pays devient un leader incontesté européen qui peut donner aux autres des leçons de gestion, et l’un des deux plus grands exportateurs mondiaux avec la Chine. L’Allemagne a aligné l’euro sur le mark, pourquoi le changer ?

Doit-on être étonné que les grecs veuillent garder l’euro ? Les Grecs sont dans une situation désespérée et pratiquement mis sous tutelle par la troïka (UE, BCE, FMI). Leurs gouvernants appellent à l’aide et terrorisent la population sur une sortie de l’euro, le pire du pire selon eux. Engranger les milliards de la solidarité européenne, dont on peut critiquer par ailleurs la main de fer, est évidemment beaucoup plus confortable. Lors de son entrée dans l’euro, la Grèce, endettée a vu ses taux d’emprunts s’effondrer brusquement. Elle a continué à dépenser plus qu’elle ne pouvait engranger. Depuis la crise, la situation économique et budgétaire s’est dégradée au point que le pays ne survit que grâce à la solidarité européenne.

Pourquoi donc voulez-vous, s’il leur reste un peu de bon sens, qu’Allemands et Grecs veuillent sortir de l’eurozone ? C’est là que le troisième point de la courbe intervient et est défini ainsi : Qui profite ? Qui paye ? L’Allemagne profite et paye (de plus en plus avec réticence), la France ne profite pas, puisqu’elle va entrer en récession très probablement en 2013, mais paye en tant que deuxième contributeur derrière sa voisine. L’Italie profite de moins en moins et paye un peu. Le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, La Grèce, Chypre sont tous des bénéficiaires des aides déversées par la zone euro qui assurent leur survie et les enterrent en même temps.

Comment peut-on encore soutenir que l’euro soit désormais un bon choix pour la France ? Il faut que les deux partis majoritaires aient assommé le bon sens des français derrière des promesses jamais tenues mais toujours renouvelées pour qu’un tel choix puisse encore perdurer. La seule raison qui nous est cachée est que les grands bénéficiaires sont les puissances internationales de l’argent, banques et compagnies internationales qui se repaissent de la mondialisation, de la libre circulation des capitaux.

Vous n’avez pas ni place, ni droit, dans ces calculs, sauf celui de ne pas perturber cette colossale machine à broyer le genre humain. On en est au stade de la becquée et de l’anesthésie. Il reste beaucoup de bouches inutiles… le Nouvel Ordre Mondial va s’en occuper !


Même si certains se font encore prendre les mains dans le sac,


Ils ne sont finalement que de petits pions livrés à la curie.


La puissance de l’argent et son rouleau compresseur


Ne méritent que la révolte avant…


Qu’il ne soit tard !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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