Les médias nous assènent les
derniers chiffres des sondages sur l’euro en Allemagne où la population se
montre de plus en plus favorable à celui-ci. Une majorité de grecs veulent
aussi conserver l’euro. Le pays le plus en forme et l’un de ceux qui le sont le
moins sont unanimes sur l’intérêt de l’euro pour leur pays. Inutile d’ajouter
que le monde politico-économico-financier se réjouit et en fait une
confirmation de l’intérêt de l’euro.
Cette argumentation, basée
sur des faits si les sondages ne sont pas truqués, fait mouche. Je vous fais
juste remarquer que deux points posés sur un papier permettent de tracer une
infinité de courbes qui passe par ces deux points. Un troisième point limite
les possibilités, c’est à celui-ci que notre bon sens demande de s’intéresser.
Sans ce dernier nous ne sommes que des oies que l’on gave. Or j’ai tendance à
penser que plus le bipède, que nous sommes, s’éloigne de la nature, plus il
perd ce qui lui a permis d’affronter les pires conditions de vie… le bon sens.
Doit-on être étonné que les
allemands veuillent garder l’euro ? L’Allemand, traumatisé par l’hyperinflation,
ne rêve que d’une monnaie solide. Il juge de celle-ci par ce qu’il constate, une
dette qui ne s’alourdira plus en 2013 avec un déficit budgétaire nul, un
commerce extérieur dont le gain est plus du double de notre déficit commercial,
un chômage 25% au-dessous du nôtre. Ajoutons à cela le sentiment que leur pays
devient un leader incontesté européen qui peut donner aux autres des leçons de
gestion, et l’un des deux plus grands exportateurs mondiaux avec la Chine. L’Allemagne
a aligné l’euro sur le mark, pourquoi le changer ?
Doit-on être étonné que les
grecs veuillent garder l’euro ? Les Grecs sont dans une situation
désespérée et pratiquement mis sous tutelle par la troïka (UE, BCE, FMI). Leurs
gouvernants appellent à l’aide et terrorisent la population sur une sortie de l’euro,
le pire du pire selon eux. Engranger les milliards de la solidarité européenne,
dont on peut critiquer par ailleurs la main de fer, est évidemment beaucoup
plus confortable. Lors de son entrée dans l’euro, la Grèce, endettée a vu ses
taux d’emprunts s’effondrer brusquement. Elle a continué à dépenser plus qu’elle
ne pouvait engranger. Depuis la crise, la situation économique et budgétaire s’est
dégradée au point que le pays ne survit que grâce à la solidarité européenne.
Pourquoi donc voulez-vous, s’il
leur reste un peu de bon sens, qu’Allemands et Grecs veuillent sortir de l’eurozone ?
C’est là que le troisième point de la courbe intervient et est défini ainsi : Qui profite ? Qui
paye ? L’Allemagne profite et paye (de plus en plus avec réticence), la France
ne profite pas, puisqu’elle va entrer en récession très probablement en 2013, mais
paye en tant que deuxième contributeur derrière sa voisine. L’Italie profite de
moins en moins et paye un peu. Le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, La Grèce, Chypre
sont tous des bénéficiaires des aides déversées par la zone euro qui assurent
leur survie et les enterrent en même temps.
Comment peut-on encore
soutenir que l’euro soit désormais un bon choix pour la France ? Il faut
que les deux partis majoritaires aient assommé le bon sens des français
derrière des promesses jamais tenues mais toujours renouvelées pour qu’un tel
choix puisse encore perdurer. La seule raison qui nous est cachée est que les
grands bénéficiaires sont les puissances internationales de l’argent, banques
et compagnies internationales qui se repaissent de la mondialisation, de la
libre circulation des capitaux.
Vous n’avez pas ni place, ni
droit, dans ces calculs, sauf celui de ne pas perturber cette colossale machine
à broyer le genre humain. On en est au stade de la becquée et de l’anesthésie.
Il reste beaucoup de bouches inutiles… le Nouvel Ordre Mondial va s’en occuper !
Même si certains se font encore prendre les mains dans le sac,
Ils ne sont finalement que de petits pions livrés à la curie.
La puissance de l’argent et son rouleau compresseur
Ne méritent que la révolte avant…
Qu’il ne soit tard !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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