C’est ce qu’Emmanuel Todd, historien
et démographe, dit aux médias. De toute évidence on s’aperçoit que notre élite
dirigeante est en plein brouillard et pratique une politique économique de
mimétisme allemand. Devant l’accélération de la désindustrialisation de notre
pays et de la montée du chômage, on continue une politique d’austérité
destructrice. Or le grand responsable de la mise en chantier de la rigueur de
gauche, Jérôme Cahuzac, est un pourri. De la même façon Mario Monti en Italie et
Mario Draghi sont issus d’un milieu financier suspect, Goldman Sachs.
Non seulement la politique d’austérité détruit un certain
nombre d’économies européennes, mais elle est prodiguée par des gouvernants
dont le lien avec la haute finance bancaire est avéré. Elle traîne donc avec
elle un cortège de suspicions. A cela s’ajoute les sauvetages successifs de la
monnaie unique, monnaie qui profite essentiellement aux grands lobbies
mondiaux. Il est intéressant de constater qu’une monnaie qui devrait servir à
développer l’activité économique n’est que l’objet de mesures successives pour
sa survie. C’est ce qui pousse à sauver la Grèce, Chypre, en espérant ne pas
avoir à sauver l’Espagne. C’est le prix à payer pour garder l’euro, lequel
continuera à détruire le Portugal, l’Italie et ensuite la France.
Que l’abandon de l’euro soit un sujet de controverses entre
des économistes de renom, qu’il fasse peur au peuple comme un plongeon dans l’inconnu,
qu’il soit ressenti comme un retour en arrière préoccupant, sont d’excellentes
raisons pour de pas se jeter sans réfléchir sur cette mesure économique aux
rebondissement géopolitiques impressionnants. Mais ce dont souffre la France, c’est
cette obstination à nier l’évidence. L’euro ne répond plus aux attentes
légitimes des français et ce refus de regarder le problème en face et d’en
débattre est suicidaire. Nulle commission, réunissant les meilleurs experts
économiques, n’est prévue. Le dogme de l’euro est un postulat qui tient tout l’édifice
de notre économie.
La stigmatisation de ceux qui prônent une sortie de l’euro
est toujours la réaction des milieux politiques traditionnels de gauche et de
droite et le Président s’accroche à l’euro que soutient l’Allemagne, tant qu’il
lui sera favorable. Alors que nous disposons d’une bonne situation démographique,
d’un bon niveau d’instruction, d’une productivité reconnue de nos travailleurs,
le pays est conduit à la déroute économique par une élite gouvernante aveugle
et obstinée. Pourtant les milieux populaires ont un niveau de formation bien
plus élevé qu’autrefois même si le niveau des diplômes a régressé pour la
plupart. Nous n’avons aucune raison d’être à la traîne sinon l’incapacité
dirigeante égocentrique.
C’est le mystère français d’une élite politique qui ignore le
peuple et les atouts qu’il représente. Elle vit dans un monde clos, influencé par
la haute finance, et une collusion entre la Haute Finance de l’Etat et celle
des milieux bancaires. Ces passages du public au privé ne garantissent pas la
transparence que prône le chef de l’Etat mais des probabilités accrues de collusions
d’intérêt. Le résultat est que l’Etat est immobile, que l’argent déserte le
peuple pour s’accumuler sur les plus riches et que l’économie n’attend pas pour
détruire notre pays.
Très curieusement c’est en Allemagne, pays le plus
bénéficiaire de l’euro, que la question du maintien dans l’euro est posée par
le nouveau parti ALD. Ce parti a désormais un poids d’environ 25% dans l’opinion
allemande. L’attitude de l’Allemagne peut changer après les élections car un
certain nombre de voix, même du milieu bancaire, s’interrogent désormais sur l’intérêt
de l’euro pour ce pays, principal contributeur des aides aux pays en
difficulté. Ses actions retardatrices de l’union bancaire en sont un premier
signe.
Les 78% de français qui souhaitent un gouvernement d’union
nationale représentent la France qui a peur des extrêmes et de l’inconnu mais
qui sent que les gouvernements n’ont plus de vision lointaine et pilotent à vue
au gré de directives européennes inspirées par l’Allemagne, la BCE et le FMI.
Il est pourtant évident que ce n’est pas un Bayrou(e) de
secours qui nous sortira de l’ornière de la monnaie unique puisqu’il est le
chantre du « toujours plus d’Europe » au moment où l’on constate que
l’euro au lieu de diminuer les disparités entre pays n’a fait que les
augmenter. Le fédéralisme ne sera jamais accepté par l’Allemagne, ni par des
nationalismes de plus en plus notoires, même si cela apparaît comme la seule
solution cohérente pour une monnaie unique.
Le salut de la France c’est
la prise de conscience de sa force,
Le retour de la
confiance par l’acceptation du jeu démocratique,
La vue à long terme et
la remise en cause des choix économiques
Par une élite
transparente et ouverte aux réalités d’aujourd’hui.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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