Cela va faire trente ans que
la France se prépare, si l’on peut dire, à la situation d’aujourd’hui qui
présage une situation bien pire pour demain. Cela fait trente ans que le
déficit budgétaire se creuse, trente ans que les gouvernants s’ingénient à
satisfaire des communautés leur assurant leur réélection, trente ans que notre
éducation nationale perd son savoir-faire, trente ans que la formation de nos
jeunes n’est plus adaptée aux emplois, trente ans que l’immigration nous
importe une autre culture, trente ans que la fécondité de nos femmes
autochtones ne permet plus le renouvellement de la population.
Cela fait trente ans que
l’on nous ment, que la croissance démographique n’est en fait qu’une invasion
culturelle, trente ans que le pays perd progressivement son identité, trente
ans que nous guerroyons sans véritable nécessité hors du territoire national,
trente ans que le chômage est au-dessus des 4 ou 5% qui assurent le plein
emploi, trente ans que le redressement du pays est devant nous, toujours un peu
plus devant, trente ans que le peuple fait confiance et est trompé.
Cela fait trente ans que
l’on fait croire au peuple que l’on peut dépenser plus que ce que l’on produit.
Cela fait bientôt quinze ans que l’on nous a vendu un nouveau mirage sous le
couvert de la fin des guerres en Europe. Pourtant le conflit des Balkans a eu
lieu et nous n’avons pu y mettre fin sans l’intervention des Etats-Unis. France
et Allemagne avaient depuis De Gaulle et Adenauer enterré la hache de guerre.
Ce n’était donc pas la vraie
raison mais celle de la grande puissance mondiale et des puissances économiques
et financières. Pour la première c’est une évidence stratégique et commerciale,
pour les deux autres ce n’est que la recherche du profit, toujours plus. On
nous a vendu la paix sociale, la croissance et l’augmentation du niveau de vie.
On nous a imposé l’euro dans un climat de fête. Les prix ont immédiatement
augmenté et aujourd’hui l’euro est la préoccupation majeure de ceux qui se
penchent à son chevet.
Nous nous retrouvons
aujourd’hui dans un monde désenchanté, en récession, avec un chômage qui
revient à ce qu’il était en 1997, monde dans lequel le trafic, la corruption,
l’insécurité va jusque dans nos écoles, monde où les femmes se font violer dans
nos villes et nos campagnes et les enfants battus et détroussés dans les
écoles. On redonne à l’école la mission d’éduquer, on crée une morale laïque
comme si celle-ci avait besoin d’être réinventée. Le mal vient d’une génération
mal éduquée, et qui a procréé sans donner les repères nécessaires à sa
progéniture, et à la progression des ghettos où sévit la loi de la jungle.
On crée des remèdes sans
traiter les causes. L’école souffre de la désaffection des meilleurs pour le
métier d’enseignant. L’autorité n’y est plus aidée, le salaire ne correspond
plus aux difficultés nouvelles, les parents exercent des pressions qui
découragent les enseignants d’autant plus que la hiérarchie ne les soutient pas
assez. L’enseignant fait souvent son métier dans l’insécurité. Les réformes
succèdent aux réformes sans que les résultats progressent comme le montre le
classement international PISA.
De même on fait plus
d’efforts pour créer des emplois aidés que pour aider les entreprises à en
créer autant que le demande leurs marchés. La pression sur la productivité
dépasse souvent le seuil où elle devient improductive en générant de
l’absentéisme quand cela ne pousse pas au suicide. Les entreprises sont
soumises à une paperasserie de plus en plus envahissante et une législation de
plus en plus changeante et compliquée. La législation du travail et les charges
sociales découragent l’embauche. L’Europe nous envahit de normes à un rythme de
fonctionnaires désœuvrés.
La libre circulation des biens, des hommes et
des capitaux pratiquée sans limite et sans précaution détruit des professions
entières comme celle des transporteurs routiers. La main mise de l’Europe sur
tout ce qui concerne l’économie privée et publique progresse aussi vite que se
détruit l’identité européenne chez les citoyens et la coordination des
politiques dans le sens du bien commun.
Perte de valeurs chez les
politiques, perte de moralité et de sens civique chez les citoyens, perte de
qualité et d’adaptabilité dans l’enseignement,
perte de confiance et de visibilité chez les entrepreneurs, perte de
démocratie, perte de liberté de manœuvre monétaire, perte d’autorité au sein
d’une Europe qui écoute allemands et américains, ce sont ces pertes qui
condamnent notre pays à baisser la tête et à regarder le fond du trou.
L’Europe c’est l’union des compétences et des forces
Librement consenties par les peuples eux-mêmes.
C’est une nouvelle Europe qui doit enfin naître
Celle du respect des valeurs et des identités.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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