L’austérité va passer un
mauvais quart d’heure, avec les beaux jours les cigales commencent à préparer
leur sortie. Notre Ministre des Finances veut faire plier une Allemagne qui
manie l’austérité comme une rigueur hivernale frigorifiant les cigales que
nous sommes. Avec l’embonpoint que nous avons pris depuis un an le corset des
3% de déficit budgétaire 2013 devient trop étroit. Il est temps d’en desserrer les lacets.
Notre Ministre vient de
trouver une Espagne toute prête à le desserrer aussi, sentant monter une montée
de sève de colère dans une population amaigrie. Aubaine supplémentaire, une
pression se fait sentir aux Pays-Bas où le gouvernement veut détendre le climat
social. Voilà trois compères auxquels les
Etats-Unis font les yeux doux. Relance est le maître-mot. Faites comme chez
nous disent les américains, sauf que nous on ne peut balancer sur l’Europe 85
milliards de dollars tous les mois. Notre planche à billet a été mise sous
cocon.
Austérité voilà bien un
vilain mot, même si nous l’habillons en « rigueur budgétaire ». Cela
nous fait penser un instant que l’austérité ne nous atteindra pas mais restera
dans les bureaux de Bercy… un instant seulement ! D’ailleurs vous voyez
bien que l’austérité ne marche pas puisque la Grèce ne cesse d’augmenter celle-ci,
que l’Espagne et le Portugal ne
vont pas bien, et que même nous nous entrons en récession !
Il faut donc jeter l’austérité
et ne plus parler que de relance de qui au fait ? Du déficit ? De la
croissance ? Des deux mon général car la recette du bonheur c’est de
pouvoir dépenser gratis. Holà l’Allemagne, écoutez le doux son des billets tous
neufs que l’on froisse. Ils nous éviteront un serrage de ceinture. Quand je dis
nous, je ne veux pas parler de l’Etat, mais bien de nos petits budgets
personnels. Car l’Etat doit garder son rang… et son embonpoint. La rigueur
budgétaire c’était celle de notre budget essentiellement. Ouf, notre Ministre des
Finances se fait le chantre de la relance… et du déficit budgétaire adapté à
notre convenance.
« La fourmi n’est pas
prêteuse » et l’Allemagne campe sur une position rigide « Celui qui
casse, paye les pots cassés ». La Grèce, Chypre, l’Irlande cela commence à
faire beaucoup dit-elle alors que le Portugal, l’Espagne, l’Italie et même la France
ne tiennent pas leurs promesses. Alors il germe des idées nouvelles de l’autre
côté du Rhin… et si on se faisait une petite monnaie à nous, bien solide, entre
fourmis ?
Cette monnaie commune serait
le guldenmark et l’on garderait l’euro pour commercer avec les autres. Tiens,
tiens, eux aussi ils pensent à une monnaie commune plus forte qu’une monnaie
unique ? Oui et ceci sous-entend que la monnaie unique entre les mains des
cigales perdrait immédiatement 20% de sa valeur.
Ne riez pas, l’idée a été
reprise et défendue par un puissant parti allemand. Le
nouveau parti AFD (Alternative für Deutschland), qui milite dans le sens du
guldenmark, est crédité de 25% des intentions de votes. Les Pays-Bas sont
intéressés et le mouvement prend de l’ampleur même s’il n’est pas relayé par
les médias anglo-saxons.
De toute évidence l’Allemagne
doute de la solidité d’un certain nombre de pays européens et redoute de voir
sa contribution devenir handicapante si elle doit réorienter son économie un
peu plus hors de la zone euro. Dans ce cas la solidarité devient une charge à contrepartie
de moins en moins payante. Le concept de monnaie commune est donc de plus en
plus une évidence et reste la seule chance de sauver la monnaie européenne.
Les économies des
différents pays s’éloignent de plus en plus entre elles et la monnaie unique,
non seulement ne les rapproche plus mais les éloigne. Ce concept a raté son
objectif qui ne peut être compatible qu’avec une Europe fédérale, elle-même
incompatible pour longtemps avec un patchwork de cultures, d’histoires et de
langues différentes où les identités nationales restent fortes.
Sous sa forme actuelle
l’euro est à l’agonie
Les esprits se sont mis
en marche
Pour une nouvelle
Europe !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon