Les grands cris des moralistes, les promesses de
probité et de sanctions graves aux contrevenants ne changeront rien, ni au
préjudice de confiance du peuple envers ses dirigeants, ni à la nature des hommes
qui ont toujours tendance à s’asseoir sur les grands principes qu’ils eux-mêmes
mis en place. Le mal est fait et il est profond. Il l’est d’autant plus que
nous venons de changer de majorité. Les français ont rejeté le président
précédent pour les affaires qui avaient entaché la moralité de son mandat et
son comportement trop agité et impulsif. Cela a pesé plus que l’engouement pour
François Hollande qui n’était lui-même qu’un substitut de Dominique
Strauss-Kahn.
Nous étions passés à deux doigts d’élire un
président de gauche sur lequel l’opprobre de la moralité privée se serait abattu
sur l’homme publique chef de l’État. Cette fois le déshonneur frappe au plein cœur
de l'État et qui plus est sur l’homme qui pourfendait les tricheurs et prônait la
moralité publique. Qui a oublié que le Premier Ministre jetait l’opprobre sur
Gérard Depardieu, un peu provocateur il est vrai, qui partait en Belgique et en
Russie, alors que celui-ci n’exerçait que son droit de gestion de ses biens
devant une fiscalité prédatrice.
L’État n’est pas bafoué, il s’est mis hors jeu
lui-même. Son crédit est épuisé. Les relents de la crise de 2008 ne trouvent
pas de réponse à la hauteur de ce qui est mis en place dans la plupart des pays
du nord de l’Europe et nous désespérons l’Allemagne qui se tourne vers le Royaume-Uni
et la zone de libre-échange transatlantique. Les jeunes ne voient que le
chômage dans les promesses du candidat-président. Les pansements sociaux ne
créent pas d’emploi productif. Le taux de marge des entreprises est au plus bas
et interdit globalement d’investir dans un marché européen atone.
2 millions de chômeurs sont en fin de
droits à l'assurance
chômage fin 2012, un record absolu. Ces chômeurs sont ensuite pris en charge
par la solidarité nationale. En 2012, le nombre de demandeurs d'emploi
bénéficiaires du RSA et des allocations de solidarité ont bondi de 13,3% et
14,4%. 25,7%
des jeunes actifs (15-24 ans) sont sans emploi, soit 730.000
personnes. Un niveau record. Le taux de chômage de cette classe d'âge a explosé
en 2012 : +3,4 points. 75.000 destructions d'emploi : c'est ce que prévoit
l'Insee pour le seul premier semestre 2013. Or pour espérer stabiliser le
chômage en France, il faudrait que l'économie crée 30.000 à 40.000 postes
chaque trimestre et tout laisse à penser que ces estimations sont optimistes.
On pourrait multiplier les chiffres
alarmants mais le peuple s’en rend compte puisque les dépenses de consommation
baissent et que l’on commence à tirer sur l’épargne. Mais nos dirigeants sont
décrédibilisés et apparaissent pour la plupart d’entre eux incapables d’assumer
la mission qui leur est confiée. Alors que nous recherchons la croissance sur
le marché extérieur, quel crédit pouvons-nous accorder à Nicole Brick, ministre
du Commerce Extérieur ? A 65 ans et une
maîtrise de droit, cette permanente du PS n’a jamais bossé dans une PME ou hors
de France, mais c'est elle qui sans parler un seul mot d'anglais représente
nos produits à l'étranger !
L’heure est grave et une remise à plat de la politique
française est nécessaire. Des dirigeants nouveaux, qui ne traînent pas de casseroles
derrière eux et qui ont prouvé leurs capacités dans la société civile doivent
se réunir dans un gouvernement de salut public. Il est de la responsabilité du
Président de la République de créer les conditions d’un renouvellement anticipé
de l’Assemblée Nationale. A l’issue du vote il lui appartiendra de juger s’il
peut encore présider ce pays. De Gaulle avait en son temps tiré les conclusions
du vote des français. On ne peut pas diriger un pays sans le soutien de son
peuple !
La démocratie ne peut supporter la malhonnêteté et l’incompétence
C’est l’heure des sacrifices après trente ans de mal-gouvernance
L’échafaud des coupables est dressé sur la place des
Grèves
Le peuple désabusé devra-t-il les y conduire par la
rue ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire