mardi 31 juillet 2018

Fausses nouvelles, désinformation et affaires troubles


Selon Hulot « les incendies sont à nos portes », message particulièrement anxiogène lancé dans les médias pour enfoncer le clou du dogme du réchauffement climatique et de l’urgence du plan de lutte contre le carbone passant par le plan de transition énergétique. Sans doute Hulot est-il d’une grande impatience devant le peu de feux de forêts en France alors que la Grèce et la Suède, en subissent d’une gravité assez rare pour cette dernière. Pourtant les températures élevées sont d’une durée plus longue et cela sans que nous ayons les feux de la Californie. On sait que beaucoup de feux sont d’origine humaine, criminelle, ou dus à des infractions des arrêtés municipaux. Donc la cause peut être d’origine humaine et non climatique. De plus la probabilité qu’une action humaine inopportune déclenche un incendie croît avec la température et sa durée dans le temps. Se servir des incendies actuels est typiquement l’utilisation d’une fausse nouvelle au profit d’une désinformation caractérisée. La valeur des températures observées et leur durée en France, et même en Europe, font partie des observations météorologiques et n’offrent pas matière à conclusion en climatologie et en prédictions climatiques pour lesquelles l’unité de base n’est ni la semaine, ni l’année mais au moins la vingtaine d’années à défaut du siècle ou d’un millénaire

Les NOAA, centres nationaux américains d’information environnementale, a publié un document donnant les variations de températures des années 2000 par rapport à la température moyenne du XXème siècle. On voit que les années 2015 et 2016 sortent du lot en années les plus chaudes et que le premier semestre 2018 suit jusqu’en juin les variations de l’année 2010 et en-dessous de la moyenne du XXème siècle.

Ceci confirme l’explication des années chaudes de 2015-2016 par une forte influence du courant marin El-Niño et valide l’enfumage de Hulot sur la preuve du réchauffement climatique par les incendies de Suède et de Grèce, dont l’origine criminelle se confirme pour cette dernière. Selon Frédéric Decker, Météorologue du site meteo.org, : « les blocages anticycloniques sont courants en été. Ils se produisent même parfois au printemps (comme en 2011 en Europe occidentale), ou en automne, (comme en 2015 également sur l’Europe). Ils n’ont rien d’inédit : entre décembre 1920 et mai 1922, soit pendant un an et demi, des récurrences anticycloniques s’étalaient sur quasiment tout l’hémisphère Nord, provoquant une sécheresse record en Russie, en Europe et en Amérique du Nord…l’été 1921 fut d’ailleurs « brûlant » selon la presse de l’époque… » Nous sommes loin cette année de cette configuration. Nous sommes loin aussi des canicules de l’été 2010 en Russie ou de l’été 2003 en Europe. 

Cette utilisation d’évènements environnementaux dans une démarche pseudo-scientifique de relation de cause à effet est une désinformation caractérisée et un mensonge éhonté d’autant plus ravageur dans l’opinion publique qu’il distille une peur parfaitement injustifiée. On procède de la même façon pour le nucléaire, pour les vaccins, pour la sortie de UE et de la zone euro, et même pour le 50km/h. Pour cette décision on parle d’une étude sur la période expérimentale prouvant la diminution de morts qui en résulte, mais on se garde bien de diffuser les véritables conclusions de celle-ci., car cette affirmation n’y figure pas. Bien au contraire elle se déclare ne pas avoir des données suffisantes et prétend que ce n’était pas l’objet de l’étude qui a montré que la réduction de 10km/h de la vitesse autorisée donnait en réalité une baisse moyenne de 5km/h pour les voitures. Il s’agit donc bien d’un mensonge trompant l’opinion pour faire avaler la pilule de l’augmentation prévisible des contraventions.
Mais à ces tromperies par mensonge et utilisation de la peur, il s’adjoint la désinformation par omission derrière le masque d’un évènement fortuit ou créé de toute pièce pour mobiliser l’opinion, comme celui de l’affaire Benalla. Celui-ci permet de cacher deux mauvais résultats socio-économiques comme la stagnation du taux de chômage et la faiblesse de la croissance au deuxième trimestre 2018. 

Selon Jean-Paul Betbeze d’Atlantico : « Un vrai coup de frais sur la politique « macro-nique ». Bien sûr, ce frais n’est pas celui du climat ! C’est plutôt celui de l’économie française, avec le ralentissement de croissance qui semble s’installer, après l’embellie de fin 2017. 2017, ce fut en effet 2,3% de croissance, avec 0,7% aux troisième et quatrième trimestres 2017. 2018, c’est 0,2% de croissance, aux premier et maintenant au deuxième trimestre. C’est donc une nette rupture de rythme, liée à la consommation des ménages et au commerce extérieur, tous deux en panne. Pour 2018 désormais, ce n’est plus la peine de rêver à 1,8% (Matignon et Bercy), mais à 1,7% au mieux – prévision de l’Insee (en attendant 1,7% en 2019, puis 1,6% en 2020 toujours selon l’Insee). » 

L’INSEE parle d’un acquis de croissance à 1,3% pour 2018 basé sur une croissance de 0,4% à 0,5% pour les trimestres suivants, mais rien n’est moins sûr malgré une légère progression des investissements des entreprises. La baisse de la consommation des ménages en particulier dans les produits alimentaires n’est pas de bon augure. On ne peut pas ignorer l’effet déplorable de la hausse des taxes diverses et en particulier de la CSG sur les retraites et du climat d’insécurité entretenu. Pendant ce temps l’UE publie des informations triomphantes comme la baisse du déficit public désaisonnalisé de 0,1%/PIB au premier trimestre dans la zone euro, le revenu réel des ménages par habitant quasi stable dans la zone euro et dans l’UE28,

L’enfumage et le mensonge ne sont qu’un voile 

Que la réalité finit toujours par déchirer.

Mois après mois la réalité nous offre 

Une vue d’un pays en perdition

Gérant son peuple abasourdi 

Par la peur et le mensonge

Dans un refus de réaliser 

Qu’il a bien été trompé

Une troisième fois !

Claude Trouvé 
31/07/18

jeudi 26 juillet 2018

La France est de retour, mais où ? (Suite)


La dernière publication des demandeurs d’emploi par la Dares montrant un tassement du nombre total de demandeurs d’emploi et une légère progression de la catégorie A, n’a guère eu de retentissement dans la presse. Benalla efface tout et mobilise l’opinion. J’entends certains politiques estimer que Macron n’est plus Président, comme tous les Dupont-teigneux. Ce ne sont que des gesticulations destinées à attirer l’attention sur eux, car le Président restera Président jusqu’en 2022 selon son bon vouloir. Seule la procédure de destitution a le pouvoir de le faire partir avant mais elle n’a pratiquement aucune chance d’aboutir si le parti LREM ne se disloque pas. Néanmoins ce serait une première et un geste fort qui frapperait l’opinion plus fortement que le vote de confiance qui n’aboutira pas non plus et vise le gouvernement et non le Président spécifiquement.

Il n’y a pas matière, ni possibilité de faire partir le Président, mais il y a matière de contester sa politique socio-économique et de lui faire savoir dans les prochaines élections car la France devient un pays malade de l’UE, même si certains pensent le contraire dès que le taux de chômage fait mine de régresser et la croissance de progresser. On omet de leur dire que sur ces deux points de santé économique la France se traîne en queue de peloton des pays de l’UE. Le PIB/habitant et le taux de chômage sont des indicateurs révélateurs des résultats d’une politique et ils trouvent leurs causes dans la production et dans la consommation. Je vous propose dans faire une analyse pour juger de la politique de Macron et de sa chance de réussir le retour de la France.




Première question : Comment évolue la consommation des ménages dans l’UE. Tout va bien vous dit-on puisque la consommation française a augmenté de 1% en 2017 et de 0,1% durant le 1er trimestre 2018. Mais est-ce le fruit de la politique française ou d’une conjoncture porteuse ?

Ces deux graphiques, l’un sur l’année 2017 et l’autre sur le 1er trimestre 2018 nous apportent la réponse. La conjoncture est favorable en 2017 et après, car les consommations sont presque toutes en croissance mais la France occupe les dernières places. En 2017 l’UE et la zone euro ont eu une croissance des dépenses respectivement de 1,7% et 1,5% en 2017, la France seulement 1%. Pour le 1er trimestre 2018, la situation est identique avec 0,5% pour l’UE et la zone euro, et 0,4% pour la France. Celle-ci apparaît systématiquement en recul même si elle profite d’une conjoncture favorable. Elle est derrière tous les grands pays européens.

La politique d’austérité appliquée plus strictement en 2018 se traduit sur le 1er trimestre 2018 par un faible accroissement des dépenses publiques par rapport au PIB, mais aussi une faible accroissement de ce PIB comme le montrent les deux graphiques ci-dessous :



L’objectif affiché était de faire passer le déficit public en-dessous des 3%/PIB, ce qui est atteint mais au prix d’un faible accroissement du PIB. Dans la mesure où les dépenses d’investissement diminuent plus que celles de de fonctionnement, et où le résultat est obtenu par une hausse de la pression fiscale, le pays ne peut que tourner au ralenti. On le voit sur le graphique qui représente ces deux évolutions. La France est en recul par rapport à l’UE et la zone euro. Cette politique d’austérité qui a détruit le Portugal et l’Italie peut finir par impacter l’Allemagne elle-même. On notera que la Grèce s’en libère et voit sa croissance repartir et que les Pays-Bas dépensent et récoltent du PIB. Si l’Etat ne dépense plus et en particulier taille dans les investissements, augmente les impôts, la consommation des ménages diminue, la croissance s’affaiblit sauf si la balance commerciale est très excédentaire, comme en Allemagne mais pas en France. Il intervient dans notre cas un manque de compétitivité dû essentiellement à un euro trop cher et pour partie une imposition trop élevée sur les producteurs conduisant à une politique de production à l’étranger qui nourrit le chômage et baisse les rentrées pour l’Etat.


La politique actuelle va à l’encontre du but recherché et notre outil de production décroche par rapport aux autres pays. L’effet des mesures socio-économiques exerce désormais ses pleins effets et nous décrochons dans la zone euro, ce que je n’ai cessé de prédire. Macron est cette fois coupable d’avoir engagé la France dans une politique qui appauvrit le peuple, l’Etat et son patrimoine, désindustrialise le pays, et tue la petite agriculture jusqu’à finir par rendre la France en perte d’autosuffisance alimentaire. Sur ce dernier point on peut noter aussi la perte d’indépendance en cours avec la politique énergétique sur laquelle je me suis longuement exprimé. D’une façon générale le mimétisme de l’Allemagne est mortifère pour la France. Trump est en train de montrer comment on donne à un pays le coup de pouce économique : baisse des impôts des particuliers et des entreprises, taxe sur la délocalisation des entreprises, et pratique sélective des droits de douane. Macron fait exactement l’inverse, on voit le résultat de la politique qui lui est dictée par l’UE.


Le monarque républicain vient de montrer son incapacité 

A assumer la transparence des actions du pouvoir

Assis sur la conviction de son invulnérabilité. 

Mais c’est la restriction du pouvoir d’achat,

Celle des libertés, des cadeaux aux riches, 

Ceux du CAC40, patrons et actionnaires,

Qui lui vaudra de sortir de l’histoire 

Par une petite porte dérobée

Celle du mépris du peuple. 

Juste retour des choses !
 
Claude Trouvé 
26/07/18