Depuis 2011 le prix de
l’électricité augmente plus vite que l’inflation. Ces prix sont réglementés et
ne correspondent pas aux demandes des producteurs d’où des évolutions contenues
comme en 2011 et 2016-2017, tarifs imposés par l’Etat après consultation des
propositions de la Commission de Régulation de l’Energie, la CRE. L’Etat
participe ainsi aux difficultés financières d’EDF qui réclame des prix plus
élevés pour faire face aux coûts de production. Pourtant la consommation
d’électricité ne varie pas sensiblement, les économies d’énergies compensent
les évolutions économiques et la croissance de la démographie. Depuis 2007 la
France mène une politique d’implantation des énergies éolienne et
solaire , les EnRia.
Ces énergies sont intermittentes et aléatoires. Pour réussir l’adaptation permanente entre production et consommation, ces énergies demandent l’utilisation conjointe d’énergies pilotables dans lesquelles on trouve l’énergie thermique (charbon, fioul, gaz), l’énergie hydraulique bon marché mais pas toujours disponible, et l’énergie nucléaire surtout adaptée aux évolutions saisonnières sans perte sensible d’efficacité énergétique et accélération du vieillissement. Depuis 2016 la maintenance décennale des réacteurs nucléaires, auquel s’ajoute les enseignements de l’accident de Fukushima, ont déclenché une opération exceptionnelle de grand carénage dans le but de prolongation de leur vie au-delà de quarante ans comme aux Etats-Unis pour leur centaine de réacteurs. On a donc assisté à un retrait de 9% de la production nucléaire entre 2015 et 2017 soit 7% de la production totale d’électricité, ce qui correspond à l’arrêt annuel de 5 à 6 réacteurs de 900 à 1000 MW.
Ces énergies sont intermittentes et aléatoires. Pour réussir l’adaptation permanente entre production et consommation, ces énergies demandent l’utilisation conjointe d’énergies pilotables dans lesquelles on trouve l’énergie thermique (charbon, fioul, gaz), l’énergie hydraulique bon marché mais pas toujours disponible, et l’énergie nucléaire surtout adaptée aux évolutions saisonnières sans perte sensible d’efficacité énergétique et accélération du vieillissement. Depuis 2016 la maintenance décennale des réacteurs nucléaires, auquel s’ajoute les enseignements de l’accident de Fukushima, ont déclenché une opération exceptionnelle de grand carénage dans le but de prolongation de leur vie au-delà de quarante ans comme aux Etats-Unis pour leur centaine de réacteurs. On a donc assisté à un retrait de 9% de la production nucléaire entre 2015 et 2017 soit 7% de la production totale d’électricité, ce qui correspond à l’arrêt annuel de 5 à 6 réacteurs de 900 à 1000 MW.
Vous pensez que cela n’est pas
possible ? Depuis 2011 l’augmentation du kWh a été plus fort que
l’inflation. Détrompez-vous la France est encore dans les nations où
l’électricité est relativement bon marché, mais le prix le plus élevé est celui
de l’Allemagne en pleine transition énergétique.
Mais le graphique suivant est plus intéressant encore car il montre que les politiques de prix des différents Etats sont divergentes. Certains affichent le coût réel de production, prix de base, et appliquent des taxes hors TVA réduites, comme la Belgique et l’Espagne, d’autres comme le Danemark et l’Allemagne serrent les prix de base et pratiques des taxes et impôts compensateurs, généralement redistribués en subventions et aides diverses.
C’est la politique qui se
profile en France pour l’avenir. La fiscalité est clairement en cause et tous
ces chiffres ressortent de l’analyse de l’Observatoire de l’Industrie
Electrique (OIE). La fiscalité est constituée de trois taxes spécifiques à
l’électricité (CSPE, TCFE, CTA) et de
la TVA. En 2017, l’ensemble
de la fiscalité
représentait 35 %
de la facture totale du consommateur. Deux
taxes responsables de la hausse des factures. Ce sont précisément deux taxes
qui ont augmenté : la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la contribution au
service public de l'électricité (CSPE). La deuxième représente la part la plus
importante sur la facture (15%) "alors
que les dépenses énergétiques associées au logement et aux déplacements
représentent en moyenne 8% du budget total des ménages", explique Le
Parisien. La CSPE a
fortement augmenté depuis
2003, initialement afin
de soutenir le
développement des énergies renouvelables électriques. "+ 650% sur 15 ans du fait du
développement du renouvelable", détaille le journal, pour atteindre le
plafond de 22,50 euros par mégawattheure facturé. Depuis 2016, le soutien
aux énergies renouvelables
est financé par
les taxes sur
la consommation d’énergies fossiles.
La
différence entre les prix des différents pays s’explique d’une part par une
vérité des coûts plus ou moins masquée et une importance plus ou moins grande
des énergies hydraulique et nucléaire, les moins chères, et d’autre part par les
pourcentages d’énergies renouvelables. Mais globalement dans les pays de l’UE,
il se dégage une nette tendance de croissance du prix du kWh avec le
pourcentage d’énergies renouvelables. On peut même avancer une tendance de 2,8
c€/kWh pour 10% de plus d’énergies renouvelables dans la totalité des puissances
installées, ce qui représente la moyenne de l’UE par rapport à nous. On note
que le Danemark, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui ont donné une place de
50% à 200% supérieure à la nôtre ont fait exploser le prix de l’électricité.
Avant
d’aborder la première justification des EnRia, à savoir la décarbonisation, il
est bon de regarder la situation en 2017 de la répartition des sources
d’énergie. Le gouvernement parle généralement de la progression des EnRia en
terme de puissance installée et nous parle de 16,2% d’énergies renouvelables et
d’un objectif de 50% en 2030. Mais lorsque l’on dit 50% d’électricité par les
EnRia, il s’agit de production et non de puissance installée, ce qui n’est pas
la même chose puisque toutes les puissances ne sont pas disponibles en
permanence et c’est leur temps de marche qui donne la production. Ce temps est normalement
de 75% pour le nucléaire et de 23% pour les éoliennes terrestres. En 2017 la
production des EnRia est de 6,3% pour une puissance installée de 16,2%. A
contrario le nucléaire a produit 71,6% de la production totale de 2017 avec une
puissance installée de 48,3% de l’ensemble.
La production totale est de
529,4 TWh, légèrement inférieure de 2 TWh à celle de 2016 mais de -20,6 TWh à celle de 2013. La
consommation brute de 481 TWh est constante depuis 2012 et à 475 TWh une fois
corrigée des aléas climatiques. Si l’on ajoute le nucléaire et l’hydraulique,
les énergies les moins chères, on constate qu’à elles-deux elles couvrent 81,7%
de la production et 90% de la consommation. La différence entre production
et consommation étant de 48,4 TWh et la production des EnRia de 33,2 TWh, on
voit qu’elles sont totalement exportables. Les EnRia ne sont pas nécessaires à la consommation d’autant plus
que les puissances installées de bioénergie et de thermique (charbon, fioul,
gaz) ne sont utilisées respectivement qu’à 53% et 33% pour assurer les pointes
de consommation assurant une puissance disponible pilotable de 5400 MW environ
soit celle de 4 à 5 réacteurs nucléaires ou de l’ordre de 8% de la puissance
pilotable disponible. De plus elles sont vendues en moyenne à un prix bien
inférieur au marché de l’export.
Mais depuis 2014 la politique de retrait provisoire pour maintenance des réacteurs nucléaires, le remplacement du charbon par le gaz dans les centrales thermiques, et l’implantation des EnRia, est une vision assez semblable à celles des prochaines années du plan de transition énergétique avec le retrait définitif de 17 réacteurs nucléaires. Qu’en est-il de l’objectif principal de décarbonisation pour sauver la planète ? En effet les émissions de CO2 de la production d’électricité représentaient 37% de l’émission totale française en 2016. Que s’est-il passé de 2016 à 2017 ? Si l’on classe les énergies en trois catégories, à savoir les énergies directement polluantes (charbon, fioul, gaz, bioénergie), les énergies indirectement polluantes (solaire, éolien) par suite de leur complément thermique pilotable indispensable, et les énergies non polluantes (hydraulique, nucléaire), on fait le constat que la situation s’est dégradée. Les énergies polluantes sont en augmentation et les non polluantes en diminution
Mais depuis 2014 la politique de retrait provisoire pour maintenance des réacteurs nucléaires, le remplacement du charbon par le gaz dans les centrales thermiques, et l’implantation des EnRia, est une vision assez semblable à celles des prochaines années du plan de transition énergétique avec le retrait définitif de 17 réacteurs nucléaires. Qu’en est-il de l’objectif principal de décarbonisation pour sauver la planète ? En effet les émissions de CO2 de la production d’électricité représentaient 37% de l’émission totale française en 2016. Que s’est-il passé de 2016 à 2017 ? Si l’on classe les énergies en trois catégories, à savoir les énergies directement polluantes (charbon, fioul, gaz, bioénergie), les énergies indirectement polluantes (solaire, éolien) par suite de leur complément thermique pilotable indispensable, et les énergies non polluantes (hydraulique, nucléaire), on fait le constat que la situation s’est dégradée. Les énergies polluantes sont en augmentation et les non polluantes en diminution
On doit
retrouver cela dans le comptage des émissions carbone, soumises à la taxe
carbone sur la période 2014-2017. C’est en effet ce que l’on constate sur le
graphique ci-contre avec une évolution annuelle de 6,3 mégatonnes de CO2.
La politique de transition énergétique manque non seulement son objectif mais
elle aggrave la situation carbone, sans parler des véritables polluants émis
par les cheminées des centrales thermiques et de traitement de la biomasse !
On admire au passage l’entourloupe du gouvernement qui dit que la taxe sur les
énergies renouvelables est désormais payée par la taxe carbone.
En effet il existe un lien direct entre
l’augmentation de la production des énergies thermiques pilotables et les
productions solaire et éolien sur la période 2014-2017. Cette dépendance se
chiffre par un facteur 3. Le plan de
transition énergétique se traduit par une augmentation de l’énergie thermique,
y compris la bioénergie, trois fois supérieure à la production des EnRia. Il
ne faut cependant pas attribuer cette augmentation aux seules EnRia car la production de l’énergie
nucléaire a diminué de 36,8 TW entre 2014 et 2017 et a dû être compensée, alors
que la production des EnRia a augmenté de 10,8 TWh. C’est donc bien la
politique globale du plan de transition énergétique qui est en cause.
En
conclusion, le plan de transition énergétique ne peut que donner lieu à une
augmentation du prix de l’électricité qui sera payée directement ou
indirectement par le consommateur, mais en plus l’objectif principal de diminution
de la pollution en général et de celle du CO2. Tout ceci se voit
très clairement en Allemagne où l’émission de CO2 ne stagne que par
le rempacement des centrales thermiques à charbon par des centrales à gaz moins
polluantes, centrales beaucoup plus nombreuses qu’en France. Mais ceci a une
fin, vite atteinte en France et le prix de l’électricité allemand est 80% plus
cher qu’en France.
La politique du plan de transition énergétique français
N’obéit qu’à un support idéologique de façade
Qui cache des intérêts financiers mondiaux
Et de l’Allemagne qui veut dépouiller
La France nucléaire de son atout
Pour la rendre dépendante
Du gaz qu’elle distribuera
Par son passage obligé !
N’obéit qu’à un support idéologique de façade
Qui cache des intérêts financiers mondiaux
Et de l’Allemagne qui veut dépouiller
La France nucléaire de son atout
Pour la rendre dépendante
Du gaz qu’elle distribuera
Par son passage obligé !
Claude Trouvé
16/07/18
16/07/18
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