Nous
avons vu que notre pays ne brille pas par sa croissance, l’une des plus faibles
de l’Europe, et que notre PIB/habitant est en décroissance relative par rapport
à l’UE et à la zone euro. De plus notre déficit de la balance commerciale ne
cesse de croître et devient abyssal par rapport à l’Allemagne. Son importance
par rapport au PIB nous place en queue du peloton européen. Les valeurs de ces
critères de santé économique montrent que la France est en recul grave par
rapport aux autres pays européens et nous place sur une trajectoire à la
grecque. Cette décroissance relative n’est pas encore vraiment sentie dans le
peuple lequel voit pour l’instant augmenter les impôts et taxes, diminuer les
retraites et les prestations sociales, mais pas encore à un niveau qui soit insupportable
sauf chez les plus démunis. En réalité tout indique que cette décroissance
relative de la richesse française va s’accélérer. C’est bien ce que voit
venir le gouvernement dont la politique se dirige vers l’augmentation de
l’austérité à appliquer sur 95% du peuple selon les directives économiques de
Bruxelles.
Si
notre économie est en difficulté relative, on doit en retrouver l’impact sur le
taux de chômage. Les deux graphiques ci-dessous imagent la position de la
France par rapport aux autres pays européens, à la Turquie, au Japon et aux
Etats-Unis. La Turquie est intéressante parce qu’elle est plus peuplée que la
France, est candidate à l’UE qui lui verse des milliards pour la préparer à
l’entrée, a un fort taux de croissance, et est un pays que nous stigmatisons
pour son régime dictatorial et islamiste. Les Etats-Unis sont deux moteurs de
l’économie mondiale dont les dettes publiques sont énormes par suite de la
facilité de création de monnaie ad libitum par leurs banques centrales.
Le
constat sur le taux de chômage est assez proche des constats sur la croissance
et la balance commerciale. Nous sommes parmi les pays au plus fort taux de
chômage, devancés seulement par les pays du « Club Med », mis à part Malte
et son paradis fiscal, et la Croatie, pays entré récemment dans l’UE. Pour la
Turquie, on voit que la croissance n’a pas encore fait descendre le taux de
chômage au-dessous des 10%. Notre taux
de chômage est supérieur à l’ensemble de la zone euro et très supérieur à l’ensemble
de l’UE. On voit que la politique d’austérité appliquée sur les pays du sud
de l’Europe place toujours ces pays dans un taux de chômage plus important que
pour le reste de l’UE. La monnaie unique n’y apporte que du chômage en bridant
leur compétitivité. Dans les pays à faible taux de chômage le Japon illustre le
plein emploi. On peut s’étonner de trouver les Etats-Unis dans cette zone alors
que le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter, et une étude particulière est
nécessaire. Dans les faibles taux de chômage on trouve les pays du Nord comme
l’Islande et la Norvège qui n’appartiennent pas à l’UE, ce qui nous signifie
que l’on peut réussir en dehors de l’UE, mais aussi l’Allemagne, le
Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, mais aussi les pays de l’Est avec la
Tchéquie, la Pologne, la Hongrie, l’Autriche.
Devant ce mauvais résultat
français il convient de regarder si nous nommes ou non en période de rattrapage
sur le taux de l’emploi en analysant le deuxième graphique ci-dessus sur la
variation de 2016 à 2017. Malheureusement
si la France a l’un des taux de chômage les plus élevés, elle a aussi l’un des
taux de baisse du chômage les plus faibles ! Autrement dit, la baisse
générale du taux de chômage due à une légère reprise de l’économie européenne ne
profite que peu à la France qui a accentué son décalage par rapport aux autres
pays. Seules l’Italie et la Turquie sont plus mauvaises que nous, car la Suède,
l’Islande, la Finlande sont des pays à faible taux de chômage rendant plus
difficile sa baisse. Alors que l’Italie s’enfonce avec nous et plus que nous,
loin des performances de l’UE et de la zone euro, l’Espagne, Chypre et surtout le
Portugal, ont saisi l’opportunité de la reprise économique. Ceci ne fait que
condamner la politique économique française. Grâce au tourisme et au report de
sa dette la Grèce fait mieux que nous, même si son retour dans les prêts du
marché bancaire présente un grand risque pour ce pays. Pour le reste on
retrouve la dynamique des pays du Nord et de l’Est. Pourtant si les Etats-Unis
et le Japon ne cessent de faire baisser le taux de chômage, il faut noter que
l’Allemagne n’a guère profité plus que nous de la reprise. Il faut peut-être y
voir l’impact de l’immigration et du faible taux de chômage.
Si le constat est là
encore sans appel et condamne la politique économique française, celle-ci
pousse à l’utilisation de contrats de travail en CDD et à la précarité de
l’emploi par les facilités données au licenciement. Ceci devrait se traduire
par un taux d’emploi, incluant le travail à temps plein et partiel en forte hausse.
Le
constat est le même que pour le taux de chômage, notre taux d’emploi est l’un des plus faibles de l’UE et nous ne devançons
que l’Espagne, l’Italie et la Grèce dans les pays du Sud. La France placée derrière
l’ensemble de l’UE et de la zone euro voit l’Allemagne cumuler un taux de
chômage faible et un taux d’emploi élevé comme la Suède, qui n’est pas dans la
zone euro, et l’Islande qui n’est pas dans l’UE. Cette mauvaise situation issue
de toutes les politiques antérieures est-elle en train de s’améliorer ?
L’évolution du taux d’emploi de 2016 à 2017 nous fournit un élément de réponse
dans le graphique ci-dessous.
Malheureusement le
fiasco de notre politique économique se confirme puisque, dans une amélioration
quasi générale au sein de l’UE, nous faisons figure de retardataire. Les pays,
qui évoluent moins bien que nous, sont tous à fort taux d’emploi rendant les
progrès plus difficiles. Notre écart avec la zone euro et l’UE est conséquent,
ce qui traduit bien une perte relative importante. C’est surtout le signe que la
France n’est pas de retour comme le claironne Macron. Nous profitons
moins que les autres de l’embellie actuelle de la croissance, or les
perspectives pour 2019 ne sont pas aussi bonnes pour l’UE. L’exemple du
redressement est donné par le Portugal avec une croissance annuelle moyenne du
PIB/habitant de +2,2% sur 2016-2017,
de la baisse de -20% du taux de
chômage, et de la hausse de +4% du
taux d’emploi, malgré une hausse du déficit de sa balance commerciale de +15%, à comparer à la France avec une hausse
moyenne annuelle sur deux ans du PIB/habitant de +1,1 %, une baisse du taux de chômage de -6%, et une hausse de +0,9%
du taux d’emploi, mais surtout une hausse du déficit de la balance commerciale
de +22% en 2017. On peut noter aussi
qu’elle est l’un derniers pays à rentrer sous le critère des 3% de déficit
budgétaire/PIB.
En deçà
partout de l’ensemble de la zone euro et de l’UE sur les indicateurs de valeur et
d’amélioration, du PIB/habitant, de la balance commerciale, des taux de chômage
et d’emploi, la France prend le chemin de l’Italie et de la Grèce. L’inadaptation
de son économie à la monnaie unique, sa politique d’austérité sur 95% de la
population au profit d’une politique de ruissellement menant l’argent du peuple
vers les entreprises sans un retour sur celui-ci au moins équivalent, sa
non-maîtrise du déficit public en augmentation constante, sont autant de
facteurs qui détruisent la richesse de ce pays au profit de capitaux dont une
partie ne ruisselle pas mais part à l’étranger ou ne génère que pas ou peu d’impôts.
Quand l’UE ne va pas bien, on clame qu’il faut plus d’UE. En France on clame que
si les résultats ne sont pas là, c’est qu’il faut plus d’austérité ! On sait
où cela mène !
Dans
le couple franco-allemand, il y a le cocher et le baudet. L’un tire les rênes
de la prospérité, l’autre porte la charge de l’argent gagné par l’autre. Le
cocher fustige le baudet pour sa lenteur à porter l’argent à la Bundesbank. A
singer une politique allemande comme une potion magique, la France a oublié que
son économie et son histoire sociale sont aussi différentes que le temps de
cuisson des pommes de terre et des carottes. Or l’UE c’est l’Allemagne, sans
elle l’UE disparaît.
Certains croient encore que c’est la
faute à Macron.
C’est le pire aveuglement qui menace la France.
Macron n’est qu’un supplétif de deux
pays
Les Etats-Unis avec l’OTAN, l’Allemagne
Avec la politique d’austérité de l’UE !
L’UE a plein de Macron en réserve
Voulez-vous un autre sosie ?
Sinon votez pour la sortie
Du carcan de l’UE !
Claude Trouvé
11/07/18
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