Vous pensez sans doute que je vais vous
parler du Royaume d’Angleterre où
trône une reine aux pouvoirs constitutionnels très limités mais ayant une
grande influence sur le peuple britannique et un rôle caché mais prépondérant
dans les milieux financiers dont la City est le lieu de convergence. Cette
reine est un pilier du Nouvel Ordre Mondial… dans la discrétion de sa retraite
à Buckingham Palace. La démission des deux principaux Ministres, chauds partisans
du Brexit, de Theresa May a fait l’effet
d’une bombe dans l’UE. On y a débouché le champagne avec Michel Barnier, drapé
dans des exigences dures selon le souhait de Juncker sur les conditions de
retrait du Royaume-Uni. Ce n’est pas à moins
de 44 milliards qu’est chiffrée la sortie de l’UE accompagnée d’une menace à
peine voilée de porter la somme à 60 milliards. En effet le Royaume est accusé
de faire traîner les négociations en longueur avec des exigences inacceptables
sur des accords de libre-échange. Tout était pour le mieux pour faire plier la
Blanche Albion qui avait osé défier l’UE en demandant la sortie. L’espoir même
de la voir revenir comme les bourgeois de Calais dans le sein de l’UE n’était
peut-être pas perdu. Paris et Berlin se frottaient les mains.
Il semble que tout ce beau monde ait
oublié que le peuple avait voté la sortie de l’UE, que le Parlement et la
Chambre des Lords avaient légiféré dans ce sens et, acte définitif, que la
reine avait ensuite ratifié la sortie. Le Brexit ne peut plus être remis en cause
quelles que soient les tergiversations jusqu’à la date du 29 mars 2019 où la
sortie sera actée. Patatras les nouveaux négociateurs britanniques viennent de
faire un revirement à 180° et cette fois c’est eux, qui, en termes voilés,
brandissent l’arme fatale que Theresa May avait caché derrière sa jupe. Le
Royaume refusera de payer les sommes prévues si un accord de libre-échange, n’engageant
pas le Royaume sous la tutelle de la Justice Européenne et des règles européennes
n’est pas trouvé. Le Royaume est un contributeur net au budget de l’UE et doit
chaque année de l’ordre de 10 à 12 milliards, comme le veut le plan budgétaire
2014-2020 qu’il a signé. Autrement dit s’il restait finalement dans l’UE, il
paierait cette somme de 44 milliards d’ici 2020. Par contre le paiement au-delà
du 29 mars 2019 pose un problème ouvrant la porte à des contestations britanniques.
Mais laissons là le Royaume d’Outre-Manche,
car en fait c’est du royaume de France dont je veux vous parler, enfin de la « Monarchie
Républicaine » à laquelle banquiers et médias nous ont méticuleusement préparés
en nous faisant voter à notre insu de notre plein gré. Une odeur fâcheuse de
pourrissement se répand à l’Elysée avec une affaire de faux policier tortionnaire
dont les pouvoirs sont aussi opaques que son identité véritable et il ne semble
pas être le seul dans l’entourage du maître des lieux puisque Makao, le grand
noir qui protégeait Macron et jouait avec le logeur des terroristes du Bataclan,
semble avoir disparu. Je sais que les polices de Louis XIV et de Richelieu ont
enchanté nos lectures de jeunesse avec les Quatre Mousquetaires, mais cette
fois l’histoire prendrait plutôt un goût maffieux. Il est fortement probable,
si l’on donne corps aux révélations de milieux journalistiques, et si la Justice peut jouer son rôle sans
entrave, que nous ne soyons qu’au début d’une affaire d’Etat dont les
conséquences peuvent aller loin. Je crains seulement que les « si »
empêchent la vérité d’éclater car sinon c’est le chant du cygne de la
démocratie en France, démocratie que Macron s’ingénie d’ailleurs à démolir pierre
après pierre.
L’audition
du Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, par la Commission Parlementaire d’enquête
a révélé plusieurs choses importantes dans sa défense basée essentiellement sur
le fait qu’il n’était pas concerné par cette affaire ne relevant pas de son
autorité. Malgré sa déposition sous serment cela ne l’empêche pas de déclarer qu’il
ne connaissait pas Benalla, alors que plusieurs images circulent où il est tout
près de lui. Ayant vu la vidéo de l’intervention musclée de cet homme dès début
mai, il est peu crédible que le Ministre n’ait pas fait le rapprochement avec
la proximité qu’il a eu avec lui en présence de Macron. Comment peut-on imaginer
qu’un homme échappant à son autorité n’ait pas fait réagir ce Ministre doublé
dans sa responsabilité de maîtrise des forces de l’Ordre ? La seule
réponse possible est qu’il acceptait de se faire doubler… parce que c’était le
Chef de l’Etat le manipulateur et qu’il s’est bien gardé d’exiger qu’une telle
situation cesse, quitte à mettre son poste en balance.
C’est un signe de
pourrissement du fonctionnement de l’Etat. Cette introduction de personnages,
chargés de missions, mal définies et plus ou moins occultes, dans l’entourage
du premier cercle du Président pose des questions qui vont bien au-delà de l’usurpation
de la fonction de policier par Benalla, dont on dit d’ailleurs que ce n’est pas
son vrai nom. A ce moment est-on sûr que ces hommes de l’ombre travaillent seulement
pour l’Etat français ? Tout devient possible, car ils échappent à tout
contrôle avec un blanc-seing leur servant de passe-partout et d’invisibilité. On
dit que le poisson pourrit par la tête, nous y sommes. Le Président a changé
son rôle en l’étendant à celui de Monarque, personnage qui a une idée de la
démocratie comme d’un gadget utile pour la façade mais dont les avis des
parlementaires et les soubresauts du peuple ne doivent avoir aucun effet sur
les décisions de celui-ci. Devenant le faiseur de lois, et non l’exécutant du
pouvoir législatif, ils les créent à la mesure d’une prise de pouvoir monarchique.
De toute évidence, affranchi de tout contrôle et exerçant une emprise totale
sur le gouvernement et tous les postes à l’Elysée, Macron peut se permettre de
décider seul de l’avenir de la France et l’idée d’un référendum lui devient un
recul inacceptable comme il l’a avoué à la BBC sur le choix d’un Frexit.
Cette affaire Benalla met en cause tout
le fonctionnement de l’Etat, où règne une omerta laissant le champ libre à
toutes les dérives, et à un abus de pouvoir du Président. C’est par ce genre de
dérive que se construisent les régimes autoritaires dont le fascisme n’est qu’une
étape. Cette affaire vient à point nommé pour ouvrir les yeux d’un peuple
ébloui qui a crû à un monde nouveau en mettant un jeune banquier à la tête de l’Etat.
L’homme apparaît désormais comme un faible demandant de disposer autour de lui
de suppôts à son service, et affublé d’une autorité bâtie sur l’effacement de
la contestation à défaut de carrure suffisante. Il cherche des appuis, comme
auprès de Trump, d’Angela Merkel, de son épouse et d’hommes de main. Son crédit
s’est considérablement affaibli auprès des chefs des Etats européens, en particulier
auprès des pays de l’Est, et de l’Italie qui ne se prive pas de se gausser de l’affaire
qui touche ce beau parleur donneur de leçons.
Devant
la pyramide du Louvre, c’était Austerlitz. Devant l’affaire Belalla, il se peut
que Grouchy arrive trop tard ; ce sera Waterloo, et l’exil du pouvoir dans
une tour d’ivoire assiégée. L’heure des comptes va bientôt sonner. L’UE va être
le prochain sujet aux élections européennes, et sa défense de l’institution par
Macron devra s’appuyer sur des résultats probants dont j’ai montré qu’ils
étaient loin d’être là à la fin du premier trimestre 2018. Il lui reste peu de
temps avant cette échéance pour redresser la barre, car dès aujourd’hui la
confiance du peuple est à reconquérir.
Didier Deschamps a crié vive la République
Parce que c’est elle qui est en danger.
Quand on fait gagner la France
Et chanter la Marseillaise
On sait voir la menace !
Claude Trouvé
23/07/18
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