L’année 2018 est déjà
fortement engagée et a mal commencé pour la croissance qui est en-dessous des
prévisions. Mais le gouvernement travaille sur le budget 2019 et Bercy
fourmille d’idées pour trouver de nouvelles ressources car c’est au fond la
préoccupation essentielle. Le ballon-sonde de la suppression de la pension de
réversion a déjà pris son envol et on peaufine le rabotage des retraites d’une
façon ou d’une autre. Après avoir ponctionné les retraités avec la CSG et leur blocage,
Bercy va s’attaquer aux retraites des actifs. En effet les prévisions de
croissance pour 2019 ne sont pas bonnes, et si l’on regarde les autres pays de
l’OCDE, la France se dirige vers la queue de peloton avec ses 1,9% de
croissance quand la hausse des prix atteint 2% en 2018. On note la performance
des pays du tiers-monde avec une croissance mondiale très supérieure à celle de
l’OCDE. La politique des Etats-Unis montre son efficacité et le Trump-bashing
européen, qui tend à le ridiculiser, ferait bien de se mettre en sourdine.
Trump est un adversaire économique qui va mener la vie dure à l’UE, mais Macron
ferait bien de s’inspirer de sa politique économique.
Le
graphique ci-dessus de croissance du PIB réel apporte d’autres informations
très intéressantes. La première est que les régimes mis à l’index comme la
Turquie et la Hongrie, dits régimes autoritaires et « nationalistes »
occupent respectivement la 1ère et la 6ème place. On peut
aussi constater que les pays du groupe Visegrad, Pologne, Slovénie, Tchéquie,
Hongrie, Slovaquie sont entre la 2ème et la 10ème place. On
comprend pourquoi ces pays dynamisés veulent entendre leur voix et ont entrepris
leur conquête d’indépendance. Parmi les grands pays européens aucun n’atteint les
2,5% de la moyenne de l’OCDE. La France et l’Italie ferment la marche même si
le Royaume-Uni est à la recherche de son second souffle. Bien sûr la valeur du
PIB/habitant donnera une toute autre image, car ce sont les pays pauvres qui
font monter la croissance mondiale.
Il convient
de regarder le bilan des pays suivis par l’OCDE concernant le PIB/habitant pour
voir sur quelle dynamique se trouve la France, l’UE et la zone euro.
On constate que la France a réalisé une performance annuelle
médiocre, ce qui montre que les perspectives 2019 sur le PIB ne montrent qu’une
continuité de la place relative de la France dans la croissance et le dynamisme
économique. Autrement dit la France s’est enfoncée par rapport à la plupart des
autres pays durant ces deux années passées ne devançant la Belgique que d’un
cheveu. Devancée par l’Italie la performance française est d’autant plus
décevante que l’UE et la zone euro se sont bien comportées face au G7 et à l’OCDE.
Le mauvais score de la Suisse n’est dû qu’à l’impact direct de la dévaluation
du franc suisse sur le PIB qui cache en réalité une forte croissance. On voit
que la Grèce est loin d’être sortie d’affaires avec un pays livré à lui-même et
ne pouvant désormais compter que sur l’indulgence des banques et le tourisme. On
note la mauvaise performance des Etats-Unis. Ce constat peut expliquer la nouvelle
politique actuelle de relance et de protectionnisme de Donald Trump. Par contre
le Portugal et l’Espagne ont fait beaucoup mieux que l’UE et la zone euro rendant
notre croissance relativement encore plus mauvaise. La plus grande dynamique de
croissance se trouve dans les pays du Nord et de l’Est auxquels s’ajoute l’Irlande
grâce à la possibilitée accordée par l’UE de faibles impôts sur les sociétés.
Ceci nous amène à regarder la valeur des différents PIB/habitant
dans les valeurs les plus récentes fournies par Eurostat sur les pays de l’Espace
Economique Européen.
Evidemment
les pays examinés plus haut partent de situations différentes. Si la France se
place juste au-dessus du PIB/habitant de la zone euro et de l’UE, elle ne
devance que les pays méditerranéens du « Club Med », Grèce, Portugal,
Chypre, Malte, Espagne et Italie. Si le Luxembourg tient la tête, c’est parce
que ce pays manie beaucoup d’argent en tant que paradis fiscal. Mais on note
que dans les cinq premiers on trouve la Suisse, la Norvège et l’Islande, trois
pays hors UE mais appartenant à l’Espace Economique Européen. L’Irlande, grâcr
à sa dérogation particulière pour les impôts sur les sociétés voit de grandes
compagnies y installer leurs sièges sociaux et fait désormais partie des pays
riches. On notera aussi qu’en sixième et septième position se trouve le
Danemark et la Suède ayant gardé les couronnes danoise et suédoise. Il n’y a
donc un avenir possible en dehors de l’UE et de la zone euro contrairement aux
sornettes diffusées en permanence. On note enfin que les pays du groupe
Visegad, s’ils sont en tête de la croissance du PIB, ils sont encore loin d’être
dans la moyenne européenne. Il en est de même pour les Pays Baltes. Enfin on
constate que l’écart, entre les pays de la zone euro et ceux dans l’UE mais
hors de la zone euro, devient petit malgré l’arrivée de pays en difficulté
comme la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, et la Croatie.
Il ressort de ce survol de la croissance du PIB/habitant et
de la valeur de ce PIB/habitant que les pays ayant le plus grand dynamisme ne
sont pas parmi les pays aux meilleures valeurs du PIB/habitant et inversement.
Le croisement de la croissance et de la valeur du PIP/habitant peu donc s’avérer
intéressant.
Ce graphique, donnant la croissance du PIB/habitant sur un an
entre mars 2017 et mars 2018 et la valeur de ce PIB/habitant en mars 2018, est
intéressant à plus d’un titre. Il conforte les prévisions de croissance du PIB
pour 2019 présentées dans le premier graphique. Trois pays ont apparemment des
comportements contradictoires entre les deux périodes, à savoir la Suisse, le
Royaume-Uni, et l’Islande. Ceci tient aux dévaluations de la monnaie qui ont brutalement
fait chuter le PIB. La couronne islandaise a perdu 50% de sa valeur en 2008 et
a donné un coup de pouce spectaculaire à son économie, propulsant ce pays en
tête des pays les plus riches. Le recul de sa croissance en 2017-2018 se
rappoche désormais de valeurs plus moyennes mais avec une prévision 2019 de
2,6% supérieure à celle de l’OCDE. On observe le même phénomène de dévaluation de
la banque Nationale Suisse qui fausse les résultats sans correction monétaire.
C’est aussi le cas du Royaume-Uni dont on peut néanmoins apprécier le
redressement opéré en un an par rapport à une dévaluation de 15%. On voit que
le Royaume-Uni n’est pas mis dans une position catastrophique. La France a opéré
un redressement mais toujours inférieur à celui de la zone euro, laquelle
est toujours en retard par rapport à l’UE. L’Allemagne a marqué le pas, mais
ses perspectives pour 2019 sont plus intéressantes que les nôtres. Pour le reste
ce graphique conforte les conclusions précédentes tirées des perspectives de
croissance de 2019.
Avant d’aller plus loin dans l’analyse de la position de la France
dans l’Europe et dans le Monde, on peut tirer les premières conclusions sur le
plan économique. La France perd régulièrement du terrain par rapport à l’UE,
et contrairement à l’Espagne et au Portugal, elle n’est pas sur une voie de croissance
susceptible d’arrêter ce lent naufrage de son économie. Les deux années précédentes
présentaient des performances en deçà de
celles de la zone euro et de l’UE, la croissance du premier trimestre 2018 confirme
malheureusement toutes les conclusions précédentes faites dans cet article. La France
finit à l’ant’pénultième place devant seulement l’Estonie et la Roumanie. Le
gouvernement n’a évidemment pas fourni ce graphique pourtant tiré des données d’Eurostat.
Mais il est clair que la politique d’austérité imposée à la France la conduit
tout droit dans le mur, dans le dépouillement de ses richesses, et à se voir
imposer les derniers sacrifices par l’UE et la BCE avant qu’elles lui tendent
un bras secourable mais punitif.
La France sombre sans
que les français le réalisent.
C’est l’écart avec les
autres pays qui se creuse.
Mais la loi du plus
fort régit le monde.
La France se livre désormais
A tous les prédateurs !
Sortons de l’UE !
Claude Trouvé
07/07/18
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