Sortir de l’UE c’est condamner la France à un avenir de
puissance de seconde zone, à un déclin inéluctable, à une complaisance dans une
position nationaliste, mère de toutes les guerres. Sortir de l’UE, c’est rabougrir
la France sur elle-même, renfermer notre jeunesse étudiante dans les frontières
nationales, se heurter à un monde bancaire tout puissant, perdre la sécurité
militaire du parapluie de l’OTAN, voir notre commerce européen réduit à une
peau de chagrin. Sortir de l’UE, c’est condamner notre agriculture tenue à bout
de bras par la PAC. Sortir de l’UE, c’est sortir de l’euro, et sortir de l’euro
c’est catastrophique comme l’a dit Allain Juppé, ancien Premier Ministre et
bien au fait de toutes ces questions. Sortir de l’euro c’est retrouver un franc
dévalué de 15%, un alourdissement du même pourcentage de notre dette publique,
et voir notre pouvoir d’achat amputé d’autant.
Sortir
de l’UE, c’est comme sortir d’un lit douillet et affronter le froid sibérien,
or comme chacun le sait la Russie est notre ennemi numéro un et nous avons de
nos soldats à ses frontières avec nos « amis » américains. Voilà ce
qu’un matraquage continuel laisse dans nos esprits, une peur sourde, insidieuse
qui nous incite à ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Nous avons tant crû les
prophètes du bonheur pour nous faire croire que dedans c’est mieux, et que
dehors c’est aller vers de nouvelles déconvenues derrière de nouveaux prophètes
tout aussi bonimenteurs. Au fond la sagesse nous dit : « J’y suis, j’y reste, et cela d’autant
plus que l’immigration et le changement climatique nous guettent, ce n’est pas
le moment de se lancer dans l’inconnu, j’ai assez peur comme ça. Remarquez je
ne suis pas contre une profonde réforme de l’UE, car il y a beaucoup à dire sur
son fonctionnement, et je soutiens toutes les initiatives dans ce sens »
Nous écoutons donc ceux qui disent : « Voyez-vous rester dans l’UE et dans
l’euro, c’est voir notre jeune élite étudier partout en Europe, c’est apprécier
les prix à l’étranger sans calculette, c’est disposer d’une monnaie forte
respectée dans le monde entier, c’est cultiver un élan de solidarité avec nos
voisins, rassembler les peuples pour une nouvelle conquête sociale, c’est voir
notre déficit budgétaire aller vers l’équilibre, c’est faire contrepoids aux
géants américains et chinois, c’est lutter tous ensemble pour la démocratie
partout dans le monde, c’est gérer tous ensemble la misère du monde à nos
portes »
Fermez le ban, car rester dans l’UE satisfait tout le
monde, ceux du centre épris de puissance européenne, ceux de gauche qui y voit
une lutte sociale à grande échelle, ceux de droite qui croient à l’équilibre
g=budgétaire et au libéralisme. Mais l’UE c’est la tour de Babel multilingue,
multiculturelle, multi-cultuelle, lieu de rencontre de tous les grands
banquiers, de tous les grands lobbies, une tour peuplée de technocrates
grassement payés distillant en permanence des directives et des normes à
appliquer sans délais dans tous les pays de l’UE. Selon Juncker la démocratie
n’a pas lieu d’être dans l’UE, on ne peut sortir de l’euro. L’UE a une vocation
fédérale et doit s’y préparer en permanence. L’UE c’est l’Allemagne aux
principaux postes de commande et finalement la BCE devient un acteur politique
dans la crise grecque avec l’assentiment allemand. On n’entre plus dans l’UE, sans
entrer dans l’OTAN qui nous désigne l’ennemi à combattre. Cela ne sentirait-il
pas le piège ? Pensez au lion attiré par une cuisse de zèbre entrant dans
la cage et voyant la porte se refermer derrière lui.
Les
français s’insurgent mais au moment d’agir la peur les étreint, voilà la
réaction majoritaire dans notre peuple qui concentre sa ire sur l’homme au
pouvoir. Il croit se faire entendre, car l’UE c’est un machin impersonnel vers
lequel il faut un relais. Il pense qu’il commence à faire froid dans notre
pays, mais qu’il fait encore plus froid dehors. Sortir de l’UE, c’est sortir de
l’euro, cela veut dire sortir les euros de sa poche, se priver de cette
sécurité d’acheter pour retourner en arrière vers le franc, se tourner vers le
passé plutôt que vers l’avenir. C’est une grande peur qui est au cœur de la
résistance au changement, au franchissement du mur du porte-monnaie
viscéralement attaché une sécurité pour l’avenir. C’est bien ce qu’ont compris
les « eurolâtres » au pouvoir et tous les suceurs de profit, il faut
jouer à plein sur la peur, cela fait ses preuves partout. On peut ainsi imposer
l’UE, le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques, les
énergies renouvelables et la mort du diesel dans la foulée, le vaccin pour 11
maladies, la mort du nucléaire, etc.
Seulement
voilà sortir de l’UE, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre, car la proie
est en voie de pourrissement et la France sur une trajectoire à l’italienne et
à la grecque. L’UE n’est pas protectrice mais destructrice. Nous ne cessons de
reculer par rapport à l’ensemble de l’UE et de la zone euro et c’est l’UE
elle-même qui nous y pousse. Sur les évolutions du PIB/habitant, sur les
valeurs et les évolutions de la balance commerciale, de la dette publique, du
déficit budgétaire, du taux de chômage, du taux d’emploi, sur le taux
d’imposition, nous sommes parmi les plus mal classés. Il suffit de se plonger
dans les statistiques d’Eurostat, de l’OCDE et de la banque mondiale, ou de
lire mes trois articles à ce sujet, pour s’en convaincre. La France est en
perte de vitesse et rien ne permet de dire que le mouvement va s’inverser. Le
gouvernement le sait, et prépare un nouveau tour de vis. L’austérité sur le
peuple, la vente du patrimoine et les privatisations, sont les signes de la perte
de richesse de notre pays. L’arrivée des capitaux étrangers est mortifère quand
il s’agit de rachat de sociétés françaises et non d’implantation de nouvelles
entreprises dans des secteurs non pourvus.
Le Brexit a obligé les instances européennes à prédire le
chaos dans ce pays et à handicaper au maximum sa sortie. Ils se réjouissent
d’avoir déjà pu faire démissionner les deux ministres britanniques les plus
favorables au Brexit, lassés des reculades de Theresa May. Mais cette dernière
avait milité pour le non-Brexit, et n’est évidemment pas la mieux placée pour
défendre un Brexit dur. On pressent un déni de démocratie car le peuple
britannique s’est exprimé clairement et les récents sondages le confirment. Le
monde des affaires veut un nouveau référendum, cela ne vous rappelle rien en
France ? Il en ressort que pour sortir de l’UE il faut que le peuple le
décide mais qu’il se dote d’un chef motivé dans le même sens.
Ceci
étant la peur n’est pas dans la sortie de l’UE mais de ne pas se doter d’une
volonté sans faille pour en sortir, car sinon la certitude que la France se
délite de plus en plus et de plus en plus vite
est désormais acquise. Alors réfléchissons un peu. La
sortie de l’UE n’est pas le retour à l’isolationnisme. La Suisse n’est
absolument pas isolée pas plus que les Etats-Unis de Trump qui commercent avec
le monde entier. Le mythe de la dette qui va croître de 15% est éventé car 99%
de notre dette publique sera immédiatement réinscrite en franc au même montant
selon la lex monetae qui fait jurisprudence dans le monde. Ce sera le cas pour
la plus grande partie de la dette privée. La dévaluation entraînée par la
sortie de l’euro sera de l’ordre de 10% à 15% comme au Royaume-Uni sans
conséquence grave sur notre pouvoir d’achat si nous réorientons nos achats sur
des produits français. Vu les 70% de taxe sur l’essence, le prix du litre sera
par exemple très peu affecté. Pour la perte de la force de l’euro, qui peut
dire que le franc suisse, qui a été dévalué, n’est pas une des monnaies les
plus prisées dans le monde et que la Suisse n’est pas l’un des plus riches
pays européens ? Par contre la compétitivité française sera instantanément améliorée
d’une quantité beaucoup plus importante que toutes les aides apportées aux
entreprises qui se chiffrent par dizaines de milliards et n’apporte pas le
million d’emplois promis. La cherté de certains produits étrangers créera des
espaces pour des entreprises françaises. C’est près de 10 milliards nets que
nous récupèrerons sur notre participation financière à l’UE, laquelle va
augmenter par la sortie du Royaume-Uni et l’arrivée de l’Albanie et du
Monténégro.
Mais
bien d’autres avantages nous attendent. L’ennemi ne nous sera plus imposé et
nous pourrons développer des relations plus sereines avec la Russie en sortant
de l’OTAN. Notre politique étrangère reprendra son indépendance et sa vocation
d’équilibre entre l’Est et l’Ouest ainsi qu’entre Israël et le monde musulman.
Notre politique d’immigration ne sera plus soumise à celle de l’UE. Notre
activité économique pourra mieux se tourner vers l’Afrique et le monde
méditerranéen qui sont historiquement liés à notre zone d’influence dans un
partenariat d’égal à égal et non d’un néocolonialisme. Nous garderons notre
impact mondial avec notre siège à l’ONU convoité par l’UE cachant les vues
allemandes. Nos étudiants pourront élargir leur espace d’étude au monde entier
beaucoup plus riche d’enseignements dans le monde en train de se construire en
Asie et en Afrique. Le grand espace francophone, et le domaine maritime mondial
dont nous disposons nous donnent des perspectives immenses de développement que
nos gâchons actuellement dans le cercle étroit de l’UE. La France a déjà signé des milliers d’accords
bilatéraux et multilatéraux avec de très nombreux pays du monde, et rien ne
l’empêchera d’en signer d’autres, même avec nos voisins les plus proches pour
toutes les préoccupations communes dans une optique gagnant-gagnant librement
choisie.
Je terminerai par un peu d’histoire car celle-ci marque
les peuples pour des siècles qu’on le veuille ou non. La France s’est construite
avec des alliances diverses comme celle de François 1er avec les
turcs. Souvent nos alliés sont devenus nos ennemis mais la France a construit
patiemment son territoire presque contenu dans des frontières naturelles. Mais
les batailles ancestrales avec les anglais avec l’empire germanique et
austro-hongrois laissent encore aujourd’hui des traces. Leur vision n’est pas
la nôtre et les divergences de stratégie de défense sont toujours là quoiqu’en
dise Macron à Bruxelles. La Pologne achète de l’armement américain, comme d’autres
pays dont la France et parler alors d’une défense européenne n’a guère de sens
dans son « inféodisation » à l’OTAN. Les Etats-Unis veulent tout
simplement faire supporter plus financièrement les dépenses de l’OTAN en nous
laissant réaliser une armée vassale payée par nous et en nous faisant payer plus
cher à l’OTAN. Qui a gagné à Bruxelles Macron ou Trump ?
Macron parle de souveraineté de la France, mais on ne
peut être un peuple souverain quand on n’a pas la maîtrise totale de sa monnaie
et de sa défense ! C’est un leurre comme celui distillé par ceux qui prônent,
comme Mélenchon, soit une indépendance de la France par rapport à certaines
directives de l’UE, où une espèce de fronde de pays solidaires pour changer les
traités. La règle de l’unanimité entre des pays aux intérêts aussi divergents
entre les pays de l’Est, du Nord et du Sud plombent un plan B et les
dérogations aux directives européennes traduisant les pays devant la Cour de
Justice Européenne qui les fait appliquer immédiatement sous réserve de sanctions financières journalières,
plombent tout plan A. Tout est fait pour que la seule alternative possible donc
crédible est que l’on soit dedans ou dehors l’UE comme le permet l’article 50
du TUE. Cela se fera-t-il sans obstacles à franchir et certaines déconvenues ?
Evidemment non mais le but à atteindre en vaut vraiment la peine, car il s’agit
de vie ou de mort lente. La peur est paralysante mais la survie demande de la vaincre. Cherchez quel leader politique prône vraiiment sans peur la sortie de l'UE lors de la dernieère présidentielle !
Chers compatriotes, si vous devez avoir
une grande peur
C’est bien celle de voir se répéter dans
notre pays
L’histoire vécue en Grèce et promise à l’Italie
Par la difficulté à échapper aux mirages
D’une Union Européenne protectrice
Où seul l’argent exerce sa loi
Au mépris des peuples
Et de leurs nations !
Claude Trouvé
12/07/18
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