La
réunion des 11 candidats à la présidentielle 2017 a montré que les débats sur la
sortie de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN ont tourné court. Pourtant
la plupart des candidats, hormis Arthaud, Poutou, Macron, et Fillon, n’ont pas
cessé de parler de réaménagements des traités de l’UE. BenoÎt Hamon a même
formulé un projet de reconstruction de l’Europe. Ce projet n’est d’ailleurs pas
étranger aux discussions qui ont lieu pour une espèce de sous-zone de l’UE où
la dette serait mutualisée en euros avec un pouvoir économique et bancaire
centralisé. Celle-ci regrouperait les économies les plus puissantes de l’UE. Ce
qui signifie le rejet des économies faibles de plus petits pays. Ce serait une
manière de réduire l’UE en poussant des pays à en sortir ou à subir un sort peu
enviable. Si les dirigeants de nombreux pays sont à la tâche pour sauver ce qui
peut être sauvé, il est clair que le bonheur des peuples promis par l’UE n’a
plus la cote de la plupart des peuples européens des pays membres.
Alors
que ce sujet de l’UE a été sous-jacent à la plupart des propos des candidats, l’ouverture
d’un vrai débat contradictoire avec des arguments pour ou contre la sortie, n’a
pas eu lieu. Quand François Asselineau a montré qu’il en faisait un sujet capital
et primordial avant tout autre débat, il n’a trouvé que le vide devant lui. Les
tenants des réaménagements ou des discussions se sont aussitôt concentrés sur
leurs recettes personnelles et la question du oui ou non et du pourquoi est
resté sans débat. Si ce show télévisé a permis aux petits candidats de se faire
connaître et de titiller les autres, il n’a pas apporté le nécessaire débat qui
concerne de plus en plus de pays dans l’UE, à savoir si l’UE est en mesure ou
non de porter les espoirs mis en elle par les peuples. Le constat actuel est
une différence qui s’accentue entre les pays, et une aspiration de l’argent du
travail vers la spéculation et vers les grands lobbies.
C’est pourquoi la
désinformation pratiquée par les médias est si intense pour cette campagne
présidentielle. La France joue, par son poids, un rôle essentiel dans la survie
de l’UE et dans la captation des richesses européennes. L’analyse des résultats
des sondages est d’ailleurs très troublante. Le graphique ci-contre réunit les
sondages effectués à l’issue du débat télévisé par BFMTV et LCI. J’ai ajouté ce
qui ressort, à la même date, du suivi des « j’aime » de Facebook
depuis le début du mois de mars. Plusieurs remarques sont à faire. D’abord l’accord
parfait entre les constats sur Mélenchon, ce qui lui vaut la première place en
moyenne à 25%, ce qui est beaucoup plus haut que les sondages antérieurs
publiés. La faiblesse des constats à l’issue de l’émission sur Marine Le Pen, même
s’il ne s’agissait que de juger de la prestation télévisée de la candidate, ce
qui ne se constate pas sur Facebook. Sa présence sur Facebook ne lui assure une
moyenne que de 15%, ce qui parait peu probable vu ses scores aux élections
précédentes mais pourrait signifier un moment de doute dans son électorat. La
menace d’une large victoire du FN est-il si réel et n’est-il pas monté pour
ramener les électeurs vers les candidats du Système ?
Mais
il y a un constat étrange entre l’estimation de LCI et celle de BFM sur
Asselineau. L’écart est énorme. Doit-on penser que l’estimation de LCI sur 8000
réponses, ce qui n’est pas rien, a été faussée par un activisme beaucoup plus
important des sympathisants du candidat ou que c’est le sondage de BFM qui est
faux ou trafiqué ? La réponse est peut-être entre les deux et, à l’appui
de cette thèse, il faut remarquer que les commentateurs ont après coup estimé
que le débat sur l’UE et l’euro va devenir central dans cette présidentielle.
Il se pourrait donc que le parti d’Asselineau soit en train d’ébranler les deux
porteurs de la remise en cause de l’UE à droite, Marine Le Pen et
Dupont-Aignan, en défendant un point de vue beaucoup plus clair sur ce sujet.
Ceci n’atteint pas Mélenchon, classé nettement à gauche alors que les médias
ont situé Asselineau à droite contrairement au Ministère de l’Intérieur qui le
met dans les « Divers ».
Toujours
est-il que, contre toute attente, la moyenne le place à la troisième place à
égalité avec Macron et à 15%. Macron n’est-il pas largement surestimé par les
sondages ? C’est l’impression qui ressort des nouveaux commentaires
médiatiques où l’on estime qu’il est en baisse. Mais n'a-t-il pas été toujours placé trop
haut ? La surestimation pourrait aussi toucher Fillon qui est proche de
Macron mais seulement à 13%. Il apparaitrait qu’à ce stade de la campagne, tout
est encore possible entre ces cinq candidats dont trois ou quatre se
tiendraient dans un mouchoir de poche. Le trublion Dupont-Aignan semble toujours
se battre avec la barre des 5% et se trouve en concurrence frontale avec
Asselineau sans que l’on puisse encore savoir qui l’emportera. Hamon semble
vraiment décroché et Mélenchon irrattrapable. L'envie de Hamon de devenir le premier
socialiste est possible, mais que restera-t-il de ce parti ?
Ce
court examen des sondages n’a pas pour but d’approcher la vérité mais de
montrer le peu de fiabilité de ceux-ci et de laisser entrevoir qu’ils sont
manipulés par ceux qui détiennent le pouvoir des médias. La campagne médiatique
intense faite sur le candidat Macron, l’acharnement simultané sur Fillon, la
focalisation des électeurs sur des sujets de moralité et d’illégalité, ont eu
pour but l’élimination d’un candidat et l’effacement des autres dans les
médias. Les médias et les sondages ne font qu’un et trompent à loisir l’opinion
publique pour contrecarrer l’information qu’un certain nombre d’électeurs
trouvent sur les réseaux sociaux. On assiste à un remake du scénario du Brexit
et de l’élection américaine. Notons que dans les deux cas les médias, et les
puissances de l’argent pour lesquelles ils travaillent, ont perdu leur pari.
Notons aussi qu’ils n’arrêtent pas d’essayer de critiquer les gagnants de ces
votes démocratiques. Donald Trump serait selon eux t un fou mégalomane et le Brexit un fiasco.
On
peut néanmoins constater que les électeurs sont de plus en plus circonspects
envers les candidats du Système, ceux des partis qui nous gouvernent depuis
quarante ans et le fait d’être jeune ne veut pas dire que l’on n’était pas dans
l’ombre du pouvoir et qu’apparaître dans une lumière médiatisée ne veut pas
dire que l’on va faire du neuf. Ils n’ont peut-être déjà plus la majorité. La
bataille est ouverte et le doute sur les sondages va profiter à ceux qui ont eu
peu de temps de parole et à ceux qui proposent une vision nouvelle et libératrice
pour notre avenir.
Le voile commence à se déchirer sur l’arnaque
médiatique.
Au paroxysme des sondages leur
crédibilité baisse.
La démocratie va peut-être enfin
triompher
Comme elle a su le faire dans deux pays
Les États-Unis et le Royaume-Uni !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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