Parmi les "petits"
candidats, dont j’exclurais Dupont-Aignan et son mouvement "Debout
la France" car
par son mandat de député celui-ci a eu de nombreuses occasions de se faire
entendre, un candidat retient particulièrement l’attention, François
Asselineau. La comparaison avec Dupont-Aignan est d’ailleurs intéressante. Il y
a des points communs puisque ces deux candidats ont été exclus du premier débat
sur TF1 et ils sont tous deux demandeurs d’une sortie de l’euro. Sur le débat
démocratique, ils s’insurgent tous les deux sur la loi Urvoas qui les prive de
temps d’antenne en raison du principe d’équité qui privilégie les "gros"
candidats par rapport aux petits sous prétexte de leur plus grande
représentativité aux dernières élections ou dans les sondages. Cette loi a pour
effet de freiner toute émergence d’un nouveau candidat et de conforter les
situations électorales acquises. C’est une loi d’inégalité parfaitement
anti-démocratique. La réaction des deux candidats a d’ailleurs été différente,
Dupont-Aignan attaque TF1 en quittant son journal télévisé pour marquer son
courroux, Asselineau s’insurge et demande aux candidats retenus de se désister.
Evidemment, après une petite phrase pour déplorer l’absence des autres, le
débat sur TF1 a bien lieu, ce qui montre bien que les participants se
réjouissent de disposer d’une tribune entre eux.
Si
Dupont-Aignan, par son siège de député et par des actions voulues voyantes, a
attiré régulièrement les médias depuis le début du quinquennat, François
Asselineau n’a pratiquement pas pu disposer des médias mainstream, presse,
radios et télévisions. Pourtant les médias périphériques et locaux lui ont
permis d’exister, et surtout une grande utilisation des réseaux sociaux qui en
ont fait l’une des personnalités politiques les plus regardées. Son mouvement
politique, l’Union Populaire Républicaine, est né pour le cinquantième
anniversaire du Traité de Rome le 25 mars 2007. Très confidentiel au départ, il
est issu de la volonté de repartir sur les bases du Conseil National de la
Résistance de De Gaulle qui avait créé un consensus national réunissant des
représentants de tous les partis politiques parmi lesquels le parti communiste
avait une part très importante. Très confidentiel au départ, ce mouvement qui
affichait le Frexit comme acte premier avait peu de chances d’être entendu à
l’époque où bien sûr la sortie de l’euro était honnie. La candidature de
François Asselineau à la présidentielle de 2012 avait buté sur les parrainages
avec 17 déposés et ce n’est qu’aux élections suivantes que le mouvement
réussissait à approcher les 1% avec une couverture très partielle du
territoire.
Mais
ce parti émergeait aux dernières élections européennes sans que cela lui donne
accès par la suite aux médias principaux. Resté dans l’ombre d’une certaine
confidentialité à portée locale, le mouvement a progressé et trouvé devant lui
les portes des médias de plus en plus closes, médias acquis à plus de 90% à une
UE et un euro protecteur, chéris par les propriétaires de ces médias. Son
éclosion n’a été reconnue finalement que par son arrivée dans les 11 candidats
officialisés au grand étonnement réel ou plutôt feint des grands médias. Depuis
François Asselineau commence à être connu du grand public sans avoir la chance
de faire partie des publications des sondages tant son score est annoncé
faible. Il y a de toute évidence non concordance avec la croissance du nombre d’adhérents
qui dépasse les 22.300 avec 70% de plus depuis le 1er mars.
Si l’on y ajoute une
présence de son site sur Youtube avec 10 millions de vues soit 8 fois plus que
celui de Macron, ainsi qu’un pourcentage de progression des « j’aime »
sur Facebook plus importante que Fillon en un mois, il est probable que ce
candidat fera parler de lui de plus en plus au fur et à mesure que les médias l’accueilleront.
Il a pour lui l’avantage de la nouveauté, tout-au-moins aux yeux de la majorité
de nos concitoyens. Il apparaît, comme Macron, pour la première fois dans les
candidats officiels à la Présidentielle. Mais il se différencie de lui par le
fait que son mouvement s’est structuré depuis 10 ans et a affronté des
élections au contraire de celui de Macron et a donc une base plus solide et
fiable. Ces deux hommes ont eu un poste d’inspecteur des Finances, même si la différence
d’âge fait que l’expérience n’a pu être acquise dans ce poste par Macron qui a
préféré la Banque Rothschild. L’inspecteur Asselineau a une longue carrière
dans différents cabinets ministériels et participé à de nombreux voyages à l‘étranger
auprès de ses Ministres.
L’homme
n’est donc pas un nouveau venu dans les allées du pouvoir. Sa vision de 2007 s’y
est forgée et n’a pas varié aujourd’hui. L’homme se présente comme au-dessus
des partis, attitude que devrait avoir d’ailleurs le futur Président, attitude
constitutionnelle perdue depuis longtemps. Son expression est claire et ses
interviews ne présentent pas les faux-fuyants habituels des candidats. Son
désir de réconciliation nationale lui sert à repousser les extrémistes comme
Marine Le Pen et Mélenchon même si ceux-ci présentent des aspects de non-conformisme
au Système des Hamon, Macron et Fillon. Sa vision d’une France non repliée sur
elle-même et se servant de la francophonie pour lui donner un espace de
rayonnement, comme le Royaume-Uni se sert des restes du Commonwealth, lui donne
un contre-feu à l’accusation de protectionnisme isolationniste. Ceci lui permet
de gommer son image de droite et il y ajoute des volets sociaux avec le SMIC à
1300€ et
le minimum vieillesse à 900 ou 1000€ pour tous.
Du
côté des recettes on peut noter le souci d’un retour à une structure
administrative française rejetant les régions et les regroupements forcés de
communes dont il espère des économies substantielles et l’évitement d’un risque
de régionalisation de l’UE aboutissant à la suppression des nations. Par contre
le fait de ne pas sortir sans un référendum du Traité de Schengen n’apporte pas
une réponse cohérente au flux migratoire qui met l’Allemagne en difficulté et
la Chancelière. Sur ce point François Asselineau est discret et a semblé éviter
le sujet. On est en droit de se demander si cette position de rassemblement rejetant
l’extrémisme, qui lui permet en termes politiques de ratisser large, n’est pas
une manière de ne pas répondre à ce que le Président devra faire en face de la
montée d’une population musulmane due à l’immigration et à la fécondité
supérieure. On ne peut pas penser que la réduction promise du chômage suffira à
régler ce problème de nombre mais aussi d’assimilation.
Le
renforcement du budget de la Défense et des forces de sécurité intérieure ne
dit pas quel sera son attitude devant les attentats terroristes. Or ceci fait
partie des tâches constitutionnelles du futur Président, même si l’arrêt prévu
des guerres inutiles au Moyen-Orient par la sortie de l’OTAN sont de nature à
diminuer la menace. Sa discrétion sur ce sujet est identique sur un autre sujet
de la plus grande importance, à savoir l’approvisionnement énergétique et
la production électrique en particulier puisqu’il y va de l’indépendance de la France. Le
rejet de ces sujets vers les référendums n’est-il pas seulement soit une
défausse d’un futur chef de l’État ou une manière d’occulter des clivages
possibles nuisant à son image de rassembleur ?
Par
son expérience, la clarté de son projet Frexit, son attitude de rassembleur,
François Asselineau va peser dans l’élection présidentielle bien au-delà des
sondages qui montrent d’ailleurs leur incapacité volontaire ou non de donner
une image même instantanée de l’opinion publique. Il a devant lui une masse d’abstentionnistes
de 30% du corps électoral et de 20% d’indécis. Sa nouveauté, son souci d’informer
dans un type de discours totalement différents de celui des grands candidats,
peuvent déclencher un phénomène de masse identique à celui qui a porté Donald
Trump et le Brexit même si les visions politiques américaines, anglaises et
françaises sont différentes.
Rien n’est joué pour ces élections
présidentielles
Sauf qu’il s’agit en 2017 d’une élection
vitale
Pour l’avenir de notre pays France
Et la plus importante depuis
Les tournants de 1974,
Et de Maastricht !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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