Les principaux
candidats, ceux que les médias privilégient à longueur d’émissions radio et
télé, proposent aux électeurs des mesures nombrilistes de façon à leur cacher
que notre pays fait partie d’un ensemble qui est l’UE et d’une organisation
militaire qui est l’OTAN. Les plus soucieux d’élargir le débat critiquent l’UE
et s’en tiennent à des renégociations des traités, façon élégante de noyer le
poisson parce que des négociations de ce type sont longues à mettre en œuvre et
que le vote final suppose l’unanimité des pays membres plus celui des
Parlements ou référendums dans chacun d’eux. La machine du Système, avec ses
médias et ses sondeurs aux ordres, s’appliquent à ce que ses candidats ne
sortent pas des problèmes purement français avec des recettes européennes. On
reste entre nous alors que notre pays a la sixième économie du monde et la
puissance nucléaire au Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais pire, les grands
problèmes suspendus au-dessus de nos têtes peuvent avoir des effets
dévastateurs qui vont bien au-delà de telle ou telle mesure prise en faveur du
chômage, de l’économie, de la sécurité intérieure, et de la défense nationale.
On
nous propose de regarder nos candidats à travers la lorgnette qui ne permet de
voir que notre petite partie du monde. Ce n’est pas anodin même si, malgré leurs
efforts, une lueur de compréhension se fait jour. Nous ne sommes pas dans une
UE protectrice des peuples mais dans une compétition mondiale dans laquelle
nous devons nous battre avec un boulet aux pieds, les directives européennes et
le commandement de l’OTAN. Mais nous faisons partie d’un ensemble monétaire et
financier qui présente de plus en plus d’indices de fragilité. Le monde
bancaire commence à être aux abois, en Italie et en Allemagne par exemple. Les
bancaires françaises licencient et ferment des bureaux. Les capitaux affluent
en Allemagne en masse, signe de précautions prises pour se trouver dans le pays
le plus sûr aux yeux des investisseurs.
L’UE ne cesse de produire des signes de fracture. Les divergences sur le
traitement du flux migratoire et le Brexit laissent des blessures ouvertes. Il
n’est pas jusqu’au retour des troupes américaines en bordure de l’UE qui ne
soient pas des signes d’une opposition nouvelle de blocs où la France doit
suivre bon gré mal gré.
La
monnaie de singe inonde le monde et donne aux puissances financières des
possibilités énormes d’achats tous azimuts de ressources minières, d’industries,
de terres, de patrimoines. Ceci pousse à des taux d’emprunt négatifs, des
marchés boursiers complètement déconnectés de l’économie réelle. Pendant ce
temps le FMI réfléchit sur la suppression des billets, ce qui permet de
maîtriser toute la masse monétaire qui devient exclusivement électronique, nous
rendant complètement tributaires des banques et du pouvoir. Ceci est en cours
en Inde où les gros billets n’ont plus cours et où les distributeurs sont à
court de billets rendant la population folle et l’économie affaiblie. Le
danger, qu’ont vécu les chypriotes il n’y a pas si longtemps, nous menace avec
une dette que le Mécanisme Européen de Stabilité serait bien en peine d’éponger
avec ses 450 milliards restants. Les investisseurs dirigent une masse de
capitaux vers l’Allemagne jusqu’à 829 milliards aux dernières nouvelles parce qu’en
période de risque d’explosion de l’UE, il vaut mieux avoir des euromarks que
des eurofrancs.
Quels
candidats nous ouvrent vraiment les yeux sur la fin prochaine de l’UE ? L’Union
Européenne est aujourd’hui dans une impasse, car elle a voulu se construire
comme une fédération à partir de méthodes impérialistes, c’est-à-dire à la fois
en dépit des peuples et contre eux. Le « fédéralisme furtif » des technocrates
de Bruxelles, celui des conciliabules et des couloirs du Berlaymont, est arrivé
à ses limites. Le Traité de Schengen a déjà été bafoué par suite du flux
migratoire et la plupart des candidats parlent de bafouer les traités en cas de
non prise en compte de nos intérêts français. Mais où va-t-on ? Ce n’est
pas avec une loi de la jungle du chacun pour soi que l’on va sauver l’UE, elle
est morte sur ses fonds baptismaux. Son spectre déshumanisé est manipulé par
une oligarchie financière aux racines anglo-saxonnes pour qui la patrie n’a qu’un
lieu dans le monde, celui de l’argent. Les nations doivent disparaître, le
morcellement de l’Europe est nécessaire parce qu’il doit représenter un énorme
marché captif. Le glacis européen doit être noyauté par les forces militaires
aux ordres d’un complexe militaro-industriel américain afin d’y assurer un
front infranchissable et une mainmise sur la sécurité intérieure, c’est-à-dire
le contrôle de toute rébellion des peuples.
Voilà
pourquoi tous ces grands candidats nous trompent, parce que l’essentiel n’est pas dans
leurs petites promesses de campagne où ils surfent sur le chômage, la sécurité,
le changement de population, etc. pour satisfaire les attentes légitimes mais
auxquelles ils ne peuvent apporter aucune autre réponse que celle qui sévit en
Grèce et à laquelle on nous prépare, comme Fillon, ou qu’on nous endort comme
Marine Le Pen, Macron, Hamon et Mélenchon. L’important est ailleurs, c’est la
pompe aspirante de l’argent du peuple vers la grande oligarchie financière qui
s’étend sur la City, Wall Street, le FMI, la Banque Mondiale, la BCE, et sa
constellation de lobbies qui fourmille à Bruxelles. L’important est ce qui se
dit dans les groupes plus ou moins occultes, les Bilderberg, Trilatérale, CFR, et
à Davos. Leurs réflexions sont des véritables directives inscrites dans la tête
des participants. C’est l’esprit de la franc-maçonnerie qui y est d’ailleurs
très présente. Mitterrand l’avait enfin compris mais ne la fait savoir qu’après
sa mort. Il avait rejoint De Gaulle par sa pensée posthume. Depuis, mis à part
le soubresaut de Chirac contre la guerre en Irak, nous n’avons plus que des
valets au pouvoir.
Macron
est le banquier au service de cette oligarchie qui est vendu aux électeurs
comme un paquet de lessive. Fillon sait bien que la cure d’austérité n’est que
la feuille de route bruxelloise qui lui est confiée, et qu’il continuera en l’amplifiant
la politique menée depuis 10 ans. Marine Le Pen est l’épouvantail qui permet d’y
faire s’exprimer un mécontentement populaire mais dont on limite l’expansion
par le plafond de verre de la diabolisation, et en cas de présence au deuxième
tour on fera jouer l’arc républicain. Mélenchon recueille de son côté le mécontentement
de gauche et son verbe masque l’impossibilité de réaliser son programme
autrement que comme Tsipras. Les mécontents sont ainsi parqués.
Dupont-Aignan gêne un peu en refusant l’alliance à Fillon, on saura le lui faire payer
en son temps, mais lui aussi restera dans les filets de l’UE et de l’OTAN,
deux entités indissolublement liées. Le duo Macron-Fillon est prévu pour que l’un
ou l’autre soit au deuxième tour. Une fois ceci réalisé, la partie est gagnée
pour l‘oligarchie mondialiste. Croyez-vous que tous ces gens se préoccupent
vraiment de nous, les petites gens ? Non, ils ont tous des places prévues
pour après, même Mélenchon qui émarge grassement depuis 23 ans au Parlement
européen, bien meilleure place que celle de député français. C’en est de même
pour la famille Le Pen qui ne parle pas de quitter ses sièges au même
Parlement.
Tout
ce monde est décidément à changer comme l’on fait les islandais qui s’en portent
fort bien. Je ne vois qu’un seul candidat qui essaie de desceller les yeux de
ses compatriotes et qui ne sent pas, en tous cas pas encore, le ranci des
politiciens toujours en quête de racolage de circonstance entre eux. Hamon
cherche Mélenchon, puis se retourne vers ceux partis vers Macron. Fillon veut
Dupont-Aignan, lequel précédemment avait tenté sa chance avec Chevènement puis
avec Marine Le Pen. Non la politique de la France ne se fait ni à la corbeille,
comme le disait De Gaulle, ni dans des combines de partis, ce qu’il craignait.
Le futur Président doit avoir un vrai projet qui nous montre les cieux et les nuages
qui peuvent lâcher une pluie diluvienne et nous indique la taille du parapluie
et le moment où il faut l’ouvrir. Le futur Président doit savoir qu’il ne sert
à rien d’appliquer les mêmes recettes que depuis 20 ans en espérant un résultat
différent. Il ne nous faut pas un Président qui nous fait ouvrir le parasol en
prétendant que c’est le printemps quand l’orage menace. Il ne nous faut pas un
Président qui nous demande de nous mettre nus pour avoir plus chaud quand l’hiver
approche. Pensons-y et nous saurons alors pour qui voter.
On ne met pas un bulletin dans l’urne
sans réfléchir.
On ne vote pas par habitude pour cette
occasion.
L’intelligence et le bon sens sont nos
guides
Pour un vote d’avenir, pas pour le
passé,
Surtout quand il n’a rien apporté.
Recréons un nouveau départ.
L’histoire n’est qu’un éternel
Recommencement !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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