mardi 25 février 2020

L’écologie destructrice de notre pays est En Marche


Comment l’arrêt de Fessenheim affaiblit la France 

Au moment où l’on arrête les réacteurs nucléaires de Fessenheim, sans crier gare en profitant du fait que l’opinion est mobilisée par la guerre sur les retraites et médiatisée sur l’écologie, force est de constater que la politique électoraliste, fait fi de tout raisonnement logique au nom d’une écologie anti-nucléaire destructrice. La France peut-elle impunément se passer de 1800 MW de puissance installée soit 1350 MW de puissance disponible en continu compte-tenu des arrêts de maintenance ? Si oui, alors cela veut dire que les énergies renouvelables produisent actuellement en discontinu une puissance équivalente en surplus des besoins de la consommation, puisque l’on peut se passer de ces réacteurs arrêtés pour raison politique et non technique. L’autorité indépendante de Sûreté nucléaire, ASN, en charge des accords d’exploitation de nos centrales, n’a délivré aucun ordre d’arrêt pour raison de vieillissement présentant un danger pour les populations et l’environnement. Cette centrale avec 2 réacteurs de 40 ans d’âge est donc exploitable sans danger selon cette autorité qui demande au fur et à mesure de ses inspections la maintenance en bon état nécessaire et la mise en œuvre des améliorations apportées par le retour d’expérience. Ce fut le cas après Tchernobyl et Fukushima. De plus les centrales de même type et plus anciennes que les nôtres aux Etats-Unis ont vu leur durée de vie prolongée jusqu’à 60 ans. 

Résumons-nous. On arrête Fessenheim pour des raisons politiques et non scientifiques. On avoue donc que la France est exportatrice d’électricité puisqu’elle peut se passer du jour au lendemain d’une puissance électrique disponible de 1350 MW. On n’a même pas le bon sens d’attendre la montée en production de l’EPR de Flamanville en 2022 ! Cet arrêt de Fessenheim c’est comme si on arrêtait la puissance utile délivrée en discontinu par 1174 grandes éoliennes terrestres de chacune 5 MW de puissance installée ! Il représente environ 11 TWh en moins soit près de la totalité de la production solaire ou 1/3 de la production intermittente et aléatoire solaire + éolien (EnRia) en 2019. On comprend facilement que la gageure de Hulot d’arrêter 17 centrales jusqu’en 2030 conduit à multiplier les EnRia d’un facteur 5,7 ce qui est pratiquement impossible pour des raisons budgétaires et de temps. Mais on induit les français en erreur en leur faisant croire que les EnRia ont pour but de diminuer les rejets en CO2. J’ai déjà eu maintes fois l’occasion de montrer que ce n’est pas vrai, les EnRia augmentent indirectement les rejets en CO2 quand leur intermittence demande l’intervention de la production thermique pour répondre à la consommation. 

C’est exactement le cas en Allemagne où l’industrie électrique allemande arrive à ne pas augmenter les rejets de carbone en passant de la consommation de charbon à celle de gaz pour diminuer l’impact carbone de l’augmentation de la production thermique qui suit celle de l’augmentation de la puissance installée des EnRia. En France, des centrales nucléaires ont été adaptées à une variation rapide de la production pour diminuer l’appel à l’énergie thermique. Cette solution minimise les rejets de carbone mais fragilise les installations nucléaires et diminue leur efficacité énergétique donc leur production. D’ailleurs celle-ci ne cesse de baisser de 73% en 2016 à 68% en 2019 même compte-tenu des arrêts pour maintenance décennale. C’est ainsi qu’annuellement 1kWh produit par les EnRia qui entraînait 1kWh d’énergie thermique en 2016 n’entraîne plus que ½ kWh en 2019, ce qui divise par 2 l’impact sur les rejets de carbone dus indirectement aux EnRia. De plus en 2019 c’est le passage de la consommation de charbon (-71,9%) à celle de fioul (+26,5%) et de gaz (+23,8%) qui a eu le plus fort impact sur la baisse générale des rejets carbone évaluée à 6% en 2019. Il faut noter qu’une partie de la baisse de ceux-ci est due à une baisse de la production de 1%. 

En 2019 la France était donc exportatrice d’électricité d’une quantité annuelle de 63,7 TWh. Les EnRia produisent 45,7 TWh, donc la totalité des EnRia est exportée, et il reste encore un surplus de 18TWh. En 2020 l’arrêt de Fessenheim en février va retrancher environ 10 TWH de production électrique sur 11,8 de production annuelle.  Les EnRia ont une priorité d’exportation car quand elles arrivent il faut s’en débarrasser, mais la concurrence entre les nations exportatrices, dont principalement l’Allemagne, aboutissent à un prix de vent du kWh inférieur au coût de production par les EnRia. Nous exportons donc en moyenne à perte les EnRia. Autre nouveau problème c’est la prise en compte des pics de consommation. En 2019 nous avions un surplus de 18 TWH toujours disponibles eux. Désormais, ce n’est plus que 8 TWh et encore cela comprend l’énergie hydraulique qui n’est pas toujours disponible. Le recours à l’importation sera donc plus fréquent, c’est d’ailleurs pourquoi RTE renforce ses réseaux d’échange avec le Royaume-Uni et l’Italie.

En conclusion cet arrêt de Fessenheim n’est justifié que par une raison politique à base électoraliste avant les municipales pour faire un cadeau aux écologistes anti-nucléaires car fort heureusement ils ne le sont pas tous. Elle conduit inévitablement à une hausse du coût de l’électricité. Notre facture d’électricité sera donc doublement augmentée par l’augmentation du prix de revient mais aussi par la taxe pour les EnRia en constante augmentation comme en Allemagne. Il apparaît également que la continuation de l’implantation des EnRia ne correspond à aucun besoin d’une consommation totale en baisse et ne servent en totalité qu’à l’exportation. Elles ne peuvent même pas nous assurer qu’elles seront disponibles lors des pics de consommation.

Si l’Allemagne peut arguer que la diminution de la production thermique est un but compatible avec la décarbonisation, alors qu’elle représente encore l’essentiel de la production allemande et beaucoup plus que la production nucléaire, il n’en est pas de même en France. La production nucléaire française reste moins coûteuse que la production thermique au charbon et surtout n’émet pas de carbone. Cette politique n’amène de plus aucun gain d’indépendance puisque nous dépendrons de plus en plus de la Chine avec ses terres rares indispensables aux éoliennes et aux panneaux solaires et en passe d’inonder le marché mondial des EnRia avec ses faibles coûts de main-d’œuvre et ses normes environnementales restreintes. Seul l’argument injustifié du nombre de morts, non validé par les experts de l’ONU et largement inférieur à celui de l’industrie chimique, mais néanmoins largement médiatisé, peut vraiment amener à accepter l’inacceptable économiquement et scientifiquement. On passe même à côté du but visé de décarbonisation, comme l’Allemagne. On est devant une manipulation par la peur comme pour le climat.
La France mène une transition énergétique électrique incompréhensible, inapplicable pour 2030 et inutilement coûteuse, une politique défiant le bon sens mais promue pour les intérêts de ceux qui s’y engraissent  des milliards qui pleuvent sur le monde entier.                   

Mais les actions autodestructrices ne s’arrêtent pas au nucléaire et je vais laisser une personnalité bien informée en parler mieux que moi. Lisez ce qu’écrit Loïk Le Floch-Prigent. 

Comment l’écologie est en train d’achever Renault (et bien d’autres) 

 « Quelle surprise ! des résultats dans le rouge, les premiers depuis dix ans. Cela a-t-il quelque chose à voir avec l’incarcération de Carlos Ghosn fin 2018 ? Tout le monde regarde au plafond pour finir par dire que les problèmes avaient commencé cette année-là… avec 3,4 milliards de résultats, première contorsion un peu difficile, mais les éléments de langage sont néanmoins servis, les auditeurs sont des idiots, c’est bien connu, ils peuvent tout avaler. Mais derrière est annoncée en France la chute de 3,5 % de la demande de voitures neuves Renault, et on se gratte la tête.
Industrie automobile française en danger.

La faute à pas de chance ? Sans aucun doute ! Mais les perspectives 2020 sont mauvaises et c’est vrai pour l’ensemble de l’industrie automobile… Là on nous prend pour des imbéciles, il suffirait de relire les articles de Carlos Tavares, l’autre Carlos, qui souligne depuis des mois la folie des normes européennes et françaises qui veulent dans un délai court interdire les véhicules thermiques en Europe et qui ont commencé par jeter l’anathème sur le moteur diesel qui consomme 20 à 25 % de moins que le moteur à essence.

On punit Carlos Ghosn, on maltraite le diesel, on édicte des normes et des pénalités qui laissent pantois et maintenant on va pleurer devant les maigres résultats de Renault, en particulier en France. On en déduit que l’on va réduire l’emploi dans l’industrie automobile et on ne s’interdit pas de fermer des sites : « On n’a aucun tabou et nous n’excluons rien ». 

« Voilà de quoi motiver les troupes ! 

Un peu d’histoire récente 

Reprenons un peu d’histoire récente en rappelant quand même que malgré la crise de 2008 Nissan et Renault avaient été redressés tandis que Mitsubishi Motors les avaient rejoints pour faire de l’Alliance le premier constructeur mondial. C’était hier.

Avec ses implantations en Russie, en Roumanie et dans bien d’autres pays Renault était largement bénéficiaire en y ajoutant la bonne marche de Nissan dont il possédait 43,4 % ! Mais la position de Carlos Ghosn avait été fragilisée en 2015 pour des raisons que je ne vais pas encore développer, on va dire que je radote, et il fallait « japoniser » la direction de Nissan qui est rapidement partie à la dérive. Il fallait trouver rapidement le remède. La justice japonaise a trouvé la pire solution : incarcérer Carlos Ghosn ; et le gouvernement français également en l’abandonnant à son triste sort. La sanction est tombée au bout d’un an pour les uns et pour les autres, 15 milliards de pertes en Bourse et des résultats dans le rouge pour les deux entreprises. 

Mais la leçon ne suffit pas, il faut encore demander aux entreprises implantées en Europe, et donc à Renault et Nissan d’effectuer dans les délais les plus brefs possibles, une réduction drastique des émissions de CO2, 95 grammes de gaz carbonique par kilomètre et par véhicule vendu à partir de janvier 2020 sous peine de pénalités se chiffrant dès la première année à près d’un milliard par constructeur ! C’était bien le moment pour Renault et Nissan, tandis que Peugeot essaie de s’en sortir en faisant une fusion avec Fiat-Chrysler pour conserver un ilot de prospérité aux USA ! 

L’écologie politique à la manœuvre 

Pour justifier une telle politique suicidaire il fallait une bonne raison. On commence par couper la tête du dirigeant et ensuite on se met à éradiquer la production, ce qui va nous permettre de pleurer comme des madeleines en allant chercher des coupables on ne sait où. Il est clair que les règles adoptées par la Commission européenne et applaudies par notre pays qui aimerait encore en faire davantage pour satisfaire l’écologie politique vont conduire notre industrie automobile dans le mur, c’est-à-dire 10 % de notre appareil productif national, et cela dans des délais très brefs, avant l’échéance électorale de 2022.

Le chômage comme la déprime de l’industrie ne sont pas pour rien dans la montée de violence que connait notre pays, il nous faut un projet mobilisateur, un avenir industriel, et l’on commence par abattre un des derniers piliers de notre prospérité. Il n’y a aucune bonne raison pour un pays qui dispose d’une industrie automobile dynamique et techniquement en pointe de la contraindre à changer complètement de véhicules (« aucun véhicule thermique produit en France en 2030 »). Ce n’est ni raisonnable sur le plan économique et industriel, ni justifié sur le plan scientifique.
Véhicule des villes, véhicule des champs 

Notre système automobile est basé sur le véhicule thermique, essence ou diesel et 30 millions de véhicules circulent dans notre pays. La clientèle, les électeurs de ces messieurs-dames, est attirée par des véhicules hauts, plutôt lourds et spacieux, les SUV, qui représentent 28 % des ventes aujourd’hui. L’ensemble des habitants des territoires hors métropole compte ses sous, et le diesel lui fait dépenser 20 à 30 % de moins que l’essence. Cette population est friande de SUV-diesel.
Les habitants des métropoles sont, eux, obsédés par la pollution de leurs cités et aimeraient que les véhicules thermiques soient relégués loin de chez eux. Ils applaudissent à l’idée de la généralisation de véhicules électriques tout en ne souhaitant pas en acheter car ils espèrent bien s’évader à la campagne et bénéficier de la liberté et de la flexibilité, apanages des véhicules classiques.
Les constructeurs sont donc incités par les métropoles à présenter des véhicules électriques, mais les acheteurs ne se bousculent pas ; les constructeurs sont accusés par la Commission européenne de ne pas faire les efforts nécessaires, d’où les pénalités prévues dès cette année. Raconter comme cela l’histoire est absurde, comment faire boire un âne qui n’a pas soif ? En battant le vendeur ou le propriétaire du bourrin ? 

Cerise sur le gâteau industriel, le véhicule électrique a besoin de batteries modernes, qui ne sont pas (sauf une petite production en Suède) de provenance européenne mais essentiellement asiatique et surtout chinoise. Elles correspondent à 40 % du prix des véhicules. Une généralisation de la production conduirait donc à un rétrécissement de notre industrie nationale et européenne de 40 % puisque redevenir souverain dans ce domaine nous prendrait au minimum 10 ou 15 ans, et encore, en y mettant des moyens colossaux qui devront être payés par les contribuables ou les clients, plutôt les deux. 

Encore et toujours le CO2 

Mais il y a plus grave encore : l’idée que le CO2 automobile est le responsable de nos malheurs futurs et qu’il faut l’éradiquer de notre planète automobile dans des délais courts ne résiste pas à l’analyse des réalités de notre monde. L’électrification piétine, et surtout rien ne dit que si le CO2 est bien le responsable désigné, le véhicule électrique soit le meilleur moyen d’en diminuer les émissions.

Le bilan carbone du véhicule électrique, en particulier de la batterie, en comptant l’extraction des matériaux, la fabrication, la maintenance et le recyclage, est loin d’être meilleur que celui d’un véhicule thermique dont les progrès sont constants en termes de consommation et d’émissions. Autrement dit, autant peut-on affirmer sans détours que le véhicule électrique pollue moins en ville et qu’une augmentation des déplacements avec lui serait salutaire pour l’air respiré par les citadins, autant dire qu’il est conseillé pour son bilan carbone, et donc qu’il participe au « sauvetage de la planète » est complètement erroné. 

Tout miser sur la voiture électrique est une aberration 

Les années qui viennent vont donc nous permettre de savoir quelle est la meilleure formule pour les villes et pour l’humanité, et ce sera de toute façon un mix entre véhicules à propulsion thermique, électrique, hydrogène… et peut-être d’autres techniques disruptives auxquelles nous ne pensons pas encore. Mais baser l’avenir du monde contemporain sur le seul véhicule électrique est une aberration aussi stupide que celle qui consistait autrefois à exiger que Galilée, après Copernic, abandonne l’idée que la Terre tournait autour du Soleil. C’est une croyance, c’est du domaine de la foi, cela n’a aucune base scientifique solide. N’insultons pas l’avenir en considérant que nous savons déjà comment il sera fait. 

Voilà donc comment on est en train de bousiller un pays : on abandonne des industriels visionnaires qui réussissent, on décide d’orientations scientifiques, techniques et industrielles sans bases solides. C’est un drame pour l’automobile, comme cela l’est pour la production d’énergie électrique où l’on pousse les éoliennes au détriment du nucléaire… et bien d’autres choses encore. »
Il est des moments de l’histoire d’un pays 

Où il se tire des balles dans le pied.

Nous y sommes aujourd’hui 

Manipulés par la peur.
 
Claude Trouvé 
24/02/20

mardi 18 février 2020

L’arnaque sur la baisse annoncée du chômage


BFM TV commentait la baisse du chômage au-delà des espérances du gouvernement. La « voix de son maître » donnait une image particulièrement truquée de la réalité du chômage en France. Pourtant c’est officiel et on peut le trouver sur le site de l’INSEE. Son chiffre de 8,1% de chômage est différent de celui publié dans les statistique Eurostat et de l’OCDE et donné respectivement à 8,4% et à 8,43% ! S’agit-il d’un réajustement de dernière heure que l’UE et l’OCDE n’ont pas eu le temps de prendre en compte ? Il est en tous cas le bienvenu dans l’ambiance actuelle. Troublant non ? Autre bizarrerie c’est que le nombre de demandeurs d’emploi sur l’ensemble des catégories était de 6,0920 millions au 3ème trimestre 2015 et de 6,0897 millions au 4ème trimestre 2019 soit une baisse de 2300 chômeurs en 4 ans ou -0,04%. Le chômage a-t-il vraiment baissé depuis que l’on déverse de l’argent sur les entreprises ? Notons que le taux de chômage est issu d’une enquête, les demandeurs d’emploi sont le fruit d’un comptage, donc plus sûr. De plus toutes les personnes sans emploi ne vont pas s’inscrire à Pôle Emploi. C’est donc un minorant.

Le biais inculqué dans l’esprit de nos concitoyens c’est de nous faire croire que le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail est représentatif du chômage. Il ne l’est pas ; il est représentatif du nombre de chômeurs en plein emploi, ce qui est très différent. En fait il faut le rapprocher du nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A. On trouve alors que ceux de cette catégorie étaient au nombre de 3,5468 millions au 3ème trimestre 2015 et 3,3088 millions au 4ème trimestre 2019 soit une diminution du nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A de 208 000 demandeurs ou -6,71% de baisse. Pour le taux de chômage on trouve respectivement 10,37 et 8,43 points soit 1,94 de baisse du chômage ou selon l’INSEE de 10,4 à 8,1 soit 2.3 de baisse. Dans le premier cas on a un pourcentage de baisse de 18.7% et 22,1% dans le second. De toute façon on note une grosse différence entre la baisse des demandeurs de catégorie A à 6,71 % et celle du taux de chômage évalué à 18,71% par l’UE et l’OCDE et à 22,1% par l’INSEE. Pourquoi le taux de chômage baisse 3 à 4 fois plus vite sur le taux de chômage que sur les demandeurs d’emploi ? Il n’y a pas corrélation entre les évolutions des demandeurs d’emploi de la catégorie A et le taux de chômage ! Bizarre… Qui croire ? Le chômage baisse-t-il réellement ? 

Ceci vient s’ajouter d’une part à la baisse imperceptible de l’ensemble des demandeurs d’emploi entre le 3ème trimestre 2015 et le 4ème trimestre 2019, et d’autre part à la discordance de chiffre entre l’INSEE et les deux statistiques de l’UE et de l’OCDE. On va essayer d’y voir plus clair en regardant une autre mesure, le taux d’emploi. Ce dernier, comme pour l’ensemble des catégories des demandeurs d’emploi, comptabilise tous les travaux faits à temps plein mais aussi ceux à temps partiel. On a alors une véritable information sur l’utilisation de la population active. Le graphique du haut nous donne en % le taux de chômage en septembre 2015 et septembre 2019, les chiffres de décembre 2019 n’étant pas publié à ce jour. On retrouve en tête les pays ayant été les plus solides économiquement avec dans l’ordre Suisse, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis. On doit remarquer la bonne performance sur l’emploi réalisée par le Portugal. En remontant dans les faibles taux d’emploi, on trouve Grèce, Italie, Espagne et France donc les pays du Club Med. Mais ce qui est remarquable c’est qu’ils sont tous en retrait par rapport à l’UE, l’OCDE et même la zone euro. La France mène donc une politique relativement défavorable. Evidemment ce résultat pour la France avec un décalage respectivement de 2,7%, 3,3%, 4,1%, et 11,2% par rapport à la Zone euro, l’OCDE, l’UE, et l’Allemagne est mauvais. Il n’incite à aucune approbation de la politique socio-économique française.

Mais la politique socio-économique récente, celle où Macron a œuvré dans ou au pouvoir de juin 2015 à septembre 2019 puisqu’il s’agit de valeurs trimestrielles, est-elle en train de corriger ce mauvais résultat ? La réponse est dans le graphique suivant. La France termine bonne dernière en % d’évolution du taux d’emploi (rapport entre le pourcentage entre le 3ème trimestre 2019 et le même en 2015). 

La politique socio-économique menée par Macron est un fiasco et ne fait qu’aggraver notre situation. Le couple austérité et politique de l’offre est suicidaire. C’est l’inverse de la politique menée par Trump. D’ailleurs nous étions devant la Belgique et nous passons aujourd’hui derrière. L’Etat s’endette au profit des grands lobbies, donc nous nous endettons, et le taux d’emploi baisse relativement aux autres pays représentés ici. Le cas de la Grèce est à part parce qu’elle bénéficie de la remise à plus tard le remboursement de la dette. Le cas de la Suisse l’est aussi car elle est arrivée au plein emploi. C’est aussi à un degré moindre le cas du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

Mais revenons au taux de chômage pour regarder la performance relative de la France qui s’enorgueillit de son résultat dû à la politique dont François Hollande rappelle qu’il en est le promoteur et dont Macron se glorifie de ses résultats. Le premier graphique montre que la France fait moins bien sur son taux de chômage que l’OCDE, l’UE, et même la Zone euro. Elle peut se glorifier de faire les meilleurs résultats parmi les pays du Club Med comme pour le taux d’emploi. En-dessous des 4% considérés comme déjà le plein emploi on trouve l’Allemagne et le Royaume-Uni. Au-dessus du taux de l’OCDE, de l’UE et même de la Zone euro, on retrouve la Grèce, l’Espagne, l’Italie et la France. La France fait nettement moins bien que la Belgique sa petite voisine mais un peu mieux que l’Italie. 

Ce qui est plus parlant encore c’est le pourcentage de baisse du chômage enregistré durant ces quatre années (rapport du taux 2015/2019). On voit que la France est en avant-dernière place devant l’Italie avec une relativement faible baisse du chômage par rapport à la zone euro, l’UE, l’Allemagne, et l’Espagne mais surtout la Belgique et l’Irlande. La politique française de recul du chômage est donc très inefficace dans le contexte général. La France ne peut pas justifier sa baisse du chômage comme une victoire, car elle ne suit que de très loin la baisse générale dans un contexte économique mondial artificiel mais favorable. On est au contraire devant un véritable échec de la politique socio-économique française. La France est sur un rythme de baisse de 4%/an alors que la Zone euro est à 8,4%/an, l’Allemagne à 9,1%/an, la Belgique à 10,2%/an et l’Irlande à 15,1%/an. Il est mensonger de faire croire que la baisse du chômage est due à la politique socio-économique de ce gouvernement, ou du précédent comme le clame François Hollande.

Les chiffres de l’ensemble des demandeurs d’emploi ne justifient pas cette publicité et les chiffres de l’INSEE ne sont pas en accord avec ceux publiés par l’UE et l’OCDE. Comme ils sont plus avantageux sur une période perturbée de grèves importantes où des petits commerces ont dû débaucher, ou retarder des embauches, on peut rester dubitatif sur cette baisse du chômage de -0,3% par rapport au chiffre de l’UE et de -0,4% par rapport au trimestre précédent. Cela sent l’arnaque mais ce qui l’est réellement c’est la conclusion médiatisée. Non ce n’est pas la politique de Macron qui a permis depuis 2015, où il est aux commandes ou dans les allées du pouvoir, qu’est dû une soi-disant baisse du chômage. Elle est due à une politique de croissance d’ailleurs illusoire car engendrée par les énormes liquidités versées aux banques par la BCE, mais aussi par la Fed et la Banque nationale du Japon. La politique socio-économique française a amené la France à profiter moins que la moyenne des autres pays européens comme l’Italie de ce coup de pouce, même factice, donné à l’économie. Elle a donc été destructrice d’une partie d’une embellie extérieure à l’UE. C’est au contraire un fiasco. La continuation de cette politique ne peut mener qu’à une destruction des emplois dans le futur où l’embellie européenne semble beaucoup moins prometteuse dès 2020. N’oublions pas que le moteur économique de la Chine est en décroissance même s’il tire l’économie mondiale dans laquelle l’UE prend la part du pauvre. 

Pour terminer on constate que la politique socio-économique des pays utilise de plus en plus la dette. Dans le meilleur des cas cette dette reste stable par rapport au PIB national. C’est le critère de gestion réclamé par l’UE et que la France n’a toujours pas réussi à réaliser. Devant les résultats très mauvais de la politique socio-économique française peut-on espérer au moins avoir fait mieux que la plupart des pays européens en matière d’abaissement de la dette/PIB ? Le graphique ci-contre nous donne un aperçu de l’effort consenti dans ce domaine par les 11 pays européens examinés, dont 8 dans la zone euro, 2 dans l’UE avec leur monnaie (Suède et Royaume-Uni), 1 hors UE (Suisse), plus les Etats-Unis hors de l’Europe. On voit que là encore la France rate son objectif. Si l’on exclut le cas particulier de la Grèce qui montre que ce pays s’enfonce toujours, et du Royaume-Uni qui fait néanmoins un spectaculaire effort en 2018, la France présente le plus faible effort en matière de réduction de la dette. Le petit effort de -0,54% de réduction fait par la France en 2018 reste bien faible par rapport au -2,03% de l’Italie, au -2,52% du Royaume-Uni, et au -4,73% de l’Allemagne. Notons qu’il s’agit de données fournies par l’OCDE sur la dette des administrations publiques avec une définition plus large de cette dette que celle de l’OCDE. Ainsi quand l’UE affiche 96,4% de dette/PIB pour la France en 2018, l’OCDE donne 121%. Ce dernier chiffre a d’ailleurs plus de valeur puisqu’il est calculé sur des règles adoptées par les 35 pays de l’OCDE. La France figure à la 7ème place des pays les plus endettés, 25ème et derrière entre autres le Japon 1er, la Grèce 2ème et l’Italie 3ème, mais devant l’Espagne 8ème, le Royaume-Unis 10ème, l’Allemagne 15ème, et la Suisse 25ème.

Selon l’INSEE en janvier 2020, le nombre total de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus est en baisse (–1,9 % après –0,2 % en décembre, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Avec un déficit record attendu pour 2019 et la baisse de la création des entreprises depuis décembre 2019, la menace sur une grande entreprise comme Renault, on peut prévoir que les résultats de la politique socio-économique française ne feront que s’aggraver. La publication d’un résultat flatteur avec un taux de chômage en baisse, alors que le nombre de l’ensemble des demandeurs d’emploi ne bouge pas depuis septembre 2015, une croissance relativement faible en Europe, et une dette qui baisse moins que celle de la plupart des pays européens, est simplement une arnaque médiatique. La politique de l’offre et de l’austérité dans un marché européen ouvert aux transferts de capitaux pour le monde entier, avec une monnaie bloquée, et une compétition inégale dans ses contraintes et ses coûts de main-d’œuvre, ne peut pas être salutaire à la France dotée de l’un des systèmes de protection sociale les plus performants, les plus coûteux, et les plus solidaires du monde.


Cette politique économique de l’UE, 

Calquée sur la politique allemande,

S’avère un fiasco pour notre pays. 

Croissance inférieure à l’UE,

Chômage supérieur à l’UE, 

Déficit supérieur à l’UE,

Signent ce fiasco !


Claude Trouvé 
17/02/19