jeudi 31 janvier 2013

La France peut-elle éviter la faillite ?

François Fillon en son temps et plus récemment Michel Sapin ont déclaré que la France était en faillite. Heureusement non, puisque ses propres salariés sont toujours payés, les retraites versées et que les investisseurs du monde entier achètent toujours les obligations souveraines françaises mises sur le marché. Ce système est garanti par les banques centrales qui rachètent les dettes pourries des banques qui sont elles-mêmes poussées, par les contraintes mises par les pays souverains, à acheter celles-ci. Les dettes pourries sont en l’occurrence les obligations émises par des pays en grande difficulté et dont on sait que leur dette publique ne peut diminuer que par effacement de celle-ci. C’est d’ailleurs déjà le cas pour la Grèce.
Sommes-nous protégés pour autant ? Rien n’est moins sûr. Les taux bas d’emprunt dont la France bénéficie encore ne tiennent que par la crédibilité des investisseurs dans la solidité économique et financière de notre pays où l’épargne permettrait de rembourser la dette. Par ailleurs la croissance est néanmoins toujours inférieure au taux d’emprunt, ce qui veut dire que nous ne pouvons que continuer à nous endetter si nous ne réduisons pas nos dépenses publiques.
La France n’est pas en faillite mais elle est incapable de rembourser ses dettes sans spolier les épargnants. Le système monétaire des banques centrales, comme la BCE et la Fed, encouragent une fusion entre elles et les Etats souverains qui, par l’émission de monnaies ou rachat de dettes pourries, maintiennent les Etats hors de la faillite. Ce système s’ingénie à empêcher les faillites des Etats en acceptant que la dette souveraine ne soit pas remboursée.
Nous sommes dans un système économique, financier et monétaire, inédit dans l’histoire du monde dont personne ne sait réellement ce qui va se passer. Toutefois on peut remarquer que les positions relatives des pays les uns par rapport aux autres, en particulier européens, évoluent dans un sens qui ne nous est pas favorable. L’Europe économique est coupée en deux. L’Europe du nord des pays de la bière est dans une situation économique et sociale enviable : système social équilibré, croissance raisonnable, relatif équilibre du commerce extérieur, dette stabilisée, chômage sans surchauffe. L’Europe du sud des pays à vin est dans la situation exactement inverse.
Or la France n’a pas accepté l’austérité budgétaire. Le déficit public prévisionnel visé de 3% pour 2013, comme nous nous y sommes engagés vis-vis de l’UE, est obtenu par une augmentation de la pression fiscale et un taux de croissance très (trop) optimiste mais sans diminution des dépenses publiques. C’est donc tout l’inverse de ce qu’a fait la Suède, pays hors de l’euro, et les autres pays du nord. Elle a diminué ses dépenses publiques en privatisant, équilibré son système social, réduit la pression fiscale, desserré les contraintes sur les entreprises et lancé des programmes d’investissement public.
Elle a aussi dévalué sa monnaie, ce qui nous est interdit. Mais la voie à suivre est bien celle des pays du Nord si nous voulons retrouver un pays économiquement sain. La mondialisation n’est pas la cause de nos difficultés en tant que telle mais elle n’est pas prise en compte par notre pays. Notre fiscalité décourage les investisseurs du monde entier. Les entreprises sont dans des contraintes de toutes sortes qui freinent leur dynamisme. En croyant protéger l’emploi des salariés, nous augmentons les chances ultérieures de licenciement et de mort des entreprises.
Dans un monde d’ouverture économique de plus en plus concurrentiel, où chaque pays joue sur sa monnaie, sur son intelligence au profit de l’innovation, sur son assouplissement des contraintes sur les entreprises, sur l’attirance des capitaux du monde entier… la France est la championne de l’immobilisme et les usines continueront à fermer !
La France ne fera pas faillite, les épargnants sont à traire,
Mais sa politique budgétaire, sociale et économique
Oui !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 30 janvier 2013

Le mariage (de la perfidie) pour tous !

Ce débat fait rage à l’Assemblée Nationale sur un sujet de grande importance nécessitant un débat apaisé mais sans aucune urgence par rapport aux mesures économiques à forte implication sociale. Au lieu que le débat se fasse sur le fond il est en train de glisser sur la forme. Tout d’abord le gouvernement invoque une fin de non-recevoir pour le lancement d’un référendum. Les arguments avancés font d’ailleurs frémir pour la démocratie.
Le référendum n’est pas nécessaire puisqu’il ne s’agit pas d’une question sociale mais d’évolution de la civilisation, donc de société. Autrement dit les questions de société n’entrent pas dans les questions sociales ! Par ailleurs les citoyens ne savent pas répondre par oui ou par non à une question posée ou ne savent pas bien comprendre la question, ou la question peut être mal posée… Autrement dit le peuple est trop bête pour pouvoir répondre intelligemment. En fait le référendum doit être rayé de la Constitution car impraticable. Je pense à ces pauvres Suisses pour qui la votation est un moyen démocratique d’expression couramment utilisé mais qui ne savent pas ce qu’ils font !
Le mariage pour tous est vendu sous le label de l’égalité pour tous. Donc si l’on veut l’égalité au sens strict, il faut que le droit au mariage ouvre celui à procréer et à élever des enfants. On ne peut prôner l’égalité et s’arrêter en chemin. J’ai eu l’occasion d’écrire que là était le véritable danger car on ne sait plus où il faut s’arrêter. La PMA et les mères porteuses sont déjà dans les réflexions du gouvernement. Mais, une fois cela acquis il faudra envisager le cas des ménages à trois qui existent déjà sous un même toit sans que cette « union libre » soit reconnue. La polygamie va trouver un nouveau droit d’exister comme le recommande le Coran. On évitera à ces pauvres imams l’obligation de loger leurs épouses dans des lieux différents pour toucher les allocations de parents isolés.
Cela est tellement évident que le gouvernement veut faire passer la pilule en deux temps, le mariage pour tous d’abord puis l’inévitable extension à l’adoption en attendant le reste. Perfidie ! Pendant ce temps Christiane Taubira modifie les articles du Code Civil en gommant toute référence à père et mère. La normalité du couple sera effacée de notre constitution bien qu’elle ose s’en défendre. En dehors de la perfidie de ces actions plus ou moins masquées à l’opinion, on voit que le nouveau clergé socialiste est à l’œuvre pour construire une nouvelle société où la normalité peut changer de camp.
Il s’agit certes d’une évolution qui mérite débat mais qui n’a pas comme seule solution le mariage pour tous. Reconnaître à chacun le droit de vivre comme il l’entend n’implique pas que tous les droits en découlent. Une vie partagée peut donner lieu à une reconnaissance administrative, ouvrant des droits de réversion par exemple. Cependant la normalité de vie, qui trouve son origine dans la procréation, l’éducation et la protection de l’enfant, est la base de notre civilisation. C’est donc bien un changement fondamental qui ouvre la voie à une toute autre conception de la vie où la famille devient quelque chose d’indéfini puisqu’extensible à toutes formes d’unions.
Le droit à l’enfant se substitue au droit de l’enfant d’avoir les meilleures chances pour se préparer à sa vie d’adulte. Dans notre société matérialiste, l’égoïsme se répand sur un enfant objet de père ou (et) de mère inconnus comme si l’enfant adopté était la meilleure solution à priori, même si nombreux sont ces enfants de parents inconnus, voire sortis de l’Assistance Publique, qui ont mené apparemment une vie normalement heureuse.
Ceux qui prônent l’égalité pour tous et la liberté de vivre
Sont les mêmes qui ne reconnaissent plus le peuple souverain.
Claude Trouvé
Coordinateur MPF Languedoc-Roussillon

mardi 29 janvier 2013

La zone euro est-elle protectrice ?

Les Français ont voté le traité de Maastricht, même si ce fut à une faible majorité, avec des promesses dont on peut attendre qu’elles se réalisent aujourd’hui. La première était qu’il n’y aurait plus de guerre en Europe. La guerre avec l’Allemagne était déjà d’une autre époque depuis le traité de l’Elysée entre De Gaulle et Adenauer. Par contre l’UE s’est trouvée impuissante devant la guerre des Balkans. L’Europe est toujours impuissante à assurer sa propre défense sans l’aide de l’OTAN, c’est-à-dire des Etats-Unis, ce qui la rend dépendante.

Une autre promesse était celle de l’Europe sociale et de la croissance. On peut constater que le chômage augmente et que la croissance n’est pas au rendez-vous chez nous. On voit aussi que ces objectifs sont mieux remplis en Allemagne. L’UE perd pied économiquement sur le plan mondial. Il est donc légitime de se poser la question du bien-fondé de la création de l’UE car les promesses ne sont pas tenues. La crise mondiale ne suffit donc pas pour justifier notre situation actuelle car nous sommes relativement en plus mauvaises posture que les autres grands du monde économique.

Peut-on au moins espérer que notre choix de l’euro soit une bonne décision ? La réponse se trouve dans les statistiques sur les deux promesses concernant le chômage et la croissance.

Eurostat a publié le 8 janvier 2013, son communiqué de presse mensuel sur la situation du chômage, pour le mois de novembre 2012. Sous le titre « Novembre 2012 – Le taux de chômage à 11,8% dans le zone euro – À 10,7% dans l’UE27 ». Ce que ne met pas en lumière Eurostat, c’est la différence entre les 17 pays de la zone euro et les 10 autres pays qui ont conservé leur monnaie. Or, par une simple reconstitution à partir des chiffres d’Eurostat, il apparaît que le nombre des chômeurs a explosé + 2.015.000 dans les 17 Etats de la zone euro alors que ce même nombre de chômeurs a baissé de -3.000 dans les 10 Etats situés hors de la zone euro. La zone euro, qui contient d’ailleurs les plus importants pays hors le Royaume-Uni, n’apparaît pas apporter ce qu’elle promettait.

Les pays de la zone euro sont-ils moins endettés ? Malheureusement la zone euro affiche une dette publique de 90,0% selon les dernières statistiques d’Eurostat alors que pour les pays hors zone euro, elle est de 71,3%. Enfin regardons les dernières prévisions de croissance pour 2012. La croissance de la zone euro est prévue négative à -0,4%, celle des pays hors zone euro est nulle. Là encore la zone euro apparaît comme en plus mauvaise posture.

Evidemment ces chiffres ne sont pas mis en lumière, le crédo étant toujours qu’en dehors de l’euro, point de salut ! L’euro profite à l’Allemagne, la France s’abrite derrière elle pour maintenir des taux d’emprunt bas et les pays en difficulté attendent d’être secourus comme l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, Chypre et bientôt l’Italie. Malheureusement pour la France, le rideau de fumée que constitue le couple franco-allemand risque de se dissiper au cours de l’année et nous nous retrouverons dans la situation de nos voisins espagnols.

Michel Sapin a déclaré, comme l’avait fait François Fillon, que l’Etat était en faillite. Pourtant on est toujours dans une politique de non-réduction des dépenses publiques, d’augmentation de la pression fiscale et de mesures économiques insuffisantes pour espérer augmenter significativement la croissance. Le chômage n’est pas prêt de décroître… grâce à l’euro.

L’actualité est nourrie de leurres, la démocratie se délite.

Le peuple est  dans la rue pour le droit à l’enfant

Il y sera bientôt pour les nourrir !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

lundi 28 janvier 2013

Pas de croissance, plus de chômage

L’année 2013 sera pire que 2012 selon Angela Merkel. Nous sortons de la crise et la courbe du chômage va s’infléchir selon Hollande. C’est sans doute cela la grande différence entre l’Allemagne et la France, qui manie l’une le pragmatisme, l’autre l’exorcisme. Les derniers chiffres du chômage ne montrent pas de ralentissement du chômage puisque 2012 restera une année noire avec 285.000 chômeurs sans activité de plus inscrits à Pôle emploi (+10%), le fragile répit observé en décembre ne marquant pas une inversion de la tendance, pour les experts et le ministère.
Sur un an, le nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) a augmenté de 10% pour atteindre 3.132.900 personnes, proche du pic historique de janvier 1997 (3.205.000 de chômeurs sans activité). La Franche-Comté est la région la plus frappée en 2012 (+15,6%).

Les prévisions ne laissent guère espérer d'amélioration dans les mois à venir et l’inversion de la courbe du chômage n’est pas pour demain. L’accord syndical sur la « flexisécurité » va d’ailleurs donner aux entreprises des facilités supplémentaires de licenciement. Ainsi Renault fait une pression sur les salariés et les usines continuent à fermer. L’industrie automobile est au plus mal.

La politique actuelle s’est orientée sur une forme de dévaluation interne, baisse des salaires horaires nets, sans diminuer les dépenses publiques. Elle aura pour effet d’augmenter la part du 1% des plus riches et la croissance n’étant pas au rendez-vous la compensation se fera sur les classes les plus pauvres par une répartition de la pénurie. Si la croissance est proche de zéro, comme on peut malheureusement le prévoir, et même si elle est conforme aux prévisions budgétaires de 0,8%, on ne peut craindre qu’une augmentation du chômage.

Le seul espoir peut être de constater une augmentation annuelle du chômage en 2013 inférieure à l’année précédente mais la perspective de voir le chômage diminuer est inenvisageable à moins d’un redémarrage de l’ensemble des pays européens ce que même le FMI ne prévoit pas. La diminution du chômage par les emplois publics aidés est coûteuse et improductive. C’est une diminution artificielle des demandeurs d’emploi à but social. De plus le nombre prévu n’est pas à la hauteur de la disparition des emplois.

En dehors d’une sortie de l’euro avec une dévaluation interne, ou une dévaluation de l’euro, il n’apparaît pas de solution permettant à notre compétitivité de devenir vraiment concurrentielle en Europe dans le premier cas ou dans le monde hors Europe dans le second. Il faut se souvenir qu’après la seconde guerre mondiale et jusqu’en 1960 la part de notre croissance industrielle du PIB était supérieure à celle de l’Allemagne alors que nous pratiquions la dévaluation externe, celle de la monnaie, de même pour l’Italie.

De même que l’augmentation de la pression fiscale

Ne génère pas la diminution des dépenses publiques
La dévaluation interne n’améliorera pas notre chômage.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon   

dimanche 27 janvier 2013

Contre le mariage pour tous, le MPF était présent

Dans un long entretien accordé au site Nouvelles de France, Philippe de Villiers a appelé à manifester le 13 janvier 2013 contre le mariage pour tous.
En effet, à la fin de l’entretien sur Le Roman de Charette, Philippe de Villiers a répondu à une dernière question.
Un tout autre sujet : appelez-vous à manifester le 13 janvier 2013 contre le « mariage » homosexuel ?
"Oui. Le « mariage pour tous »est dans la droite ligne de tout ce que je viens de vous dire : la table rasela reconstruction in abstracto d’une famille artificielle qui s’arrache à la nature et qui prétend s’en affranchir. Les démiurges du « mariage » homosexuel oublient que l’institution du mariage porte à la fois un symbole et une nécessité, c’est-à-dire l’amour et la reproduction. Il est insensé que des hommes politiques s’éloignent de leur première mission, qui est le service public de tous les services publics : la survie de la société. Imaginons que la société bascule dans le tout « mariage » homo : où ira-t-on chercher les enfants ? Sur Saturne ? Mars ? Il ne faut pas souhaiter que l’avenir de la France soit remis entre les mains de E.T., alors le risque serait grand que la chaîne de transmission soit à jamais brisée."
En ce dimanche 27 janvier, au vu de la manifestation pour le mariage pour tous, il est bon de rappeler que celle contre celui-ci a eu un succès de beaucoup plus grande ampleur. Les chiffres officiels sont en effet loin de la vérité. C’est au moins 800.000 personnes qui y ont assisté si l’on en juge d’après les images comparatives d’autres regroupements sur les mêmes lieux. D’ailleurs certains députés en font le reproche au gouvernement.
COMMUNIQUE DE PRESSE de Jacques MYARD (Député de la Nation, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République) le 22 Janvier 2013
L'imposture des comptages officiels lors de la Manif Pour Tous du 13 Janvier
« M. Jacques Myard appelle l’attention de M. le ministre de lintérieur sur le comptage officiel des manifestants du 13 janvier dernier contre le projet de loi ouvrant le mariage et ladoption aux homosexuels.

De Paris et de toutes les régions de France, les Français ont défilé en masse à partir de 13 heures en trois cortèges denses pour converger vers le champ de Mars, que les derniers manifestants n
ont pu atteindre quà 20 heures tant lespace était saturé. A 17 heures, les organisateurs de la « Manif pour tous » annonçaient le chiffre de 800 000 manifestants, chiffre minimum appelé à se réévaluer au fur et a mesure des arrivées plus tardives. En définitive, plus d1 million de Français ont manifesté ce jour-là, ce qui correspond à une mobilisation supérieure à la manifestation de lécole libre en 1984. Certains parmi les membres du gouvernement devaient concéder à demi-mot cet immense succès.
Dans ces conditions, le chiffre officiel annoncé par la préfecture de Paris, 340 000 manifestants, apparaît très largement en décalage par rapport à la réalité. Ce chiffre hautement improbable, si visiblement en contradiction avec la mobilisation des Français, discrédite les services publics chargés de ce comptage. Il pose la question de la fiabilité du décompte officiel des manifestants et nourrit auprès de nos concitoyens le soupçon dune volonté de travestir la réalité en minorant le succès de la manifestation de dimanche.

Afin de lever tout doute et mettre fin à un scandale qui heurte les Français, il lui demande de bien vouloir instaurer dans les meilleurs délais une réforme permettant un chiffrage officiel, incontestable et digne de notre démocratie, des
manifestants. »
Les élus de l’UMP ont défilé en tête du cortège et de nombreux cars de sympathisants du Mouvement ont fait route vers la capitale. Sur la photo on peut citer de gauche à droite : Patrick Louis (Secrétaire Général du MPF), Véronique Besse (député MPF de Vendée), Marie-Pierre Chaumette (Conseillère Régional de Midi-Pyrénées) et Philippe De Villiers (Président du MPF et ancien ministre).
Il faut réaffirmer qu’un réaménagement du Pacs pouvait déjà répondre à une union préservant les droits du partenaire survivant et donner des droits bivalents pour les couples ayant des enfants, sans pour autant donner accès au mariage qui a, dans l’esprit de beaucoup, un aspect autant religieux que civil.
De plus ce mariage pour tous oblige, ipso facto, d’aller jusqu’au bout des droits du mariage sur les enfants et la procréation. La société s’engagera alors dans une voie de délitement où des enfants vont se voir issus d’une parenté génétique plus ou moins connue et de parents d’adoption. C’est affirmer que l’adoption est toujours aussi profitable au développement de l’enfant que des parents génétiques assurant sa protection et son éducation. C’est donner le signal du peu d’importance d’un couple géniteur homme-femme dans la filiation et l’équilibre psychologique de l’enfant donc à l'équivalence pour lui de tous les types de famille d’accueil.
Il s’agit non pas d’une grande avancée de la civilisation mais au contraire d’une régression où l’élargissement des règles fondatrices de celle-ci en sape sa survie. Une autre civilisation expansionniste est à nos portes et profite de tout notre laxisme civilisationnel. Pour elle nous allons vers la dépravation et l’extinction de nos repères, ce qui corrobore, comme notre guerre au Mali, son jugement sur une France qualifiée d'Etat impie. A toute période d’errement d’une époque suit une autre où la civilisation meurt ou se remet fondamentalement en question. L’histoire du monde fourmille d’exemples. C’est malheureusement le cheminement laxiste qui va être suivi en plusieurs temps car le clientélisme de nos politiques ne l’arrêtera pas, à moins que le peuple se révolte. C’est aussi, si un référendum est refusé sur un tel sujet de société, un nouveau recul de la démocratie dans notre pays.
La gauche impulse de nouvelles règles sociétales.
Ce nouveau clergé, premier détenteur de la pensée unique,
Détient la vérité, et impose sa distinction entre le bien et le mal
Au mépris du peuple souverain.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

samedi 26 janvier 2013

L’Europe écartelée est en voie d’explosion

Le Royaume-Uni s’éloigne en traînant les pieds, l’Allemagne surfe sur son dynamisme économique, l’Espagne s’enfonce dans la récession, la France a sorti les bouées de sauvetage, les marchés soufflent sur une bulle financière qui ne repose sur rien mais qui profite aux spéculateurs privilégiés. Le Royaume-Uni ne rêve que d’une zone de libre-échange où l’entrée doit être gratuite et les retours en livres sterling substantiels. L’Allemagne affiche un indice d’activité dans les services et l’industrie qui ne cesse de croître et l’éloigne de plus en plus du reste de l’Europe. A contrario, après une croissance faible en 2011, l’Espagne s’enfonce graduellement dans la récession en 2012 avec -1,7% au quatrième trimestre.
On lit dans le Financial Times : "En termes de stress financier, on peut dire que l'Espagne a touché le fond. Il faudrait une abominable conjonction d'événements pour revoir les rendements espagnols à nouveau au-delà de 7%" dit Antonio Garcia Pascual, économiste spécialiste de l'Europe du Sud à la Barclays. "Mais en termes de croissance de l'activité économique, on ne voit toujours pas de lumière au bout du tunnel. C'est clair."
Chypre est au bord du gouffre et seul un effacement partiel ou total de la dette peut lui permettre d’éviter la faillite. D’ailleurs il apparaît de plus en plus évident que l’on va devoir procéder à des effacements de dette dans tous les pays en difficulté. Aucun ne sera en mesure de rembourser une dette qui s’accroît chaque jour.
Charles Wyplosz, Professeur d'économie à Genève, directeur du Centre international des études sur la monnaie et la banque : "Il sera incontournable de songer à un nécessaire abandon des dettes européennes. (...) Il n'y a pas de choix facile pour la zone euro après trois années de gestion désastreuse. Les gouvernements n'accepteront pas d'action drastique à moins d'y être forcés. Ceci signifie que nous aurons besoin d'une autre aggravation de la crise. Puisque chaque jour qui passe est un jour de misère et que les coûts éventuels s'élèvent au fur et à mesure que la dette augmente, le mieux que nous puissions espérer est que cela se produise en 2013 plutôt qu'en 2014".
L'Allemagne a demandé des sacrifices à tous les pays en crise, tous, sauf la France, en ont fait. L’indice PMI des responsables des centrales d’achats, le Purchasing Manager Index, a montré une fois de plus une Europe coupée en 2. Avec un énorme bloc qui continue à se contracter et un pays qui continue à avancer, l’Allemagne avec des chiffres pour Janvier en forte hausse par rapport à Décembre. D’un autre côté la perspective d’un référendum en Grande-Bretagne sur le maintien ou non dans l’UE soulève des réactions violentes des pays européens. Une fois de plus la France et l’Allemagne s’opposent. La France ne veut pas négocier, l’Allemagne voit dans la sortie de la Grande-Bretagne une opportunité de faire évoluer des règles de fonctionnement internes insatisfaisantes. Angela Merkel est totalement d'accord avec David Cameron sur sa conception de l'Europe. La priorité essentielle devrait être la compétitivité et le libre-échange.
L’Europe est de plus en plus écartelée économiquement et divisée sur les politiques économiques, sociales et même étrangères à mener. Les accords recueillent de moins en moins l’unanimité et aboutissent à des traités ou accords multinationaux sur un nombre variable et fluctuant de pays signataires. L’Europe gagne chaque jour en hétérogénéité au lieu d’un rapprochement de convergence. L’Allemagne, grande gagnante aujourd’hui mais en ayant consommé son pain blanc, rechigne désormais à partager. Elle ne transige que du bout des lèvres sur l’austérité et cherche à gagner du temps sur toutes les concessions qu’elle fait.
Sous le poids des dettes croissantes, d’une richesse inégalement répartie, de divergences géopolitiques, de disparités de toutes sortes entre pays, d’une montée du régionalisme, du délitement du sentiment de citoyenneté européenne, des réflexes nationalistes non solidaires, d’un retard de croissance par rapport aux grands blocs économiques, etc., le corset de l’Europe est en train de s’éventrer. L’arrivée dans l’UE en juillet du vingt-huitième membre, la Croatie, ne peut qu’augmenter son indigestion. Il reste à espérer que la croissance reparte en Allemagne et qu’elle tire vers le haut tout le sud de l’Europe, y compris nous.
Discours irréalistes d’enfumage, planche à billets chauffée au rouge,
N’enrichiront que ceux qui n’ont pas attendu pour l’être
Sur la dépouille d’une Europe mal née.
Claude Trouvé
Coordinnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 25 janvier 2013

Les nuages de la récession et de la dette planent sur 2013

Après l’euphorie des fêtes les commerçants voient les clients délaisser leurs magasins. Les caddies ne se remplissent pas. Le consommateur, qui le peut, épargne. Les bruits sur les économies sur les prestations sociales, les retraites, se font de plus en plus clairement entendre. Par ailleurs la ponction sur les riches s’avère problématique. Même si l’imposition à 75% sur les revenus les plus élevés était plus politique qu’économique, ce sera autant de moins dans les rentrées de l’Etat. C’est un manque à gagner de 500 millions d’euros selon le gouvernement et de 1Mds selon les Echos. La guerre au Mali qui va s’éterniser avec 2500 hommes sur place va encore aggraver le déficit public. Le déficit du commerce extérieur est toujours présent et la croissance de 0,8% prévue au budget va être revue à la baisse.
Selon le FMI, la croissance mondiale devrait être de +3,5%, donc revue à la baisse, tirée par la Chine avec 8,2%, l’Inde avec 5,9% et le Brésil à 3,5%. La zone euro, elle, inquiète. Elle devrait entrer en récession avec -0,2% pour la deuxième année consécutive. L’Allemagne serait dans une croissance faible de +0,6% et la France de +0,3%. Ce dernier chiffre est même considéré comme très optimiste et nombreux sont ceux qui prévoient une entrée en récession. Si la croissance est proche de zéro, les rentrées fiscales seront amputées de plus de 6 milliards. Par ailleurs notre engagement de 3% de déficit ne pourra être tenu sans un plan d’austérité très au-dessus de celui qui est prévu aujourd’hui.
Les Etats-Unis, le Japon laissent filer la dette et font marcher la planche à billets. La croissance reste faible aux Etats-Unis malgré les milliards injectés. La plupart vont dans la sphère spéculative et n’inondent pas le circuit économique. La dette croit dans des proportions jamais atteintes et le spectre d’un crash mondial se rapproche. Le FMI constate les méfaits de la politique d’austérité pratiquée en Grèce, au Portugal, en Espagne entre autres et fait des déclarations de plus en plus nuancées en incluant désormais des restrictions à une austérité trop forte sans préciser la recette du dosage des mesures austérité-croissance.
Depuis plus de trente ans nous menons une politique économique et sociale qui nous amène dans la situation actuelle alors qu’en 1980 la France apparaissait comme le pays promis au plus bel avenir. Depuis nous sommes le pays qui s’est le plus désindustrialisé. Nous avons crû entrer dans un monde postindustriel et nous avons raté la révolution des produits de communication, et de biotechnologie entre autres. Nous avons raté aussi le progrès vers l’excellence en particulier dans l’éducation nationale au profit d’un nivellement par le bas. A cela s’est ajoutée une croissance des dépenses, en particulier sociales, et une augmentation des salaires sans rapport avec l’augmentation de la productivité. La réduction trop rapide du temps de travail a désorganisé la santé publique et les petites et moyennes entreprises,  a instauré dans l’esprit de certains jeunes une allergie au travail. L’Etat-Providence a ainsi découragé la recherche de l’emploi en y ajoutant des prestations pour le chômage très au-dessus de celles pratiquées dans les autres pays d’Europe.
Le fardeau de la dette s’est alourdi et nous allons vers les 90% du PIB sans avoir réussi depuis 1974 à faire voter un budget équilibré. L’année 2012 nous a permis de bénéficier de taux d’emprunt exceptionnellement bas. Nous le devons à une attractivité relativement plus grande que celle des pays du sud et à l’attirance pour le couple franco-allemand considéré solide jusqu’à présent grâce surtout à notre partenaire. Mais l’attraction pour les investisseurs peut changer radicalement et nous pouvons nous retrouver avec des taux à 5% comme l’Espagne. Les 600 milliards que nous devons emprunter en 2013, prêts arrivés à terme et intérêts de la dette, peuvent nous augmenter la somme réelle à emprunter de l’ordre de 20 milliards.
Nous sommes donc sur le fil du rasoir. La politique actuelle menée par le nouveau gouvernement ne peut mener vers une issue favorable pour 2013, et pour 2014 on est dans la conjecture optimiste comme d’habitude et irréaliste aussi comme d’habitude. Le pire est que la France dispose d’atouts considérables et laisse partir non seulement les grosses fortunes qui alimentent notre économie mais aussi les cerveaux. Ces derniers, auteurs d’innovations, d’inventions, de progrès technologiques, voient le fruit de leur travail réalisé à l’étranger et vendu au nôtre. Le jour où la France va comprendre que le rôle de l’Etat n’est pas de sauver les canards boiteux mais d’encourager les réussites, que l’excellence doit primer sur le nivellement, que son rôle est de gérer au mieux ses dépenses publiques plutôt que celles des entreprises, que les lourdeurs fiscales, administratives sont autant de boulets qui entravent la marche de celles-ci… la France aura encore de beaux jours devant elle.
La France est entravée par son Etat et par la monnaie européenne
L’année 2013 va être sombre mais elle peut nous ouvrir les yeux
Alors 2013 entrera dans l’histoire !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 24 janvier 2013

Que penser de l’Accord de sécurisation de l’emploi ?

De nombreux commentateurs se sont réjouis, à l’instar du gouvernement et des signataires de l’accord de sécurisation de l’emploi du 11 janvier 2013. Cet accord interprofessionnel vise à améliorer la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés. Il s’inscrit dans le cadre de la notion de « flexisécurité ». Les principales dispositions sont les suivantes :
1.      Principales dispositions sociales de l’accord
·         Garantie complémentaire santé/prévoyance
·         Création de droits rechargeables à l’assurance chômage
·         Création d’un compte personnel de formation
·         Création d’un droit à une période de mobilité volontaire sécurisée
2.      Nouvelles obligations d’information collective des salariés
·         Création d’une base de données sur les informations sociales et économiques des salariés
·         Extension du domaine de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)
3.      Adaptation des entreprises aux problèmes conjoncturels pour préserver l’emploi
·         Accords de maintien dans l’emploi
·         Règles relatives au licenciement de 10 salariés et plus sur une même période de 30 jours dans les entreprises d’au moins 50 salariés
·         Expérimentation du contrat de travail intermittent
4.      Rationalisation des litiges prud’homaux
·         Renforcement de l’audience de conciliation
·         Délais de prescription ramenés à 24 mois afin de sécuriser la rupture du contrat de travail

Les deux premiers paragraphes sont à mettre au crédit des avancées sociales même si, d’une part la garantie complémentaire santé va coûter à l’employeur mais aussi au salarié, et si d’autre part les droits rechargeables à l’assurance chômage vont coûter à l’UNEDIC donc finalement à l’Etat. Dans le deuxième paragraphe on note de nouvelles contraintes d’information pour les entreprises donc des coûts supplémentaires.
Les deux derniers paragraphes sont à mettre au crédit de la flexibilité demandée par les entreprises. Ils vont se traduire inévitablement par des baisses de salaire mensuel dans de nombreuses entreprises que l’accord oblige par ailleurs à des dépenses supplémentaires. Néanmoins au niveau d’une entreprise on peut penser que celle-ci sera bénéficiaire et plus compétitive, c’est-à-dire à l’échelle micro-économique. La baisse des salaires prend le nom de dévaluation interne puisque le pouvoir d’achat est affecté. Celle-ci ne touche pas la monnaie mais espère provoquer par effet d’entraînement une baisse réelle des prix. Elle est différente de la dévaluation externe qui modifie la monnaie et augmente les prix  des seuls produits importés. Elle permet ainsi de redonner de la compétitivité aux entreprises par un taux de change avantageux.
Dans la dévaluation interne on maintient le taux de change nominal constant, mais l’on fait baisser les salaires réels en espérant que l’effet de cette baisse sera équivalent à une dévaluation externe. C’est un pari risqué au niveau macroéconomique. L’équivalence suppose que la baisse des salaires n’affecte pas la productivité relative par rapport aux autres pays et que celle de la demande des consommateurs n’incite pas les entreprises à diminuer les investissements, ce qui abaisserait la productivité. Par ailleurs elle suppose que la diminution du pouvoir d’achat se répartira d’une manière équivalente sur la demande interne et externe. Si la demande externe ne varie pas, la demande interne devra baisser puisque la demande globale diminue.
La baisse des salaires ou de la quantité de travail pour une production en diminution, joue sur la consommation interne et se répercute donc sur la quantité à produire. On voit qu’une politique bonne au niveau microéconomique peut s’avérer mauvaise sur le plan macroéconomique. En conséquence, vu le contexte économique européen en particulier et la politique choisie d’austérité et de dévaluation interne, les effets ne peuvent qu’entraîner une année difficile sur l’emploi et la croissance.
L’OFCE estimait en septembre dernier que la hausse du chômage serait de 243 000 personnes en 2013, et que l’on atteindrait 11% de la population active à la fin de l’année. Au vu du ralentissement extrêmement fort de la croissance en Allemagne, et de la dépression en cours dans des pays comme l’Espagne et l’Italie, un chiffre compris entre 240 000 et 300 000 est probable pour 2013. Après les dispositions du nouvel accord négocié entre partenaires, on peut s’attendre à voir ses chiffres dépassés. En effet  si les entreprises françaises veulent rétablir leurs marges et le taux d’autofinancement dans le cadre de l’Euro, elles ne pourront le faire qu’au prix d’un choc important sur les emplois. Un taux de chômage à 12% en fin d’année n’est pas à exclure.

D’ores et déjà le 0,8% de croissance doit être considéré comme inatteignable et la pression concurrentielle de pays qui dévaluent leur monnaie comme le Japon, ainsi que la détérioration en cours en Espagne et en Italie ne laissent augurer guère mieux qu’une « croissance » à 0%. L’aggravation du chômage jouera sur le niveau de vie et sur les dépenses sociales renforçant la dégradation de la croissance. Comme l’euro zone ne nous permet pas de dévaluer notre monnaie il ne nous reste plus que la méthode « Coué » de la compétitivité retrouvée et du chômage en baisse, annoncés… en France seulement !

Les vœux d’Angela Merkel au Bundestag :

« La crise est loin d’être finie et 2013 sera pire que 2012 »

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon