Ce débat divise les français alors que les écueils qui se dressent devant la France sont de plus en plus nombreux et inquiétants. Le dialogue social n’a pas abouti à des dispositions de nature à changer véritablement la compétitivité de notre pays, pas plus qu’il n’est une véritable révolution sociale. L’Europe s’enfonce dans le chômage et dans la quasi-récession. De plus nous nous trouvons engagés dans une guerre au Mali qui laisse augurer qu’elle va se transporter sur notre sol sous des formes terroristes. La véritable justification de ce projet de loi est de remplir un engagement de campagne et un remerciement au vote de la petite communauté d’hétérosexuels demandeurs et de rêveurs qui pensent faire là l’avancée du siècle dans le domaine sociétal.
Comme en toutes choses il faut raison garder. Reprenons l’analyse de cette affaire. Un candidat à la présidence veut marquer ses promesses de campagne du souffle de la liberté, supposée être l’apanage de la gauche. Une minorité d’homosexuels veulent pouvoir avoir des enfants et, pour ce faire, demande une égalité de droits avec les couples hétérosexuels. L’occasion était belle de satisfaire les uns et les autres et de grappiller des voix. Aujourd’hui il devient utile de lancer cette affaire quand l’opinion se préoccupe de son avenir et se focalise sur le chômage que le gouvernement ne sait comment résoudre. Les Français ont voté pour moi, j’applique mon programme, est un argument qui ne souffre aucune contestation. Sauf que si les français qui ont voté seulement contre Sarkozy s’étaient abstenus, c’est ce dernier qui aurait été élu. Ce n’est pas une approbation majoritaire indiscutable de toutes les propositions de campagne.
Sur le fond le « Mariage pour tous » est inutile, un réaménagement du PACS pouvait faire l’affaire, car la demande du mariage n’était qu’une étape vers les enfants pour les couples homosexuels intéressés. La vraie demande est là par une minorité de la minorité homosexuelle. En utilisant le mot « Mariage » on soulève inutilement la difficulté des Eglises pour lesquelles le mariage est un sacrement. Un autre vocable aurait été bien préférable comme le droit à l’Union.
En fait le projet de loi contient également le projet d’adoption et l’on aborde le sujet des enfants dans un couple homosexuel, tout en rejetant la PMA, Procréation Médicale Assistée. L’idée sur laquelle ceci dérive, ce n’est plus le mot « Mariage » mais ce qui est adjoint « pour tous ». Ceci implique que, comme tout le monde est égal devant la loi, les dispositions légales concernant les enfants doivent être les mêmes pour les couples hétérosexuels et homosexuels.
C’est là que le danger existe et que le fait de ne pas avoir voulu d’un débat démocratique avec le peuple souverain a plus ou moins délibérément caché. On ne peut légaliser le « Mariage pour tous » en restreignant les droits de certains couples. L’adoption du « Mariage pour tous » conduit inéluctablement, tôt ou tard, à l’égalité des droits sur les enfants en particulier. Ce pourrait ne pas être le cas si l’on avait choisi une autre appellation comme par exemple l’Union.
Le débat est en fait réduit sur la façon dont un couple homosexuel peut avoir des enfants. On ne peut alors éviter ni la discussion sur l’adoption, ni celle sur la PMA, ni même celle sur les mères porteuses pour les couples d’hommes. Musset disait « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ». La porte que l’on veut entrouvrir ne peut que se refermer ou s’ouvrir complètement. On voit que cela dépasse même la discussion sur l’évolution psychologique des enfants au sein d’un couple homosexuel, leur sentiment d’identité incomplète, la modification du Code Civil où les mots père et mère disparaitraient au profit de parents.
La manifestation du dimanche 13 janvier est surtout, au-delà de propos extrémistes inévitables, un grand cri, un grand appel à plus de démocratie dans ce pays. Ce sujet qui ne concernera finalement qu’une minorité d’une population « anormale », soulève un sentiment de rejet de ces manœuvres politiciennes qui dispersent les énergies et masquent les non-actes dans les difficultés graves à affronter. J’ai dit population « anormale » à dessein, non pas par homophobie car je respecte les homosexuels, mais simplement parce qu’elle n’est pas la norme, la norme étant représentée par la majorité. Fort heureusement cette population est largement minoritaire, et pour la survie de l’espèce humaine, il faut souhaiter qu’elle le reste toujours.
Est-il normal qu’un Président « normal » s’intéresse tant
A une population « anormale » ?
Rien de plus important ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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