François Fillon en son temps et plus récemment Michel Sapin ont déclaré que la France était en faillite. Heureusement non, puisque ses propres salariés sont toujours payés, les retraites versées et que les investisseurs du monde entier achètent toujours les obligations souveraines françaises mises sur le marché. Ce système est garanti par les banques centrales qui rachètent les dettes pourries des banques qui sont elles-mêmes poussées, par les contraintes mises par les pays souverains, à acheter celles-ci. Les dettes pourries sont en l’occurrence les obligations émises par des pays en grande difficulté et dont on sait que leur dette publique ne peut diminuer que par effacement de celle-ci. C’est d’ailleurs déjà le cas pour la Grèce.
Sommes-nous protégés pour autant ? Rien n’est moins sûr. Les taux bas d’emprunt dont la France bénéficie encore ne tiennent que par la crédibilité des investisseurs dans la solidité économique et financière de notre pays où l’épargne permettrait de rembourser la dette. Par ailleurs la croissance est néanmoins toujours inférieure au taux d’emprunt, ce qui veut dire que nous ne pouvons que continuer à nous endetter si nous ne réduisons pas nos dépenses publiques.
La France n’est pas en faillite mais elle est incapable de rembourser ses dettes sans spolier les épargnants. Le système monétaire des banques centrales, comme la BCE et la Fed, encouragent une fusion entre elles et les Etats souverains qui, par l’émission de monnaies ou rachat de dettes pourries, maintiennent les Etats hors de la faillite. Ce système s’ingénie à empêcher les faillites des Etats en acceptant que la dette souveraine ne soit pas remboursée.
Nous sommes dans un système économique, financier et monétaire, inédit dans l’histoire du monde dont personne ne sait réellement ce qui va se passer. Toutefois on peut remarquer que les positions relatives des pays les uns par rapport aux autres, en particulier européens, évoluent dans un sens qui ne nous est pas favorable. L’Europe économique est coupée en deux. L’Europe du nord des pays de la bière est dans une situation économique et sociale enviable : système social équilibré, croissance raisonnable, relatif équilibre du commerce extérieur, dette stabilisée, chômage sans surchauffe. L’Europe du sud des pays à vin est dans la situation exactement inverse.
Or la France n’a pas accepté l’austérité budgétaire. Le déficit public prévisionnel visé de 3% pour 2013, comme nous nous y sommes engagés vis-vis de l’UE, est obtenu par une augmentation de la pression fiscale et un taux de croissance très (trop) optimiste mais sans diminution des dépenses publiques. C’est donc tout l’inverse de ce qu’a fait la Suède, pays hors de l’euro, et les autres pays du nord. Elle a diminué ses dépenses publiques en privatisant, équilibré son système social, réduit la pression fiscale, desserré les contraintes sur les entreprises et lancé des programmes d’investissement public.
Elle a aussi dévalué sa monnaie, ce qui nous est interdit. Mais la voie à suivre est bien celle des pays du Nord si nous voulons retrouver un pays économiquement sain. La mondialisation n’est pas la cause de nos difficultés en tant que telle mais elle n’est pas prise en compte par notre pays. Notre fiscalité décourage les investisseurs du monde entier. Les entreprises sont dans des contraintes de toutes sortes qui freinent leur dynamisme. En croyant protéger l’emploi des salariés, nous augmentons les chances ultérieures de licenciement et de mort des entreprises.
Dans un monde d’ouverture économique de plus en plus concurrentiel, où chaque pays joue sur sa monnaie, sur son intelligence au profit de l’innovation, sur son assouplissement des contraintes sur les entreprises, sur l’attirance des capitaux du monde entier… la France est la championne de l’immobilisme et les usines continueront à fermer !
La France ne fera pas faillite, les épargnants sont à traire,
Mais sa politique budgétaire, sociale et économique
Oui !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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