Au moment où la production industrielle recule de
0,5%, où on annonce encore des suppressions d’emploi dont 460 chez Happychic, où
les bavures présidentielles se font policières, la victoire des Bleus va perdre
rapidement de son impact politique dans la joie des vacances et les dures
réalités de la rentrée. Les annonces ou les bruits de couloir n’annoncent rien
de bon pour 2019. Un vent de diminution du nombre de fonctionnaires, de réforme
des APL évidemment pour les rendre plus justes ou plutôt en réalité pour y
faire des économies, de remise en cause du régime de retraites dont on ne peut rien
attendre de bon, va montrer à tous qu’il
y a loin entre les promesses et la réalité. La victoire des Bleus n’est pas la
victoire de Macron, le jeune banquier continue le dépouillement de la France
pour les « très riches . C’est ce qu’on lui a appris, c’est ce pourquoi
on l’a amené à la Présidence. Le taux de
chômage en Juin 2018 est à 9% quand celui de la zone euro est à 8,3%, celui du
Royaume-Uni à 4% et l’Allemagne à 3,4%. Mais si le taux de chômage est un
critère de jugement de la réussite des gouvernements vis-à-vis de leur peuple,
le PIB/habitant est l’autre critère qui nous concerne directement, car il aura
rapidement un impact sur notre pouvoir d’achat. Le graphique ci-dessous vous
renseigne sur la place de la France dans l’évolution de ce critère en 4 ans
dans l’Europe.
Partie avec un PIB/habitant supérieur de 8 points d’indice par rapport à
l’UE, et de 1 point par rapport à la zone euro, la France ne se retrouve plus
qu’à 4 points d’indice au-dessus de l’UE, et passe à 2 points d’indice
au-dessous de la zone euro selon les données d’Eurostat. La France voit donc en 2017 son dynamisme économique régresser par rapport
à tous les grands pays européens et par rapport à la zone euro. Elle se
fait damer le pion par le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et même la
Belgique. Elle continue sa décroissance relative durant le premier trimestre
2018, soit 0,2% de croissance pour 0,4% en Allemagne et 0,5% dans la zone euro.
Alors qu’elle a été la cinquième puissance économique du monde, elle vient
d’être reléguée à la septième place derrière l’Inde.
Pour terminer ce rapide tour d’horizon de la France dans l’UE et dans le
monde, la balance du commerce extérieur est un indicateur révélateur même s’il
est assez loin des préoccupations de 95% de la population. Le tableau
ci-dessous montre les résultats comparatifs des principaux pays de l’UE.La France accentue de 15,5 milliards
son déficit commercial en un an pour atteindre 79,2 Mds€ soit une augmentation
du déficit de 24% ! Mais en 2017 l’Allemagne a un excédent de 248,8 milliards soit une
différence en sa faveur de 328 milliards !
De plus la France a un écart en sa défaveur de 126,6 milliards avec l’Italie,
ce qui est très inquiétant car l’Italie est aussi dans la zone euro laquelle a globalement
un excédent de 88,9 milliards. Le Royaume-Uni a toujours eu un déficit de sa
balance commerciale mais depuis son annonce de Brexit ce déficit s’est réduit. Notons au passage que sans l’Allemagne, l’UE
serait déficitaire, car l’Allemagne est le 1er pays du monde devant
la Chine pour son excédent commercial. De toute évidence l’aide aux
entreprises captée surtout par les plus grandes, va dans le mauvais sens par
rapport à l’Italie où ce sont les PMI, PME, TPE et l’artisanat qui structurent
son économie.
Afin de bien situer la France dans son appartenance à l’UE et à la zone euro,
le graphique ci-dessous en donne une image mondiale des balances commerciales/PIB.
La première remarque est que les excédents sont beaucoup plus nombreux et
importants que les déficits, ce qui signifie que d’importantes liquidités sont
créées ex-nihilo dans le monde monétaire. La seconde est que la France figure dans les dernières places
de la dynamique économique mondiale avec un déficit de -1,1% du PIB qui se
détériore de -0,53% par rapport à 2015. Si le Royaume-Uni est derrière
nous avec -1,40%, il fait le meilleur score depuis 1998 ! On ne peut pas
parler de catastrophe après la dévaluation de sa monnaie suite au vote du
Brexit. Nous ne faisons même pas jeu égal avec la Grèce, mais avec la Lettonie
ces quatre pays sont les seuls à avoir une balance économique déficitaire. En
dehors du Luxembourg et de l’Irlande qui sont des cas spéciaux, c’est le
quatuor Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie qui tire la dynamique
européenne. La performance de la Suisse avec +11% d’excédent devrait faire
réfléchir ceux qui pensent que la France est trop petite pour tirer son épingle
du jeu face aux grandes puissances économiques. Mais ils pourraient aussi voir
que la dévaluation du Franc Suisse n’a en aucun cas fait couler la balance
commerciale, bien au contraire puisqu’en 2016 elle ne représentait que 5,2 % du
PIB.
Ceci nous amène à la
réflexion suivante sur la politique à base essentiellement économique menée par
Donald Trump et sur notre attitude de larbin de la politique hégémonique
américaine dont l’impact direct sur notre pays date de la deuxième guerre mondiale.
La parenthèse de De Gaulle ancrée sur le maintien de la souveraineté nationale
a vite été violée dès l’arrivée du banquier Pompidou. Giscard a profité de la
période faste de redressement de notre pays et Mitterrand s’est laissé aller à
un défaitisme, sans doute issu de sa période pétainiste, qui l’a propulsé vers
le traité de Maastricht selon le vieux proverbe « L’union fait la
force ». Il n’a pas vu le piège tendu par l’Allemagne qui s’est servie de
la France pour conduire à bien la réunification des deux Allemagne. En réalité,
comme son épouse l’a rapporté, il était déjà pris dans les filins des grands
banquiers dont la construction d’une Europe vassale reste le crédo. Si Chirac a
maintenu un statu quo en refusant la guerre en Irak, Sarkozy nous a replongé
dans le carcan de l’OTAN, qui n’a en réalité plus lieu d’être après la
dissolution de l’URSS et du Pacte de Varsovie. Hollande a joué un rôle de
carpette en acceptant tout sous la pression conjointe des Etats-Unis et de
l’Allemagne.
La France se fait
dévorer par une Allemagne maniant un euromark à la mesure de son économie,
profitant d’une glasnost autour d’elle, et pillant les pays du sud dont la
Grèce est le symbole. Le message de la faiblesse de la France sur le plan
militaire et économique dans un monde de puissants, et celui d’une paix
maintenue grâce à l’UE, continuent de marteler des contre-vérités. La Suisse
nous montre que la petitesse et la démocratie permettent non seulement
d’exister mais même de réussir. La Paix a été assurée par l’équilibre de la
terreur des armes nucléaires, mais nous sommes dans une autre époque, celle de
la guerre économique. C’est ce que Trump nous assène avec « America
first » signant un changement complet de paradigme. Pour lui les guerres
coûtent cher et il ne veut pas céder à toutes les sollicitations de l’Etat
profond et de son égérie Hilary Clinton. Pour lui l’Europe est un ventre mou
paralysé par la technocratie et les milieux bancaires, les mêmes qui lui mettaient des bâtons dans les roues
bien avant son arrivée au pouvoir. Il est impitoyable avec l’UE car elle ne
sait pas se dresser contre lui, mais il n’a aucun scrupule à discuter avec
Poutine quoiqu’en pense l’Etat profond et l’élite américaine. Trump rogne
partout les dépenses inutiles. Cela va de son retrait de la COP21 aux efforts
demandés pour l’OTAN à l’UE pour envisager même le retrait de troupes
américaines en Europe. Il ne lâche pas pour autant son croustillant marché des
armes militaires et soutient l’idée d’une Défense Européenne… sous le contrôle
de l’OTAN et qu’il faudra armer.
La France a oublié la pensée gaullienne, Trump est notre ami « ennemi
numéro1 ». Il sera
économiquement sans pitié et ce d’autant plus que nous serons affaiblis par la
cacophonie de nos intérêts divergents. Mais Trump nous montre que, quels que
soient les obstacles des partisans d’un Nouvel Ordre Mondial, le chef d’un pays
doit d’abord se renforcer par lui-même et conforter ses propres forces en leur
donnant une protection aux frontières douanière, humaine et capitalistique.
C’est peut-être ainsi que Trump peut nous faire comprendre l’erreur
fondamentale dans laquelle les supplétifs, mis au pouvoir par les banquiers, nous conduisent par intérêt personnel. Il
peut devenir notre sauveur en nous ouvrant les yeux. L’ennemi numéro 1 ce n’est
pas Poutine, c’est Trump, et nous devons le combattre comme un chef de
l’entreprise américaine, pied à pied, les yeux dans les yeux, en ne visant que
nos intérêts nationaux d’une façon claire et compréhensible par un adversaire
qui montre ses muscles mais se fait fort d’arriver à des compromis comme en
Corée du Nord.
La France meurt lentement mais sûrement dans l’UE.
Un autre monde est en train de se construire,
Trump, Poutine, et Xi Jinping l’ont compris,
Pas la technocratie lobbyiste de l’UE.
Quittons très vite l’UE, et l’OTAN,
Car en croyant en nos atouts
Notre jeunesse saura
Sauver la France !
Claude Trouvé
20/07/18
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