La dernière publication des demandeurs d’emploi par la
Dares montrant un tassement du nombre total de demandeurs d’emploi et une
légère progression de la catégorie A, n’a guère eu de retentissement dans la
presse. Benalla efface tout et mobilise l’opinion. J’entends certains
politiques estimer que Macron n’est plus Président, comme tous les
Dupont-teigneux. Ce ne sont que des gesticulations destinées à attirer
l’attention sur eux, car le Président restera Président jusqu’en 2022 selon son
bon vouloir. Seule la procédure de destitution a le pouvoir de le faire partir
avant mais elle n’a pratiquement aucune chance d’aboutir si le parti LREM ne se
disloque pas. Néanmoins ce serait une première et un geste fort qui frapperait
l’opinion plus fortement que le vote de confiance qui n’aboutira pas non plus
et vise le gouvernement et non le Président spécifiquement.
Il n’y a pas matière, ni possibilité
de faire partir le Président, mais il y a matière de contester sa politique socio-économique
et de lui faire savoir dans les prochaines élections car la France devient un
pays malade de l’UE, même si certains pensent le contraire dès que le taux de
chômage fait mine de régresser et la croissance de progresser. On omet de leur
dire que sur ces deux points de santé économique la France se traîne en queue
de peloton des pays de l’UE. Le PIB/habitant et le taux de chômage sont des
indicateurs révélateurs des résultats d’une politique et ils trouvent leurs
causes dans la production et dans la consommation. Je vous propose dans faire
une analyse pour juger de la politique de Macron et de sa chance de réussir le
retour de la France.
Première question :
Comment évolue la consommation des ménages dans l’UE. Tout va bien vous dit-on
puisque la consommation française a augmenté de 1% en 2017 et de 0,1% durant le
1er trimestre 2018. Mais est-ce le fruit de la politique française ou
d’une conjoncture porteuse ?
Ces
deux graphiques, l’un sur l’année 2017 et l’autre sur le 1er
trimestre 2018 nous apportent la réponse. La conjoncture est favorable en 2017
et après, car les consommations sont presque toutes en croissance mais la France
occupe les dernières places. En 2017 l’UE et la zone euro ont eu une croissance
des dépenses respectivement de 1,7% et 1,5% en 2017, la France seulement 1%.
Pour le 1er trimestre 2018, la situation est identique avec 0,5%
pour l’UE et la zone euro, et 0,4% pour la France. Celle-ci apparaît
systématiquement en recul même si elle profite d’une conjoncture favorable.
Elle est derrière tous les grands pays européens.
La politique
d’austérité appliquée plus strictement en 2018 se traduit sur le 1er
trimestre 2018 par un faible accroissement des dépenses publiques par rapport
au PIB, mais aussi une faible accroissement de ce PIB comme le montrent les
deux graphiques ci-dessous :
L’objectif
affiché était de faire passer le déficit public en-dessous des 3%/PIB, ce qui
est atteint mais au prix d’un faible accroissement du PIB. Dans la mesure où les
dépenses d’investissement diminuent plus que celles de de fonctionnement, et où
le résultat est obtenu par une hausse de la pression fiscale, le pays ne peut
que tourner au ralenti. On le voit sur le graphique qui représente ces deux
évolutions. La France est en recul par rapport à l’UE et la zone euro. Cette
politique d’austérité qui a détruit le Portugal et l’Italie peut finir par
impacter l’Allemagne elle-même. On notera que la Grèce s’en libère et voit sa
croissance repartir et que les Pays-Bas dépensent et récoltent du PIB. Si l’Etat
ne dépense plus et en particulier taille dans les investissements, augmente les
impôts, la consommation des ménages diminue, la croissance s’affaiblit sauf si
la balance commerciale est très excédentaire, comme en Allemagne mais pas en France.
Il intervient dans notre cas un manque de compétitivité dû essentiellement à un
euro trop cher et pour partie une imposition trop élevée sur les producteurs
conduisant à une politique de production à l’étranger qui nourrit le chômage et
baisse les rentrées pour l’Etat.
La
politique actuelle va à l’encontre du but recherché et notre outil de
production décroche par rapport aux autres pays. L’effet des mesures
socio-économiques exerce désormais ses pleins effets et nous décrochons dans la
zone euro, ce que je n’ai cessé de prédire. Macron est cette fois coupable d’avoir
engagé la France dans une politique qui appauvrit le peuple, l’Etat et son
patrimoine, désindustrialise le pays, et tue la petite agriculture jusqu’à finir
par rendre la France en perte d’autosuffisance alimentaire. Sur ce dernier point
on peut noter aussi la perte d’indépendance en cours avec la politique
énergétique sur laquelle je me suis longuement exprimé. D’une façon générale le
mimétisme de l’Allemagne est mortifère pour la France. Trump est en train de montrer
comment on donne à un pays le coup de pouce économique : baisse des impôts des particuliers et
des entreprises, taxe sur la délocalisation des entreprises, et pratique sélective
des droits de douane. Macron fait exactement l’inverse, on voit le résultat
de la politique qui lui est dictée par l’UE.
Le monarque républicain vient de montrer
son incapacité
A assumer la transparence des actions du
pouvoir
Assis sur la conviction de son invulnérabilité.
Mais c’est la restriction du pouvoir d’achat,
Celle des libertés, des cadeaux aux
riches,
Ceux du CAC40, patrons et actionnaires,
Qui lui vaudra de sortir de l’histoire
Par une petite porte dérobée
Celle du mépris du peuple.
Juste retour des choses !
Claude
Trouvé
26/07/18
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