En pleine récession, et face à la grogne sociale, plusieurs
gouvernements européens ont décidé de se donner un peu plus de temps pour
réduire leurs déficits. Et Bruxelles a fini par admettre les limites de
l'austérité. Pour autant, le débat sur la stratégie adoptée jusqu'ici n'est pas
tranché. L’Allemagne a choisi l’austérité et cela lui réussit. La Grèce, l’Espagne,
le Portugal, l’Irlande, Chypre, l’Italie se sont vus imposer l’austérité et
leur situation s’est aggravée.
Le Japon et les Etats-Unis ont choisi la voie de la
relance de l’économie à coups d’injection quasi illimitée de liquidités et d’aggravation
du déficit budgétaire. Les Etats-Unis ont dépassé la limite de la dette autorisée par le Congrès mais le Japon réaffirme
la nécessaire création monétaire qui affaiblit le yen. Pourtant le résultat de
la croissance américaine n’est pas à hauteur des sommes déversées et la Fed n’annonce
pas d’accalmie dans ce processus.
Il est clair que ni l’une ni l’autre de ces stratégies, austérité et relance, ne produit un véritable démarrage de la croissance. Le chômage ne baisse pas aux Etats-Unis, il augmente dans la zone euro. L’ensemble de l’Europe s’affaiblit économiquement par la politique des blocs économiques, pays émergents, Etats-Unis et Japon qui jouent sur la monnaie pour rester compétitifs ou sur les faibles coûts de main-d’œuvre et d’environnement. Dans le cas de la Chine, les trois leviers sont utilisés.
L’Europe se caractérise par une absence de politique budgétaire concertée si ce ne sont les traités qui imposent des objectifs que chacun adapte finalement plus ou moins à sa guise. Quand l’Allemagne va réussir l’équilibre budgétaire en 2013, elle n’a pas pour autant encore réussi à atteindre une dette au plus égale à 60% du PIB. A contrario les pays de l’Europe du sud sont soumis à une austérité à marche forcée mais reculent d’année en année les échéances du 0,5% de déficit budgétaire, le 3% n’était qu’une étape que la France devait atteindre en 2013.
La France, qui rentre en récession, ne l’atteindra pas en 2013 et très probablement pas en 2014. Le chômage ne baissera pas en 2013 et il y a fort à parier qu’il faudra attendre 2015 au mieux. L’action gouvernementale s’infléchit avec une demande de moins d’austérité auprès de Bruxelles. On peut d’ailleurs se demander si c’est une volonté politique ou plutôt un constat d’incapacité de réussir à tenir ses promesses de déficit pour 2013 et 2014. Ce n’est pas la même chose.
L’affirmation de l’objectif de diminution du chômage en 2013 est un aveu d’incapacité de relance de la croissance. On peut diminuer le chômage par les emplois aidés ou l’aide à l’emploi (contrat de génération) ou en augmentant le nombre de fonctionnaires. Ceci se traduit par des dépenses publiques. Par contre la baisse du chômage par la croissance génère des économies et des recettes. C’est un objectif qui traite les causes. Dans la voie choisie par le Président, c’est un emplâtre sur une jambe de bois dont le seul intérêt est social. C’est en effet sa seule grande peur.
Sarkozy a dû gérer une crise brutale venant de l’extérieur qui demandait une injection immédiate dans l’économie pour éviter le pire et ceci au prix d’une accélération du déficit budgétaire. Nous ne sommes plus dans la même situation. La dette bancaire a laissé la place à la dette souveraine, l’Europe s’est affaiblit sur le plan mondial et les disparités de la santé économique et financière dans l’eurozone se sont aggravées. Notre compétitivité a décru et nous délocalisons.
Sans être des économistes patentés on pressent qu’à causes différentes s’appliquent des remèdes différents. Or la politique d’austérité et celle de relance montrent qu’elles n’ont pas les effets escomptés. On parle donc de diminuer la dose d’austérité au profit d’une timide relance donc une aggravation du déficit. Tout médecin sait que diminuer la dose d’un médicament inefficace ne guérit pas le malade. En tous cas c’est ce que l’on constate dans les pays du sud qui demandent tous une diminution de la dose, alors que l’on pressent que ce n’est qu’une diminution de la dose de poison.
La France est comme le mathématicien devant une équation dont la valeur des paramètres est telle qu’elle est sans solution. Il faut donc changer quelque chose, la valeur d’un paramètre. Ce paramètre n’a pas été oublié aux Etats-Unis, au Japon, en Chine et même en Suisse, c’est la valeur de la monnaie. L’équation de chaque pays demande une valeur différente du paramètre monnaie pour avoir une solution, car rien n’est comparable entre pays du nord en gros et pays du sud, et même entre ces derniers.
Ce n’est que l’obstination de dirigeants d’une Europe bâtie à l’envers qui bloque chacun dans son camp, ceux qui profitent de l’euro et ceux qui en pâtissent. Tant qu’une prise de conscience, sous la pression des faits, ne se fera pas jour dans l’eurozone, gauche et droite française nous mèneront dans le mur. Elle se fait, mais lentement, et pendant ce temps nous subissons la pression fiscale pour faire du social au lieu de créer de la croissance.
La citoyenneté
européenne n’est qu’un déni de démocratie.
L’Europe a mis la
charrue avant les bœufs en créant l’euro
L’union bancaire tarde,
l’union budgétaire n’est pas née.
Une nouvelle Europe s’imposera
dans la douleur.
Claude Trouvé http://34pourlafrance.blogspot.com/
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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