Pour panser la plaie Cahuzac,
le gouvernement se verse de l’acide pour la cicatriser et se passe au détecteur
de mensonges. 70% des français le regardent s’auto-flageller dans l’indifférence
la plus totale quand ce n’est pas du mépris pour ses guerres allumées dans un
climat de suspicion et de délation. Entendre un député vouloir supprimer la
fraude grâce à la délation est une dérive ignominieuse de la démocratie.
Au moment où la France cherche
20 milliards pour boucler son budget 2014, au moment où la zone euro va de plan
de sauvetage en plan de sauvetage de la Grèce, de Chypre avec 10 milliards, de
Chypre encore à qui il manque de nouveau 6 milliards, et aujourd’hui de la
Slovénie qui doit trouver 6 à 8 milliards, nous entamons un chemin de croix pour expier la
crucifixion de Cahuzac. Depuis longtemps la France et la démocratie n’étaient pas tombées
aussi bas avec un gouvernement sourd, aveugle, immoral et incapable.
La moralisation de la vie publique est d’abord dans
l’éducation de ceux qui veulent donner leur temps à la vie publique et ensuite
dans la sanction immédiate et sans appel de ceux dont le comportement n’est pas
compatible avec la moralité tout court. Les américains ne supportent pas le
mensonge. Les allemands sont d’une sévérité presque maladive contre toute
dérive.
M. Wulff, ancien président de l’Allemagne,
avait été contraint à la démission en février 2012 parce qu’il était soupçonné
de s’être fait payer, avec son épouse un simple séjour dans un hôtel par un
producteur de cinéma, en contrepartie de son soutien à un projet de film
(sanction immédiate). Il vient d’être condamné pour corruption par le parquet
de Hanovre le 12 avril 2013 pour la même affaire.
Excessif peut-être mais lorsque l’on
est responsable d’un Etat on doit savoir que tout péché véniel est considéré
comme mortel par le peuple car la roche Tarpéienne est proche du Capitole. Dans
une démocratie plus on est haut, plus on est fragile. Cette cure de
moralisation remet tout un chacun sur le même plan et ce qui serait passé dans
le flot des péchés véniels comme le concubinage de notre Président excite de
nouveau les esprits.
Un certain nombre de juristes y
voient maintenant matière à inculper le Président. De deux choses l’une, où ce
concubinage est officiellement reconnu et le couple aurait dû être assujetti à
l’ISF depuis longtemps, vu la fortune de sa compagne, ou bien il n’y a aucun
lien reconnu et sa compagne n’a rien à faire à l’Elysée où elle bénéficie de
tous les avantages de la fonction de première dame de France. Dans le premier
cas il s’agit d’un délit de fraude fiscale qui, entre autres, peut entraîner la
perte des droits civiques. Dans le second il s’agit d’un détournement de fonds
publics passible de 1 à 10 ans de prison et de 15.000 à 150.000 euros d’amende.
L’Elysée n’a pas toujours été
irréprochable, les diamants de Giscard, la fille cachée de Mitterrand, les
voyages au Japon de Chirac mais le déballage actuel montre la panique d’une
cinquième République qui, en perdant le sens de la démocratie, a perdu ses
repères. De Gaulle avait organisé un référendum, et chacun savait qu’il ne
roulait pas sur l’or. Comme pour Sarkozy, le peuple voulait du nouveau, il a
voté NON. De Gaulle est parti. Le respect de la démocratie passe avant tout. C’est
cela le fondement de la République.
Plus que cette affaire en soi, la façon de la gérer
Devient le calvaire de notre démocratie
Où le peuple vient voir les bandits pendus
A la lumière de la lutte des classes !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon