dimanche 14 avril 2013

La valse des faux monnayeurs



Le week-end est propice à la détente alors je vous invite au bal masqué, celui des initiés, des grands de ce monde économique et politique.

 
Notre système économique mondialisé néo-keynésien nous berce dans la douce euphorie du « faux-monnayage ». Qui n’a pas rêvé de disposer d’une planche à billets dans sa buanderie à laquelle nous pourrions nous approvisionner avant d’aller faire les courses ? Qui n’a pas rêvé de dire à son banquier qui vous annonce que votre compte est dans le rouge : « Pas de problème je vais vous faire un chèque, vous voulez combien ? » ? Votre rêve devient cauchemar quand on vous annonce que vous allez tout droit en prison et que ce type de délit de création de fausse-monnaie est plus punissable qu’un crime par jalousie !

C’est que l’Etat tient à son bien le plus précieux… la monnaie. Car lui, non seulement il peut faire de la monnaie à sa guise, mais il le crie haut et fort, le placarde, s’en fait une gloire. D’ailleurs ce n’est pas de la création de monnaie, ce sont des mesures « non conventionnelles » (doux euphémisme). Retenez ce terme lorsque vous serez pris en flagrant délit de contrefaçon, vous avez peut-être une chance de vous en tirer car le droit ne stipule pas ces mesures comme étant un délit.

Je plaisante mais ces mesures sont pratiquées par les Etats comme un remède efficace pour l’augmentation de la consommation et la croissance. Le ministre des finances américain est venu en convaincre les européens qui pratiquent la chose mais, disons « de manière artisanale », selon eux. Un journaliste économique Bill Bonner écrit ceci :

"La semaine dernière, le Japon a annoncé qu'il se lancerait dans une expérience hardie et radicale. Après 23 années de déflation par intermittence, le pays a décidé qu'il en avait assez que les choses deviennent moins chères. Il imprimera de l'argent jusqu'à ce que l'inflation atteigne les 2%. Selon les banquiers centraux, ça encouragera les gens à dépenser. L'économie décollera".

La recette est rôdée. Plus vous imprimez de monnaie, plus sa valeur baisse par rapport aux autres monnaies, plus vous êtes compétitif pour le commerce extérieur, plus vos gens ont d’argent à dépenser, plus vous remboursez vos dettes avec de la monnaie de singe aux créanciers étrangers. C’est ce que l’on appelle « la fontaine miraculeuse » couplée d’ailleurs avec le « tonneau des Danaïdes ».

Tout ceci est basé sur le sacro-saint principe de la croissance par la consommation, la stimulation de la demande censée résoudre tous les problèmes, le chômage y compris. Permettez-moi juste une petite question. Votre but dans la vie est-il de dépenser ? Car si ce n’est pas le cas, vous êtes tout simplement manipulés. La question est alors : « A qui profite le crime ? ». Réfléchissons un peu. Chacun sait que plus on a d’argent, plus on s’enrichit, ce qui peut d'ailleurs se décliner dans la proposition inverse.

Alors les riches sont en quête de rendement et de plus-values faciles, pour gagner toujours plus il faut toujours plus d’argent. Eux, contrairement à la plupart d’entre nous, savent où le faire fructifier. Car nous, nous contemplons cette valse de fausse monnaie tournoyant au-dessus de nos têtes en espérant qu’un de ces billets veuillent bien enfin suivre les lois de la pesanteur et atterrir dans nos mains tendues.

Ah en voilà un enfin, vite je cours le dépenser… parce que je sais qu’il est faux, que ce n’est qu’un bout de papier dont il faut se débarrasser au plus vite avant que l’on me dise qu’il ne vaut plus rien, sinon un petit « octet » évanescent dans le cerveau des ordinateurs. C’est un mirage, qui n’a pas de réalité tangible. C’est vertigineux, c’est ça le miracle de notre époque. On a rendu légal la création de fausse-monnaie, la génération spontanée à partir de rien. C’est même sous les encouragements de Christine Lagarde… que la pauvreté augmente aux Etats-Unis ! Ne me dites-pas que le miracle de la richesse par la création de monnaie est un rêve… de riches, c’est le week-end, le ciel est bleu et la vie est belle, je ne vous croirais pas.

Dépensons, dépensons, c’est le plaisir des… riches

L’austérité ? Un crime d’Etat de ringards incapables

La croissance ? La BCE, la Fed et la Banque du Japon

Font tourner les rotatives des planches à billets…

Les dettes des Etats ? Trop grosses pour être remboursées !

La vie est belle, bon dimanche !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon

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