mardi 2 avril 2013

La fête est finie… pas le chômage ni la fiscalité

Le gouvernement accueille le retour des vacanciers par une douche écossaise. Le chômage a augmenté en France et dans la zone euro. Les allocations familiales vont être universellement modulées, ravalées au rang d'un simple impôt, et les retraites sont sur la sellette. Toutes deux vont passer à la moulinette de l’austérité. On apprécie le maintien des allocations familiales pour les catégories les plus fécondes de la population de nos cités, fécondité à qui nous devons notre natalité exemplaire en Europe et le plus grand nombre d’émigrés du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne.
 
Cette population ayant le plus faible taux d’emploi, on peut prévoir que dans l’avenir la pompe à chômage n’est pas prête à chômer. Pour ce qui est des retraites, on nage en pleine hypocrisie. Le maintien de l’âge légal à 60 ans en fait une exception française en Europe mais on allonge la durée de cotisation. Si le régime actuel des retraites ne peut plus être garanti et qu’il faille prendre des mesures, personne ne peut le nier. Il y a trois solutions pour que la charge de l’Etat soit allégée, charge qu’il est toujours amené à payer d’une façon ou d’une autre quand l’équilibre n’est pas obtenu.

La première est l’augmentation des cotisations, solution qui touche directement au pouvoir d’achat. La seconde est l’allongement de la durée de cotisation, c’est-à-dire en fait l’augmentation du temps de travail. Cette option retient l’attention du gouvernement mais elle a un impact direct sur le chômage, en particulier des jeunes à qui les vieux ne cèdent pas leur place et donc en diminue aussi le retour financier pour l’Etat. Elle a de plus un impact social en temps de crise ou d’après crise selon Hollande.

La troisième est de se poser la question de la justification des avantages dans les retraites des régimes spéciaux et des fonctionnaires. En période d’austérité et au nom de la fameuse « justice sociale » est-il juste de maintenir ceux-ci alors que les fonctionnaires bénéficient de plus de la sécurité de l’emploi et que le temps de la « bête humaine de Zola » est d’un autre siècle dans les conditions de travail des cheminots ?

Hélas la démocratie, qui veut que le nombre d’électeurs qui votent pour eux est la préoccupation principale de nos élus, interdit à un gouvernement socialiste de tenter quoi que ce soit dans ce domaine. Le salarié productif sera donc le seul à payer et le cadre, corvéable à merci, aura l’honneur d’être le meilleur contributeur à l’effort d’austérité dans ce domaine comme dans celui des allocations familiales.

Le constat est sans appel. Le gouvernement rogne dans tout mais dans ce qu’il donne. Par contre ce distributeur des impôts qu’il devrait être, garde son rôle de collecteur toujours de plus en plus exigeant et, au passage, refuse de toucher à son prélèvement personnel… ou si peu. De plus les promesses de participer au premier rang pour alléger le déficit budgétaire sont toujours pour demain.

La cote de popularité ne peut donc que continuer à décroître. Les riches vont de plus en plus chercher ailleurs une meilleure utilisation de leur argent, et la pauvreté va continuer à progresser, car directement ou indirectement toutes ces mesures vont peser sur le pouvoir d’achat des français. Qui peut croire encore que l’usine à gaz qui se met en place pour le « crédit d’impôt » aura un impact réel sur l’économie française. En effet, avant de faire appel au crédit pour ses investissements, l’entrepreneur doit en ressentir d’abord le besoin. Or les perspectives sont pour le moins atones dans la plupart des secteurs.

La zone euro atteint 12,0% de chômeurs, l’UE 10,9%. On ne peut pas dire que l’économie européenne se porte bien. On nous cache évidemment que hors zone euro le taux de chômage est de 8,8%, qu’il n’a pas bougé depuis un an, alors qu’en zone euro il a progressé de 1,1%. L’écart serait encore plus grand si l’on excluait l’Allemagne à 5,4% (la moitié du taux de chômage en France). La zone euro dont l’ambition était de promouvoir l’activité économique est donc un fiasco dans lequel seuls l’Allemagne et ses satellites tirent leur épingle du jeu ! Notre industrie automobile qui perd encore du terrain en mars en est la plus significative illustration.


La zone euro et la finalité de l’Union Européenne


Sont au centre du jeu de la démocratie


Rien ne devrait plus en retarder…


Leur mise en cause !

Claude Trouvé

Coordinateur MPF du Languedoc-Roussillon

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