Le gouvernement accueille le
retour des vacanciers par une douche écossaise. Le chômage a augmenté en France
et dans la zone euro. Les allocations familiales vont être universellement
modulées, ravalées au rang d'un simple impôt, et les retraites sont sur la sellette. Toutes deux vont passer à la
moulinette de l’austérité. On apprécie le maintien des allocations familiales
pour les catégories les plus fécondes de la population de nos cités, fécondité
à qui nous devons notre natalité exemplaire en Europe et le plus grand nombre d’émigrés
du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne.
Cette population ayant le
plus faible taux d’emploi, on peut prévoir que dans l’avenir la pompe à chômage
n’est pas prête à chômer. Pour ce qui est des retraites, on nage en pleine
hypocrisie. Le maintien de l’âge légal à 60 ans en fait une exception française
en Europe mais on allonge la durée de cotisation. Si le régime actuel des
retraites ne peut plus être garanti et qu’il faille prendre des mesures,
personne ne peut le nier. Il y a trois solutions pour que la charge de l’Etat soit
allégée, charge qu’il est toujours amené à payer d’une façon ou d’une autre
quand l’équilibre n’est pas obtenu.
La première est l’augmentation
des cotisations, solution qui touche directement au pouvoir d’achat. La seconde
est l’allongement de la durée de cotisation, c’est-à-dire en fait l’augmentation
du temps de travail. Cette option retient l’attention du gouvernement mais elle
a un impact direct sur le chômage, en particulier des jeunes à qui les vieux ne
cèdent pas leur place et donc en diminue aussi le retour financier pour l’Etat.
Elle a de plus un impact social en temps de crise ou d’après crise selon Hollande.
La troisième est de se poser
la question de la justification des avantages dans les retraites des régimes spéciaux
et des fonctionnaires. En période d’austérité et au nom de la fameuse « justice
sociale » est-il juste de maintenir ceux-ci alors que les fonctionnaires
bénéficient de plus de la sécurité de l’emploi et que le temps de la « bête
humaine de Zola » est d’un autre siècle dans les conditions de travail des
cheminots ?
Hélas la démocratie, qui
veut que le nombre d’électeurs qui votent pour eux est la préoccupation
principale de nos élus, interdit à un gouvernement socialiste de tenter quoi
que ce soit dans ce domaine. Le salarié productif sera donc le seul à payer et
le cadre, corvéable à merci, aura l’honneur d’être le meilleur contributeur à l’effort
d’austérité dans ce domaine comme dans celui des allocations familiales.
Le constat est sans appel.
Le gouvernement rogne dans tout mais dans ce qu’il donne. Par contre ce distributeur
des impôts qu’il devrait être, garde son rôle de collecteur toujours de plus en
plus exigeant et, au passage, refuse de toucher à son prélèvement personnel… ou
si peu. De plus les promesses de participer au premier rang pour alléger le déficit
budgétaire sont toujours pour demain.
La cote de popularité ne
peut donc que continuer à décroître. Les riches vont de plus en plus chercher
ailleurs une meilleure utilisation de leur argent, et la pauvreté va continuer
à progresser, car directement ou indirectement toutes ces mesures vont peser
sur le pouvoir d’achat des français. Qui peut croire encore que l’usine à gaz
qui se met en place pour le « crédit d’impôt » aura un impact réel
sur l’économie française. En effet, avant de faire appel au crédit pour ses
investissements, l’entrepreneur doit en ressentir d’abord le besoin. Or les
perspectives sont pour le moins atones dans la plupart des secteurs.
La zone euro atteint 12,0%
de chômeurs, l’UE 10,9%. On ne peut pas dire que l’économie
européenne se porte bien. On nous cache évidemment que hors zone euro le taux
de chômage est de 8,8%, qu’il n’a pas bougé depuis un an, alors qu’en zone euro
il a progressé de 1,1%. L’écart serait encore plus grand si l’on
excluait l’Allemagne
à 5,4% (la moitié du taux de chômage en France). La zone euro dont
l’ambition
était de promouvoir l’activité économique est donc un fiasco dans lequel
seuls
l’Allemagne et ses satellites tirent leur épingle du jeu ! Notre
industrie automobile qui perd encore du terrain en mars en est la plus
significative illustration.
La zone euro et la finalité de l’Union Européenne
Sont au centre du jeu de la démocratie
Rien ne devrait plus en retarder…
Leur mise en cause !
Claude Trouvé
Coordinateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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