Un choc est une interaction
violente entre deux entités, c’est le cas des civilisations, des générations
comme des collisions de particules. Nous sommes menacés d’un nouveau choc, un « choc
de moralisation » qui vient succéder à un « choc de compétitivité »
et à un « choc de simplification administrative » entre autres… La
multiplication des chocs sur les noyaux de particules se termine par leur
explosion et tout indique qu’elle va se produire !
En attendant le « choc
de la décentralisation », proposé à l’Assemblée Nationale et qui réunit
contre lui la majorité des communes et autres instances territoriales, la sphère
politique est un champ de ruines dans lequel tout un chacun s’exhibe tout nu
pour être plus blanc que blanc. Les ministres sont pris d’angoisse, soit que la
vindicte médiatique les pointe du doigt, soit qu’ils ont l’impression d’être
sur un siège éjectable.
Taubira et Valls en disent
le moins possible, Moscovici sur la défensive traîne un média en justice, Fabius est dans ses
petits souliers, Mélenchon fustige tous azimuts, Marine Le Pen fait profil bas
et laisse son père aller au créneau, Bayrou encense le Président et se voit
Premier Ministre, Borloo protège le patrimoine de sa femme et de ses enfants,
Copé rejette tout pour sauver son job pendant que Wauquiez, Fillon et Joly font
un exercice de strip-tease patrimonial pour mettre leur derrière devant. Tout ce
petit monde se couvre finalement de ridicule, tant les intentions cachées des
uns et des autres ne trompent personne.
Désormais personne n’est
plus crédible et pour cause. L’amoralité n’est pas plus au sommet de l’Etat que
dans toutes les instances territoriales de la commune à la Région. Il n’est que
de parler avec n’importe quel architecte travaillant avec le domaine public pour en
prendre conscience. La plupart des marchés y sont truqués, pipés. Les architectes
qui déposent un projet savent à l’avance s’il sera retenu ou pas. Les
entreprises choisies sont souvent le fait de compromissions. Les
décideurs politiques n’omettent pas de percevoir leur dîme au passage pour le
parti ou pour eux-mêmes sous forme sonnante et trébuchante ou travaux gratuits
voire dons divers. Citons aussi les Plans Locaux d'Urbanisme souvent manipulés par les maires pour favoriser les copains et donnant de plus corps au délit d'initiés.
Les affaires Guérini sont
nombreuses et touchent tous les partis. Mais les promesses de moralité ne
trouvent plus d’échos, car le système est pourri. Il faut d’abord incriminer
notre système démocratique qui rend la chasse aux voix le sport préféré de tout
élu ou éligible. Tous les relais d’opinion, toutes les sources de financement
doivent être explorées, choyées pour l’argent et les voix. Plus on raccourcit
le temps d’une législature plus l’élu est détourné de ce pourquoi il est élu.
Plus on grossit le millefeuille du fonctionnement de la vie politique, plus la
corruption et l’immoralité trouvent un champ d’action.
Les communautés de communes,
les contrats de pays et autres inventions nouvelles ne sont que des occasions
pour diluer le travail public en alourdissant la note, en permettant de
distribuer indemnités et salaires, et en augmentant les passe-droits et les
occasions de corruption. Quel espoir peut-on avoir de réussir une réforme
structurelle de cet ensemble quand tout un monde politique et salarial y trouve
profit. Plus la concertation sera amplement pratiquée à tous les niveaux plus
la probabilité que ceci aboutisse à des économies et à un fonctionnement
efficace diminue.
De plus la démocratie est
bafouée en permanence et le référendum considéré comme une antiquité à ranger au
grenier. Que peut-on attendre d’un Parquet financier qui est dans les mains de
l’Etat pour investiguer sur lui-même ? Rien, sinon des compromissions de
plus. Quand une pomme est pourrie, on ne peut même plus en faire de la compote.
Il faut sans aucun doute demander très vite une
autre forme de fonctionnement entre le législatif, l’exécutif et l’indépendance
de la justice, alliant respect démocratique, compétence et probité.
Il y
a pourtant urgence sur le devenir des français quand tout croule autour de
nous : commerce extérieur en aggravation de déficit, déficit 2013 à 3% du PIB
non tenu, chômage record sans perspective crédible d’amélioration, consommation
en baisse, désindustrialisation toujours en cours. Gardons-nous de fustiger
Berlusconi car quel poids peut avoir un Président Français après des affaires
comme DSK et Cahuzac devant nos partenaires
européens et allemand en particulier ? On peut mettre nos voisins devant le fait
accompli du 3% du PIB non respecté et repousser l’échéance à 2014, mais une
promesse non tenue présage toujours une autre promesse non tenue. Les
investisseurs qui achètent nos obligations souveraines nous garderont-ils encore leur
confiance ? Le pays est gangréné et les français ulcérés... quelle image !
Non seulement la France est bien mal gouvernée
Mais elle sent le pourri et nous rend malades.
Trente ans au moins de mal gouvernance
Demandent qu’un jour nouveau se lève !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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