Tous les électeurs
ont compris que le second tour des législatives n’avait plus que deux intérêts,
celui de connaître l’ampleur de la majorité absolue du parti Macron, et celui
du taux d’abstention. Les autres partis, mis à part LR, ne sont même pas sûr de
pouvoir exister en tant que parti à l’Assemblée Nationale. Le pharaon Macron
aura un pouvoir sans partage et la démocratie sera l’ombre d’elle-même. Il en
parlera beaucoup pour donner l’illusion que la démocratie existe encore chez
nous. Les médias en feront de longues exégèses comme les journalistes aux
ordres savent si bien le faire. Tous les actes du pharaon rempliront leurs
pages, et les journalistes TV et radio se complairont dans leur rôle de
présentateur des bruits de couloir de Matignon et de l’Elysée en évitant
soigneusement des commentaires de fond sur la politique française sinon pour
faire croire que la France rayonne sur les destinées du Monde. La séquence de la
COP21 où la France sauve la planète sera rejouée autant que de besoin pour
gonfler d’orgueil les poumons d’un peuple anesthésié.
Les
deux quinquennats précédents ont définitivement lassé les électeurs et ont discrédité
les hommes et femmes politiques. Ces écœurés ont jeté leur dernier espoir sur
un jeune politique, qui n’avait jamais sollicité leurs suffrages et qui s’est
fait passer pour neuf, en reléguant son prédécesseur et mentor le plus
rapidement possible dans l’oubli. Le fait qu’il ait conseillé celui-ci sur sa
politique économique tout au long du quinquennat a été balayé d’un revers de m…édias.
Hollande a dû se faire tout petit, inaugurer les chrysanthèmes et se faire
recevoir urbi et orbi pour une tournée d’adieu. Le fils a tué le père sans ménagement
comme il l’a fait pour le peuple d’en bas, illettré à l’Ouest, alcoolique au
Nord, et pour des Comoriens noyés dont la vie ne vaut guère mieux que le flétan
pêché. Promu dans un enthousiasme aveugle, l’homme en lui-même est inquiétant
mais tout lui sourit pour l’instant, même la loi électorale qui va permettre, à
un parti qui ne représentera finalement que 15% des électeurs inscrits, et
encore moins pour les citoyens en âge de voter, de rendre quasiment invisibles
les autres députés.
La
campagne présidentielle a enlevé tout argument d’opposition aux autres candidats
pour le premier tour des législatives. Cela se répète pour le deuxième tour.
Socialistes, En Marche, LR et leurs associés, ont fourni des programmes qui ne
sont que des variantes de la politique à laquelle l’UE et la zone euro
contraignent la France, à savoir la réduction du déficit public par une
dévaluation interne, l’allègement des charges et les aides aux entreprises, et les
quotas migratoires. La dévaluation interne met en ligne de mire, les dépenses
de santé, les retraites, les avantages sociaux et les salaires. Tous ces partis
européistes ont simplement fourni des programmes dont les impératifs sont les
mêmes dans des plats dont la sauce est différente.
Pour
les autres partis, l’affichage d’un européisme consenti s’est perdu dans des
incantations de volonté de grands changements au niveau européen, de postures
agressives de remise en cause des traités à la force des baïonnettes
éventuellement agrémentées d’un référendum, de remise en cause de la
Constitution. Les sondages ont redistillé la réticence des français à
abandonner l’euro. Cela a suffi pour que les indépendantistes de l’UE refluent
précipitamment en se battant sur les mêmes créneaux que les européistes. Le
sujet de la sortie de l’UE était alors médiatiquement et politiquement mort, d’autant
plus que l’information sur les conséquences du Brexit se voulait inquiétante et
impopulaire chez les britanniques.
Les
sondages donnant une large majorité au Président, le gouvernement n’a pas jugé
bon de faire la campagne habituelle d’incitation à voter. L’abstention était
même secrètement souhaitée. L’électeur s’est laissé prendre au piège de l’abstention
et a accentué le recul des partis d’opposition. De plus ce sont sur ces partis
que l’abstentionnisme a été le plus fort. La campagne électorale présidentielle
et législative a tué la démocratie puisque l’électeur d’opposition a baissé les
bras en pensant que son vote devenait inutile, la partie étant perdue. Il a
donné son accord au pouvoir absolu. On ne doit pourtant jamais s’abstenir au
premier tour qui vous donne le choix de la pluralité des opinions même sous le
réflexe du « tous pourris ». Par contre le deuxième tour est celui où
l’abstention est nécessaire quand aucun des choix proposés ne convient. Elle
permet de connaître le degré d’adhésion à la politique proposée par le
Président et son parti majoritaire ou ceux qui ont donné leur accord sur l’essentiel,
en particulier par des accords électoraux. Un Président qui ne recueille que
moins de 15% de suffrages approbateurs sera fragilisé même avec une majorité
absolue. Le poids des revendications corporatives exprimées dans la rue peut
vite changer sa cote de popularité sur l’ensemble des citoyens.
Au
deuxième tour la pire attitude est de voter pour un candidat qui ne représente
pas vos idées pour essayer de faire tomber son adversaire. C’est le vote
CONTRE. C’est le meilleur moyen pour dénaturer le jeu normal de la démocratie
qui vit par le vote pour celui qui représente nos idées. C’est l’abstention qui
répond à ce cas de figure, et malheureusement mieux que le vote blanc ou nul
tant que ces derniers ne seront pas comptabilisés dans les votes exprimés. Les
électeurs, qui votent blanc ou nul, perdent tout impact de leur vote sur le
décompte final tout en croyant avoir accompli leur devoir civique. C’est comme
s’ils ne s’étaient pas fait inscrire sur la liste électorale, c’est ce que l’on
nomme « un vote pour la galerie » pratiqué surtout dans les petites
communes.
Le
deuxième tour des législatives est celui de la grande lessive des anciens
députés et l’arrivée d’une vague nouvelle de personnes plus ou moins en
capacité de remplir un rôle important et souvent sans être passé par des
responsabilités politiques antérieures. La majorité absolue et le fait qu’ils
doivent tout à l’étiquette En Marche donc à Macron ne leur donnera que le droit
de voter selon les directives du parti LRM. Ce sera d’ailleurs le cas des
ordonnances où ils n’ont qu’à les lire et à voter POUR. Avant que la rébellion
se fasse jour, bien d’autres évènements auront perturbé la vie publique. L’influence
des LRM sur la politique gouvernementale sera infime pour longtemps. Nous
entrons dans une période de calfeutrage dans l’UE, l’OTAN et la zone euro, où l’opinion
sera travaillée et confortée en permanence pour accepter ce qui nous viendra de
Bruxelles mais présenté comme des initiatives françaises. On râlera pour la
forme contre l’UE quand celle-ci se fera plus pressante mais nous suivrons l’Allemagne,
les États-Unis partout où ils iront, la BCE et les grands lobbies et
financiers.
Ce
grand débat sur notre appartenance à l’UE, débat qui a lieu dans de nombreux
pays européens a été occulté en France. Nul doute que ce n’est que partie
remise mais ce sera sous le coup d’évènements extérieurs qui ne vont pas
manquer de se produire. L’explosion de l’UE et de la zone euro est inévitable
mais la France, mal préparée à ses conséquences et imprévoyante, la subira de
plein fouet. En attendant l’embellie provisoire de son économie qui a engrangé
la baisse de l’euro par rapport au dollar, va devoir supporter une nouvelle
hausse de celui-ci sans ralentir. La grande lessive des hommes ne change rien à
la politique menée dans le cadre de l’UE. La France se fait rappeler à l’ordre
sur son déficit budgétaire 2017 qui s’annonce non conforme à la prévision de
2,8% qui serait plutôt de 3,1%. Ceci annonce des économies budgétaires pour les
mois qui viennent, et il n’est pas certain que les 3 ou 4 milliards à trouver
le soient totalement sur les budgets ministériels. Il est même à peu près
certain que le recours aux taxes, à la vente de patrimoine, ne sera pas évité
comme cela se pratique… en Grèce.
La grande lessive des hommes et femmes
politiques
Ne changera rien à la politique
antérieure,
Celle de la perte de pouvoir du peuple.
L’accélération du recul jouera
Sur l’indépendance et
La démocratie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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