Avec 61% de votes non exprimés (abstentions,
nuls et blancs), les français ne cautionnent pas l’Assemblée Nationale mise en
place à l’issue de leur vote. Cette Assemblée est légale mais elle n’est pas
légitime. La grande majorité des français ne l’acceptent pas et c’est tous les
partis représentés qui sont rejetés. Si nous étions vraiment en démocratie,
tous les candidats devraient démissionner et un nouveau vote devrait être
organisé. L’assemblée précédente, légale et légitime puisque les votes non
exprimés n’atteignaient que 45,85% avec les blancs et les nuls, resterait en
place en attendant. Avec 19% des voix, et même en ajoutant les partis « sympathisants »
soit 31% des voix, la vague « macroniste » ne peut s’appuyer que sur
moins d’un cinquième et au mieux moins d’un tiers des citoyens en âge de voter.
Le peuple français a clairement désavoué sa nouvelle
Assemblée en faisant progresser son refus abstentionniste de 33% par rapport à
2012. La machine électorale est devenue folle. Avec 19% des voix LREM et Modem
remportent 350 sièges soit 60,7% des sièges et avec ses « sympathisants »
cela porte à 537 sièges soit 93% des sièges pour 31% des voix exprimées plus ou
moins en leur faveur. Autrement dit moins d’un tiers des voix exprimées, cela
réduit l’opposition à 7% des citoyens inscrits sur les listes électorales. On
arrive à cette aberration d’une opposition à l’Assemblée de 7% des sièges pour
représenter 68 % (61% + 7%) des électeurs. L’opposition est réduite d’un
facteur 10 !
Le problème n’est pas celui de la
proportionnelle que certains partis réclament mais le scrutin uninominal à 2
tours qui pollue la représentation démocratique, la non prise en compte du taux
d’abstention pour valider ou non le scrutin, et celle du vote blanc considéré
comme nul. Il serait beaucoup plus simple de fonctionner avec un scrutin à un
tour où le candidat arrivé en tête serait élu, ce qui éviterait les combines
électorales du second tour.
Les partis extrêmes, le FN en
particulier sont victimes du système à 2 tours puisqu’il se retrouve avec l’opposition
de presque tous les autres partis qui se reportent au second tour sur leur adversaire.
Avec 13,2 % des voix exprimées au 1er tour soit 6,8% des électeurs
inscrits, le FN termine avec 1,4% des sièges de l’Assemblée. France insoumise avec
11,03% des voix au premier tour soit 2,9% des électeurs inscrits, récolte 17
sièges. Avec 15% de voix en moins, FI à 2,1 fois plus de sièges que le FN. Mais
plus fort avec 28,21% des voix au 1er tour soit 13,4% des électeurs
inscrits, LREM récolte 350 sièges soit 60,7% d’entre eux. Avec 17,2% de voix
exprimées en plus que celles de FI, LREM obtient plus de 20 fois plus de sièges.
Avec 15% de voix exprimées en plus que
celles du FN au premier tour, LREM obtient près de 44 fois plus de sièges !
Qui peut encore penser que le
processus de ce scrutin est démocratique ? C’est devenu une véritable
arnaque qui n’a plus de démocratique que le nom. En s’abstenant massivement les
électeurs ont montré que non seulement ils ne croyaient plus dans leurs hommes
et femmes politiques mais que le système électoral était devenu
antidémocratique. Certains essaient de traumatiser les abstentionnistes et
parlent de flemme ou de lassitude électorale. Certes ceci a joué mais tout est
fait pour dégoûter l’électeur. Les primaires ont singé les Etats-Unis et
provoqué l’explosion des deux anciens partis de gouvernement. Les affaires,
tout aussi immorales qu’elles soient, ont été sorties pour polluer le processus
démocratique. Ce sont des raisons d’exaspération mais ceci est loin d’expliquer
ce record du taux d’abstention depuis 1850 environ.
Le coup de balai de la Présidentielle
ne s’arrête pas là. C’est ce que refuse de voir, mais plutôt de dire, les
journalistes à la solde du pouvoir des grands médias. Tous les anciens partis
sont mis à terre et le peuple a voulu faire savoir que LREM et Macron n’y
échappent pas même si un processus électoral dévoyé lui donne une majorité
absolue à l’Assemblée et le poste de Président. Il fallait promouvoir Macron
pour éliminer les autres, mais il fallait faire savoir à celui-ci que ce n’était
pas le chevalier neuf mais aussi un collaborateur des banquiers. La seule arme
qui restait pour le 2ème tour des législatives, c’était l’abstention.
Le peuple français a fait ce qu’il a pu avec les armes qui lui restaient. Avec
moins de 6% des électeurs inscrits qui lui sont acquis, il n’est pas sûr qu’il
puisse égrener longtemps la série de mesures antisociales qui est dans les
tiroirs, d’autant plus que les largesses au Medef et aux multinationales vont
devenir très visibles.
On a volé au peuple la discussion de
fond sur l’UE et l’euro, mais des évènements graves et révélateurs sont en
train de devenir de plus en plus imminents sans que l’on puisse savoir ni
lequel arrivera le premier ni exactement quand. Néanmoins l’UE est déjà en
survie et l’euro avec. L’arrivée de plus en plus importantes des hommes et des
armes de l’OTAN (pour ne pas dire américaines) sur son territoire sont le signe
que l’ennemi craint n’est pas la Russie, déjà très surveillée par les bases
américaines disposées autour d’elle, mais le maintien de l’ordre devant la peur
d’une dislocation de l’UE dans le désordre révolutionnaire. Or l’UE est le
glacis militaire et la plateforme économique, indispensables à la stratégie
américaine. Le maintien sine die de l’état d’urgence en France, qui veut
devenir constitutionnel, procède de la même analyse. La vassalité, encore plus
affirmée de Macron au Système globalo-mondialiste par suite de sa redevabilité à
celui-ci pour son poste, nous promet des déconvenues d’une ampleur telle que
son faible soutien ne résistera pas longtemps à un peuple en colère… tant qu’il
ne fera pas parler les armes, mais alors ce sera le printemps français.
Les français ont montré au nouveau Pharaon
Qu’il ne suffisait pas d’avoir une pyramide
Pour que le peuple se prosterne
Et croit au veau d’or !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire