Dans
l’article précédent j’ai montré que notre système électoral est dévoyé par
l’utilisation du parti unique, ce qui est l’apanage des dictatures ou des pays
où la cohésion du pays demande un gouvernement autoritaire. On l’a vu ou on le
voit dans les pays comme la Libye, la Syrie, l’Iran ou même l’URSS. Il y cohabite
une pression politique et une adhésion volontaire, dans un dosage ajusté aux
caractéristiques du pays, qui permet aussi le recours à la force et
conjointement à la démocratie. Néanmoins la durée dans le temps de ces régimes
n’est finalement liée qu’à l’adhésion de la majorité du peuple. C’est
d’ailleurs tous ces pays que le monde occidental, sous la houlette des États-Unis, ne cesse de déstabiliser parce qu’ils ont un pouvoir de résistance
dû au soutien du peuple à celui qui détient l’autorité. On le voit en Syrie, où
tout autre régime se serait effondré et le leader destitué ou tué. Plus ce
soutien est fort, plus le pays résiste aux déstabilisations étrangères, les fameux
« printemps », c’est le cas de la Syrie. Plus il est faible, plus le
pays est facile à déstabiliser, c’est le cas de l’Ukraine.
Le
long processus de mixage de la gauche et de la droite française durant les deux
précédents quinquennats, affaiblissant le débat qui assurait contradiction et
démocratie, a donné naissance au parti unique, « ni gauche, ni
droite ». C’est le processus abouti qui conduit à la dictature de
Bruxelles, faux-nez de la Maison Blanche, elle-même façade du pouvoir de
l’ombre des banquiers et des multinationales qui prônent le Nouvel Ordre
Mondial, celui de la globalisation. Cela veut dire la suppression des nations
et de la démocratie, le peuple « demos » étant remplacé par le groupe
des « Sages », ceux qui grenouillent dans les Bilderberg,
Trilatérale, et CFR, et qui préparent les « Young leaders ». C’est à
ces derniers que l’on confiera les pouvoirs exécutifs des nations croupions,
puis des grandes régions qui les remplaceront et dont les pouvoirs se réduiront
de plus en plus à ceux de simples exécuteurs des ordres venus de Bruxelles puis
in fine de Jérusalem, future capitale mondiale… tout au moins c’est ce à quoi
le NOM espère arriver. Les « Grandes Orientations de la Politique Économique
européenne, parvenu à l’Élysée à mi-mai 2017, pour réactualiser les
précédentes, sont la feuille de route du Gouvernement Macron.
Certains
citoyens essaient de culpabiliser les abstentionnistes en leur expliquant que
l’abstention de sert à rien. Ils ont tort et raison à la fois. L’abstention est
l’arme ultime quand aucun choix valable ne s’offre à vous, soit parce que vous
ne croyez plus en aucun parti ou homme politique, soit qu’une des options
personnelles que vous considérez comme essentielle n’est plus représentée. Si
vous êtes un homme de gauche, aux valeurs laïques et solidaires bien affirmées,
nous n’allez pas voter pour un parti qui renie tout en bloc pour un nouveau
« printemps » économique. Si vous êtes un homme de droite
indépendantiste, attaché aux valeurs de liberté, de travail et de patrie, vous
n’allez pas voter pour un parti qui vend notre pays à l’étranger et aux
banquiers, ni même pour un parti tandem collabo du parti leader.
L’abstention est l’arme ultime qui permet de prouver le désamour du peuple pour
la politique présidentielle et la nouvelle Assemblée godillot. Or le désamour
est cette fois si important qu’il représente plus de 60% des électeurs inscrits.
Ce record historique rend la nouvelle Assemblée légale mais illégitime et
signifie que le peuple est prêt à s’opposer au pouvoir par les seuls moyens qui
lui restent, ceux de la rue, des transports, de l’énergie, de l’impôt… le
blocage du pays.
Mais
malheureusement ces citoyens qui pointent un doigt accusateur sur les
abstentionnistes n’ont aussi pas tort car ce n’est pas sans raison que la
campagne civique, pour pousser les électeurs à voter, a été presque inaudible
avant cette élection. La raison est en fait double. Lorsque vous détenez la
majorité absolue, car les sondages donnaient une marge suffisante pour être
crédibles, l’abstentionnisme ayant principalement touché les partis dits
d’opposition, il ne servait donc à rien de réveiller les ronchons ou les
flemmards pour le deuxième tour des législatives. La seconde raison tient au
fait que le système électoral ne tire aucune conclusion de l’abstentionnisme,
c’est aux élus eux-mêmes d’en tirer éventuellement les conclusions. Si son
pouvoir est légal, est-il encore légitime ? Cette question était tranchée
d’avance, comme l’a redit Édouard Philippe, avec cette affirmation révélatrice
« Si un pouvoir est légal, il est
légitime » en se référant au langage courant, où légalité et
légitimité tendent souvent à se confondre. Je pense toutefois que le Premier
Ministre devrait se rapprocher de son professeur de philosophie car il a dû
sécher certains cours ou il feint de ne pas avoir été informé.
Dans
les régimes démocratiques on fait comme si la légalité de l’exercice du
pouvoir, c’est-à-dire sa conformité à des lois, suffisait à en assurer la
légitimité. Or la légitimité est une notion beaucoup plus subjective et exprime
l’adhésion profonde de la population à la manière dont elle est gouvernée. Or
on observe un peu partout dans le monde que le fossé se creuse entre légalité
et légitimité du pouvoir. Plus on se dirige vers l’autoritarisme de la
gouvernance, plus on fait se rapprocher les deux notions pour finalement les
confondre dans une dictature, un fascisme. Pour se rendre compte de l’utilité
des deux notions, il suffit de se poser la question du pourcentage d’abstention
qui rend une Assemblée nationale légitime. A 40% d’abstentions, le pouvoir de
cette autorité est légal et légitime sans conteste. A 60% d’abstentions, il est
minoritaire, donc légal mais illégitime puisqu’une fraction majoritaire du
peuple ne le reconnaît plus. Toutefois ce pouvoir affirme qu’il peut se
considérer aussi comme légitime. A 90% d’abstention, ce raisonnement est-il
tenable ? La gouvernance peut-elle être assurée d’exercer son pouvoir sans
engendrer des désordres et des refus d’obtempérer d’une grande majorité de la
population ? La réponse est visiblement non. Alors à partir de quand un
pouvoir ne peut-il plus gouverner tout
en étant légal ?
Non,
ne pas tenir compte d’une majorité d’abstention, considérer que légalité et légitimité
se confondent en toutes circonstances, c’est nier les fondements même de la
démocratie. C’est la course au parti unique dont les candidats sont issus du
choix du pouvoir exécutif qui crée son propre parti unique sans que ceux-ci
aient été mis en avant par le peuple lors d’élections locales, départementales,
régionales, ou nationales précédentes. Tout est construit de toutes pièces,
comme le Président lui-même, et l’exécutif
s’arroge le législatif. Il affirme même que l’opposition vivra au sein même du
parti ayant la majorité absolue. De qui se moque-t-on ? Des citoyens que
nous sommes dont l’importance tient à notre productivité, à notre rôle de
consommateur invétéré et de mouton docile soumis à la tonte des taxes et des
impôts. A ce propos, on n’annonce pas d’impôt nouveau grâce à l’élargissement
de l’assiette de la CSG, dont les retraités qui vont cette fois payer pour les
actifs, parce que les taxes ce n’est pas des impôts, certes mais c’est des
prélèvements sur notre niveau de vie.
La
grande lessive à laquelle Macron a invité les électeurs se traduit par une
Assemblée illégitime dotée d'un parti tout puissante affublé à sa gauche et surtout à sa
droite de partis poissons pilote pour continuer et accentuer la politique européenne dictée et surveillée
depuis Bruxelles. Tous les trois sont blanc bonnet et bonnet blanc. J’en veux
pour preuve la difficulté qu’ont eu le PS et LR à montrer leurs différences de
programme. Macron veut augmenter la CSG, LR la TVA. Tous deux prônent la
politique d’austérité à l’allemande, et le soutien aux entreprises, soutien dont
les principaux bénéficiaires seront les multinationales comme précédemment. Voter
PS ou LR pour voter CONTRE LREM
était tout simplement un piège à… éviter.
L’homme-lige des banquiers est
légalement notre Président
Mais si sa politique et son parti « ni gauche
ni droite »
Sont devenus légaux mais illégitimes.
Il n’en a cure et signe la mort
De la démocratie et celle
De la nation livrée
Au NOM !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF Languedoc-Roussillon
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