L’Union Européenne
commence ses discussions avec le Royaume-Uni dans la ferme intention de poser
des conditions suffisamment dures pour mettre Theresa May en difficulté dans
son pays. Le monde des affaires de son côté s’oppose désormais à la prise de
distance du Royaume-Uni avec l’hégémonie américaine. On voit que la City, qui a
souhaité couper les liens avec l’UE pour se mettre à l’abri des conséquences de
son explosion probable, est en divorce avec la Première Ministre britannique. Elle
agite les forces conservatrices et leurs médias pour qu’elles lui retirent leur
confiance. Son but est le retour d’un Président qui rentre dans la stratégie du
NOM menée par les forces de l’ombre Outre-Atlantique. Cette attitude fait
pendant à l’action intérieure menée contre Trump dont un processus de
destitution est en marche avec Hillary Clinton mise en avant par les mêmes.
De
son côté l’UE joue le rôle de décomposition du Royaume-Uni en apportant tout
son soutien à la demande d’indépendance de l’Ecosse, et d’autres provinces à
suivre. La stratégie européenne est complexe car prise dans l’allégeance au
Système et dans un pangermanisme qui resurgit avec plus de vigueur à cause du
retour d’un nationalisme allemand. Les instances européennes privilégient la
guerre à mort contre le Royaume-Uni en poussant à un retrait du Brexit soit par
un nouveau référendum, soit par Theresa May ou son successeur appelé de leurs vœux.
L’arrivée de Macron dans le jeu européen avec un européisme atlantiste renforcé
a reçu le meilleur accueil de la technocratie bruxelloise qui trouve en lui un
allié pour sa propre survie. L’influence prépondérante de l’Allemagne est plus
nuancée, car le but est de ne rien perdre du marché britannique qui apporte
beaucoup au bilan pléthorique de son commerce extérieur.
Angela
Merkel est politiquement moins forte et les élections approchent alors que l’opinion
allemande affiche un désamour de l’UE plus prononcé qu’en France. La politique
migratoire, imposée brutalement pour compenser une baisse dramatique de la
démographie due à une politique familiale mise au rencart au profit des femmes
au travail, est venue renforcer un sentiment de nationalisme. Celui-ci se
nourrit aussi des inquiétudes que suscitent la Grèce et les pays méditerranéens
en général avec des soutiens de plus en plus nécessaires pour leur survie. L’Allemagne
sait qu’ayant profité très largement de la création de l’UE, elle est désormais
désignée par les pays perdants comme la vache à traire. Le tandem
franco-allemand est loin d’envisager l’avenir de la même façon. Macron suit le
Système, qui l’a créé, le doigt sur la couture du pantalon jusqu’à se proclamer
le fantassin de première ligne en Syrie, comme Sarkozy pour la Libye, et
Hollande contre le même Bachar el-Assad.
L’attitude
française est celle du coq gaulois resuscité dans un pharaon et un programme
pyramidal basé sur une dictature technocratique. Macron se veut le nouveau
leader de l’UE transformée par ses soins, revivifiée, le donneur de leçons au
Moyen-Orient et le leader mondial du sauvetage climatique de la planète. Avec en
plus un gouvernement formé de politiques de second plan et une armée de
technocrates, centrés sur leurs tâches exclusives et sous contrôle de
communication à l’extérieur, avec de plus une Assemblée ayant la majorité
absolue et composée essentiellement de personnes ayant des connaissances
politiques ne dépassant pas celui du conseiller municipal, choisies et chapitrées
pour être aux ordres, nous avons toutes les caractéristiques de mise en œuvre d’une
dictature.
Un
autre signe révélateur est l’utilisation rapide d’une majorité parlementaire
absolue pour faire comprendre au Modem qu’il avait joué son rôle, ce qui lui
vaut de conserver une représentation croupion au sein du gouvernement, mais que
ses leaders charismatiques et ses 40 députés ne sont plus utiles et même gênants.
On note également les nouvelles relations avec la presse. Si les patrons de
presse font partie du premier cercle de soutien de Macron, il n’en est plus de même
des journalistes à qui l’on fait comprendre qu’ils furent très utiles pour
diffuser la « macromania » avant les élections mais que désormais leur
accès aux informations était sous contrôle strict, et que c’est Macron qui
déciderait ce qu’il est bon qu’ils sachent. Autrement dit leur rôle est cadré
dans le support médiatique au pharaon que déjà certains nomment Jupiter, ce qui
d’ailleurs est encore plus fort puisque c’est le dieu des dieux.
Macron
a enterré pour longtemps ce qui faisait que l’on distinguait des valeurs
différentes et caractéristiques de la gauche et de la droite. Cette dichotomie
qui a perduré depuis la troisième république vient de perdre ses repères après,
il est vrai un long travail de sape, auquel Hollande a fini la plus grosse part
du travail. Macron leur a fermé les yeux. Un français sur deux est sous le
charme ou spectateur bon enfant de ce nouveau chef de la France mais seulement
à peine 1 sur 6 forme son groupe de fans prêts à le défendre bec et ongles. Jupiter
avait des dieux qui le représentaient dans toutes les activités humaines,
Macron a des moutons qui bêlent pour lui et sur lesquels il lui faut avoir l’œil
pour qu’ils ne s’échappent pas du parc et aillent bêler ailleurs et de travers.
Macron règne sur son château-fort élyséen, et ses deux dépendances à Matignon
et à l’Assemblée, mais il s’isole ainsi du peuple. Il va lui falloir à tout
prix lui donner des gages, or la feuille de route tracée par les Grandes
Orientations de la Politique Économiques de l’UE ne lui laissent que peu de
marge de manœuvre et celles-ci ne favorisent le peuple que dans la mesure où cela
renforce celles pour les entreprises, grandes de préférence.
Le
clivage gauche-droite est dénué de sens, mais la démocratie s’est éloignée
encore d’un grand pas. Le référendum est enterré, l’arrivée de Macron au
pouvoir ressemble plus à un coup d’Etat pacifique qu’à un choix grâce à un
système électoral dévoyé et une pression médiatique univoque. La prolongation
de l’état d’urgence et sa prochaine mise dans la loi, voire dans la
Constitution, sont les signes accompagnateurs de toute dictature. Chacun peut
facilement vérifier que le djihadisme s’est étendu sur la planète entière, plus
ou moins certes mais presque partout, que notre action en Syrie contre lui est
une façade commode pour en fait faire tomber le régime syrien et renforcer les
résidents français à se mobiliser dans la radicalisation. Les attentats sont
des instruments du pouvoir pour la mainmise sur nos libertés. Chacun sait que ce
sont les services de renseignement qui ont de tout temps fait l’essentiel du
travail de sécurité intérieure et que ce sont leurs moyens humains qui sont en
cause. Chacun sait que le gouvernement malien, que Macron s’est empressé de rencontrer,
est géré par la France et que notre présence militaire sert d’abord nos
intérêts dans tous les pays périphériques dont principalement le Niger et le
Tchad dans une politique néo-colonialiste.
La
nouvelle loi Travail va être le signal déclencheur, en cas de réussite, d’une
nouvelle phase de dictature, laquelle va permettre de piocher dans tous les
avantages sociaux, y compris les retraites, pour présenter à l’UE une France qui
rentre dans les clous de Maastricht et donner à Macron un air de Napoléon sur l’Europe.
On peut vraiment se demander si l’on souhaite qu’il réussisse tant le prix à
payer va être lourd à porter.
C’est la capacité de résistance du
peuple français
Qui est désormais à l’épreuve pour
exister.
Les yeux fermés ou semi-ouverts
Cachent toujours l’abîme
Au peuple moutonnier !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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