L’énergie de demain ce n’est pas du vent, mais du soleil, enfin pas la
captation des rayons solaires mais la création de l’énergie comme celle de l’astre
qui nous permet de vivre sur terre. L’énergie du soleil est immense et se
disperse pour sa presque totalité dans l’univers. Il ne nous gratifie que d’une
faible partie car nous ne sommes qu’un point dans l’univers qui l’entoure.
Néanmoins toute celle-ci, récupérée et transformée intégralement en électricité,
suffirait aux besoins de la terre entière. Avec nos panneaux solaires nous ne
captons en plus qu’une faible partie de l’énergie qui nous arrive. La
transformation en électricité nous conduit à une utilisation faible de
l’énergie solaire incidente, d’autant plus faible d’ailleurs que le soleil
s’éloigne de son apogée dans le ciel. On dépasse rarement 15% de rendement
moyen. Ceci amène à se poser une question bête. Est-il rationnel de capter en
hiver sur notre toit, avec des panneaux solaires, les rayons solaires qui, sans
eux, auraient réchauffé notre maison alors qu’ils sont là pour transformer l’énergie solaire reçue en électricité et
chauffer ensuite notre maison ? Ne tomberions-nous pas parfois dans la
déraison ?
Est-ce
bien raisonnable de mettre des obstacles en mer, ces projets de fermes
éoliennes marines, dont le coût du kWh est 4 à 5 fois plus élevé que le kWh
nucléaire et 2 à 3 fois plus que le kWh thermique ? Est-ce bien
raisonnable de se substituer à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, organisme
indépendant, pour décider de l’arrêt des centrales nucléaires sous prétexte d’âge
et non de sûreté d’exploitation ? Est-ce bien raisonnable de le décider
sous un prétexte politique pour justifier la nécessité des énergies
renouvelables intermittentes, les EnRi ? Car les Etats-Unis ont porté à 60
ans la durée de leurs centrales de même conception que les nôtres, notre
consommation intérieure est stable depuis plusieurs années, et nous sommes
exportateurs de 6 à 8% de notre électricité. Rien ne presse en vérité, mais le
plan de transition énergétique a un coût au bas mot de 50 Md€ d’ici 2023 selon la Cour
des Comptes. D’ailleurs en 2015 pour l’Allemagne, ce programme avait déjà coûté
300 milliards d'euros et l'ancien ministre de l'Environnement, Peter Altmaier,
avait estimé que la note pourrait atteindre 680 milliards d'euros en 2022.
Qui se nourrit de cette
manne financière ? Le lobby des EnRi. Qui paye finalement ? Nous.
Comment ? Par le coût du kWh, de l’abonnement, les taxes et les impôts. L'Association
allemande des industries de l'énergie et de l'eau (BDEW) montrait que 52 %
de la facture d'électricité payée par les particuliers étaient composés de
taxes et d'aides aux énergies renouvelables. Le Danemark et l’Allemagne, les deux pays les plus en pointe
sur les EnRi sont ceux où le kWh est le plus cher et les émissions carbone de l’Allemagne
ont crû depuis 2012 avec la fermeture de centrales nucléaires. Pourquoi
voulez-vous qu’il en soit autrement chez nous ? D’ailleurs l’Etat, très
disert sur les chiffres de GW d’énergies renouvelables, est très discret sur
les coûts de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE).
Il serait raisonnable de regarder ce que la science nous
offre d’autre pour répondre à trois objectifs louables qui sont la diminution
de la pollution, le kWh au plus bas coût, et la maximisation de l’indépendance
énergétique. Sur ce dernier point rappelons que cette indépendance avec les
EnRi est illusoire car leur fabrication vient essentiellement de pays
étrangers, Danemark, Allemagne, Chine, Taiwan, Japon et génère peu d’emplois en
France. De plus la Chine déteint 95% de la production mondiale des terres rares
indispensables à leur fabrication.
La recherche dans le domaine de l’énergie
nucléaire ne cesse pas dans le monde, même si elle est devenue modeste en France.
La quatrième génération de réacteurs, dits surgénérateurs ou à neutrons rapides,
va arriver dans les très prochaines années. Elle a la faculté de multiplier par
60 l’utilisation de l’uranium. C’est comme si vous multipliiez par 60 les
ressources mondiales de ce métal. Vous diminuez ainsi la dépendance à l’approvisionnement
et le coût du kWh. Il me faut rappeler que la France avec Super-phénix avait 20
ans d’avance qu’elle a perdus. De nouveaux réacteurs intrinsèquement sûrs sont
aussi à l’étude, de même que l’utilisation du thorium, métal le plus abondant
dans le monde. Des progrès significatifs sont en cours sur la sûreté des
réacteurs, mais déjà la France, pays le plus nucléarisé du monde par habitant n’a
jamais eu d’accident nucléaire, au sens de l’échelle internationale de gravité,
depuis un demi-siècle. Les progrès possibles sont d’une ampleur beaucoup plus
importante que ceux que l’on peut attendre sur les EnRi.
En 1959-1960, en parallèle de recherches sur la séparation
isotopique de l’uranium pour l’utilisation du pouvoir énergétique de l’235U,
j’ai modestement contribué à la recherche sur la fusion thermonucléaire. C’est un processus
où deux noyaux atomiques légers, de l’hydrogène en l’occurrence, s'assemblent
pour former un noyau plus lourd. Cette réaction est à l'œuvre de manière
naturelle dans le Soleil et la plupart des étoiles de l'Univers. L’énergie dégagée par la fusion est
énorme à l’image de celle dégagée dans le soleil. La science est confrontée à
un défit gigantesque mais c’est l’objectif de produire une énergie illimitée qui est
le moteur des recherches internationales auxquelles nous participons en France avec
le projet ITER à Cadarache. Il faut réaliser un plasma d’atomes grâce à des températures
de millions de degrés et avoir une très grande densité d’atomes dans le plasma
grâce à des pressions très élevées. Le défit technologique est en passe de
réussir grâce à des progrès récents décisifs avec la réalisation du premier plasma d’une part
et des températures d’un million de degrés d’autre part. La réalisation d’un
premier réacteur opérationnel est désormais envisageable d’ici 20 à 25 ans.
On ne peut pas envisager un
plan énergétique pour 2050, basé sur les EnRi, sans tenir compte des avancées
de la science. Malheureusement ce sont les considérations politiques gérées
finalement par les lobbies et la grande Finance qui donnent les orientations
nécessaires à leur enrichissement maximum.
Comme sur de très nombreux sujets, la désinformation fait rage.
Elle s’appuie sur le mensonge, la vérité masquée,
Les cadeaux incitatifs pour capter l’adhésion,
Et une propagande qui s’appuie sur…
Un écologisme dévoyé !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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