Avant
de regarder la France d’en haut, il faut sortir du climat d’euphorie que Macron
distille en permanence. Un grand vent d’espérance peut en effet redonner du cœur
à l’ouvrage de la nation, mais on note que ce climat est surtout présent dans
les médias et les citoyens ont manifesté majoritairement par l’abstention que cette
attitude procédait beaucoup de la méthode Coué, sur l’air « Tout va très bien, madame la Marquise ».
En fait l’espérance et la joie de vivre ne peuvent cacher la lucidité, or c’est
cette lucidité que l’on cherche à cacher au citoyen. On peut être admiratif au
tour de force réaliser par Emmanuel Macron, parti d’une quasi ignorance de son
existence il y a deux ou trois ans, devenant successivement Ministre, puis Président
et se dotant d’une large majorité absolue. C’est unique dans notre histoire
mais entre admiration et éblouissement il y a un pas qu’il veut encore nous
faire franchir.
Tout est loin d’être
rose dans notre pays, sauf si nous portons tous des lunettes roses dont les
médias et les politiques d’En Marche nous affublent. Prenons le vivre ensemble.
Cela est-il résolu quand une députée de la France insoumise écrit une chanson
pour un groupe de Rapp avec cette formule « taggée » un peu partout
dans nos banlieues « Nique la France » ? Est-ce
normal qu’une élue de la République Française se défende en évoquant la liberté
d’expression ? Est-ce normal qu’elle fasse la moue sur l’expression de « Vive
la France » ? Est-ce normal que la France insoumise la garde dans ses
rangs ? Cette attitude du choix d’un multiculturalisme européiste qui
exacerbe les tensions n’augure rien de bon, car elle tourne le dos à l’assimilation
à l’histoire et aux valeurs de la République qui seule peut apaiser le pays. La
femme juive défenestrée dans un lycée et battue très violemment montre que le
vivre ensemble ne se gagne pas en fermant les yeux surtout quand certains
poussent à la révolte ethnique.
La pauvreté augmente
sans cesse et les difficultés qui poussent des citoyens vers les organismes de
secours atteignent désormais les classes moyennes. Les cerveaux de nos jeunes
diplômés s’expatrient. La Gay Pride demande la PMA généralisée ouvrant de
nouveau un sujet clivant. L’agriculture paysanne se meurt, et leur dépendance
aux subventions s’aggrave, mais leurs suicides ne se voient pas à Paris. Les commerçants
des centres-villes ferment boutique. En Grèce c’est pire il est vrai, mais dans
cinq ans nous serons comme les grecs. L’euphorie des marchés alimentée par l’argent
de singe de la BCE, à raison de 80 milliards par mois, suffit aux journaux
économiques pour se réjouir mais notre croissance économique reste en retard
par rapport à nos voisins et nous pavoisons en disant qu’elle va mieux. Le
monde de la Finance vit sa propre vie dans l’euphorie pour l’instant, les
médias leur donnent toute la résonnance avec les performances du CAC40, mais ce
monde artificiel enfume d’espoir nos concitoyens alors que les inégalités sont
en train de progresser.
Tout
est l’objet de présentation euphorique. Prenons les jeux olympiques que tout le
monde peut à priori souhaiter, sauf que les voix discordantes ne peuvent s’exprimer
ou avec un tout petit canal d’information comme un article du Monde. Les médias
nous distillent des heures de propagande qui ne permet plus de se faire une
idée juste des avantages et des inconvénients, donc nous bercent dans l’euphorie
béate. Si Paris est choisi, le vacarme politico-médiatique sera assourdissant.
Le ralliement politique progressif autour de Macron, comme la lumière attire
les papillons, rétrécit encore le domaine de la pensée politique critique. La
jeunesse et l’inexpérience de la plupart des élus d’En Marche, soutenue par une
propagande de parti, ne laisse que peu d’espoir à un pouvoir législatif sous
contrôle de l’exécutif.
Cette
relation inversée est l’une des caractéristiques d’une dictature technocratique
bruxelloise à laquelle tout concourt. La voie démocratique se rétrécit à vue d’œil.
Il faudra attendre le vote des européennes en 2019 pour que celle-ci s’ouvre de
nouveau puisque le référendum est oublié. L’état d’urgence prolongé par la loi
sera passé. Les discours enflammés de Mélenchon à la Tribune de l’Assemblée
amuseront la galerie sans faire bouger la ligne Macron d’un iota. Mais s’il s’avère
qu’il soulève trop la rue, la nouvelle loi sécuritaire donnera les coudées
franches pour intervenir au cas par cas. Ce n’est que le soulèvement de masse
du pays qui puisse le mettre en défaut, mais les extrêmes ne sont pas prêts à
unir leurs forces avec le multiculturalisme d’un côté et la limitation de l’immigration
de l’autre. La France est solidement cadenassée et soumise à une propagande
euphorisante qui ramollit les énergies protestataires.
C’est
le moment de regarder la France par le haut. Le monde rentre dans une nouvelle
stratégie politique qui oppose le monde unipolaire, mené par les Etats-Unis, et
le monde multipolaire où le couple russo-chinois tient l’essentiel des forces
économiques et militaires. Alors que le monde unipolaire transforme les autres
entités en vassaux économiques et militaires en prenant l’Europe comme glacis,
le monde unipolaire rapproche les Etats en faisant profiter chacun des accords
d’union dans une structure garantissant leur indépendance. Géographiquement le
centre de ce monde se situe en Asie mais la vision va plus loin vers l’Europe,
la Méditerranée, l’Afrique et l’Amérique du Sud. On comprend vite que l’affrontement
de ces deux mondes est inévitable, même le dollar monnaie de réserve est mis
sur la sellette, ainsi que les réserves pétrolières et gazières qui restent
vitales pour l’instant. Ce monde réalise que l’avenir est à l’AfriquEurAsie où
les océans Pacifique et Atlantique jouent le rôle de grande frontière maritime,
la seule barrière facile à contrôler. Cet hyper continent a vocation à s’isoler
de l’Amérique du Nord qui domine encore le monde.
Il
est inutile de dire que c’est cette crainte qui motive la présence de l’OTAN,
donc des États-Unis, en Europe et celles des bases américaines tout autour de
la Russie et de la Chine. Le projet des deux routes de la soie terrestre et
maritime avec des projets d’infrastructures grandioses, et la liaison des
ressources pétrolières et gazières de l’Iran, et du Moyen-Orient avec le reste
de l’Asie s’opposent frontalement à l’hégémonie américaine qui tient là un
moyen de pression sur le monde. Mais l’Eurasie est en marche et la France s’y
opposait avec les Etats-Unis. Des velléités allemandes se font jour pour renouer
des relations avec la Russie pour reprendre le projet du gazoduc Northstream.
En même temps, Angela Merkel lorgne sur une défense européenne avec la France en
pensant prendre quelques distances avec les Etats-Unis mais l’Europe de la
défense ne peut exister sans se couler dans les forces de l’OTAN omniprésentes
en Europe. Le gain pour l’Allemagne c’est d’avoir son mot à dire sur l’utilisation
des forces nucléaires françaises. La France met le doigt dans un engrenage qui
risque de la dépouiller de son dernier bastion de souveraineté.
Pour
avoir bradé son indépendance, la France s’est engluée dans une politique
hégémonique américaine dans laquelle l’Allemagne reste le partenaire de choix
pour les Etats-Unis. C’est ce pays qui gère en fait les relations avec la Grèce
et qui le fait politiquement en Ukraine pour le compte des États-Unis.
Inexorablement l’influence des États-Unis sur la marche du monde va diminuer et
nous sommes dans le mauvais camp. Notre avenir est à l’Est et non à l’Ouest. Le
nouveau monde se construit autour de l’Himalaya. Après la Russie et la Chine, l’Inde
et l’Iran se font entendre. Le Japon commence à prendre quelques distances dans
son partenariat avec les Etats-Unis et sait que son avenir se joue aussi vers le
continent asiatique. Devons-nous rester à la remorque des États-Unis, de l’Allemagne
et nous soumettre à une géopolitique de globalisation où l’UE n’est qu’une
première étape vers le monde unipolaire s’étendant de plus en plus, comme le
fait l’UE à l’est de l’Europe ? Cette question jamais proposée à la
réflexion des français fera l’objet du prochain article.
Diriger, c’est prévoir, c’est donc avoir
une vision sur l’avenir.
De toute évidence le seul avenir pour le
peuple français
C’est de livrer son indépendance par
petits morceaux
A une dictature technocratique au
service
D’une géopolitique de globalisation
Vouée au profit des plus riches !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon