Vous remarquerez que l’on
nous présente toujours des chiffres sur les performances économiques et
sociales de notre pays en comparaison dans le temps. Il en est ainsi pour deux
chiffres-clés le taux de croissance et le chômage. J’entends les journalistes
économiques européistes claironner la reprise avec sous-entendu la réussite de
la politique économique de nos dirigeants. Mais nous entendons rarement des
comparaisons avec les pays voisins sauf quand nous avons de temps en temps une
comparaison à notre avantage. La France est la sixième puissance économique
mondiale, elle s’agit donc de savoir si elle est en train de conforter sa
position ou non. Si le chômage est évidemment lié à la croissance, la
croissance intéresse le monde économique mais c’est le taux de chômage qui est
ressenti par le peuple. Si le PIB de notre pays croît, ce qui est ressenti in
fine par nous, c’est le PIB/habitant dont le lien est direct avec notre niveau
de vie. Alors je vous propose de regarder la France, non plus sur les
vibrations de son nombril, mais par rapport au monde qui nous entoure.
On va voir si les
promesses de nos dirigeants sont au niveau des performances économico-sociales
réalisées, en ce qui concerne non seulement la France, mais la zone euro et l’Union
Européenne. Pour ce faire nous allons commenter le graphique ci-dessous qui
compare le PIB/habitant de pays ou de zones géographiques avec le PIB/habitant
de l’OCDE selon les statistiques fournies par celle-ci pour 2016. Je crois
pouvoir dire que vous n’avez jamais vu ce graphique comparatif, il est pourtant
très révélateur.
Regardons d’abord les
performances de l’UE et de la zone euro. Cette dernière fait mieux que les pays
de l’OCDE (38010 $/habitant) pour 0,34% soit 128 $, autrement dit pas mieux. L’UE
est largement en retrait de -7,3% à cause des pays hors zone euro qui ont été
intégrés au départ avec des PIB/habitant très bas. On note que la zone euro n’apporte
pas de meilleure performance que l’ensemble des pays de l’OCDE et qu’elle n’a
toujours pas réussi à donner à l’UE une dynamique économique meilleure que
celle de l’OCDE. On nous ment donc avec insistance. D’ailleurs un coup d’œil sur
la France montre que nous faisons moins bien que la zone euro et que l’OCDE. « Pas
de salut pour la France, hors de la zone euro ou de l’UE » est un mensonge !
Par contre on peut affirmer que nos dirigeants français sont plus mauvais que
la moyenne de ceux de la zone euro. On ne peut se contenter de dire que nous
faisons mieux que la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie, dont on note au
passage que ce sont des pays du sud, quand des petits pays comme l’Irlande, la Belgique
et les Pays-Bas nous dament le pion. L’Irlande bénéficie à plein d’une mesure
spécifique de taux bas d’imposition des sociétés qui a les effets d’une
dévaluation de leur monnaie… on voit que cela paye avec un PIB/habitant
supérieur de près de 60% à celui de l’OCDE et de la zone euro.
En dehors des pays déjà
cités, on trouve dans les pays gagnants par rapport à l’OCDE, l’Allemagne, le
Danemark, la Suède, la Norvège et la Suisse. L’Allemagne montre donc bien qu’elle
tire parti de la zone euro et que l’euro est adapté à son économie. On sait qu’elle
profite à plein des économies des pays du sud. Mais on note que les trois pays
scandinaves Danemark, Suède et Norvège, dont les deux premiers dans l’UE,
tirent le meilleur profit de leur monnaie nationale. Le Royaume-Uni, important
contributeur au financement de l’UE, n’en tire qu’un faible avantage avant le
Brexit. La Turquie, qui est candidate à l’adhésion à l’UE se trouve
sensiblement au même niveau bas de PIB/habitant que la Grèce. Elle serait donc
une énorme pompe aspirante des subventions européennes avec sa population de 80
millions d’habitants. Cela s’ajouterait au poids des pays de l’Est nouvellement
intégrés et au naufrage des pays méditerranéens, avec une France qui tangue
dangereusement.
Mais la deuxième
donnée qui intéresse le peuple, c’est le chômage. On peut de même comparer en
2016 les différentes zones et pays à l’OCDE où le chômage en 2015 était de 6,8%.
Nous le prendrons comme référence. On voit que la zone euro a un fort taux de
chômage à contrario du faible taux des pays hors zone euro. Ceci laisse à
penser qu’un transfert de main-d’œuvre s’opère vers les pays à bas salaire de
la plupart des pays hors zone euro. Mais globalement l’UE un taux de chômage de
8,5%, donc plus élevé de 25% que l’OCDE ! L’UE, et encore moins la zone
euro, n’améliorent pas le taux de chômage des pays qui en font partie. La France
apparaît même au-dessus du taux de chômage de la zone euro, ce qui la classe
dans les mauvais élèves avec la Grèce, l’Espagne, l’Italie, et le Portugal,
tous pays du sud de l’Europe avec la Turquie. Tous les autres pays représentés,
sauf l’Irlande et la Belgique, font
mieux que l’OCDE. On en tire la conclusion que les économies des pays du sud
sont plombées par l’euro, mais que la France n’a aucune raison de faire moins
bien que la Belgique et les Pays-Bas. Là encore les pays scandinaves et l’Allemagne
montrent que leur économie ou (et) leur monnaie leurs permettent de tendre vers
le plein emploi.
On peut tirer quelques
conclusions sur l’UE, la zone euro et la France. Avec un PIB/habitant plus faible
et un chômage plus élevé par rapport aux valeurs de l’OCDE, l’UE montre qu’elle
n’est pas la réussite annoncée. Par ailleurs si la zone euro tire son épingle
du jeu avec le PIB/habitant très légèrement plus élevé, elle a un taux de
chômage près de 50% plus élevé. Si l’on considère que les pays qui la composent
avaient au départ ont un PIB/habitant plus élevé que la moyenne de l’OCDE, on
est en droit de penser que la dynamique économique de la zone euro est en recul
par rapport aux autres pays de l’OCDE. La France fait mieux que la Grèce, l’Espagne
et l’Italie, mieux que les pays du sud, mais son résultat est globalement
mauvais par rapport à des pays proches comme la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni
et évidemment l’Allemagne. Deux conclusions s’imposent. L’UE et la zone euro
sont un échec. La France, non seulement ne tire pas profit de la zone euro mais
elle montre qu’elle ne réussit pas à juguler le chômage et perd du terrain par
rapport à la moyenne des pays de la zone euro. On est bien loin des cocoricos
que l’on nous assène en permanence.
La sortie de l’UE et de l’euro s’imposent
par les chiffres.
De très nombreux pays montrent une bonne santé
En ayant leur monnaie et leur indépendance.
Alors ? On enfume le peuple pour en sucer
Son travail et son argent par les vampires
Des multinationales et des banquiers.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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